I keep on running into you (senan)



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STAR WARS - RISE OF THE FORCE
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senan & sella
(codage by anaëlle)
Sella marchait d’un pas bref et sec, ses pas s’enfonçant avec violence dans le sol métallique de la Watchtower. Son visage était fermé, et c’était à peine si ses sourcils n’étaient pas froncés. Elle était impassible, la seule émotion qui émanait d’elle était certainement la colère tant ses yeux étaient noirs. Eux qui pourtant avaient la chance de mimer la couleur du ciel de Naboo. Les poings serrés, elle les avait caché dans les poches de sa veste en cuir, le regard droit devant. Pourquoi les avait-elle caché ? Elle n’en avait aucune idée, mais elle était las d’attirer les regards, elle qui se savait pourtant recherchée par les services de la Nouvelle République. Ces salauds qui avaient eu le culot de poser une prime sur sa tête. Elle, leur lieutenant. Leur alliée.

S’ils savaient.

S’ils savaient dans quoi ils étaient entrain de foncer, tête baissée. L’Empire, ce qu’il en restait du mois, était une menace qui ne cessait de grandir et Sella depuis qu’elle avait atterri à Coruscant ne pouvait qu’attester de leur influence croissante. Le regard droit devant elle, elle marchait orgueilleuse à travers la foule. Se fichant de bousculer les gens qui se trouvaient sur son passage. Beaucoup s’étaient exclamés, avaient fait un commentaire, mais un regard de sa part avait suffit à en calmer la plus part. Ses mâchoires étaient serrées, elles aussi, et elle avançait fendant la foule.

S’ils savaient.

S’ils savaient ce qu’ils laissaient se passer juste sous leurs yeux. Les souffrances, la famine, la violence qui naissaient et grandissaient dans les rues de la jadis grande Coruscant. Sella marchait, son esprit fonctionnant à mille à l’heure. Des dizaines de pensées y circulant alors que ses oreilles se perdaient sur les bruits environnant. Une femme cria et sans s’arrêter elle tourna immédiatement la tête les sens aux aguets. Son regard trouva la source du bruit, le coeur battant, et des rires se firent entendre : une simple surprise de vieux amis, une plaisanterie vielle comme le monde. Sella soupira, se rendant compte qu’elle avait retenu sa respiration un instant. Elle n’en était pas plus calme, seulement rassurée un minimum. Mais son esprit lui joua des tours alors qu’elle continuait à fendre la foule du marché.

Au loin, un visage. Une silhouette qu’elle reconnaîtrait parmi des centaines. Jim. Ses muscles se tendirent un instant et elle s’arrêta même de marcher, attirant quelques regards curieux. Jim était mort. Sur son visage, un air affolé. Mais elle cligna des yeux et secoua la tête : il n’était plus là.

Concentre toi, Sella. Concentre toi.

Jim est mort. Kara est morte. Orion est mort. Ya’tik est mort. Gi est morte.

Lark est mort.

Jim. Kara. Orion. Ya’tik. Gi. Lark. Jim. Kara. Orion. Ya’tik. Gi. Lark. Jim. Kara. Orion. Ya’tik. Gi. Lark. Jim. Kara. Or-

Un étalage de poterie tombe avec fracas à sa droite, Sella s’arête immédiatement alertée par le bruit qui lui rappelle un instant celui d’une arme automatique. Elle se fige, alors, le visage froid et fermé, les yeux rivés vers la source du vacarme. Et elle respira fort, mal. Et son coeur bat fort. Mal. Ses mâchoires sont serrées, ses sourcils froncés. Une enfant. À peine quinze ans. Elle se tient face à elle le visage horrifiée par ce qu’elle vient de faire, car c’est elle la fautive. Elles se regardent, interdites. Et sur le visage de l’enfant défilent ceux de ses amis décédés. Sella sent du mouvement arriver par sa droite, les oreilles aux aguets, les sens aux urgences.

«  Mais qu’est-ce que c’est que ce bordel ?! » s’écrit le vieux marchand, un énorme Crolute qui lui arrache un frisson de dégoût.

Sa voix est grave, gutturale. Sella le regarda, croisant son regard mais il baissa le sien et le posa sur la jeune fille effrayée qui espérait certainement une aide quelconque de la part de la brune. Dans sa veste en cuir, ses poings tremblaient un peu. Et dans la main de la jeune fille, il y avait une assiette en terre cuite qu’elle ne comptait certainement pas payer. D’un coup d’oeil, elle remarqua le Crolute s’approcher de l’enfant et vouloir lui attraper le bras. Posant son énorme main sur le bras de la petite, il tira sur celui-ci pour la faire venir à lui, lui criant des insanités, lui promettant qu’elle serait punie, qu’il appellerait les gardes et qu’elle finirait en prison. Elle, la gosse de quinze ans à peine. Et il la secouait, la grondait avec violence alors qu’elle n’osait rien dire, les joues humides.


Sella restait figée. Elle n’avait pas bougé d’une semelle et observait la scène horrifiée. Puis, sans réfléchir et sans crier gare, elle s’interposa. Avec autant de violence qu’il avait fallut à l’alien pour arracher les larmes de l’enfant. Dans sa carrure, elle revoyait les assaillants. Ceux qui se battaient. Ceux qui avaient tué. Son sang ne fit qu’un tour. Elle lui attrapa le bras avant de lui donner un coup de pied. Et d’une main lui tordit le bras dans un angle suffisamment aiguë pour qu’il lâche la gamine. Le Crotule cria.

« Lâche moi ! » qu’il lui disait.

Sella se rapprocha de lui, menaçante. Et dans ses yeux il y avait de la colère, beaucoup de colère.

« Ne touche pas à cette gamine ! Elle n’a rien fait de mal. » lui cracha-t-elle au visage, hargneuse. « Si tu veux t’en prendre à quelqu’un, trouves une personne de ta taille au lieu de t’en prendre à une enfant, salaud. »

Et ses mots étaient tranchants, résonnant dans sa gorge comme un grognement. Mais elle ne savait pas s’arrêter, comment, à quel moment. Où était la limite ?

« Lâche moi ! Tu vas me casser le bras ! » criait-il, presque à genoux.

Elle persistait pourtant, à lui tordre le bras. Sur ses yeux il y avait un voile, celui même qui lui faisait parfois perdre la tête et elle était sur le champ de bataille à nouveau. Même clef de bras, même résistance physique. Mais pas le même opposant, ni la même situation. Qu’était la réalité ? Qu’était le souvenir ? Sella avait du mal à faire la différence, et elle tournait, tournait encore. Et personne n’osait s’interposer, certainement à cause des cris de l’alien. Personne, oui. Mais les gardes de la Watchtower n’étaient pas personne.

« He toi là-bas ! Arrête ! » lui crièrent-ils en s’approchant en courant.

Immédiatement, Sella tourna la tête vers ceux qu’elle identifia sur le champ comme de potentiels ennemis. Elle lâcha l’alien qui tomba à ses pieds, se massant terriblement maladroitement le bras qu’elle avait tordu presque jusqu’à ce que l’os ne craque. Sur ses gardes, elle se retourna complètement vers les trois hommes qui s’approchaient maintenant plus doucement.

« Explique toi. Et rapidement. » lui ordonnèrent-ils.

Sella fronça les sourcils, les mâchoires serrés. Ses mains sur ses côtés s’agitaient. Il y avait son coeur qui battait, et le sang qui coulait dans ses veines qu’elle entendait ramper à toute vitesse. Le souffle court, elle fixa un instant les deux hommes sur leurs gardes eux aussi.

« Il malmenait une gamine et personne n’a été foutu de s’interposer. Il n’a eu que ce qu’il méritait. » dit-elle froidement, le visage complètement dénué d’émotion.

Sans plus attendre, l’un des trois gardes s’avança. Sella se figea et manqua de reculer d’un pas. Et autour d’elle on la fixait, on s’arrêtait pour observer la scène. On la jugeait aussi, il y avait des gens qui chuchotaient. Elle les voyait, alerte. L’homme arriva à sa hauteur.

« Toi, tu viens avec nous. Il va falloir qu’on t’explique les règles de la Watchtower. Quant à toi Goryo, c’est un avertissement. Ton deuxième, tu sais à quoi t’attendre au troisième. »

L’homme agrippa le bras de Sella, pour la tirer vers lui, pour l’entraîner loin de la foule. Sans se douter de ce que cela allait provoquer. Parce qu’elle ne supportait plus le contact physique. Plus depuis l’attentat, plus depuis les piqûres, plus depuis les gardes du centre hospitalier. Plus depuis qu’elle n’était qu’une moitié d’elle. Sa réaction ne se fit pas attendre.

«  Ne me touche pas ! » qu’elle cria, avant d’envoyer son poing dans le visage du garde.

Sella recula d’un pas, sur ses gardes. Elle manquait d’air, soudain. Au milieu de la foule, entourée des regards curieux, et les deux autres gardes qui se ruaient vers elle alors. Elle manquait d’air, elle reculait d’un autre pas. La gamine avait disparu, le marchand s’était remit au travail. Et elle reculait d’un pas. Les poings serrés, les membres tendus.

Trop tard.

Matraque.
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Reprendre ses marques petit à petit. C’était l’activité quotidienne de Senan depuis sa sortie de prison. Ce n’était pas toujours aisé d’agir naturellement en sentant certains regards de reproche ou de surveillance, mais le pilote tenait bon. Son prédécesseur avait fait des réglages bien différents du sien. Il se fit plusieurs fois la réflexion en rigolant qu’il devait avoir des réflexes de Jedi. Idée stupide. Que viendrait faire un Jedi parmi les contrebandiers. Il n’imaginait pas du tout ce type de personne agir comme un hors-la-loi. Quoi que cette idée ait quelque chose de comique en soit. En tout cas c’était agréable de retrouver sa place, de pouvoir quitter le sol et de partir à l’aventure à nouveau en compagnie de sa famille. L’équipage de l’Orono Bastra représentait ce lien à ses yeux. Tous ne partageaient peut-être pas son point de vue, mais il s’en moquait. Cela faisait des années qu’il agissait selon ses envies et ses idées, en ne tenant de l’avis de presque personne. Les ennuis le rattrapaient souvent. Athea et Icarus passaient beaucoup de temps à le couvrir, ou à atténuer ses bévues. Cette fois, il comptait vraiment se calmer un peu. Son séjour derrière les barreaux l’avait calmé pour une longue période, et puis Icarus s’était montré très clair sur sa probation à ses yeux.

Après près d’une heure, Senan eut envie de quitter un peu le vaisseau et de faire un tour. Le marché de la Watchtower était un bon endroit pour retrouver cette ambiance qu’il appréciait tellement depuis son arrivée dans la tour. Voir des visages connus et d’autres nouveaux étaient amusant. Senan se présenta à sa manière s’attirant autant de sourire que de regard énervé. Il continua son petit tour du marché, s’arrêtant sur certains étals pour tenter de trouver des pièces détachés ou des éléments utiles pour son vaisseau. Il continuait de peaufiner les réglages de son A-Wing, un peu pour passer le temps comme un déstressant lors des périodes un peu compliquée de sa vie et de son quotidien. Cela ne marchait pas toujours évidemment. Trois hommes étaient autour d’une personne qu’il tentait de maîtriser. La situation était amusante, et les regards des personnes présentes étaient discrets. Ce n’est pas comme si c’était monnaie courante et quotidien à la Watchtower, mais presque. Senan s’approcha, contrairement aux autres, cela l’intéressait toujours surtout quand il n’était pas la cible. Il se demandait bien ce qu’il devait se passer. Il aperçut Goryo et lui fit un signe de tête. Ce dernier répondit rapidement, et le contrebandier ne comprit pas grand-chose.

Une voix résonna et Senan se tourna rapidement pour observer la cible des gardes de la tour. Ce timbre de voix ne lui était pas inconnu, même si il doutait que ce soit vraiment la personne à laquelle il pensait. Son regard se posa alors sur une brune, dont les traits lui étaient très familiers. Cela faisait des années qu’il ne l’avait pas vu. La fanatique de la République. Un profond soupir suivit cette constatation. Il ne pouvait décemment pas la laisser dans cette situation. Senan intervint pour bloquer la matraque qui s’abattait vers Sella. Un sourire aux lèvres, il prit alors la parole sur un ton léger.


_ « Oh là ! » Il s’approcha de Sella et lui pinça la joue très rapidement, si soudainement qu’elle ne put réagir. « Je te jure… Je te quitte des yeux deux secondes, et tu fous le bordel. »
_ « Senan… C’est toi ? T’es sortie quand ? »
_ « Oh salut toi. Y’a deux jours à peu près content de te voir. »

Senan partit à la rencontre de cet homme, qu’il connaissait plutôt bien. Ils avaient le même âge. Le contrebandier discuta avec les trois hommes, et ils éclatèrent tous de rire. L’atmosphère s’était considérablement détendue. Au fil de la conversation, Senan prit sur lui les problèmes mais les gardes concédèrent à oublier si elle ne commettait plus d’impair. Le pilote fit un signe comme pour dire qu’elle n’avait plus sa tête. Les trois hommes partirent en lui tapant sur l’épaule, et un sourire les accompagna. Dès qu’ils disparurent au coin d’un étal, Senan se relâcha et poussa un profond soupir avant de se tourner vers Sella.

_ « Je te jure… Tu m’en fais voir toi… Faudrait te contrôler, t’es pas dans la République ici. Tu n’es pas en terrain conquis. Tiens-toi à carreau car là tu me foutrais dans la merde aussi. » Il s’approcha de la jeune femme et reprit sur un ton plus léger et plus doux. « Alors comment vas-tu ? Ça faisait longtemps ? Quoi de neuf ? Et qu’est-ce que tu fais là ? »

Senan la bombardait de questions. Il n’avait plus de nouvelles d’elle depuis très longtemps, et ne savait pas ce qu’elle était devenue. Sa conscience des épreuves qu’elle avait traversée était bien maigre. Il l’observa souriant tout simplement. Il était quand même ravi de la revoir après tout ce temps.
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senan & sella
(codage by anaëlle)
Sa respiration se faisait saccadée, irrégulière. Et ses poings la démangeaient avec force, si bien qu’elle peinait à la garder en place et qu’ils tremblaient alors que les gardes s’approchaient d’elle. Ses yeux étaient remplis de rage tandis que son visage se voulait impassible. Mais au fond de son regard, on y décelait facilement un éclair de terreur et d’anxiété. Le visage fermé, elle leva l’avant bras pour bloquer le coup de matraque qui menaçant de s’abattre sur elle. Le garde avait levé le bras, l’avait abaissé.

Mais rien.

Il lui fallut un moment pour comprendre que le coup avait été arrêté par quelqu’un; un homme qui se trouvait devant elle, de dos, dont elle ne reconnaissait ni la carrure, ni la posture. Il était blond, mais là s’arrêtait ce qu’elle voyait de lui. Ses jambes lui criaient de partir, d’en profiter pour fuir, mais la voix du jeune homme fut suffisante pour l’en dissuader.

Une voix qu’elle connaissait.

Qu’elle avait déjà entendu par le passé, mais aucun moyen d’y mettre le doigt dessus. Les mâchoires serrées, elle tenta de se rappeler de cette voix, de l’intonation, du semblant de moquerie qu’elle y trouvait. Mais rien ne lui venait, rien si ce n’était le souvenir flou d’un sourire charmeur qu’elle avait, elle le sentait, apprécié. Lorsqu’il se retourna, ce fut une toute autre histoire. Senan. Son prénom resta bloqué à la frontière de ses lèvres, alors qu’elle le regardait tétanisée de surprise, le coeur battant.

« Je te jure… Je te quitte des yeux deux secondes, et tu fous le bordel. »

Lorsqu’il eut le culot de lui pincer la joue, elle leva la main dans l’optique de le pousser brutalement en arrière mais il se décala trop rapidement pour qu’elle puisse le faire. Fronçant les sourcils, elle écouta la discussion des deux hommes d’une seule oreille. Mais celle-ci lui parut sans grand intérêt et ses jambes, même si elle voulait fuir et retrouver son vaisseau à cet instant même, éviter de se confronter au jeune homme, ne l’écoutèrent pas. Elles restèrent plantées dans le sol, et Sella fixait sans aucune gêne le blond alors qu’il discutait avec le reste des garde. Toujours aussi tendue, sur ses gardes.

Elle n’était plus celle qu’il avait connu, le sourire facile et les plaisanteries au bord des lèvres lorsqu’il n’y avait pas eu des baisers à la place. Elle n’était plus la fervente défenderesse de la Nouvelle République. Elle n’était plus lieutenant, elle n’était plus fiancée, elle n’était plus elle-même. Seulement un fantôme qui se trainait avec peine entre les étoiles mourantes qui illuminaient morosement la galaxie dans laquelle elle se cachait pour échapper à une prime et un destin dont elle ne voulait pas. Pour venger la vie qu’on lui avait arraché trop tôt, trop vite. Il se retourna et Sella se crispa un moment, surprise par ce changement de posture auquel elle ne s’attendait pas. Lorsqu’il s’approcha d’elle, elle refréna l’envie de reculer. C’était Senan. Elle n’avait rien à craindre. Elle n’avait rien à craindre. Elle n’avait rien à…

« Je te jure… Tu m’en fais voir toi… Faudrait te contrôler, t’es pas dans la République ici. Tu n’es pas en terrain conquis. Tiens-toi à carreau car là tu me foutrais dans la merde aussi. »

Son regard se durcit, son visage aussi. Il ne savait pas, n’avait certainement pas vu la prime sur sa tête. Sella resta muette, se murant dans un silence alors qu’il s’approchait plus encore, réduisant la distance qui les séparait à une, plus dérisoire. Et les regards curieux s’étaient écartés, avaient disparu. Il n’y avait plus d’affrontement, plus de menace d’enfermement, de punition. Rien qui valait qu’on s’arrête à présent.

« Alors comment vas-tu ? Ça faisait longtemps ? Quoi de neuf ? Et qu’est-ce que tu fais là ? »

Elle voulait fuir, l’éviter. Lui, certainement, parce qu’il était le témoin vivant d’une personne qu’elle n’était plus, d’un passé qui lui était à présent interdit. Car elle avait beau faire des efforts, le soir en se couchant, elle savait que le matin elle se réveillerait en sursaut, en criant, et que tout ce qu’elle avait pût faire la veille pour oublier la peine et la douleur avait été réduit à néant en un cauchemar affreux dont seul son subconscient avait le secret. Alors elle repartait à zéro. À nouveau fantôme et ombre. Elle le regardait, les yeux noirs et pourtant si bleus. Le regard dur qui cachait mal son mal-être. Son indécision. Rester ou partir. Demander son aide ou continuer à sombrer seule. Qu’importe. Elle était déjà maudite.

« Je vais bien. » mentit-elle piteusement en baissant les yeux et en s’écartant un peu. Puis elle le contourna, le souffle presque absent. « Au revoir Senan. »

Elle avait décidé de partir. Il n’avait pas à la voir comme elle était maintenant. Creuse et débordante à la fois. Vide d’elle-même, remplacée par une panique et une urgence qui débordait toujours. Il n’avait pas à se sentir mal pour elle, car sa pitié, elle n’en voulait pas. Elle se savait à terre et n’avait besoin de personne pour continuer à creuser, s’enfoncer. Personne ne comprenait de toute façon. Elle le savait. Elle avait fuit. Et y repenser réveilla la colère dans laquelle elle puisait son énergie. Dans laquelle elle trouvait suffisamment de force pour avancer droit vers son but aussi suicidaire et fou soit-il. Alors elle sentit une main tenter de la rattraper, de la retenir. Sella l’envoya balader d’un seul geste brutal et dénué de regrets ou d’hésitation.

«  Ne me touche pas ! » dit-elle peut-être trop fort.

Car toutes les mains qu’on posait sur elle lui rappelaient maintenant bien trop celles qui la maintenaient sur le matelas stérile de sa chambre d’hôpital tandis qu’elle s’époumonait encore et encore sans succès. Car elles se faisaient échos, aussi tendres soient elles. Et les mains, et les piqûres, et les regards désolés. Et la pitié, la déception.

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La rencontrer dans la Watchtower était vraiment la dernière chose qu’il aurait envisagée pour cette journée. Sella. Cela faisait longtemps qu’il ne l’avait pas vu. Bien avant son mariage de mémoires. Le temps avait fait son office, et les avait séparés ainsi que leurs idées et conceptions bien différentes de la vie. Et pourtant il se souvenait encore avec nostalgie de leurs moments passés ensembles, de leur discussion sur l’avenir. Rares évidemment. Senan revenait à peine dans ces lieux, et il n’avait guère envie de se faire remarquer ou d’obliger Icarus à intervenir encore une fois pour le couvrir. Malheureusement le contrebandier s’imaginait difficilement laisser la brune dans cette situation. Avant même d’en prendre conscience, le pilote était intervenu pour empêcher une matraque de s’abattre sur son amie. Il avait craint le pire… mais finalement une voix familière retentit. La chance lui souriait. L’un des gardes était un ami, et l’avait reconnu évitant tout débordement supplémentaire. Ce qui s’annonçait comme une discussion compliquée devint finalement un échange entre ami tout simple et vivant. Quelques tapes sur le dos, des sourires et des promesses de se faire offrir ou payer des verres suffirent à calmer la situation. Les gardes reprirent alors leur ronde sans autre forme de procès, prévenant Senan que la prochaine fois, il serait pris à partie et qu’il devrait se montrer plus prudent.

Senan se retourna alors vers Sella. Son était doux et léger comme d’habitude, et un sourire s’affichait sur son visage. Il était heureux de la croiser, bien que quelque chose le troublait beaucoup à présent qu’il pouvait l’observer de plus près. Des questions tombèrent rapidement. Ils avaient beaucoup de temps à rattraper à présent. Le contrebandier eut l’impression de voir un animal blessé cherchant une échappatoire, un comportement qui l’étonnait. Où était passé la républicaine pleine d’assurance et de confiance. Instinctivement, il observa autour de lui au cas où. Dans quoi venait-il de s’embarquer en intervenant pour l’aider. Sa réponse lui fit froncer les sourcils, et son regard suivit chacun de ses gestes. Décidemment elle n’allait vraiment pas bien. S’enfuir. C’était bien la dernière chose qu’il s’attendait à la voir faire, elle qui l’avait toujours affronté de front et qui même se lançait aux devants des ennuis sans aucune autre forme de procès. Senan tendit une main pour la rattraper au vol, et la réaction fut vive.


_ « Oh calmes-toi. Ce n’est que moi… si j’avais voulu te faire du mal, j’aurais laissé ces gars s’amuser tout simplement. »

Son ton se durcit fortement. Il l’observa d’un regard puissant en attendant sa réaction, ou plutôt pour l’empêcher de réagir. Il n’appréciait pas beaucoup sa réaction, et son manque de gratitude. Même si il n’était pas intervenu pour cette raison. Senan continuait d’avoir de la tendresse pour la jeune femme, malgré les années et leurs différences. Le contrebandier se plaça devant elle, et reprit la parole sur un ton plus dur qu’il ne l’aurait souhaité.

_ « Bon maintenant tu vas venir avec moi… Je te touche pas promis, mais je te conseille de me suivre. Tu es sur mon territoire là. Et si tu as envie de sortir un jour. »

Senan se retourna et n’observa même pas si elle le suivait. C’était préférable pour elle, sinon elle ne pourrait plus sortir de la tour ni même s’envoler si il intervenait dans ce sens. L’avantage de fréquenter la zone depuis plus de seize ans, c’est qu’il connaissait pratiquement tout le monde. Il avança de plusieurs mètres, et se dirigea vers un hangar vide pour le moment. Il attendit patiemment la brune.

_ « Allez racontes moi tout. Qu’est-ce qu’il t’arrive ? Elle est où la Sella que je connaissais, celle qui aurait préféré mourir que de faire demi-tour. Celle que j’ai dû tirer de mauvais pas plus d’une fois, et qui m’engueulait parce que j’étais intervenu. » Il s’installa sur une caisse vide, et l’observa attentivement. « Tu sais que tu peux compter sur moi si tu as besoin. »

Senan attendait des réponses, et il n’accepterait pas de fuites ni de faux semblants. Le contrebandier ne la comprenait pas, et cela l’énervait au plus haut point à présent. Il s’était absenté que trois mois, et encore par la force des choses. Que s’était-il passé pendant ce laps de temps pour la mettre dans cet état.
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