Le vaisseau se posa doucement dans le spatioport et la rampe descendit immédiatement. Ouvrant la porte, Rhivallon ne perdit pas un seul instant pour descendre, abandonnant par la même occasion Klaydos, le garde du corps/homme à tout faire de son maître qui l'avait accompagnée sur Tatooine. Elle avait détesté cette planète, cette chaleur étouffante et écrasante, aussi retrouver Coruscant, même si elle ne portait guère la planète dans son cœur, lui fit du bien. Au moins, les températures étaient-elles normales ici, agréables, convenables. Elle se dirigea vers la sortie, un chemin qu'elle connaissait par cœur, tant elle l'avait emprunté au fil des ans. Lorsqu'elle réussit finalement à se frayer un chemin en dehors, tâchant d'éviter tous les droïdes qui pouvaient bien rencontrer son chemin, elle retrouva la vue des hauts immeubles de la cité. Les grattes-ciels on ne voyaient qu'eux. Tout ce qui était en dessous par contre demeurait invisible. Et c'était tant mieux. Qui voulait voir des coupes-gorges ? Elle se dirigea vers le service de taxi, seul moyen pour Rhivallon qui ne savait ni piloter, et qui ne possédait pas de moyens de transports, de se déplacer en toute tranquillité sans avoir à parcourir les longues allées.
Elle lâcha  l'adresse au pilote tandis que le vaisseau décollait, allant rejoindre la longue file de vaisseau déjà présente dans les airs. Rhivallon n'eut néanmoins aucun problème à rejoindre le District de Colacour. Autrefois c'était un lieu dans lequel elle se rendait souvent, très souvent, en sa qualité de petite fille riche. Elle flânait dans les rues, dans les boutiques, faisait des pauses dans les jardins. Sans se soucier de rien d'autres. Pourquoi était-elle retournée ici ? Elle n'en savait trop rien à vrai dire. Elle avait besoin d'un peu de temps avant de se lancer à la recherche de son maître qui devait toujours se trouver sur Coruscant.
Elle aurait pu lui envoyer un message, lui dire qu'elle était arrivée, et où devait-elle le rejoindre, mais elle n'en avait rien fait. Et elle était ici. Ses pas la menèrent naturellement aux jardins de Trophill, toujours si fréquentés. Le monde elle y était habituée, et à vrai dire, elle préférait être au milieu de cette foule grouillante, plutôt que seule avec ses propres pensées. Ici, elle pouvait ressentir l'animation, les sentiments qui jaillissaient des personnes autour d'elle.
Son regard fut attiré par les Labyrinthes Verts et un léger sourire étira ses lèvres. Que d'histoire racontée à propos de ce lieu. On disait que le moitié de ceux qui y entraient n'en ressortaient pas d'eux-même. Rhivallon n'y était jamais entrée, mais elle ne doutait pas un seul instant de pouvoir en ressortir sans problème. Elle s'avança donc et refusa d'un ton un peu trop sec le comlink qu'on lui tendit à l'entrée. Un spécial pour les Labyrinthes. L'employé essaya de la convaincre avant de finalement abandonner, souhaitant sans doute qu'elle se perdre et qu'on ne la retrouve pas.
Avec un sourire satisfait, elle s'élança donc au milieu des haies de verdures et de ronces. Elle adorait la verdure. Il lui suffisait juste de ne pas lever les yeux pour ne pas voir la file de vaisseau dans le ciel, et aurait presque pu se croire sur une autre planète.
Rhivallon prit un malin plaisir à s'enfoncer plus loin dans le labyrinthe, se perdant volontairement, maugréant lorsqu'elle tombait dans des culs-de-sac, avant de s'arrêter finalement. C'était pour elle le moment de retrouver son chemin. Malheureusement, elle fut interrompu par un importun. « Vous êtes perdue ? Je peux vous aider? » Haussant un sourcil, et son expression devenant dure et glaciale, Rhivallon se contenta de lâcher sèchement « Non. » avant de détourner son attention, tout en le surveillant du coin de l'oeil. Si il faisait seulement mine de la toucher, il le regretterait profondément. Son sabre laser était accroché à sa hanche, caché par la veste qu'elle portait, mais elle le sentait. Le prendre, l'utilisait, la démangeait. Elle devait pourtant le cacher. L'homme esquissa un mouvement en sa direction que Rhivallon évita avant de répéter « J'ai dit non espèce de Gungan mal luné, alors si tu tiens à la vie, dégage d'ici, et en vitesse. » Sa phrase s'était achevée en un sifflement menaçant, que malheureusement, l'homme ne prit pas en compte, lui faisant même jusqu'à remarquer qu'il n'était pas un Gungan mais un Lorrdien. Elle se répéta, tentant d'utiliser la Force afin de la convaincre de s'en aller, mais toujours en vain. Agacée, et peu habituée à fuir devant une menace, déjà la main de Rhivallon glissait vers son sabre...  

Du coin de l'oeil, Rhivallon nota l'approche d'un autre homme. Ses sourcils se froncèrent légèrement. Ce labyrinthe n'était pas censé être plus grand ? Mais sa seule présence lui suffit à arrêter son geste. Elle ne sortirait pas son sabre. Sauf si lui aussi était là pour l'importuner. Il s'arrêta juste derrière le Lorrdien, de manière à pouvoir lui coller quelque chose dans le dos, quelque chose qu'elle ne voyait pas mais qu'elle pouvait très bien imaginer. Une arme sans aucun doute. C'était bien tenté, mais Rhivallon n'était pas une novice au combat. Elle masqua un léger sourire en observant la scène, trouvant finalement cela de plus en plus intéressant. Elle a l'air féroce fit son « sauveur ». Rhivallon ne réussit pas cette fois, à cacher son sourire. Enfin un homme intelligent, qui ne jugeait pas quelqu'un à son apparence, du moins l'espérait-elle. Au fond, il ne savait même pas à quel point elle pouvait être dangereuse et c'était encore plus jouissif. Il murmura quelques mots à l'oreille du Lorrdien, des mots qu'elle ne perçut pas mais vu l'expression qui s'afficha sur le visage du Lorrdien et la vitesse à laquelle il détala, ce ne devait pas être très gentil.
Rhivallon se retrouva donc face au jeune homme qui ne lui parla absolument pas, à vrai dire, il semblait plongé dans son monde et elle n'osa pas le déranger. Elle préférait attendre et voir.
« Ah euh,... oui,... j'espère que ce cul de Sarl... qu'il ne vous a pas trop emmer... euh importuné, » fit-il finalement, l'air gêné. Le sourire de Rhivallon s'agrandit. Elle savait de quoi elle avait l'air, d'une jeune femme souriante et à l'air profondément amusée, c'était précisément son but, personne ne savait à quel point elle se sentait sombre et vide à l'intérieur parfois, elle se délectait toujours de cette situation où elle réussissait à donner une autre image d'elle.
Elle fit un bref signe de la tête avant de lancer « Merci d'être intervenu. Mais j'aurais géré la situation. » Rhivallon était sûre d'elle et ne s'en cachait pas. Elle savait qu'elle serait parvenu à ce débarrasser de l'importun, d'une manière ou d'une autre. Elle détailla ensuite rapidement celui qui lui faisait face, rien dans son habillement ne lui permettait de lui assigner une quelconque appartenance. Elle en fut presque déçue, mais elle n'avait pas oublié son langage désastreux, heureusement qu'il s'était repris parce que Rhivallon avait horreur de la vulgarité.
« Et tu peux me tutoyer. » fit-elle en s'avançant plus près vers lui. Un bref instant elle se demanda si elle réussirait à la faire rougir. Cela serait drôle d'essayer de lui faire perdre totalement ses moyens. Mais elle se reprit, elle n'avait pas vraiment le temps. Le simple fait d'être entrée dans ce Labyrinthe avait été une erreur, elle aurait dû être à la recherche de son maître et pas ici, à s'amuser. « Tu n'as pas pris de comlink à l'entrée? » s'étonna t-elle finalement, remarquant l'absence de l'outil. Elle non plus ne l'avait pas pris, mais elle comptait s'en sortir en utilisant la Force pour la guider. Il fallait vraiment être fou ou sûr de soi pour ne pas en prendre un. Il n'avait pas l'air d'être fou, donc il devait certainement savoir ce qu'il faisait. Était-il perdu ? Rhivallon savait parfaitement qu'elle aurait du le planter là après l'avoir remercié, reprendre son chemin vers la sortie mais pourtant, elle était toujours là. A attendre une réponse de sa part.
Elle se détourna, leva les yeux vers le ciel, l'enchevêtrement de haies et de ronces étaient vraiment très hautes, et elle repéra la file des véhicules dans le ciel. Plusieurs se croisaient. Elle aurait pu aussi se repérer grâce au ciel. « Au fait, je m'appelle Rhivallon » fit-elle en se retournant vers lui. Elle savait qu'il était dangereux de dévoiler son prénom ainsi, elle aurait pu lui en donner un faux, mais elle n'en avait pas envie, pas envie de mentir. Elle était Rhivallon Saân, censée être morte deux mois plus tôt, mais personne ne ferait le rapprochement, et si cela se produisait... tant pis.
 

Darell. Un nom qui ne signifiait rien pour elle, qui ne signifierait jamais rien à vrai dire. Elle l'oublierait sans doute si elle ne le revoyait plus, puisqu'il était sans intérêt, comme son porteur. Ses joues étaient d'ailleurs vraiment très rouge. Avant, Rhivallon aurait trouvé ça mignon, désormais elle trouvait ça un peu ridicule, elle était presque désolée pour Darell, désolée qu'il ne parvienne pas à masquer ce qu'il ressentait. Cela devait être très embarrassant parfois. Néanmoins il lui avoua sans détour qu'il était perdu, ce qui était rare, de la part d'un homme. Elle se serait presque attendue à des fausses excuses, des moyens détournés d'éluder la question, mais non. C'était bien. Rhivallon appréciait la franchise. « Ce n'est pas à moi de juger si tu es stupide ou non. » fit simplement la jeune femme d'une voix douce qui la caractérisait. Elle avait l'impression de parler comme … une jedi. Mais elle n'était plus une Jedi depuis des mois déjà. Elle ne l'avait jamais vraiment été. Il y avait toujours eu, au fond, tapi, ce doute qui la rongeait sans cesse, et chaque jour un peu plus, jusqu'à ce qu'elle s'en libère. Elle émit même un léger rire lorsque Darell évoqua le Lorrdien « Il en faut bien plus que cela pour m'effrayer, crois-moi... tu ignores de quoi je suis capable. » déclara t-elle. Les personnes persévérantes étaient les plus agaçantes. Celle que Rhivallon détestait sans doute le plus avec les arrogants. D'un côté, cela montrait qu'ils étaient courageux, mais il ne fallait pas confondre courage et folie.
Darell se débarrassa de sa veste et commença une phrase, pour l'abandonner. Les sourcils de l'apprentie sith se froncèrent une brève seconde. Il ne pouvait pas savoir à quel point elle détestait cela, qu'on ne finisse pas sa phrase, aussi répondit-elle « Non... Je ne laisse jamais tomber. Et ne t'excuse pas. » Elle leva les yeux au ciel, avant de poursuivre « Tu peux me le dire, de toute façon, dès que je serais sortie de ce labyrinthe, tu ne me reverras plus. Alors n'hésite pas, c'est le moment de commettre des folies. » Rhivallon acheva sa phrase avec un clin d’œil tout en s'avançant, elle posa sa main sur le bras de Darell, l'attirant légèrement à elle, lui faisant signe en fait, d'avancer. Elle le dépassa finalement, ne pouvant voir sa tête -ce qu'elle regrettait franchement-, puis au bout de quelques pas, elle se retourna encore une fois pour lancer « Alors viens, nous avons un labyrinthe à vaincre! » Nous. Ce mot lui brûla la gorge. Si simple. Si utilisé. Et pourtant. Rhivallon le détestait. L'avait-elle déjà employé ? Jamais. Nous. Ensemble. Tous les deux. Elle avait toujours été profondément solitaire, et si elle acceptait sa présence, c'était tout simplement pour se prouver à elle-même qu'elle pouvait jouer la comédie, faire semblant d'être la Rhivallon d'avant Yavin, la jeune fille normale, celle de la haute qui suivait sans rechigner son père, apprenant tout de lui.
Elle ferma les yeux, inspirant profondément, sentant la Force tout autour d'elle, la pénétrer, et pas qu'elle. Non, elle était partout, dans chaque être, même dans ces haies, ces ronces. Elle la sentait. Et elle sentait aussi le chemin qu'elle devait emprunter pour retrouver la sortie. Si simple. Et pourtant, lorsqu'elle rouvrit les yeux, elle commença par essayer de se détacher de tout ce qu'elle ressentait. Ce serait plus drôle de tenter de sortir par ses propres moyens, sans essayer la Force. Rhivallon savait qu'elle n'aurait pas le choix, tous les chemins se ressemblaient tellement, et elle n'avait pas suffisamment mémorisé le chemin pour venir ici. Elle était perdue... en quelque sorte seulement. Elle se retourna finalement pour attendre Darell à un croisement. Gauche. Droite. Continuer. Elle ne savait vraiment pas où se diriger. Y avait-il un milieu, à ce labyrinthe comme à tous les labyrinthes normaux ? Si oui, elle ne l'avait pas trouvé. Elle était prête à y passer des heures. D'ailleurs, ici, à l'intérieur de ces haies, elle perdait vite la notion du temps mais peu lui importait, elle n'était pas du genre pressée.
 

Rhivallon jeta un rapide coup d'oeil à l'allée de gauche, elle ne voyait rien de particulier, ni à droite d'ailleurs, néanmoins, elle suivit Darell qui s'était engagé et l'avait même dépassé. Elle l'entendit grommeler une phrase qu'elle entendit parfaitement ce qui la fit sourire. Elle le rattrapa en quelques foulées pour se placer à sa hauteur avant de glisser « J'ai entendu. » Et il serait encore plus gêné de savoir qu'elle avait entendu ce qu'elle avait dit. Elle scruta donc son visage pour ne pas manquer son expression. « Tu penses donc que les femmes sont toutes des indécises? » lança t-elle encore. Elle savait que certains hommes étaient vraiment misogynes, qu'ils considéraient des femmes comme des moins que rien, mais tout de même, elle estimait que depuis longtemps les mœurs avaient bien évolués, toutes ne finissaient pas à faire le service ou à se déhancher dans une cantina.
Elle continua tout de même à avancer. C'était une simple réflexion, lâchée pour rebondir sur sa remarque, elle ne s'y attarderait pas plus que cela. En fait ce qu'il pouvait bien penser, elle n'en avait cure. Il devait sans doute être un peu heurté dans sa fierté qu'elle soit si sûre d'elle, qu'elle ne soit pas une demoiselle en détresse, qu'elle ne lui ait pas sauté dessus et le remerciant de tout son cœur de l'avoir sauvée. Parfois Rhivallon se demandait si elle avait toujours un cœur, oh elle le sentait, ce traître, qui battait plus ou moins tranquillement dans sa poitrine. Mais il était froid. Toujours. Elle ne ressentait rien, rien envers elle, rien envers les autres. Elle n'avait jamais rien ressenti. Le seul espèce d'attachement qu'elle portait, elle le portait à une planète, à Tython, c'était tout. Et c'était stupide. Elle aimait une planète. Rien que ça. Rien d'autre.
Elle secoua légèrement la tête, puis jeta un regard à Darell. Qui était-il au fond ? D'où pouvait-il bien venir ? Elle n'aurait pas du se poser ces questions-là, même pas dû être intéressée. Sans le savoir elle aurait pu être à côté d'un ennemi, mais elle ne ressentait pas la Force chez lui. Cela aurait dû suffire à le placer sur la liste des personnes inintéressantes, et pourtant, elle était une Sith, ou plutôt, elle le deviendrait vraiment lorsqu'elle aurait fini son apprentissage. Tout le monde dans cette galaxie deviendrait un rival potentiel, même ceux qui étaient le plus proche d'elle, même son maître.
La jeune femme s'arrêta brusquement lorsque l'allée s'interrompit brusquement devant eux pour laisser place à un carrefour. Elle était polie et réprima donc un juron qu'elle pensa néanmoins fort. En face ? Droite ? Gauche ? Revenir sur ses pas et reprendre à gauche ? Non. Faire demi-tour ne servit à rien. Toute la question était, se fiait-elle à son seul instinct ou à la Force ?

Citation :

Réussite : Rhivallon prend allée qui semble continuer.
Échec : Rhivallon suit son instinct et... tombe droit dans un cul de sac.

Elle décida d'utiliser la Force. Se retournant vers Darell un léger sourire elle lança «Je le sens bien tout droit! ». Un sourire éclaira son visage et son regard un bref instant tandis qu'elle continuait sa route. Tout droit. L'allée bordée de haie lui semblait longue. Elle espérait fort ne pas s'être engagée dans un immense cul-de-sac, mais elle ne pouvait pas s'être trompée, pas après avoir utilisé la Force, ressentit le chemin. Un chemin, qui, elle en était persuadée, était le bon. «Mhh, j'avais raison. Je trouve que c'est plutôt bien parti pour le moment. » fit-elle encore.