Ma vie n'a pas exactement été un long fleuve tranquille. Si je devais écrire mes mémoires - bon ok, c'est exactement ce que je suis en train de faire. Oui, à 24 ans, un peu prématuré mais EH on sait jamais, imagine je meurs et personne ne se souvient de ma fabuleuse personne, non mais ça va être relou, mon fantôme va être triste, je sais pas trop quel concept de vie après la mort je préfère, je sais même pas si la vie après la mort elle existe, parce que bon, la mort ça sonne définitif quand même. BREF. Donc. Mes mémoires. Ma vie a débuté sur Mandalore, après que mes parents soient partis de leur planète d'origine Corellia, détruits par l'enlèvement de mon frère ainé. Oui alors, attendez. Je m'explique. Sur Corellia, un jour, l'Empire a débarqué. Moi j'étais pas née, j'étais dans le ventre de ma maman, j'étais en sécurité tu vois, mais Kenan, 6 ans, c'était le petit être malléable et lobotomisable parfait ! Du coup, bim bam boum, ils l'ont embarqué. Mes parents, le coeur brisé, sont partis sur Mandalore, fuir leur vie passée et me donner naissance. Mon père, quittant son passé de soldat est devenu Chasseur de Primes pour faire vivre la petite famille, et c'est assez naturellement que ma mère a pris soin de mon éducation tout en me mettant sur les traces du paternel. Question de tradition.

Et c'est ainsi que la sérénissime personne que je suis, Rhega Vel, grandit dans l'une des villes bulles de Mandalore. Le climat extérieur, hostile et sec, est devenu mon lieu d'exploration favori. Mes expéditions dans les ruelles, mes marchandages avec les commerçants devinrent mes occupations préférées, et je fus une enfant pleine de vie, joyeuse, et toujours prête à faire des conneries. Mon trop plein de vie épuisa autant qu'il réjouit mes parents, et bien que l'histoire de mon frère résonnait toujours à mes oreilles comme un cauchemar effroyable, je le pensais perdu à jamais et le gardait dans un coin de mon coeur, lui dédiant une petite pensée avant chaque connerie que je commettais.

Vous pouvez vous dire que je tentais de vivre doublement, pour compenser la vie que mon frère ne vivrait jamais. Mon comportement finit néanmoins par m'attirer les foudres de mon père, qui pour me recadrer, commença à m'emmener avec lui dès mes 14 ans. A cette époque, j'avais commencé à me teindre les cheveux de pigments, et bien qu'il détestait cela, je continuais, parce que moi, ça me plaisait. Ce n'était pas qu'une lubie, c'était un choix stylistique permis par mon mode de vie confortable et je n'allais pas y renoncer. Mes premières missions étaient tranquilles ; Papa m'emmenait seulement pour des affaires faciles, des convois de personnages en douceur, de gens qui ne se débattaient pas trop. J'aimais bien taper la discute avec ceux qu'on récupérait, en général, ma présence les poussait à ne pas trop se débattre. Mon père disait que je les assommais de paroles, et que ça les vidait de toutes forces. Franchement, abusé ce qu'un père peut inventer pour vous rabaisser !

Enfin voilà. J'ai ainsi appris les ficelles du métier, tout en apprenant au fur et à mesure que mon père n'avait jamais cessé de chercher mon frère disparu, tentant de glisser son nom dès qu'il faisait un rapport ou complétait un contrat avec l'Empire. C'était d'ailleurs la seule raison qui le poussait à faire affaires avec eux ; et je suivais avec intérêt et inquiétudes ses questionnements. Il aurait été idiot que mon père finisse par agacer quelqu'un à poser trop de questions, et je tenais à lui, malgré ses défauts agaçants qui faisaient de lui mon papounet adoré.

Malgré tout, il m'offrit à 20 ans mon blaster et mon vaisseau, me mettant sur la piste d'un contrat facile. Je réussis ce premier contrat et empochait ma première prime, et c'est ainsi que ma nouvelle vie commençait. Mon père délaissa ses propres contrats, s'étant au fil des années bâtit une solide réputation et surtout, ayant mis de côté suffisamment pour vivre confortablement quelques années, se lançant à la recherche de mon frère dans les confins de la Galaxie. Depuis, je vivote. Je réalise des contrats, je me fais taper sur les doigts par l'Empire quand je rate, je prends la vie du bon côté. J'essaie de faire du mieux, avec ce que j'ai, et j'ai toujours les cheveux roses, n'en déplaise aux adultes sérieux. Je me vois comme quelqu'un de simple et de positif, et j'espère quand même avoir l'occasion d'écrire des mémoires un peu plus spectaculaires que cela dans les années à venir... Sauf si j'meurs avant. Hé beh on verra les cocos, sur ce, la bise.