Are you strong enough to do the right thing (seth)
STAR WARS - RISE OF THE FORCE
Agheera Lothbrok
Citoyen
Age : 26 ans, orpheline depuis 6 ans. Messages : 491 Occupation : Ancienne mécanicienne pour la résistance, excellente pilote et combattante. Sensible à la force, mécanicienne sur la Watchtower à présent. Localisation : Coruscant, précedemment D’Qar, originaire de Qi Lozar. Race : Humaine, sensible à la force. Née dans un vaisseau en direction de Qi Lozar.
A peine avait-elle eut le temps de s’acclimater à D’Qar, sa nouvelle vie, la résistance, cette cause plus grande qu’elle, le monde avec qui elle partageait la base, qu’on l’envoyait déjà en mission. Agheera était angoissée à l’idée de partir à nouveau sur une planète qu’elle ne connaissait pas. Elle n’avait pas peur, pas vraiment. C’était plutôt un sentiment d’inconnu qui la gênait. Il y a moins d’un mois, elle n’avait jamais connu que Qi Lozar et la voilà voyageant déjà vers sa seconde planète. Elle avait beaucoup de mal à s’ouvrir aux autres, on lui avait trop enseignée qu’être méfiante et renfermée poussait vers la survie, et que l’inverse trop souvent amenait à la disparition.
Mais visiblement, la Générale Organa avait confiance en elle. Peut-être voyait-elle quelque chose en elle qu’Agheera n’avait pas encore pris conscience ? Elle ne s’était pas trop posée de question et avait immédiatement rejoint l’équipe de la résistance en direction de Naboo. Une cantina était le lieu de rendez-vous entre un groupe de résistants et un informateur, la présence d’Agheera était facultative mais conseillée : c’était une excellente mécanicienne et pilote. BB-2, son droïde astro-mec’ n’avait pas réussi à se faire une place dans le vaisseau et c’était pour ainsi dire la première fois qu’ils se retrouvaient séparés depuis qu’elle lui avait redonné vie. Agheera était donc stressée, mal à l’aise. Elle se sentait même terriblement seule sans BB-2, face à ces résistants qu’elle ne connaissait qu’à peine. Beaucoup d’entre eux avaient des apprioris sur elle. On la disait sauvage et méfiante. Si pour le second c’était totalement vrai, pour le premier, Agheera était seulement maladroite quant aux relations humaines.
Arrivés sur Naboo, elle descendit du vaisseau comme on le lui ordonna et dirigea vers la cantina. Son rôle était simple : attendre dans un coin que la transaction se fasse puis repartir avec l’équipage. Il fallait qu’elle se fasse discrète, presque invisible, afin qu’on ne soupçonne pas la résistance de venir fouiner sur Naboo. Agheera s’était donc installée sur une table dans un coin de la cantina, loin du groupe de musiciens qui vociférait des paroles abstraites. Leurs notes l’atteignaient à peine tant elle s’était isolée. Une oreillette dans son oreille droite lui indiquerait quand est-ce qu’elle pourra partir de la cantina ou si, au contraire, il faudra qu’elle 1. prenne les jambes à son cou ou 2. prenne part à un combat dont elle n’avait rien à gagner. Les sourcils froncés, les lèvres pincées, elle s’évertuait à réparer un minuscule robot de pas plus de 15 cm de haut pour passer le temps, dans l’espoir qu’une telle concentration lui fasse oublier les uppercut que lui administrait son coeur dans sa poitrine. Pendant de longues minutes, personne ne sembla lui porter attention, mais c’est avant qu’une vieille femme Caarite ne brise le silence qui s’était imposé dans cette partie de la cantina.
« Agheera Lothbrok ! C’est bien ça ? Agheera Lothbrok ? » s’écria-t-elle, visiblement bien heureuse de revoir l’humaine.
Agheera se redressa sur sa banquette, les muscles tendus presque en alerte à l’annonce de son nom à plusieurs reprises. Sa respiration se coupa même tant elle se figea à la répétition de son nom. Elle devait se faire discrète, invisible. Et cette Caarite venait tout gâcher. La mécanicienne laissa en plan son petite robot et rangea le tout rapidement dans une sacoche alors que l’alien s’avançait vers elle.
« C’est moi, Nee ! Tu ne souviens pas de moi ? » continua la vieille Caarite en s’asseyant en face d’Agheera maintenant plus crispée que jamais.
Sa mâchoire était serrée, ses mains prêtes à dégainer son bâton de combat. Elle n’avait pas encore tout à fait le réflex de prendre son blaser plutôt que son bâton pour se défendre, un défaut sur lequel elle travaillait continuellement.
« J’ai été une cliente fidèle de tes parents sur Qi Lozar… De bons mécaniciens ceux là. Myri et… ah mince, comment s’appelait ton père déjà, petite ? »
La vieille parlait fort, et Agheera sentait les regards se poser sur elle et les conversations s’atténuer au profit de la leur.
« Jolan. » se contenta-t-elle de répondre, décontenancé, ne sachant pas vraiment comment se sortir de cette affaire. Avec un peu de chance, Nee allait révéler à tout ce coin de la cantina l’histoire de sa famille.
« Que fais-tu là Agheera ? C’est si bon de te revoir en si bonne forme ! »
La vieille continua de balancer information sur information. Comme elle avait été contente que ses parents trouvent refuge sur Qi Lozar, qu’ils avaient été de très bons mécaniciens, que c’en était même parfois incroyable, surnaturel. Qu’elle avait toujours apprécié voir Agheera piloter des vaisseaux. Elle n’en finissait pas. Et à mesure que Nee révélait des anecdotes sur elle, Agheera sentait une présence de plus en plus clairement. Elle avait la réelle impression qu’une paire d’yeux se faisait de plus en plus insistante sur sa personne et que cela, elle le sentait, n’avait rien de bon.
Soudainement, comme un coup en plein coeur, son instinct lui hurla de partir de la cantina tout de suite, maintenant, sans attendre. Et comme toujours, elle l’écouta. Laissant Nee se désoler de cette rencontre si courte. Agheera déboula vers l’extérieur et tourna dans la première ruelle qui lui fut donner de voir. Le sentiment qu’on l’observait ne ternit pas. L’impression d’une présence non plus, si bien qu’elle fut obligée de se retourner : seulement pour voir après quelques secondes une silhouette tourner dans la même ruelle qu’elle.
follow your common sense, you cannot hide yourself behind a fairytale forever and ever...
Il se rappelait très bien de sa discussions au comlink, évidemment, des cris de rage -pas les siens- qui avaient résonné dans tout l'abri sans que Seth n'ait la moindre chance d'en placer une... Retrouver de vieux amis -connaissances?- avait des désavantages, notamment le fait de devoir rester en contact. Ashleigh... Oh la jeune femme était adorable bien sûr, pour quiconque avait envie d'affronter un volcan tout en marchant sur un fil, et Seth ne lui souhaitait aucun mal mais... Mais Ashleigh, quoi, elle, ses rêves, ses idéaux, la Résistance... Sans l'ordre jedi, et ce que Luke lui avait inculqué, Seth aussi se serait allé à de tels rêves, mais il ne parvenait à concilier les deux idéaux, pas sur les cendres l'un de l'autre. Alors Ash, il la comprenait un peu, mais pas jusqu'au bout, elle-même devait se poser bien des questions quant aux choix du jeune homme mais qu'importe. Parfois, Seth acceptait de partager ses informations, et lorsque Ash apprenait qu'une victime potentielle de Seth arrangerait bien la Résistance, elle se démerdait pour le faire savoir, la musaraigne. Un échange de bons procédés sans que l'un n'empiète sur le territoire de l'autre... Sauf dernièrement. Après le fiasco de derniers contrats que Seth n'avait eu de cœur à exécuter, l'homme s'était résolu à en accepter un plus que douteux histoire de pouvoir manger malgré tout, payer son pilote et espérer une vie décente pour...quoi...24 heures ? Deux jours ?
« Lothbrok... ce nom.je veux le voir détruit, aucun survivant »
Une jolie somme contre une demande complètement mélodramatique : le quotidien des chasseurs de primes. Sauf que voilà, Ash la Menace avait eu vent de la demande par des moyens sûrement divers et variés, jusqu'à trouver le moyen de le contacter. Après une flopée d'injures dans trois langues différentes, deux métaphores oscillant entre poésie absolue et positions compliquées du kama-sutra, la jeune femme avait enfin craché le morceau. De manière intelligible. En gros, Lothbrok, le nom ça comprenait une gamine, petite brune assez débrouillarde -merci pour le portrait robot, Ash- et accessoirement membre de la Résistance. Donc pas toucher. Ok, d'accord, très bien, Seth aurait pu accepter en fait. Si Ash ne se réfugiait pas continuellement sur sa planète de doux-dingues plutôt que de venir sur Coruscant avec un frigo plein permettant de dépanner Seth lorsqu'il acceptait de faire foirer un contrat pour ses beaux yeux à elle.
« Franchement, Ash, ne me fait pas ces doigts là c'est impoli. Tu bas bousiller mon comlink avec un tel langage... Et sincèrement, j'aurai pu te dire oui, te promettre que rien n'arriverait à cette soi-disant gamine que tu protèges mais tes métaphores imagées m'ont convaincu que tu ne pourrais prendre sous ton aile qu'un bébé wookie démoniaque et anthropophage. Donc peut être que je vais l'éliminer quand même pas acquis de conscience... On se rappelle ? Non, je ne mettrai pas mon blaster là, inutile de me le répéter encore une fois... »
Fin de la communication, depuis il avait bloqué tout ce qui pouvait émaner de la jeune femme. Il avait prévu quelques jours de filatures sur Naboo, où la gamin devait se rendre -merci encore une fois Ash, d'avoir plus ou moins craché les infos entre deux métaphores sexuelles plus qu'imagées- et se rendait déjà à la cantina avec dans l'idée d'y passer au moins une heure ou deux en quête d'informations. Jusqu'à ce qu'une vieille femme ne crache environ tout le curriculum vitae de sa proie avec...bah justement. Sa proie devant elle apparemment. Même le nom des parents y passaient, histoire de vérifier l'identité...La Force était avec lui, et semblait vouloir promettre un bon retour de karma à cette gamine. Effectivement elle était jeune, un simple coup d'oeil lui permit de vérifier. Un petit corps sec et noueux, des membre fins avec de muscles pareils à ceux d'un félin quelconque, toujours prêt à bondir... Ok, celle là il devrait peut-être lui courir après pour s'en sortir. Depuis le Temple Jedi, Seth utilisait la Force un peu plus souvent, notamment sur lui-même afin d'avancer sans avoir à souffrir à chaque mouvement de son handicap. Il tâchait de ne pas oublier ses limites, mais sa propre démarche – qu'on lui connaissait sombre, maladroite- semblait désormais toute différente. L'homme semblait toujours comme appartenir à un monde différent, ne pas être à sa place pour bouger, se déplacer, cependant il ne vacillait plus et ses pas étaient assurés au moins un peu. Alors lorsqu'Agheera se jeta au dehors pour s'enfuir, il pu la suivre. Entre eux, la distance était d'une simple ombre à peine, celle de la proie, celle du prédateur. Et lorsqu'elle se retourna pour lui faire face, tout ce qu'il vit, ce fut deux grands yeux noirs.
« Tu ne pouvais pas être un peu plus grande, un peu moins enfant ? »
Que sentait-elle, de lui, l'homme calme, la présence inconnue qui déjà était face à elle ? Quelqu'un dans la galaxie voulait la mort de son nom, de son sang, et pour un instant l'homme n'eut aucun mal à imagine le cadavre que ferait la jeune fille dans cette ruelle oubliée. Une petite poupée désarticulée avec des yeux un peu trop vide, du sang au coin des lèvres peut être, une blessure au ventre ou à la gorge, il ne savait pas.
«Ils ne t'ont donc pas appris à mieux te dissimuler, à nier tes origines ? Ashleigh serait déçue... »
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Agheera Lothbrok
Citoyen
Age : 26 ans, orpheline depuis 6 ans. Messages : 491 Occupation : Ancienne mécanicienne pour la résistance, excellente pilote et combattante. Sensible à la force, mécanicienne sur la Watchtower à présent. Localisation : Coruscant, précedemment D’Qar, originaire de Qi Lozar. Race : Humaine, sensible à la force. Née dans un vaisseau en direction de Qi Lozar.
Il était grand. Trop grand pour qu’elle puisse avoir l’avantage aussi rapidement qu’elle en avait l’habitude. Mais il n’était pas le plus grand qu’elle avait eu à combattre, pas sur Qi Lozar. Là où sa condition d’humaine, de jeune ou de femme ne faisait aucune différence. Elle le fixa d’un regard noir, se voulant menaçante malgré le fait qu’il la surplombait d’une bonne vingtaine de centimètres. Son pouls s'acceléra à mesure qu’il s’avançait et elle, elle resserra sa poigne sur son bâton. Réflexe bien stupide quand l’homme en face d’elle devait certainement posséder un blaser. Comme celui qu’elle avait accroché à sa ceinture dans son dos mais dont elle oubliait trop facilement la présence. Ses mâchoires serrées, elle s’obligea à rester immobile et à ne pas trahir son anxiété naissante quant au fait d’être face à quelqu’un qui, elle le sentait sans savoir pourquoi, n’était pas que porteur de bonnes intentions.
« Tu ne pouvais pas être un peu plus grande, un peu moins enfant ? »
Agheera fronça les sourcils, elle ne comprenait pas ce qu’il lui voulait. Elle lui aurait bien dit que sur Qi Lozar, grandir était bien plus difficile que sur n’importe quelle autre planète et que certainement sur la sienne, à lui. Parce que pour être si imposant, il n’avait certainement pas eu à travailler aussi tôt qu’Agheera pour manger ne serait-ce qu’un bout de viande. Elle pinça ses lèvres, prête à rétorquer avec toute la passion qui la décrivait. Parce que la force physique qu’elle n’avait pas, elle la remplaçait par la passion et la rage qui coulait dans ses veines. Elle avait beau être menue et fluette, la penser « enfant » et sans défense était une véritable erreur de jugement. Déviant son regard vers les mains du jeune homme, elle eut le sentiment d’y voir du sang et dû cligner des yeux pour se ressaisir. Surement une illusion d’optique dû à l’obscurité de la ruelle, se dit-elle. Agheera déglutit, avec l’impression que la carrure du jeune homme n’était pas la seule chose dont il fallait se méfier. Elle entrouvrit les lèvres pour y laisser filer quelques mots mais fût rattrapée par l’étranger.
«Ils ne t'ont donc pas appris à mieux te dissimuler, à nier tes origines ? Ashleigh serait déçue... »
Elle réprima l’envie de lui donner un coup sans attendre au nom d’Ashleigh. Qu’est-ce qu’elle venait faire là ? Comment est-ce qu’il la connaissait ? De quoi voulait-il parler ? Une multitude de questions s’entrechoquèrent dans son esprit. Et Agheera se redressa, perplexe, plus méfiante encore. Plus en colère également.
« Qu’est-ce que tu veux ? » lui demanda-t-elle, se voulant sûre d’elle plus qu’angoissée.
Elle le savait, au fond, qu’il n’était pas là pour faire connaissance. Mais qu’il était bien là pour chercher les ennuis. Et on avait ordonné à Agheera de se faire petite, et c’était tout le contraire à cause de… lui. Quand elle le regardait, elle avait l’impression de le voir entouré d’une aura, quelque chose qu’elle ne comprenait pas et qu’elle rejetait encore sur le manque de luminosité de la ruelle. Agheera était crispée, figée, prête à bondir au moindre faux mouvement. Une nouvelle salve de questions vinrent lui brouiller l’esprit, encore une fois en rapport avec ce qu’il semblait savoir d’elle qu’elle même ne savait pas. Pourquoi devrait-elle se cacher et nier ses origines. Elle n’avait pas d’origines. Elle venait de Qi Lozar, ses parents étaient mécaniciens. Ils étaient morts. Point. Les voilà ses origines. Agheera n’aimait pas ça. Cette situation, ce qu’il lui disait. Et un mauvais pressentiment lui parcourait l’échine.
« Je ne cherche pas le conflit. » commença-t-elle. Et se rendant compte que cela pouvait être mal interprété -comme si elle était sur le point de déserter- « Mais si tu veux te battre, sache que je n’ai pas peur de toi. »
Elle était naturellement toujours sur la défensive, toujours méfiante. Mais ce type là ne lui inspirait rien de bon. Et pourtant, elle avait le sentiment que lui-même n’était pas complètement mauvais. Pas comme il espérait surement avoir l’air.
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Ce n'était plus une fille désormais, encore moins un petit soleil mais bien un animal apeuré, fait d'ombres et sans doutes de regrets. Il regarda le ballet de ses yeux, la gamine essayant de l'évaluer, de ne manquer aucun détail le concernant : carrure, aspect, cachettes possibles d'armes... De bons réflexes. Elle savait comment survivre, ce genre de chose paraissait instinctif que le simple fait de respirer dans ce petit corps nerveux. Amusant, attendrissant aussi peut-être... Et puis il y avait la peur bien sûr, celle qu'il lui inspirait malgré tout. Pauvre gamine, hein ? Quelqu'un voulait sa mort, quelqu'un était prêt à payer d'autres personnes simplement pour lui dénier le droit de vivre, s'arrogant ainsi un pouvoir qui n'avait jamais eu lieu d'être. La sentait-elle, cette ombre au cœur pour la menacer, pour condamner le sang qu'un homme et une femme, par amour lui avaient donné ? Elle attendait des réponses lorsque Seth n'avait rien à lui donner pourtant, il n'était qu'un outil, un exécutant et se payait déjà le luxe de réfléchir beaucoup trop pour quelqu'un de son métier. Il lui cachait le soleil, à la gamine, et les ombres n'attendaient qu'eux peut-être. Si Seth repartait, lui tournait le dos, d'autres viendraient malgré tout, car la vie était comme ça : injuste. Au fond, on ne pouvait sauver quelqu'un, juste lui rajouter quelques secondes, quelques minutes et encore... Pessimiste, l'homme 'était malgré sa grande capacité d'analyse. Un observateur, il l'avait toujours été, cela faisait perdre espoir en l'avenir, pour les étoiles, comme si dans chaque poitrine ne pouvait battre qu'un cœur mauvais et noir. Et quel était son cœur à elle, qui s'était enfuie de la cantina sans que personne ne vienne à sa rechrche, ne la suive ? Estimait-on qu'elle était assez débrouillarde pour tout démêler seule, sans même lui offrir le soutien d'une épaule ou d'un regard ?
« On dirait que personne ne peut être plus solitaire que toi, même sur une planète aussi lumineuse que Naboo. »
La peur, la colère, tout cela exsudait de ce petit corps avec l'énergie de la rage et du désespoir. On ne pouvait vivre mieux sur de tels sentiments, il fallait l'amour, il fallait le respect, l'affection, sinon cela signifiait se consumer soi-même.
« On m'a envoyé te tuer simplement pour le nom que tu portes... »
Il ne sortait pas son blaster pourtant, pas plus que les quelques armes blanches qu'il possédait. Non, Seth restait immobile, pareil à une statue guerrière des temps anciens aux traits sévères et neutres, comme pour cacher le plus grand des secrets. Et puis lentement, paume ouverte, il étendit la main vers sa proie comme une invitation à le suivre. Parce que là, dans les yeux noirs et rageurs qui ne le quittaient pas, il avait quelque chose, un feu, une lumière et cette enfant était bien plus qu'elle ne semblait paraître. Alors il n'y avait nulle rage sur son visage à lui, nul désir de tuer, simplement une forme de sagesse cruelle peut-être, celle permettant de reconnaître quelqu'un de différent et de nommer sa solitude sans pour autant l'en extraire comme la charité même le lui demandait.
« Lothbrok...quelqu'un devait détester tes parents, évidemment tu n'y es pour rien, on ne choisit pas ces choses là. »
Toujours la même voix calme, apaisante, comme envers un animal effrayé. Et puis de l'humanité dedans aussi un peu, de la chaleur, une preuve qu'il reconnaissait sa vie, elle dont il ne connaissait rien, comme digne de valeur. Qu'il lui donnait un poids, peu importe ses actions, ses victoires, ses échecs et ses défaites.
« Viens avec moi, tu as une chance de t'en sortir peut-être, je ne dois pas être le seul chasseur de primes qu'on a mis sur le coup »
Pourrait-il facturer à Ash le sauvetage de sa jeune protégée ? La décence l'interdirait peut-être, mais la décence n'avait jamais nourri son homme, aussi Seth décida bien de faire payer cher, très cher, l'autre femme.
« Alors ? Tu peux me mordre et m'attaquer, t'as de la chance, j'ai fait mon choix. Un enfant n'a pas à payer pour les fautes de ses parents, ce serait trop barbare, trop.... triste. »
Et la tristesse, il la connaissait comme une vieille amie dont il s'était trop vite lassé. Ses souffrances étaient différentes de celles d'Agherra bien sûr, mais l avait dû se battre pour survivre lui aussi à sa propre manière. Alors il savait à quoi ça ressemblait un survivant bien sûr, juste à cette jeune fille devant lui, rien de plus.
« Ai peur de beaucoup de choses, mais pas de moi... Tu n'as pas survécu pour mourir dans cette simple ruelle, pas avec ce feu que tu as en toi »
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Agheera Lothbrok
Citoyen
Age : 26 ans, orpheline depuis 6 ans. Messages : 491 Occupation : Ancienne mécanicienne pour la résistance, excellente pilote et combattante. Sensible à la force, mécanicienne sur la Watchtower à présent. Localisation : Coruscant, précedemment D’Qar, originaire de Qi Lozar. Race : Humaine, sensible à la force. Née dans un vaisseau en direction de Qi Lozar.
Pour qui se prenait-elle, cette grande ombre ? Agheera avait du mal à lire en lui, et pourtant elle en avait l’habitude -et l’aisance-. Elle restait terriblement sur la défensive, parce qu’elle savait que s’il l’avait suivit dans cette ruelle et si les choses tournaient mal, la seule once d’avantage qu’elle aurait serait celle de la préparation. Les mains toujours vissées sur son bâton, la mâchoire close et serrée, elle le dévisageait. Obligée de lever le regard, lui qui la surplombait. Elle pensa, une poignée de secondes, que s’il voulait la briser il le pourrait certainement d’une seule main. Et que si elle avait voulu se cacher, elle aurait put aisément se fondre dans son ombre à lui. Fine brindille sculptée dans la faim qui peinait encore à manger de manière normale tant son estomac avait été mit à rude épreuve sur Qi Lozar. Il lui fit remarquer sa solitude. Son visage se teinta plus encore de noir, il avait raison. Mais elle n’avait jamais eu besoin de personne, pourquoi commencer maintenant. Elle n’avait jamais compté pour personne non plus, à quoi bon commencer maintenant à nouveau ? Agheera resta de marbre. Du moins, jusqu’à ce qu’il lui avoue ses intentions : la tuer.
Pas déjà, se dit-elle. Elle venait à peine de goûter à la vie, la vraie. Pourquoi voudrait-on l’empêcher de continuer sur la même lignée ? Et puis, qui étaient ces personnes, d’ailleurs ? Pourquoi engagerait-on quelqu’un ? À nouveau, l’esprit d’Agheera roula à mille à l’heure, débitant question sur question jusqu’à ce qu’elle reprenne la main. Elle allait devoir se battre, alors. Pour vivre. Elle s’apprêta à donner le premier coup, jamais avare des premiers pas. Mais il la stoppa dans son élan d’une main tendue.
Qu’est-ce qu’il mijotait, encore ?
Agheera le dévisagea à nouveau, muette. Regardant tour à tour cette main tendue et son visage. Traits forts, marqués. Regard profond qui semble la dévisager plus encore qu’elle ne le fait à son tour. Il regarde plus loin, elle sent l’air changer. Mais elle recule d’un pas au lieu de prendre cette main tendue. On ne lui avait jamais proposé d’aide avant, pas gratuitement du moins.
« Viens avec moi, tu as une chance de t'en sortir peut-être, je ne dois pas être le seul chasseur de primes qu'on a mis sur le coup »
Venir avec lui ? C’était un piège, forcément. Un vulgaire piège de chasseur de prime, si elle le suivait, il lui trancherait la gorge dans la prochaine ruelle sombre qu’ils croiseraient. Et puis, elle devait rester dans les parages. Ordre de son supérieur. Se faire discrète. Ordre de son supérieur.
« Alors ? Tu peux me mordre et m'attaquer, t'as de la chance, j'ai fait mon choix. Un enfant n'a pas à payer pour les fautes de ses parents, ce serait trop barbare, trop.... triste. »
Encore ce mot à la bouche, enfant, enfant, enfant. Si seulement il savait de quoi il parlait. Agheera bouillait à l’intérieur, elle voulait lui donner un coup sec et déguerpir. C’était souvent la meilleure manière de prendre de l’avance. Déstabiliser son adversaire et prendre la fuite avant qu’il ne puisse réagir. Plus il parlait de ses parents, plus la vision d’Agheera se troublait. Il n’avait pas le droit de parler d’eux, personne n’avait le droit de les mentionner. Ils étaient morts. Point. Fin de l’histoire, c’était trop tard pour revenir en arrière et rester bloquer dans le passé ne l’aiderait pas à avancer. Elle l’avait compris après plusieurs jours de jeûne, de larmes et d’enfermement suite à la mort de ses parents. Si elle avait continué à les pleurer, elle serait certainement déjà morte elle aussi. Là, maintenant, l’inconnu n’avait rien pour lui. Il voulait la tuer, du moins, on l’avait engagé pour et il lui en avait fait part ce qui était amplement suffisant pour Agheera pour vouloir prendre ses jambes à son cou. Mais il y avait quelque chose.
Dans sa voix, peut-être. Dans son regard. Dans son ton. Quelque chose cloche. Son instinct lui dit de lui faire confiance, sa raison non.
« Ai peur de beaucoup de choses, mais pas de moi... Tu n'as pas survécu pour mourir dans cette simple ruelle, pas avec ce feu que tu as en toi »
Elle plisse les yeux, ne comprend pas.
« Ce feu ? » murmure-t-elle plus pour elle que pour lui.
Qu’est-ce qu’il lui prend, à la fin. Agheera se reprend, après un moment d’égarement. Il la surprenait dans ses paroles, complètement à l’encontre de son premier aveux. Le jour et la nuit. On l’engageait pour la tuer, il souhaitait la… protéger ? Qui faisait ça encore aujourd’hui, protéger autrui. Ce concept lui paraissait flou, et pourtant elle avait envie d’y croire. Comme si son instinct, quelque chose, lui disait que c’était la bonne chose à faire.
« Pourquoi est-ce que je devrais te faire confiance ? » commença-t-elle, mordante. « Je peux me débrouiller toute seule, merci. »
Son estomac se noua, quelque chose n’allait pas. Comme si lui refuser sa confiance allait à l’encontre d’un quelconque besoin. Elle fronça des sourcils, cherchant à comprendre ce qui la rendait ainsi mais consciente qu’elle baissait sa garde, elle tourna à nouveau le regard vers le jeune homme. Un regard qui se voulait dur mais qui cachait mal la multitude de questions qui s’entrechoquaient entre ses tempes.
« Je n’ai pas besoin de toi. »
Ses paroles résonnent dans la ruelle en un écho qui la met mal à l’aise. Quelque chose ne va pas. Son refus sonne faux, mauvais. Elle a envie de lui faire confiance mais ne s’y résout pas.
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Elle avait peur bien sûr, plus qu'avant peut-être, parce qu'avant, il y a quelques secondes à peine, elle croyait savoir qui était l'Ennemi. Quelque chose dans les yeux noirs, quelque chose d'autre que du désespoir, mais il fallait lui apprendre, lui montrer, et Seth ne savait pas comment rassurer. Il connaissait les mensonges, il connaissait la vérité bien sûr du moins celle accessible à ses mains nouées, mais après ? Il y avait des mots à dire, des gestes à faire, ceux avec des sentiments derrière. Des sentiments que Seth avait : amour, affection, respect, haine parfois malgré tout, mais qu'il libérait peu. Alors simplement, avec la même douleur qu'un guerrier blessé à mort, l'homme acquiesça. Lui dire qu'il la comprenait, elle, ses peurs, ses doutes, et comment lui en vouloir, hein ? Et puis avouer aussi, avouer qu'il n'avait rien pour la convaincre, là maintenant car sa propre décision était récente, celle d'aider. Il y avait un vieux cœur de jedi, en lu peut-être, mais surtout un cœur brisé. Il pensait protéger parfois et surtout se protéger lui-même en se rassurant quant aux émotions qu'il pensait éprouver, mais il se trompait. Des erreurs, beaucoup trop toujours hélas... et après ? Elle était là, debout, et Seth ne se mettait pas à genoux malgré tout. Il aurait pu pourtant, mais à genoux on ne défendait personne... et la menace arrivait, approchait, il y avait une ombre dans le cœur de cette jeune fille, sur son visage aussi. Elle n'était pas faite pour les ombres pourtant, encore moins pour l'obscurité, c'était cela qu'il lisait dans ses yeux noirs, c'était cela le feu en elle...
« Non tu n'as pas besoin de moi, je le sais... Mais te laisser seul, ce serait inhumain, alors même si tu me détestes, tant pis »
Et sa main, grande, trop grande, se posa alors sur l'une de celles d'Agherra, qu'importe qu'elle tenait le bâton, qu'importe qu'elle puisse lui fracasser le crâne avec. Parce qu'il voulait la toucher simplement, lui dire qu'elle n'était pas seule, mais pas avec des mots. Parce que les mots, le plus souvent, on arrivait pas à les croire, les écouter, les comprendre... Quelqu'un avait du lui apprendre à être forte, à être seule, mais cet enseignement ne pouvait durer qu'un temps. Ashleigh ne le lui avait pas dit encore, alors qu'elle se noyait parfois sans les yeux de Jayden, sans le regard de ses amis ? Il n'y avait jamais de bonnes solutions dans la vie... Juste la douleur, parfois un peu plus, parfois un peu mois. Et quelqu'un pour la partager un peu, ou bien vous condamner, cela dépendait des cœurs, cela dépendait des étoiles. Les étoiles qui ne brillaient pas au dessus d'eux, il n'y avait que le bleu du ciel, comme un faux espoir. Et la terre sous leurs pieds aussi, comme pour les retenir de tomber. Mais pourquoi chuter ? Il y eut quelques battements de cœur, et Seth ne bougeait pas, attendant. Leurs adversaires se rapprochaient, la Force le lui indiquait, aussi était-il important de ne pas partir trop vite, de ne pas partir trop loin, là où la peur et la terreur, la précipitation, leur permettrait de les rattraper.
« Reste derrière moi... »
Et brusquement il s'élança. Il y avait quelque chose de désespéré dans ce mouvement, de douloureux, une preuve concrète du handicap que la Force lui permettait de cacher pourtant. Il avait mal, un mouvement trop juste, un mouvement trop grand, et ce genre de chose jamais l'homme ne se le serait permis sur Coruscant. Sur Coruscant, il n'y avait pas de jeune fille aux yeux noirs devant lui cependant, et elle le suivait, il le sentait. Sans douceur, il lui fit prendre une issue à moitié cachée dans la ruelle, lui permettant de tourner et de s'échapper dans le labyrinthe d'autres rues. De quoi gagner quelques minutes, et Seth était aux aguets de trop de choses : son corps à lui, ses réactions à elle, les ennemis qu'ils avaient semés pour un moment à peine. Ce ne fut que là qu'il remarqua alors le coup de Blaster lui ayant effleuré l'épaule, assez pour déchirer le tissu de son vêtement. Tout avait du se jouer à quelques secondes à peine, à un mouvement, un seul, qui avait ou non pu être fait.
«Evite de retourner vers tes amis pour le moment, ou tes contacts...inutile de les mener à un poisson bien plus juteux »
Un grognement, il n'était pas fait pour les missions de terrain, Kilian s'en sortirait tellement mieux que lui en tant que jedi. Mais qu'est-ce qu'il racontait ? Jedi, il ne l'était plu, voilà que l'adrénaline le faisait délirer, qu'il regrettait. Ne pas être un héros, ne pas être un guerrier... Il essayait pourtant, par la Force, oui il essayait. La gamine avait raison de se méfier, la gamine avait raison de ne pas l'aimer.
« Si...tu as un problème... il y a ce feu en toi, imagine un incendie dans tes veines, un océan dans ta tête. La mer les vagues, le mur de flammes, des éléments qui font et se défont, imagine cela et ouvre les yeux. Comme tu peux le voir, moi je ne suis pas très doué pour protéger les gens... »
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Agheera Lothbrok
Citoyen
Age : 26 ans, orpheline depuis 6 ans. Messages : 491 Occupation : Ancienne mécanicienne pour la résistance, excellente pilote et combattante. Sensible à la force, mécanicienne sur la Watchtower à présent. Localisation : Coruscant, précedemment D’Qar, originaire de Qi Lozar. Race : Humaine, sensible à la force. Née dans un vaisseau en direction de Qi Lozar.
Agheera le regarde, mal à l’aise. Elle remarque son regard triste, ses traits fermés, fatigués qui font écho à quelque chose en elle. Comme s’il partageait ne serait-ce qu’un peu de ce qu’elle avait vécu. Portant sa part de fardeau, lui aussi. L’envie de lui faire confiance se fait plus insistante alors mais sa raison persiste, déterminée. Bornée même. Elle ignore ce sentiment qui lui donne l’impression de commettre une erreur en restant sur la défensive. Son regard soutient le sien avec ardeur, lui le chasseur de prime qui tente en vain de la rouler dans la farine. Agheera n’est pas dupe, elle ne le sera pas. Plus jamais. Trop de fois elle avait fait confiance à des inconnus pour n’en être que blessée plus tard.
« … alors même si tu me détestes, tant pis. »
Est-ce que c’était ça ? Est-ce qu’elle le détestait en fait ? Agheera fronça les sourcils à nouveau, perplexe. Incertaine même de ce qu’elle pouvait ressentir à l’égard du chasseur de prime. Si elle se méfiait de lui ? Evidemment. Elle ne le connaissait pas, d’abord. Il avait été engagé pour la tuer, ensuite. Et pour couronner le tout, ses paroles allaient à l’encontre de son contrat sans réelle explication. Mais si elle le détestait ? Elle ne savait pas. Et pendant qu’elle pesait encore le pour et le contre, il s’approcha et posa sa main sur l’une des siennes. Un geste surprenant qui fit sursauter Agheera, la tirant de ses pensées. Sous sa main, la sienne disparaissait. Petite et frêle, surplombée par une plus grande et puissante. Elle sent l’air changer au contact de sa peau contre la sienne, comme un électrochoc.
Alors elle la retire immédiatement, surprise et effrayée par tout ce que ce contact avait engendré. Elle le regarde, incrédule d’abord mais se rendant compte de l’anxiété qui se lisait dans son expression se ravisa. Son attention se porta alors directement sur autre chose. Instinctivement. Quelque chose qu’elle ne détermine pas, mais qu’elle ressent quand même : un danger.
« Reste derrière moi… »
Elle aurait aimé lui dire, encore, qu’elle n’avait pas besoin de lui et qu’il pouvait très bien rebrousser chemin s’il ne souhaitait pas faire honneur à son contrat. Mais elle n’en avait pas le temps. Il était déjà bien devant elle et il lui fallut un moment avant de vraiment se mettre elle aussi à courir à travers les rues de Naboo. Il n’avait pas menti, d’autres étaient bien là pour elle aussi. Est-ce que cela signifiait qu’il avait dit vrai sur tout ? Sur elle, sur lui. Pourvait-elle lui faire confiance ? Bien vite elle le rattrapa. Le souffle régulier, elle avait l’habitude de courir dans le sable par des températures plus extrêmes, mais il lui donnait de fil à retordre. Parce que malgré ses gestes qu’elle décelait être maladroits par moment, il était rapide. Plus encore que tous les assaillants qu’elle avait pu affronter.
« Où est-ce que tu vas ?! » lui cria-t-elle juste derrière lui.
Agheera avait beau ne pas connaître Naboo, elle s’inquiétait quand même de sa destination. S’il l’emmenait à sa fin, elle voulait pouvoir s’en échapper. À cette pensée, elle doute à nouveau. Et s’il était sincère, finalement ? Un bruit de détonation la fit sursauter et Agheera se baissa juste à temps pour laisser filer le tir de blaster juste au dessus de sa tête, en plein vers le chasseur de prime qui grogna alors que le tissu sur son épaule frétillait, rouge de cendre.
«Evite de retourner vers tes amis pour le moment, ou tes contacts...inutile de les mener à un poisson bien plus juteux »
Elle ne savait même pas comment retrouver la cantina et son oreillette était encore bien silencieuse. Son regard se perdit un peu, il avait raison. Personne n’avait remarqué son absence et la mission de la résistance continuait à se dérouler sans le moindre soucis visiblement. Un autre tir de blaster la fit sursauter, cette fois-ci près de son épaule à elle sans pour autant l’atteindre ou l’effleurer. Seul un trou fumant dans le mur à côté d’elle subsistait. Agheera leva les yeux vers le chasseur de prime, prête à repartir détaler dans les rues à la recherche d’une cachette.
« Si...tu as un problème... il y a ce feu en toi » Mais que voulait-il dire par là, à la fin ? « Comme tu peux le voir, moi je ne suis pas très doué pour protéger les gens… »
Une fois n’est pas coutume, elle fronça les sourcils. Puis du bout de son bâton, elle tapa contre le blaster à la ceinture du chasseur de prime.
« Et ça ? » lui demanda-t-elle, induisant le fait que s’il l’avait, c’était bien pour s’en servir.
Elle n’eut pas le temps de déblatérer plus qu’un tir de blaster toucha le mince endroit qui la séparait du jeune homme. Agheera fit volte face pour apercevoir un homme masqué, blaster en main, à quelques pas d’elle. Distance qu’elle décida elle-même de réduire avant qu’il ne tire à nouveau. Pris de cours -ce n’était pas tous les jours qu’un contrat se retournait contre vous-, le chasseur de prime n’eut pas le temps de réagir avant qu’elle ne lui assène un coup de bâton, puis un deuxième, avant de finir par un autre au niveau des tibias suffisant pour le faire tomber à terre. Assomé. Ses sens sont tous à l'affûts et dans son sang coule plus d'adrénaline qu'elle ne l'imagine. Agheera met la rapidité de ses réflexes sous les effets de l'adrénaline et de l'expérience sans réaliser à quel point elle a tord. Après tout, pour quelle autre raison cela pourraît être ? Un de moins, donc. Mais plus arrivent, c'est inévitable. Elle savait que le brun n’était pas parti et elle n’avait pas besoin de se retourner pour le savoir. Elle le sentait. Derrière elle. Un nouvel assaillant apparait face à elle, puis deux. Si elle réussit à frapper le premier avec son bâton, le deuxième profite de l’occasion pour la toucher avec son bâton électrique. Et Agheera décolle du sol dans un cris de surprise et retombe plusieurs mètres en arrière, sonnée.
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Trop de gestes, trop de mouvements, et déjà ses pensées voulaient s'envoler loin comme des oiseaux pourtant condamnés. Le blaster à sa ceinture, et après ? La main pour le prendre, il ne s'en souvenait plus, qu'est-ce que c'était la droite, qu'est-ce que c'était la gauche ? Et le foutu cœur dans sa poitrine, comme s'il menaçait de s'arrêter évidemment. Il y avait la douleur, celle de ne pas réagir, celle de ne pas savoir comment réagir, et Seth agonisait. Il voulu prendre l'arme bien sûr, se trompa de main une première, fois, puis laissa ses doigts glisser jusqu'à l'un des couteaux qu'il gardait non loin. La lame lui écorcha le doigt, ne pouvait-il rien faire correctement ?! Non, pas dans une telle urgence, et il était là, complètement démuni, le pauvre garçon que rien ne semblait vouloir sauver. Si ce n'est la Force... Alors il ferma les yeux une seconde à peine, oubliant tout de son corps, oubliant tout de son âme. Car dans la Force, rien n'avait d'importance, de poids, de distance. Un handicap n'existait plus, du moins plus vraiment, et la Force enlevait les frontières de son corps au moins un peu. Ne plus avoir peur de l'utiliser, ne plus avoir peur d'Être, simplement. De se lever. La gamine poussa un cri, tout à son propre combat. Avant que son adversaire ne put la frapper encore, Seth attaqua. Le long manteau qu'il quittait peu devint alors comme une arme, aveuglant par les mouvements de l'homme, les yeux de son adversaire. C'était là un ballet d'escrimeur, non de chasseur de primes, et le blaster dans sa main semblait bien ridicule. C'était autre chose qu'il lui fallait, une arme qu'il ne possédait plus. Oh la douleur au cœur, celle trop familière de la perte et du deuil, n'en guérirait-il jamais de ce massacre, de sa propre vie ?
« Debout ! »
Debout la fille, la gamine, alors que son adversaire tombait à terre, lui, mort... Il la laissait se relever seule, du sang sur les mains, du sang sur le cœur, jedi renié, jedi bafoué. Et la peur il l'oubliait pourtant, car c'était là son devoir. Pour ne pas qu'elle tremble, pour qu'elle comprenne. Comprenne que quoi qu'il arrive, quoi qu'il advienne, la peur devait s'oublier. Et de nouveau, Seth portait une tragédie en guise de visage, car perdre pour une seule seconde sa concentration, cela signifierait pour lui la fin, celle qui vous faisait tomber à genoux, celle qui vous brisait l'échine et le cou. Ses mains en tremblaient presque à présent, et il souriait un peu, désolé.
« Tu mériterais un meilleur allié... »
Pourtant elle n'avait que lui, et c'était lui qui la saisit alors par l'épaule pour lui faire éviter le tir d'un troisième et dernier homme. Que pouvait-elle, avec sa sauvagerie du corps à corps, face ceux capables de tirer de trop loin, toujours de trop loin, plutôt que de s'approcher un seul instant ? Un mur leur servit d'abri face au tireur invisible, il fallait réfléchir et vite, faire appel à d'anciens réflexes que Seth ne pouvait posséder face à son corps incapable de retenir. Et la Force était avec lui, pas vrai ? Avec eux tous les deux, alors cela irait... Ils n'avaient pas le choix.
« Il est sous le troisième porche à droite, derrière la charrette effondrée... Je vais tirer pour faire diversion et l'occuper, à toi de te faufiler et de le neutraliser. On risque de ne pas avoir beaucoup de temps... »
Une inspiration, un battement de cœur, pas le temps de lui demander si elle pouvait le faire, pas le temps de lui demander si elle était blessée, amochée. C'était brutal, c'était cruel, parce que deux personnes coincées dans une même situation se devaient de prundre soin l'une de l'autre, mais ils n'avaient pas le choix. Et puis Seth lui faisait confiance surtout, la confiance la plus douloureuse qui soit : ta vie défie toute logique à présent, alors continue de vivre et ne me déçois pas.
Le bras tendu, l'épaule en feu, il commença à tirer, une douleur fiévreuse lui vrillant les tempes. Mais cela irait, cela ne pourrait qu'aller. C'était ainsi, il n'y vait pas de choix à prendre, pas de choix à faire si ce n'est vivre, oublier la douleur, oublier la différence, le fait que l'on ne pourra jamais faire quelque chose aussi bien que les autres, parce que parfois ce quelque chose, il n'y a que vous de disponible pour le faire. Sauver une jeune fille par exemple. Alors on souffre en silence et on se tait, on obéit au cœur, celui de lion, celui de fauve que l'on rêve d'avoir, on obéit à la conscience, et parfois on meurt oui, on meurt... Mais alors on meurt bien, en sauvant quelqu'un. Le pire chasseur de primes de Coruscant ? Non, simplement le plus humain... A elle à présent de montrer la valeur de son cœur à elle, car rien n'empêcherait Agheera de lui tourner le dos, de profiter de la diversion pour s'enfuir simplement et de courir, le laissant face à son destin. Un destin qui peut-être n'avait pas à être le sien...
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Agheera Lothbrok
Citoyen
Age : 26 ans, orpheline depuis 6 ans. Messages : 491 Occupation : Ancienne mécanicienne pour la résistance, excellente pilote et combattante. Sensible à la force, mécanicienne sur la Watchtower à présent. Localisation : Coruscant, précedemment D’Qar, originaire de Qi Lozar. Race : Humaine, sensible à la force. Née dans un vaisseau en direction de Qi Lozar.
Son ouïe lui fait défaut, tout comme son oreille interne. À terre Agheera plisse les yeux, sonnée. Elle n’entend rien mis à part un long beep sonore qui résonne entre ses tempes avec force. Autour d’elle tout est flou et bruyant, pendant un moment, elle en oublie même où est-ce qu’elle se trouve et l’urgence de la situation dans laquelle elle est. Mais peu à peu elle reprend ses esprits, à mesure qu’elle retrouve audition et vue aussi abruptement qu’elle les avait perdu. Les coups de blasters fusent au dessus d’elle. Toujours à terre, elle lève les yeux vers celui qu’on avait engagé pour la tuer et qui… la protégeait ? Agheera le fixa un moment, reprenant sa respiration, pourquoi tenait-il tant que ça à l’aider ?
« Debout ! »
Immédiatement, Agheera se releva, chancelante au début puis bien plus sûre d’elle. Comme prise d’un regain d’énergie alors qu’elle en avait grandement besoin. Aussitôt, elle remarqua l’absence de son bâton lâché lorsque le chasseur de prime l’avait touchée avec son arme électrique. Se mordant la lèvre inférieure, elle regretta cet incident mais n’eut pas plus de temps pour y réfléchir car un tir de blaster manqua de la toucher -encore- si ce n’était pour le réflex du grand brun. Son dos se plaqua contre le mur derrière lui sans douceur, à nouveau ce contact lui serra le coeur et elle s’en détacha, troublée. Par son effet, par sa cause aussi. Jamais encore on n’avait voulu l’aider, plus encore la protéger. Et Agheera avait du mal à accepter cette main : qu’elle soit tendu vers elle ou qu’elle la plaque contre un mur, qu’importe. Même si elle lui sauvait la vie.
« Il est sous le troisième porche à droite, derrière la charrette effondrée... Je vais tirer pour faire diversion et l'occuper, à toi de te faufiler et de le neutraliser. On risque de ne pas avoir beaucoup de temps… »
Les tirs de blasters continuaient à s’enchaîner les uns après les autres, interminables. Derrière le chasseur de prime, elle ne voyait pas d’où est-ce qu’ils venaient mais avait la désagréable sensation qu’ils venaient de trop près. Perfide assassin qui préférait se cacher plutôt que de l’affronter. Neutraliser. Agheera déglutit, en aurait-elle la force ? Elle qui n’avait jamais tué que par pure nécessité, quand là était la seule solution. Mais elle n’avait pas le temps d’y penser plus, si bien qu’elle déguerpit sans un mot de plus acquiesçant par son silence. Sur le chemin, elle pensa à s’enfuir une milli-seconde.
Mais il lui faisait confiance.
Et elle n’avait pas le droit de l’abandonner, lui faire confiance était sa seule option et pour la première fois depuis qu’elle l’avait rencontré, elle lui accorda la sienne. Agheera fut prise d’un excès de confiance en elle, elle avait l’impression que maintenant qu’elle cessait de luter contre l’envie de lui faire confiance, tout se présentait à elle comme une évidence. Ces coffres en bois derrière lesquels se cacher, cette table au dessus de laquelle elle sautait sans le moindre effort et ce mur le long duquel elle se faufilait sans faire le moindre bruit. Maintenant derrière le tireur, Agheera attrapa le blaster qu’elle avait accroché à sa ceinture dans son dos. Elle enleva le cran de sureté et le pointa dans le dos du chasseur de prime, à quelques centimètres. Étrangement, il n’avait toujours pas senti sa présence et elle, avait l’impression d’entendre son coeur battre. Il continuait à tirer sur l’autre chasseur de prime qu’elle pouvait voir depuis où elle se trouvait, debout.
Le bras tendu, prête à tirer, elle n’arrivait pas à appuyer sur la gâchette. Cela ressemblait trop à une exécution, un meurtre tout au plus. Il avait beau vouloir la tuer -surement- mais elle n'arrivait pas à se résoudre à le faire de son côté. Le bras tendu, la main tremblante, elle avait la sensation que ce qu’elle s’apprêtait à faire était horriblement mauvais. Ça ne lui ressemblait pas, ça lui foutait l’estomac en l’air, lui coupait la respiration. Ce n’était pas bien, elle le sentait. Un regard vers celui qui s’était imposé comme son acolyte, à la recherche d’une once d’aide ou de soutien. Mais il était trop concentré sur le tireur en face d’elle pour lui accorder un regard. Ou encore pour remarquer la personne derrière lui, blaster en main. Le bras droit du dernier chasseur de prime ? Agheera le fixa, tendue, emplie d'angoisse. Il allait tirer, elle le savait.
Et avant qu’il ne le fasse, elle dévia son bras du dos du chasseur de prime accroupi en face d'elle pour viser celui près du jeune homme et tirer. Dans le mille. Il tombe inerte derrière le brun, probablement mort. Le chasseur de prime en face d’elle est alors alerté de sa présence et se retourne, prêt à tirer à son tour. Sans réfléchir, presque instinctivement, elle donne un coup de pied dans sa main le désarmant mais il en profite pour lui sauter dessus dans un cri de rage. Surprise, elle tire sans savoir si elle vise juste et tombe au sol. Le casque du chasseur de prime la frappe et l’entaille au niveau du front. Elle est sonnée, encore.
La ruelle se couvre d’un silence inquiétant.
Quand elle revient à elle quelques secondes plus tard, ce n’est que pour être étouffée par le poids d’un corps mort sur elle. Agheera panique à l’idée qu’un cadavre soit si proche d’elle et le fait rouler sur le côté, avant de ramper en arrière jusqu’à ce qu’un mur n’arrête sa fuite. Elle hyperventile, les yeux rivés sur le chasseur de prime.
C’est fini.
Il est mort, ils sont tous morts, personne ne viendra plus tenter de la tuer. Est-ce que… Est-ce qu’elle venait vraiment de tuer deux personnes ? Elle ? Ses mains tremblent et Agheera les regarde se rendant compte du sang sur celles-ci. Elle les essuie sur son pantacourt, écoeurée. Fatiguée certainement aussi. Perdue dans ses pensées, elle tente de se calmer un instant. De penser au soleil brûlant de Qi Lozar, au rire de ses parents, au sable chaud, au vent ardent.
Un bruit de pas.
Agheera attrape son blaster et le pointe vers la source du bruit, désespérée, prête à en découdre encore. Mais ce n’est que lui. Elle soupire, presque rassurée par sa présence qui, elle en a la nette impression, l’atteint plus qu’elle ne l’avoue. Puis elle baisse le bras.
« Ça va ? » lui demande-t-elle, bien moins méfiante à présent qu’il s’était montré allié plus que tueur à gage.
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Il ne pouvait espérer, pas lorsque moins d'un battement de cœur le séparait de la mort. Seth avait une chance malgré tout, celle de ses réflexes de jedi, capables de lui faire voir l'éternité dans une demie seconde à peine... mai cela aurait été égoïste. Il était là pour faire gagner du temps à la jeune fille, non pour rallonger sa propre vie, alors dévier le blaster et la condamner peut-être ? Non. Et il était en paix, l'homme, le guerrier, parce que cela était comme les histoires un peu, celles où le héros mourait toujours à la fin mais qu'importe, car les innocents étaient sauvés. N'était-ce pas triste ? Ne trouver une logique à son existence que par la mort peut-être... Et la seconde d'éternité s'effaça, s'envola. Il y eut un tir, et son cœur battait trop vite, trop fort, il y eut un tir et puis plus rien. Rien à part la lumière du jou pour lui brûler les yeux, la douleur dans ses muscles et la volonté de continuer. Petite idiote, oh saleté de petite idiote ! Il allait la chopper, pour sûr, et lui claquer sa sale tête vide contre le mur. Il y avait un temps pour tout, y compris la pitié, et Agheera venait de gâcher le sien, de se révéler. Alors, l'homme étouffa un cri, un grognement sourd et animal venu du fond de sa poitrine, bête fauve aux aguets, bête fauve aux arrêts, souffrant de ne pas être libre totalement. Il s'élança, fou peut-être, furieux surtout, et sa main tremblait déjà trop pour tenir le blaster désormais. Alors c'était ainsi, il arrivait au bout de ses limites avant même de pouvoir sauver quelqu'un finalement ? Sauver pour de vrai, pas simplement courir jusqu'à en perdre la foi, jusqu'à en perdre les étoiles. Il y avait une couronne pour Agheera quelque part, celle du sang en ses veines, celle d'un nom qu'elle porterait comme une traîne, impératrice de sa propre existence si elle le désirait, si elle vivait.
Ne meurs pas
Pas comme tous les autres, pas comme les absents, les innocents, ceux que parfois Seth n'avait pu sauver, ceux qu'il avait condamné. Il n'était pas le héros de l'histoire, quoi que l'on dise, quoi que l'on fasse, et tout le condamnait, sombre cœur, sombre regard, car ses choix étaient autres, car sa vie était faute. Alors lorsqu'encore une fois, une arme fut levée vers lui, que leurs cœurs cessèrent de battre le temps d'un face à face, rien ne lui parut illogique. Il était le dernier chasseur de primes vivant à présent, la personne lui ayant apporté sa condamnation alors que rien ne l'autorisait, que ses mains à elle tremblaient un peu peut-être de tout ce qu'elle avait du faire. Tirer, cela pouvait la libérer bien sûr, lui qui pour un temps, s'était cru un droit sur sa vie. L'homme la regarda, elle, son visage effrayé, le cœur qu'il lui semblait entendre battre un peu à défaut du sien, et puis elle baissa les bras, vivante, innocente. Une question qu'elle n'avait pas l'habitude de poser, certainement, pourquoi demander aux autres comment ça allait, si nous on était seul, qu'on souffrait ? Lentement le chasseur de primes posa sa main sur la sienne à nouveau, mais il n'y avait plus d'urgence dans le geste désormais. Une simple reconnaissance, une envie de rassurer aussi, de dire que non, c'était pas obligatoire de parler, pas si elle voulait pas.
« C'était un coup dangereux, c'est ta propre vie qu'il faut protéger... Allez viens »
Pas le temps de réfléchir, pas le temps de s'arrêter. Quitter simplement cet endroit de mort, l'emmener avec lui jusqu'au vaisseau, celui qui l'avait amené jusqu'ici. Comme d'habitude, le pilote qu'il engageait et l'emmenait dans la plupart de ses missions ne fit aucun commentaire en voyant revenir Seth avec Agheera. Il se contenta simplement d'afficher le chiffre quatre avec sa main. Quatre mois de salaire que le chasseur de primes lui devait. Qu'il ne réclamait pas pourtant, plaisantant juste, honnête, acceptant de faire le bien à sa manière lui aussi. Sans un mot, Seth emmena la jeune fille dans la cabine, lui indiquant la bassine pleine d'eau histoire qu'elle se débarbouille les mains, le visage et le cœur un peu aussi. Lui, se contenta de sortir une bouteille d'alcool et d'en servir deux gobelets pleins. Qu'il boirait tous les deux si son invitée décidait de faire la fine bouche.
« Alors, Agheera c'est ça, le prénom de ma sauveuse ? Merci, mais un conseil : ne fait plus jamais ça quand tu es toi-même à découvert. Si des gens ont décidé de t'éliminer, alors c'est que ta vie est la chose la plus belle et la plus importante au monde désormais, ne la gâche pas... »
C'était dur de trouver les mots pour parler du traumatisme, celui d'être pris en chasse comme un vulgaire animal plutôt qu'un être humain, et Seth n'avait jamais été un grand bavard ou psychologue. Il savait les rêves et les envies, mais il savait le silence surtout, celui de la solitude et des absences.
« Mon nom est Seth Onoria, bien qu'il ne signifie absolument rien pour toi. Boit ton verre, personne ne viendra t'assassiner ici. Et passe moi le mien s'il te plait, merci... »
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Agheera Lothbrok
Citoyen
Age : 26 ans, orpheline depuis 6 ans. Messages : 491 Occupation : Ancienne mécanicienne pour la résistance, excellente pilote et combattante. Sensible à la force, mécanicienne sur la Watchtower à présent. Localisation : Coruscant, précedemment D’Qar, originaire de Qi Lozar. Race : Humaine, sensible à la force. Née dans un vaisseau en direction de Qi Lozar.
Elle le regarde, encore essoufflée. Le coeur battant jusque dans ses tempes. Elle l’entend toquer contre sa cage thoracique, prêt à en sortir. Agheera continue de le fixer, visiblement rassurée. Il l’est, lui aussi. Elle voit la colère s’évaporer de son regard, le quitter. C’est quand il ne répond pas à sa question qu’elle se rend compte qu’il s’agissait de l’une des rares qu’elle avait posé de ce genre. Une inquiétude que d’ordinaire elle conserve bien en elle ou qu’elle ignore tout bonnement. Quand il s’abaissa à son niveau, Agheera eut un mouvement de recul peu habituée aux proximités avec autrui. Surtout à celles pas destinée à lui nuire. Elle se colla plus encore contre le mur derrière elle et le regarda, inquiète quant à la suite des évènements. Agheera serra les mâchoires et ne fut que plus troublée lorsqu’il reposa sa main sur la sienne.
Elle frissonna, surprise par cette attention qu’il semblait avoir de réduire la distance entre leurs mains. Cette fois-ci, avant même qu’elle ne sente l’air changer, elle la retira et se leva, le fixant d’un air de dire « et maintenant ? » comme si l’action lui permettrait d’oublier ses troubles et appréhensions.
« C'était un coup dangereux, c'est ta propre vie qu'il faut protéger... Allez viens »
Est-ce qu’il lui en voulait ? Elle fronça les sourcils, ne comprenant pas ce qu’il voulait dire par là mais n’eut pas vraiment le temps de rétorquer puis qu’il prenait déjà la fuite, l’obligeant à la suivre.
« Mais tu serais mort ? » lui dit-elle, à ses talons.
Il ne lui offrit pas le luxe de lui répondre, et elle se contenta de le suivre remettant ses questions à plus tard si plus tard il y avait. Agheera restait bien silencieuse, sur la route. Son regard fixé sur le dos du chasseur de prime en qui elle possédait maintenant une once de confiance. Assez pour s’imaginer qu’après ce qu’ils venaient de vivre, il n’oserait pas la trahir et finalement décider de conclure son contrat. Elle le suivit au détour des rues, des ruelles, le visage fermé et baissé. Qui sait, peut-être que d’autres personnes savaient pour son contrat ? Jamais elle n’aurait imaginé être un jour dans cette situation, elle n’avait rien fait de mal. Ses parents non plus. Pourquoi est-ce que quelqu’un payerait pour lui faire du mal ? Pire, pour la tuer. Bientôt, ils arrivent près d’un vaisseau et elle comprend vite qu’il s’agit du sien. Il monte sans plus de cérémonie, passe à côté d’un homme qui lui fait le signe quatre de la main. Quatre quoi ? Passagers ? Agheera le dévisage sans en avoir conscience et continue de suivre le chasseur de prime qui s’est lui aussi fait discret tout ce temps. Ce n’est qu’en arrivant dans une cabine qu’elle se demande enfin pourquoi est-ce qu’il la emmené ici.
Elle doit retourner à la cantina.
Toujours aucun bruit dans son oreillette. Un calme plat. Si bien qu’elle se demande même si elle ne l’aurait pas perdu bien qu’elle la sente encore dans son oreille. Le jeune homme lui montre de quoi se laver les mains, se rafraîchir aussi. Le soleil frappait fort, pas autant que sur Qi Lozar, bien sûr. Agheera se dirigea immédiatement vers la source d’eau et tenta avec beaucoup de mal d’enlever le sang qu’elle avait encore sur les mains. Elle frottait, les mains tremblantes, malade d’avoir du sang de quelqu’un d’autre sur elle. Sentant encore le poids du chasseur de prime sur elle, à terre. Après un long moment, elle réussi à avoir un résultat la satisfaisant et elle s’essuya les mains silencieusement. La sensation toujours là du poids du cadavre contre elle. Ce n’est qu’après qu’elle décida de se laver le visage avec beaucoup de précaution : l’entaille qu’elle avait au front était profonde, vilaine. Mais elle avait vu pire, de toute façon.
« ne la gâche pas… »
Agheera l’écouta d’une oreille distraite, trop occupée à s’essuyer le visage préalablement poussiéreux et en partie couvert de sang, il était à présent bien plus présentable. Gâche sa vie… Elle s’offrit le luxe d’y réfléchir quelque secondes, qu’avait-elle à gâcher ? Simple mécanicienne, orpheline, seule. Ce n’était pas une vie, elle n’avait fait que survivre toute sa vie et commençait à peine à goûter à une vie plus décente. Elle n’avait rien, elle n’était rien. Et pourtant cela avait suffit au chasseur de prime pour l’épargner. Étrangement.
« Mon nom est Seth Onoria, bien qu'il ne signifie absolument rien pour toi. Boit ton verre, personne ne viendra t'assassiner ici. Et passe moi le mien s'il te plait, merci… »
Immédiatement, elle répéta son prénom. « Seth. » l’imprégnant dans sa mémoire à l’instant, le marquant au fer blanc. C’était donc ça son nom à lui. Elle ne savait rien de lui mais il semblait tout savoir d’elle, mais bizarrement ça ne la gênait pas plus que ça. Tout le monde semblait toujours en savoir plus sur elle, qu’elle sur eux. Et Agheera s’y habituait peu à peu. Elle attrapa les deux verres, peu enclin à boire le sien, cependant. Par politesse, elle bu une gorgée de son verre et le reposa, dissimulant la grimace qu’elle aurait aimé faire derrière un visage impassible. L’alcool n’avait jamais été son fort, ses effets ne lui avaient jamais réussi. Peut-être était-ce en parti dû au fait que son estomac n’était jamais réellement plein ?
« Merci Seth. » finit-elle par dire, après être restée silencieuse un bon moment. « J’ai une dette envers toi. »
Elle lui offrit un de ses rares sourires qui disparu rapidement, alors qu’elle scrutait la cabine, s’habituait à cet environnement. C’était un vieux vaisseau. Elle en avait déjà piloté un de la sorte, virtuellement. Mais c’était bien la première fois qu’elle en voyait un en cher et en os. Sur Qi Lozar, rien n’était gratuit, pas même la plus simple des aides et Agheera avait encore du mal avec le concept d’aider son prochain sans attendre une récompense. Elle le fixa, s’attendant à ce qu’il lui réclame quelque chose. Finalement, elle osa lui poser la question qui lui brûlait les lèvres depuis le début.
« Est-ce que tu sais... ce que j'ai fait de mal ? »
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Oui, il aurait pu mourir, et ce n'était pas parce qu'elle l'avait sauvé aujourd'hui que Seth serait toujours vivant demain. Une vérité comme une autre, vivre par l'épée, mourir par l'épée, et l'homme avait choisit la violence pour seule alliée. Lui, elle aussi, ils étaient semblables : deux lames toujours tirées sans fourreaux pour se reposer. Un jour, Seth se briserait, un jour, il sera trop tard. Un jour... L'homme était condamné sans qu'il y ait besoin de mots, sans qu'il y ait besoin de malédiction, juste comme cela. Parce que lorsqu'il levait les yeux au ciel, c'était pour se baigner dans l'ombre d'une étoile trop noire, trop sombre, bien que son propre cœur n'aspirât qu'à la lumière. Il y avait tellement de manières de protéger un feu.... Et ressentir, ressentir autre chose que la faim et la colère, que la peur et la misère. Cacher en son cœur d'autres sentiments, peut-être pas plus beaux, peut-être pas plus grands, mais les éprouver quand même, se regarder dans le miroir et voir des yeux couleur d'espoir. Lui, il paraissait un peu plus sombre, un peu plus triste, et la main qui prit le verre tremblait un peu, car Seth n'était plus l'homme, mais l'ombre à présent. La Force ne pouvait s'utiliser tout le temps, surtout à son propre niveau, lui le fou, l'exclu... Qu'importe, cela permettait de vivre. La jeune fille but un peu, il y avait quelque chose de maladif en elle, dans les yeux, dans le cœur. C'était ça la vie qu'on offrait aux jeunes, maintenant, c'était cela qu'il fallait espérer ? Lentement, l'homme secoua la tête, un peu noble soudain, sincère surtout, sincère peut-être.
| « Tu ne me dois rien, j'ai fait mes choix seul, je les assume seul. Tu es responsable de ta propre vie, ne te rajoute pas des dettes inutiles »
Il y avait le fauteuil dans lequel elle n'avait pas pris place, il y avait le silence de la cabine, comme rien au monde n'existait à part les yeux de l'homme, le sourire de la fille, petit, fugace, comme un soleil d'hiver peut-être. Une jolie récompense, et Seth, avec ses envies de rêves, d'évasion, chérissait tout du plus simple sourire à la plus profonde des affections. Il devrait arrêter de la regarder comme cela, de la regarder autant, mais pour quelqu'un souvent insensible au monde comme l'homme l'était, trouver une source d'intérêt était rare. Ce n'était pas de la curiosité pourtant, c'était autre chose, c'était différent, peut-être une preuve de la beauté du monde dans tout ce que représentait la galaxie, là, avec ce petit sourire, ce corps qui tremblait peu mais avait envie pourtant, il ne savait pas. Car des choses dans la vie étaient belles, car des personnes aussi.
« Tu n'as rien fait de mal... C'est ton nom qui était en cause, un litige avec tes parents peut-être, comme cela arrive. Puisqu'ils ne sont plus là, on se rabat sur toi, leur enfant unique... Comme si la culpabilité se portait par le sang. Le meurtre et la haine, tu peux visiter mille mondes ici bas, peu importe combien ils sont éloignés les uns des autres tu y trouveras toujours les mêmes mythes fondateurs de mort et de violence. Le frère qui tue le frère, le père qui maudit le fils, l'enfant coupable de son propre nom.... »
Elle le faisait parler, lui, sa voix basse, grondante, celle du chien presque calmé, presque oublié, l'animal en lui n'oubliant jamais que ce que les hommes font de mieux, c'est frapper. Il y avait quelques fruits sur la table, il y avait des livres épars surtout, de simples histoires, comme un désir d'évasion trop fort, trop brûlant, et vide était la cabine. Aussi vide que les yeux de l'homme, qui avait peur de trop s'attacher, de trop s'amarrer, car là où Seth arrivait, il restait étranger, jusque dans les yeux des autres.
« C'est pas ta faute, mais tu as quelque chose en toi aussi... quelque chose dont il ne faudrait peut être pas parler. Je suis pas un expert, je me trompe peut-être, ou bien je suis simplement fou à vouloir quelqu'un qui me ressemble... Tu l'as senti, non ? Quand je t'ai touché. »
Chercher son regard, le trouver, ne plus le lâcher, là qu'il n'avait plus sa main pour l'attraper. Il y avait de la tristesse, pas entre eux, pas en eux, pas vraiment, mais tout autour, là où des mondes se détruisaient, là où des empires chutaient... Ses yeux à elle, ses yeux toujours, et il l'observait, calme, en retrait, comme on le fait d'une peinture, d'une œuvre d'art oublier, lui qui peinait à parler finalement. Dire quoi, le dire à qui, avoir des amis ? Elle avait eu peur, elle avait un mal, et c'était comme une malédiction désormais, son nom. A quoi avait-elle pensé, pour rejoindre la Résistance, qu'avait-elle voulu vraiment ?
« Y a-t-il au monde une personne encore plus solitaire que toi ? Assied toi donc, tu as droit à du repos. Je ne blâmerai jamais quelqu'un incapable de rester debout.... »
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Agheera Lothbrok
Citoyen
Age : 26 ans, orpheline depuis 6 ans. Messages : 491 Occupation : Ancienne mécanicienne pour la résistance, excellente pilote et combattante. Sensible à la force, mécanicienne sur la Watchtower à présent. Localisation : Coruscant, précedemment D’Qar, originaire de Qi Lozar. Race : Humaine, sensible à la force. Née dans un vaisseau en direction de Qi Lozar.
Habituée aux grands espaces et à la solitude qu’ils offraient -qu’ils imposaient- Agheera se sentit soudainement mal à l’aise. Pas à sa place. Pourtant, elle avait appris avec le temps à partager des espaces clos avec des inconnus. Le vaisseau de Ray, puis la base. Son hangar, sa cabine. Sur D’qar tout était propice au partage et tout devait l’être : la résistance n’avait pas le temps, pas l’argent, pour offrir à ses membres le luxe et le confort que proposait l’empire par exemple. Ce n’était que futilité. Plus encore que s’habituait à l’ombre rassurante d’un arbre, au toucher moelleux de l’herbe, Agheera avait également dû se faire au confort bien que primaire d’une chambre, d’un lit. D’un vrai du moins, le sien sur Qi Lozar ressemblait plus à une couchette dure et impardonnable qui lui donnait toujours des courbatures le matin.
« Tu ne me dois rien »
Bien. Elle lui fit un signe de tête, reconnaissante, puis détourna son regard du sien pour observer plus en détail la cabine de… Seth ? Debout au milieu de celle-ci, elle remarqua des livres qui l’appelaient, attisaient sa curiosité. Elle n’avait eu que des tablettes pleine de données plus petite qu’elle avait appris à décoder et apprendre. Loin étaient pour elles les livres qu’on lisait par pur plaisir, pour s’évader. S’évader de quoi ? Fuir c’était mourir, elle était obligée d’affronter son quotidien chaque jour parce que s’arrêter et regarder en arrière, c’était retomber par terre sans savoir si elle aurait la force de se lever. Elle l’avait fait, une fois, deux fois. Pas trois. Une promesse à elle-même. Son passé, elle préférait l’oublier. La vie, elle la combattait. Sur Qi Lozar, elle combattait la chaleur, les pilleurs, les voleurs, les pires bandits de la galaxie. Alors oui elle se battait pour vivre, mais elle ne savait faire que ça de toute façon. Quand elle reposa les yeux sur le chasseur de prime, elle le surpris entrain de la regarder. Encore. Soutenant son regard, elle remarqua une teinte de vert qu’elle n’avait jusqu’ici pas vue. Elle remarqua surtout une tristesse profonde, et la fatigue. Toujours présente. L’impression de se regarder elle-même la piqua à vif et elle détourna les yeux.
« l'enfant coupable de son propre nom.... »
Elle n’y croyait qu’à moitié, ses parents elle les avait en trop haute estime pour croire qu’un jour, quelqu’un au milieu des étoiles avait décidé qu’il était temps pour eux de rejoindre l’obscurité du néant. Les lèvres pincées, elle s’interdit de plus penser à eux parce qu’elle savait ce que cela engendrait. Colère, tristesse, rancoeur. Culpabilité aussi, d’avoir quitté sa planète et les derniers souvenirs de ses parents. Les dernières traces qu’ils avaient pu avoir une quelconque influence sur le reste de la galaxie, sur des dizaines de vies, sur la sienne. Une maison, quelques fleurs fanées, des dizaines de dessins, des traits sur un mur toujours trop grand pour qu’Agheera puisse atteindre celui qui représentait son père, celui de sa mère. Trop bas pour qu’elle puisse lire avec aisance les dizaines qu’elle possédait, elle. Et tout ça, quelqu’un avait décidé que ça n’avait pas d’importance, et qu’il fallait tout effacer. Pire encore, que le dernier souvenir qu’elle était mérité également la mort. Alors elle se fit la promesse de vivre, encore, pour eux. Soudain, elle se rend compte que le chasseur de prime s’était adressé à elle tout ce temps qu’elle avait passé à ressasser de vieux souvenirs. Idiote.
« Tu l'as senti, non ? Quand je t'ai touché. »
Il cherche son regard, elle le sent, mais elle détourne le sien d’abord vers le sol. Gênée. Elle réfléchie et retrouve la sensation de sa peau contre le dos de sa main. L’électricité, le changement. Elle ne se l’explique pas, mais il a raison. Quelque chose était bien là et chaque fois qu’il s’était trop approché elle l’avait ressenti avec plus d’intensité que jamais. Agheera se mordit l’intérieur de la joue, alors qu’elle serrait inconsciemment ses poings. La sensation était encore là. Ou peut-être que tout ça n’était que son imagination. Mais alors, pourquoi en parlait-il aussi ?
« Je… » elle hésite. « Je ne sais pas... » un peu plus ferme, bien que l’expression sur son visage trahissait son incompréhension, son anxiété aussi.
Elle a terriblement envie de partir, là, maintenant, mais elle a la nette impression de faire la bonne chose. De faire ce qu’il faut, ce qu’elle doit faire. Comme si tout ça n’était qu’une suite logique dont elle n’avait pas vraiment son mot à dire. Alors Agheera le regarde, désemparée. À la recherche de réponse dont elle n’est pas sûre de vouloir entendre, comprendre. Elle voudrait remettre ses interrogations à plus tard mais l’envie est bien là. Il s’était passé quelque chose. Quand il lui propose de s’asseoir, elle n’hésite pas et prend place. Le fauteuil est ancien, mais elle mentirait si elle disait préférer se trouver debout. Face à Seth, elle réfléchit une dernière fois à ses paroles. Y a-t-il au monde une personne encore plus solitaire que toi ? Agheera se pince les lèvres, elle était seule. Pas étonnant lorsqu’elle n’était personne ceci dit. C’était comme ça qu’elle pensait, qu’elle réfléchissait. La seule réponse qu’elle avait trouvé. Qu’était-elle au milieu des étoiles ?
« Ashleigh... » ça lui revint comme ça, sans crier gare. Comment la connaissait-il ? Est-ce qu’elle aussi… avait un contrat sur sa tête ? « Tu la connais ? » c’était évident, sinon pourquoi aurait-il mentionné son nom. Mais elle voulait être sûre, la mettre en garde si elle ne le savait pas. « Est-ce qu'on cherche à lui nuire ? »
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Elle était fille des grands espaces, reine sauvage, princesse sans remords, et d'un seul geste, d'un simple regard, disparaissaient les barrières alors. Un petit peu du désert en elle, sur sa peau, souvenir de chaleur que l'on n'oublie pas, celle du soleil, pas celle des hommes, comme si les hommes n'existaient plus. Et peut être fallait-il se convaincre ? Dire que c'était mieux ainsi, juste avec des souvenirs, les nuits froides bien sûr, la solitude pas comme la mort, mais peut-être pire au moins un peu. Elle n'avait pas de parfum, Agheera, juste le feu et le fer, la regarder c'était avoir une odeur d'incendie et de sable brûlant avec son cœur à nu que l'on pouvait écraser, que l'on pouvait protéger. La peur comme une étreinte, et que cela était triste, que cela était absurde, juste quelques souffrances de plus dans la galaxie. Il n'y avait rien pour quantifier la douleur, certains n'avaient déjà même plus de quoi la regarder. Le fauteuil, la fille dedans, elle est petite, presque bouffée par sa propre ombre. Elle est là. Les espaces, les distances, Seth ne pouvait les calculer sans l'aide de la Force, quant à son environnement, l'homme en était étranger. Y inclure une autre personne vivante revenait à troubler un ordre que l'on parvenait à peine à garder. Agheera était là, bougeait peu, ne détruisait rien. Il y avait quelque chose d'apaisant dans sa simple silhouette affolée, et les questions fusaient comme autant de cordes jetées l'un vers l'autre. C'était s'accrocher le regard parfois, répondre un peu, détourner la tête aussi, lui, elle, deux solitudes qui s'entrechoquent.
« C'est une amie, en effet. Nous avons également quelque chose en commun, elle et moi, même si Ashleigh préfère suivre une autre voie.... Elle a peur je pense, des autres un peu mais d'elle surtout. J'aimerai l'aider plus... »
Le fantôme d'Ash avec eux, et peut-elle la voir alors, Agheera, cette autre furie aux yeux noirs dans les mots de Seth ? Les cris et les colères, la peur encore, la peur toujours dans la galaxie vaste, trop vaste, où nulle paix ne peut subsister.
« Certaines personnes lui veulent peut-être du mal, notamment pour ce que vous représentez, vous... »
Résistance...
« Ou pour ce qu'elle est réellement peut-être, mais elle a des gens pour l'aider. Jayden, d'autres aussi... »
Jayden, peut-être la jeune fille ne le connaissait-elle que peu, peut-être était-ce un coup dans l'eau, mais cette main là, Seth voulait la lui jeter. Qu'elle comprenne que la différence entre eux n'empêchait pas l'attachement, encore moins l'affection. Tu y as droit, disaient les yeux noirs, alors ce qui est tien, prend le sans te retourner. Que les autres la regardent si elle en avait envie, qu'on lui parle, même un mot par jour, même un regard. La solitude pouvait être nécessaire parfois, mais nul ne la voulait en guise d'éternité, cela était trop dur, peu importe le cœur, peu importe la race. Voyait-il sa propre ombre chez elle, ses combats ? Je n'ai besoin de l'aide de personne, oh combien de fois Seth avait-il clamé cela alors même que son propre corps le lâchait, que tout lui était trop inconnu, trop difficile ? Que personne ne comprenait. C'était se mentir à soi-même, c'était vouloir simplement. Ils reculaient tous leurs mains alors, ils acquiesçaient ou s'énervaient mais il n'y avait jamais les mots, il n'y avait jamais les gestes. Ce n'est pas ta faute, je te tends la main quand même. Parce que c'est comme ça que ça marche, alors ce n'est pas ta faute, ça ne le sera jamais, peu importe qui tu es, peu importe ton corps et tes tourments, le vent du désert pour enterrer ton cœur ou la solitude que tu t'imposes seul lorsque ce n'est pas celle des autres. Pas ta faute...
« Prends un fruit si tu as faim, ils manquent de sucre mais sont mangeables quand même. Si tes amis te contactent, je t'escorterai, sinon on te déposera où ça t'arrange. Je crois. »
Les fruits, en fait peut-être ferait-il mieux de les économiser, la caisse était vide pour racheter une quelconque autre nourriture. Mais il fallait nourrir l'affamé, désaltérer l'assoiffé, soigner le blessé...
« Ta tête, elle va mieux ? »
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Agheera Lothbrok
Citoyen
Age : 26 ans, orpheline depuis 6 ans. Messages : 491 Occupation : Ancienne mécanicienne pour la résistance, excellente pilote et combattante. Sensible à la force, mécanicienne sur la Watchtower à présent. Localisation : Coruscant, précedemment D’Qar, originaire de Qi Lozar. Race : Humaine, sensible à la force. Née dans un vaisseau en direction de Qi Lozar.
Elle attend, une réponse, quelque chose. Le coeur battant et les mains serrées. Si on s’en prenait à elle, cela n’avait pas de grande importance. Qui était-elle, après tout ? Un grain de sable dans un océan de poussière peut-être, rien de plus. Mais Ashleigh. Ashleigh elle était résistante, elle se battait pour quelque chose de noble et de bon. Elle était de ceux qui changeaient l’histoire. Et si Agheera faisait partie de la résistance, ce n’était qu’une histoire d’ombre et d’instinct. Rien d’aussi grand et reluisant qu’Ashleigh et tous les autres. Elle était tombée dessus, c’est tout. Ou c’était plutôt l’inverse d’ailleurs.
« C’est une amie, en effet. »
Agheera qui juste là avait été tendue et plus que méfiante se surprend à se détendre à cette nouvelle. Une amie. La pilote fricotait avec des chasseurs de primes ? Des tueurs ? Elle regarda ailleurs, perplexe bien que rassurée à l’idée que Seth ne lui veuille pas de mal, sa confiance se creusant alors un peu plus. Comment Ashleigh pouvait-elle être amie avec un tueur à gage ? Mais un seul regard suffit pour qu’Agheera comprenne : Seth n’en était pas vraiment un. Il avait surement atterri là de la même manière qu’elle : brusquement, sans autre option.
« Certaines personnes lui veulent peut-être du mal, notamment pour ce que vous représentez, vous... »
Agheera se redresse, que voulait-il dire par là ?
« mais elle a des gens pour l'aider. Jayden, d'autres aussi… »
Il connaissait Jayden ? Encore une fois, il lui semblait que la galaxie était minuscule et qu’elle venait de débarquer. Que tout le monde connaissait tout de tout et qu’elle avait encore beaucoup à apprendre. Ashleigh, Jayden, elle ne les connait que peu et pourtant ils font partis de son quotidien. Et lui, Seth, semble en être proche. Pourquoi, comment, elle ne sait pas. Encore une fois, tout lui échappe et son interlocuteur en sait bien plus qu’elle. Même sur elle. Elle fronce les sourcils, une fois n’est pas coutume, et s’apprête à lui répondre mais il la prend de court.
« Prends un fruit si tu as faim, ils manquent de sucre mais sont mangeables quand même. Si tes amis te contactent, je t'escorterai, sinon on te déposera où ça t'arrange. Je crois. »
Son expression s’adoucit et elle regarde alors le plat de fruits qu’il lui indiquait avec envie. Sucrés ou non, elle avait apprit avec le temps à ne jamais faire la fine bouche en terme de nourriture. Mais elle ne cédait jamais à la gourmandise et avec encore la fâcheuse tendance à ne manger que lorsque cela devenait nécessaire. Une vieille habitude dont on la tannait de se débarrasser car dangereuse pour elle, pour son corps. Mais c’était dur. Agheera détourna le regard des fruits, elle n’avait pas assez faim pour en manger un, mais appréciait l’attention.
« Non merci, ça va aller. » dit-elle doucement.
Accepter l'aide d'autrui, le mal de toute une vie. Son oreillette, rien. Pas un bruit, seul le grésillement continu d’une attente de signal. Cela ne faisait pas longtemps qu’elle était partie, au final. À peine une heure, tout au plus. Sa confiance en ses coéquipiers était faible mais elle faisait confiance à leur sens de l’honneur pour ne pas l’abandonner sur cette planète maudite dont elle rentrerait les vêtements couverts d’un sang qui n’est pas le sien. Son regard s’assombrit, elle avait ôté deux vies aujourd’hui. Est-ce que ça faisait d’elle tout le contraire d’une résistante ? Est-ce que ça ne la rendait pas aussi basse d’une tueuse à gage, qu’une meurtrière. Agheera soupira, le regard vide.
« Ta tête, elle va mieux ? »
Elle lève la tête, surprise. Avant de répondre, elle prend le temps d’y réfléchir et se rend compte de la douleur lancinante qu’elle ressent au niveau du front. Comme un signal continue que son corps émettait pour lui faire entendre raison. D’une main tremblante imperceptiblement, elle touche du bout des doigts son front, l’entaille, et se ravise immédiatement en un « aïe » sonore et une grimace. Foutu casque, pourquoi en portait-il si ce n’était pour cacher son identité ?
« Ça ira, j’ai vécu pire. » commença-t-elle, la voix presque triste mais pleine d’espoir. « Je montrerais ça aux médecins de la base. »
Puis elle s’arrêta là, de peur d’en dire trop. Elle faisait parti de la résistance maintenant, elle ne pouvait pas révéler n’importe quoi. Qui sait, il avait beau être l’ami d’Ashleigh, de Jayden aussi, il n’en restait pas un chasseur de prime capable (ou non) de vendre la moindre information qu’il possédait sur la résistance. Sur le dernier rempart de la galaxie contre les survivants de l’Empire.
« Et toi ? Ton épaule ? » lui demanda-t-elle, fixant cette dernière. Le tissu avait brûlé, mais elle n’arrivait pas à voir si cela en valait de même pour sa peau.
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Un malheur ordinaire, se parler, car après venait toujours le silence, l'abandon aussi. Qu'attendait-elle, de pouvoir partir, de s'élancer loin de lui vers des rêves de peur et de solitude ? Il la touchait du bout de l'âme, observant la porte close derrière les grands yeux noirs. C'était cela alors, parler à quelqu'un, s'impliquer. C'était penser sans cesse à le voir partir pour se réhabituer à l'absence. Ashleigh, Jayden... s'en sortaient-ils ? Avait-il lui-même soif de les voir ? Ils étaient seuls, ils étaient orphelins, et parfois ils croisaient des enfants, ou ceux qu'ils espéraient encore voir comme tels, encore plus seuls qu'eux. Quel était le but de tout cela, la vie ? Le fruit que l'on attrapait pas, le fruit que l'on ne mangeait pas. Elle était maigre pourtant, l'adulte, la gamine, et le sang séchait sur ses vêtements sans que l'un ou l'autre ne puisse y faire grand chose.
« Parfois il faut tuer, pas parce que c'est la bonne solution mais...aujourd'hui ton devoir était de rester en vie. Approche quand même, il faut désinfecter ton front »
Son épaule, une autre douleur, mais cela aurait pu être pire pourtant. Il ne se plaignait pas, le laser avait au moins l'avantage de cautériser de possibles plaies. Un moyen propre de tuer, peut-être était-ce pour cette raison que les jedis avaient décidé de le porter en sabres et en épées. Les jedis aussi tuaient, mais Agheera n'avait peut-être pas envie d'entendre cela. C'était trop de choses, trop d'informations, comprendre la vie et la mort, et puis notre place pour survivre aussi. Il n'y avait pas de logique ou de lois précises, les codes se pliaient et s'arrangeait par la lumière comme l'obscurité, et le monde restait cette balance instable qu'il avait toujours été. Il ne répondait pas, pas pour sa plaie à lui. Seth n'avait jamais su dire lorsqu'il avait mal. Il y avait des mots pour ça, des phrases aussi, mais la douleur faisait tellement parti de sa vie et de son corps que rien ne venait. Comme s'il n'avait pas vraiment le droit. Que vivre avec lui enlevait une légitimité pour se plaindre. En demander plus, en demander trop, comme d'habitude... Et ne pas réussir, échouer, encore une fois ce soir Seth ne pourrait se regarder dans le miroir. Parce qu'il n'était rien, restait cet homme insignifiant perdu par trop de chemins.
Il y avait une petite boîte de premiers soins, et les clenches étaient dures à ouvrir pour ses doigts gourds. Comme d'habitude aussi, il fallait se concentrer, essayer de coordonner. Coordonner, il ne pouvait pas, il n'avait jamais pu, les yeux d'Agheera qui le regardaient alors...que devait-elle en penser, elle, la survivante ? Il y avait bien un moyen pourtant, là où ses mains défaillantes le trahissaient, restait alors l'esprit. Utiliser la Force pour une chose futile comme cela, parce qu'il se sentait en sécurité dans la cabine, parce que si cela devait l'aider à mieux vivre, alors peut-être n'était-ce pas futile ? Et, par la Force, la boîte s'ouvrit alors. Il prit le désinfectant, en imbiba un coton stérile et attendit. Avait-elle peur, la jeune femme ? Elle avait vu ses doigts, elle avait vu sa maladresse, et à présent il lui demandait de s'avancer, de lui présenter son front blessé. L'entaille n'était pas belle, un médecin saurait s'il fallait la recoudre ou non. Pour Seth, il était juste impensable d'essayer...
« Et détend toi, j'ai beau effectuer des missions pour l'Empire parfois, je sais que la cause de la Résistance est juste. Qu'Ashleigh en fait partie, que toi aussi...C'est elle qui m'a parlé de toi, m'a dit de ne pas te tuer. Je suppose que c'était une bonne chose, cela m'a presque fait sentir comme un héros. Attention, ça va piquer... »
Il y avait une douleur dans son geste, une douceur aussi, triste, si triste, celle d'un corps qui se sait défaillant mais agit pourtant. Soigner, consoler, ne pas être une simple main neutre comme il y en a des milliers. L'imaginait-on si tactile, Seth, lui qui peinait à maîtriser un environnement ou se saisir d'un simple objet parfois ? Le cœur masquait des émotions que le corps avait soif de montrer pourtant, comme un cri pour exister. Il y avait cette brutalité douce, ce désir de vive lorsque quelque chose en nous mourait déjà. Pourquoi cette tristesse encore plus accrue, encore plus aigu ? Parce qu'il y avait cette jeune fille devant lui, morte de peur et vivante comme un cœur endiablé. Qu'elle était jeune, pleine de promesses sur toutes ces choses qu'elle savait faire lorsque lui se mourait déjà depuis trop de temps à se fracasser contre ses propres frontières. Et tous les autres pour lui dire que si, il pouvait quand même, parce qu'ils ne savaient pas, ne comprenaient pas. Il essayait pourtant, il essayait toujours....
S'être presque senti comme un héros, un rêve de gosse. Sauf qu'un seul coup d'oeil à Agheera tandis qu'il essayait de soigner un peu sa blessure, lui avait appris une chose importante : la seule héroïne ici, c'était elle.
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Agheera Lothbrok
Citoyen
Age : 26 ans, orpheline depuis 6 ans. Messages : 491 Occupation : Ancienne mécanicienne pour la résistance, excellente pilote et combattante. Sensible à la force, mécanicienne sur la Watchtower à présent. Localisation : Coruscant, précedemment D’Qar, originaire de Qi Lozar. Race : Humaine, sensible à la force. Née dans un vaisseau en direction de Qi Lozar.
« Parfois il faut tuer, pas parce que c'est la bonne solution mais...aujourd'hui ton devoir était de rester en vie. Approche quand même, il faut désinfecter ton front »
Tuer. Elle ne le voulait pas, ne l’avait jamais voulu. À quoi bon se parer du droit divin de vie ou de mort sur autrui. Si elle avait eu le choix, elle aurait préféré ne pas avoir à le faire, cet acte ignoble dans lequel elle sentait le peu de bonté qui persistait en elle s’envoler pour ne laisser place qu’à la noirceur de la mort. Qui était-elle pour décider du droit de vie de quelqu’un ? Enfant du sable, du feu. Enfant perdue, abusée, désabusée. Agheera le regarda un instant, cherchant en lui une once de culpabilité.
Et elle en trouva un tas.
Comme s’il n’était que ça : tristesse, culpabilité. Comme s’il ne se mouvait qu’à travers le noir, incapable de voir l’être lumineux qu’il pouvait être dans ses heures les plus sombres. Ne l’avait-il pas sauvé ? N’avait-il pas risqué sa vie pour la sienne sans la connaître ? C’était bien plus noble que ce qu’elle avait été capable de faire. Bien plus, oui. Elle le suivit de près lorsqu’il lui offrit d’en plus soigner sa blessure. Il ne s’en rendait certainement pas compte, pas aux vues de la noirceur de son regard et des traits qui entouraient ses yeux, cernes maladives. Mais il était doué de bonté, plus qu’Agheera n’avait pu en être le témoin sur Qi Lozar.
Elle l’observa se mouvoir à travers la cabine, silencieux, meurtri. Toute cette tristesse, cette noirceur, dénotait grandement de la lumière qui émanait d’elle sans le vouloir. Elle n’était qu’un bout de désert loin de chez elle, et pourtant, continuait d’émaner d’elle la chaleur et la lumière des océans de sable. L’espoir rassurant que sur une planète telle que Qi Lozar persistait la vie. Une vie de chien mais une vie quand même. Un espoir de rédemption au milieu de la galaxie. Une rédemption longue et douloureuse. Mais une deuxième chance, salée.
Il luttait pour ouvrir la boîte face à lui. Simple fatigue ou problème plus profond, elle ne comprenait pas trop. Son regard s’attarda sur ses mains. Grandes, rêches, fortes. Abimées. Le genre de mains qui appartiennent aux personnes comme Seth : celles qui en avaient trop vu. Patiente, elle resta silencieuse derrière son dos suffisamment large pour la cacher toute entière. Brindille. Elle sentait son mal-être, son désarroi. Sa colère, aussi. Comme si ses émotions circulaient dans l’air aussi facilement que l’odeur de sang sur ses vêtements, sur les siens aussi.
Il avança sa main fiévreuse vers son front. Elle ne broncha pas. Étrangement, il avait réussi à se frayer un chemin jusque dans sa confiance. Peut-être que ce chemin était alors biaisé par sa curiosité pour lui, son histoire. Mais il avait réussi à traverser le pont bien gardé qu’elle imposait au monde entier, un pont qu’on avait tenté de détruire mais qui tenait encore debout. À son image.
Elle grimace, tremble d’abord, sous son touché maladroit mais doux. Sous le coton imbibé qui lui brûle la peau. Mais il le faut, elle n’a pas le choix de toute façon. Elle le fixe, de ses yeux brûlant. Alors Agheera sert les mâchoires, se veut forte.Comme toutes les fois où elle n’avait eu qu’elle, que BB-2, pour empêcher la mort de venir frapper à sa porte. Des souvenirs qui l’avaient rendus forte mais qu’elle continuait d’éviter. Douloureux.
« Et détend toi, j'ai beau effectuer des missions pour l'Empire parfois, je sais que la cause de la Résistance est juste. Qu'Ashleigh en fait partie, que toi aussi...C'est elle qui m'a parlé de toi, m'a dit de ne pas te tuer. Je suppose que c'était une bonne chose, cela m'a presque fait sentir comme un héros. Attention, ça va piquer… »
Agheera s’écarte alors, avant qu’il ne puisse terminer. L’Empire ? Comment était-il tombé si bas ? Ils étaient la cause de l’exil de la plus part des habitants de Pirn venu échapper à leur destin décidé pour eux. Ils étaient aussi la cause de l’apparition de la résistance. Tout ce qu’elle savait d’eux, ce n’était que ce qu’on lui avait dit sur la base. Ils étaient des êtres mauvais, foncièrement. La pire chose que la galaxie pouvait se vanter d’accueillir en son sein. Elle le dévisagea, sans comprendre pourquoi et comment pouvait-il aider ces gens là tout en sachant que la résistance était la plus juste. S’il savait tout ça, pourquoi travaillait-il pour le côté… des ordures.
« Comment est-ce que tu peux travailler pour l’Empire ? » lui demanda-t-elle, le ton réprobateur.
Elle ne comprenait pas, surtout. Il se disait bon. Conscient de quelle cause était la plus noble. Et pourtant il ne semblait pas faire de différence entre la résistance et l’empire. Agheera était perdue. Elle repensa alors à Ashleigh. C’était donc à elle qu’elle devait sa vie. Et à son amitié avec Seth. Rien de plus. Certainement pas à la bonté du chasseur de prime alors. À la simple demande d’une membre de la résistance. Rien de plus, rien de moins. Elle tourna le visage, se défaisant de l’emprise de Seth qu’il avait jusqu’ici exercé pour désinfecter sa plaie.
« Tout en sachant qu’il y a la Résistance je veux dire… » ajouta-t-elle.
Elle n’avait aucune raison d’en être membre, pourtant. Juste une histoire folle d’X-Wing perdu, de résistant redevable. De… talent de mécanicienne. D’envie précaire de quitter la roche et le sable pour un futur plus clément. Et ça se voyait parfois dans son regard, perdu. Avait-elle fait le bon choix ?
follow your common sense, you cannot hide yourself behind a fairytale forever and ever...
« Je ne suis pas quelqu'un de bien. »
Encore la douleur, encore le poison, et des mondes qui s'écroulent, et des mondes qui se perdent. Noir contre noir, leus yeux, et quelque chose en lui reculait, se cachait, empêchant la jeune fille de regarder trop près, de regarder trop loin. Qu'elle puisse rester là où brûlait le soleil, où brûlait la vie, où les rêves ne tuaient pas, où les oiseaux pouvaient voler surtout. Et qu'elle était belle, avec sa lumière vacillante et son envie de courage, cœur sans marque, animal sauvage prêt à survivre et non détruire. Alors dans son regard à lui, quelque chose d'admirable pour elle, quelque chose d'affectueux alors même qu'elle se détournait à son tour, craignant les cages, craignant le mensonge.
[color=olive] « Alors plutôt que de sacrifier une personne n'en méritant rien dans le rôle de l'ordure, autant me le donner à moi. Oui je ers l'Empire, comme il est vrai que parfois je me laisse aller à mon propre égoïsme, et cela aura ma peau un jour. Parce que s'approcher d'eux, c'est comprendre leur cheminement, leur façon de voir un plan... Et peut-être, je l'espère, donner ces informations à ceux assez forts pour les battre. Ëtre proche de ses amis, et de ses ennemis bien plus encore. »[/color ]
Un sourire, comme une cicatrice de plus sur un visage triste qui tâchait de rester digne pourtant. La vie et la douleur encore une fois, la certitude qu'aucune récompense ne l'accueillerait un jour, la honte aussi, la honte surtout. Celle de n'être que lui, que cet homme handicapé obligé de trouver des moyens par trop tortueux pour espérer aider la Lumière. Une vraie personne non diminuée de corps et d'esprit se serait sacrifiée le sabre à la main, comme un héros. Il n'était pas un héros, méritait peu de considération et l'acceptait avec tristesse, mais l'acceptait quand même, coupable de ne pas être quelqu'un d'autre. Alors il prenait la place qu'on lui laissait, peu importe les injures, les questions, la compréhension qu'on lui donnait aussi, qu'il essayait de ne pas réclamer. Pour être fort, être presque fort, et tant pis pour la chute à venir.
« Tu as un regard magnifique, même morte de peur. Tu sais où regarder pour trouver le soleil, je t'envie.... C'est rassurant de voir des personnes comme toi, comme Ash aussi. Parfois j'oublie pourquoi je ne dois pas sombrer, trop de choses, trop d'épreuves, l'innocence on connait le mot, mais on oublie la couleur. Merci de me la rappeler... Tu peux me maîtriser, je ne t'en empêcherai pas. Je ne me justifierai pas non plus, beaucoup des choses que je dois accomplir sont inexcusables, beaucoup de mes choix aussi. Je le payerai un jour où l'autre mais j'essaye malgré tout de faire au mieux »
Tomber encore, tomber toujours et souffrir, s'arracher la peau, s'arracher le cœur, pouvait-elle voir tout cela, Agherra, elle capable de dessiner la lumière sur les corps brisés ? La bête sauvage que Seth portait en lui était insatiable, plaie éternellement à vif qui ne pouvait se soigner. Pouvait-on le mener sur un autre chemin ? Il repensa à Ashleigh dans la cantina lugubre de Coruscant, Ashleigh comprenant que son ami était trop loin de tout à présent pour qu'il la suive un jour... Et puis il y avait les autres, les jedis survivants, comme lui peut-être, si par delà ses douleurs et difficultés on consentait à le nommer ainsi. A nouveau, Seth se dirigea vers la bouteille d'alcool, à nouveau il remplit les deux verres d'un simple fond pourtant. Boire mais pas trop, jamais trop, et tout devait se réguler, tout devait se brider.
« Qui sauve une vie, sauve le monde aussi. Tu as sauvé la mienne, n'oublie pas cela si jamais cela revient te hanter la nuit. Tu n'es pas une mauvaise personne, tu es perfectible bien sûr, comme nous tous, mais personne ne doit attendre de toi que tu réussisses absolument tout. Le chemin de la lumière est difficile, rempli de questions et de gestes que l'on ne peut exprimer ou pardonner. Sans cela viendrait l'orgueil, la certitude d'avoir raison, trop raison, et les ténèbres enfin. La vie est un combat constant contre soi-même comme contre les autres... Avec les yeux et le cœur que tu as, tu gagneras, peu importe les blessures »
Il parlait avec précaution et douceur, l'homme, comme devant une bête sauvage qu'il amènerait à lui petit à petit. Comme un maître aimerait le faire à son élève aussi, lui qui n'était pourtant ni maître et plus apprenti. Et comment raconter alors tout ce que l'on pouvait craindre, comment dire qu'ils n'étaient ni juges, ni bourreaux, acceptant seulement un combat pouvant tout leur enlever.
« Tu dois me prendre pour un vieux fou en plus d'un sociopathe.... Je suis content d'avoir pu un peu t'aider en tout cas »
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Agheera Lothbrok
Citoyen
Age : 26 ans, orpheline depuis 6 ans. Messages : 491 Occupation : Ancienne mécanicienne pour la résistance, excellente pilote et combattante. Sensible à la force, mécanicienne sur la Watchtower à présent. Localisation : Coruscant, précedemment D’Qar, originaire de Qi Lozar. Race : Humaine, sensible à la force. Née dans un vaisseau en direction de Qi Lozar.
C’est faux. Terriblement faux. Elle fronce les sourcils, peu satisfaite de cette réponse qui sonne comme un mensonge. Un mensonge dont il s’était convaincu être la vérité, surement. Agheera le regarda, perplexe. Ne se rendait-il pas compte du faible rayon qui réussissait à traverser son regard pourtant bien sombre. On l’avait sommé de la tuer, il avait fait le choix de ne pas le faire. Pire, de la protéger au péril de sa propre vie. Et elle ne pouvait penser à une réaction plus noble. À un choix plus honorable. Il aurait simplement pût refuser le contrat, le laisser à quelqu’un d’autre de plus cruel et de moins compatissant. Il était quelqu’un de bien, cela était peut-être enfouit profondément mais c’était toujours là, quelque part. Suffisamment ancré en lui pour l’empêcher de suivre un chemin qui n’était pas le sien. Elle le laissa rapprocher sa main de son visage, tendue, alors qu’il apposait à nouveau le coton sur sa plaie. Le regard plongé dans le sien.
« Être proche de ses amis, et de ses ennemis bien plus encore. »
Il avait raison. Ce devait être un choix difficile à faire, mais il semblait en avoir l’habitude. Être le genre d’homme à se sacrifier pour la bonne cause. Agheera sembla alors se détendre, plus encore à la vue de son sourire. Un sourire certainement rare, donc précieux. Elle l’accepta silencieusement, essayant alors de détailler son visage qui semblait s’être adoucit. Seulement pour laisser apparaître de vieux fantômes qu’elle ne saisissait pas mais qui faisaient échos aux siens, en un sens. Une solitude, une blessure. Une envie de survivre, et des doutes persistants. La jeune femme resta muette un long moment, sans se rendre compte du silence qui s’était installé alors que les deux se fixaient, se perdaient. L’espace d’un instant, elle cru entendre un battement de coeur et elle cligna des yeux, sortant alors de sa torpeur. Seth en fit de même.
« Tu as un regard magnifique, même morte de peur. Tu sais où regarder pour trouver le soleil, je t'envie…. »
Un compliment. Inattendu. Agheera détourna immédiatement le regard, gênée, sans savoir quoi dire, quoi faire. Troublée aussi. Ce n’était pas tous les jours qu’on lui en faisait, pas depuis ces dernières années du moins. Elle en avait oublié les effets, les causes aussi. Elle se sentit rougir, surprise, et tourna la tête se défaisant à nouveau de l’emprise de Seth. Le regard vissé sur un hublot qui donnait sur l’extérieur et à travers lequel un rayon de soleil passait. Le soleil, son ami, son ennemi. La seule valeur immuable de son existence. Il avait toujours été là, et elle reprit ses esprits rassurée par sa présence, bien que toujours confuse.
« Beaucoup des choses que je dois accomplir sont inexcusables, beaucoup de mes choix aussi. Je le payerai un jour où l'autre mais j'essaye malgré tout de faire au mieux »
Elle leva à nouveau les yeux vers lui, plus hésitante. Il se croyait vraiment mauvais, perdu, hanté peut-être également. Maudit, surement. Mais Agheera savait, au fond, que tout ça n’était que des chimères. Il n’était ce qu’il pensait. Il était bien plus. Si elle l’aurait certainement ignoré et quitté auparavant, quelque chose semblait lui demander de rester. Son instinct. Toujours présent, comme une voix qui lui soufflait les décisions à prendre, les mots à dire, les gestes à faire. Toujours de la meilleure manière, toujours en avance. Et pour une fois, elle l’écouta cet instinct qu’elle n’avait de cesse d’ignorer, de combattre. De peur de perdre pieds certainement. D’être submergée par quelque chose de plus grand qu’elle. La voix de Seth s’adoucissait à mesure qu’il parlait, ça aussi elle le remarquait. Tout comme cette lueur dans son regard qui s’intensifiait.
Agheera resta interdite, lui laissant tout le temps de se confier. La lumière. Elle en avait déjà entendu parler. Une vieille histoire. De vieilles histoires. Celles que lui racontaient son père au coucher du soleil. La lumière, l’obscurité, deux faces d’une même pièce qui se battaient pour prendre le dessus l’une sur l’autre. Le jour, la nuit. Petite, elle y avait beaucoup réfléchi sans trouver de réponse satisfaisante. Est-ce qu’il parlait de la même lumière ? Non. C’était impossible…
Poliment, elle refusa le verre qu’il lui proposa, toujours hantée par ses vieux démons qui lui soufflaient à l’oreille de ne jamais abuser de rien. De se contenter d’un grain de sable même lorsqu’on vous offrait les Dunes d’Ostrea.
« Tu dois me prendre pour un vieux fou en plus d'un sociopathe.... Je suis content d'avoir pu un peu t'aider en tout cas »
Elle lui offrit à son tour un sourire, sincère. Quelque chose dont elle n’avait pas l’habitude et qui se trouvait être rare. Poussée par son instinct, elle voulait lui dire qu’il n’était pas seul. Même s’il se sentait terriblement perdu. Ils l’étaient tous. D’infimes bouts d’âmes noyés dans les étoiles. À la recherche d’un tout, d’une cause, d’une raison de se battre. Elle voulait lui dire qu’il n’était pas l’homme qu’il pensait être, qu’il n’en était même pas l’ombre. Elle voulait lui montrer que lui aussi, s’il le souhaitait, pouvait voir le soleil. Le toucher du bout des doigts. Mais elle ne savait pas. C’était Agheera. Tout ça, c’était trop nouveau pour elle. Cet excès de confiance, de compassion, pour un étranger. Suivre son instinct, se faire confiance à elle-même d’ailleurs. Tiraillée entre le vide de ne rien savoir et l’envie de s’exprimer, elle serra les poings, retrouvant le regard de Seth.
« Tu n’est pas quelqu’un de mauvais, Seth. » lui dit-elle, essayant de puiser dans son regard un brin de force.
Alors qu’elle parlait, elle qui pourtant était connue pour le silence qui l’entourait. Agheera sentait l’air changer, s’alourdir. Mais cette fois-ci, elle décida de ne pas le combattre, même si cela voulait dire ignorer l’angoisse qui grimpait en elle. La sensation de manquer d’air, d’être happée par quelque chose de plus grand, de plus noble.
« Même si tu essais de t’en convaincre. » continua-t-elle, la voix hésitante alors que l’atmosphère changeante l’inquiétait. « Si j’arrive à le voir, tu peux le voir aussi. » elle marqua une pause, peur sûre d’elle tout à coup. « Non ? »
Son coeur tambourinait contre sa poitrine. Stressée par ce qu’elle ne comprenait pas et qu’elle décidé d’ignorer. Une peur latente qui ne tarderait pas à prendre le dessus. Un grésillement constant commença à faire son apparition, alors qu’Agheera s’approchait de Seth. S’intensifiant à mesure qu’elle avançait. L’air était lourd, l’effrayait. Mais elle avait le sentiment qu’elle faisait la bonne chose. Qu’elle disait les bons mots. Sans crier gare, elle attrapa son poignet. Et le contact physique ne fit qu’exacerber la sensation de submersion dans quelque chose de plus grand qu’elle n’arrivait à imaginer.
« Tu parles de lumière… » souffla-t-elle. « De soleil. » Et elle connaissait le soleil, mieux que personne. Ses bien faits, ses limites, son ombre. « De ténèbres. » Elle raffermit sa prise, comme pour se donner du courage. « L’un ne peut exister sans l’autre, même si tu te crois perdu dans l’obscurité, tu as toujours une lueur en toi. » Agheera le fixa plus encore. « Je la vois. »
Et l’anxiété que jusqu’ici elle avait ignoré dévala soudainement. Elle lâcha brusquement Seth et recula de quelques pas, déstabilisée et surprise parce qu’elle venait de faire. De dire. Comme si elle n’avait alors été qu’à moitié maître de ses actions. Pourtant elle continuait de penser que c’était une chose à faire. Mais c’était tellement… différent d’elle. De ce dont elle avait l’habitude de dire, de faire. Elle avait, pour une fois, complètement ignoré toutes les barrières qu’elle s’était construite au fil du temps. Ça n’avait pas duré longtemps, un bref instant. Les revoilà bien érigées à présent. Et le sentiment qu’elle avait ressenti, croissant, puissant. Immense et pourtant invisible. Elle avait bien senti quelque chose, mais quoi ? Comment ? Elle était complètement perdue.
« Pardon » s’empressa-t-elle de dire, se dirigeant vers le fauteuil contre lequel elle avait posé son bâton. Elle l’attrapa, tremblante.
« Je devrais y aller. » balbutia-t-elle, tout à coup effrayée par toutes les choses qu’elle ne comprenait pas. « On va remarquer mon absence. » Fausse excuse. « Je dois y aller. »
Elle n’osait même plus croiser son regard, de peur d’y voir quelque chose qu’elle ne comprendrait pas. Encore.
follow your common sense, you cannot hide yourself behind a fairytale forever and ever...
Inutile... Il y avait la douleur et une voix qui se voulait sûre, il y avait des gestes aussi, ceux qu'elle essayait de faire, Agheera, ceux que lui ne pouvaient entamer. Et son épaule le brûlait un peu, une douleur pour en oublier une autre, il n'y avait rien à faire. Ce que la jeune fille essayait de dire, Seth ne le rejetait pas, il savait cependant ses défauts mieux que quiconque. Parce que l'homme ne laissait les autres l'approcher, parce qu'il était difficile de le comprendre, lui avec ses rêves et sa solitude, lui qui avait mal, toujours mal, mais ne savait comment le dire parce que oui, il n'avait connu que cela. Et la Force était grande soudain, elle était l'incendie, l'océan en furie dont Seth avait toujours rêvé. Des doigts sur son poignet, des mots pour le réconforter, et Agheera avait peur pourtant. Il comprenait : se découvrir à l'écart des autres, différent, nul ne pourrait jamais en expliquer assez la tragédie. Parce que c'était la promesse de la solitude, celle qu'on ne soignait pas, parce que c'était la mort de l'espoir aussi. On pouvait mettre un nom sur ce qui nous mettait à l'écart, mais les mensonges restaient malgré tout. Voilà pourquoi il s'entendait bien mais en même temps si peu avec les autres, même ses frères jedis, voilà pourquoi il restait seul, le resterait toujours. Alors c'était cruel d'éveiller Agheera ainsi, c'était cruel d'accepter qu'elle en prenne conscience, et sa propre Force à lui avait la douleur d'un chant du cygne, toujours, tentant de répondre à celle de la jeune femme.
Elle voulait partir bien sûr, alors comment lui dire ? Il voulait qu'elle reste elle, ses peurs, ses passions, il voulait qu'elle lui parle de la lumière aussi, qu'elle croit en lui là où personne d'autre ne le faisait. Etendre la main, étendre le bras, la retenir, était-ce si compliqué ? Il avait mal, mal au cœur, mal partout, l'épaule bien sûr, autre chose peut-être, le fait de savoir qu'un vide douloureux reviendrait. On ne pouvait courir toujours, on ne pouvait courir tout le temps, et peut-être était-ce cela le problème de Seth ? Il affrontait trop, sans armure, sans bouclier, il affrontait sans savoir comment fuir, condamné de devoir toujours faire plus que les autres sans réussir un jour pourtant. Comment regarder le soleil si on ne lui montrait pas où il était ? Le chagrin dans sa poitrine, la lueur qui vacille... Il pouvait mourir là maintenant, tout de suite, il pouvait mourir, incapable de plus en supporter, parce qu'il n'était qu'un homme, parce qu'il était moins qu'un homme...
« Je suis tellement désolé... »
Des mots pour déchirer le silence, des insultes qu'il s'adressait à lui même sans qu'elles retentissent pourtant. Alors toute sa propre haine sembla s'embraser un peu, lui toujours incapable de s'aimer. Désolé de ne pouvoir faire plus, désolé de ne pouvoir rassurer, d'être cette chose pitoyable, cette bougie presque soufflée qui n'avait aucune explication à donner. Désolé de savoir que la douleur serait toujours là pour eux tous, hommes et femmes, peu importe la Force, peu importe le cœur. Il ne pouvait rien faire, il ne pouvait pas l'aider, et cela était folie soudain, lui, sa propre colère trop longtemps contenue...
« Reste, s'il te plait.... »
Pourquoi, alors qu'elle allait partir ? L'homme ne se berçait pas d'illusion, il acceptait déjà le départ de la jeune fille, de ses yeux sombres et de son envie de vivre comme pour donner un coup de poing au monde et se venger enfin. Oh comme il la comprenait... Elle qui était forte, bien plu forte qu'il ne le serait jamais.
« Ce que tu as en toi porte un nom. Tu connais ce nom, et peut être que tes parents étaient ainsi aussi, peut-être est-ce pour cela que quelqu'un conspue ton nom ainsi... Agheera, regarde-moi. Dis moi ce que c'est, tu as besoin de l'entendre de ta propre bouche, pas de la mienne... Et...mon dieu... »
La voix grave et rauque qui se brise aussi violemment qu'un rêve... Il n'y avait pas de larmes sur le grand visage du chasseur de primes, juste la tristesse, juste une mince lueur d'espoir aussi, comme un remerciement, alors trouver les mots étaient durs, parce qu'il avait le cœur noué lui aussi.
« Agheera... c'est cela qui te donne ton cœur, ton regard, c'est par cela que tu cherches le soleil tout en t'en méfiant tout autant. C'est par cela que tu me voies, moi, et si tu as assez d'amour en toi malgré la solitude, malgré la peur surtout pour trouver la lumière chez autrui et la chérir comme tu viens de le faire avec moi... te rends-tu seulement compte que cela te rend d'autant plus merveilleuse ? Tu n'as rien à fuir, peu importe ce que tu as choisi d'être, peu importe la cause que tu souhaites soutenir. La Force est avec toi... »
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Agheera Lothbrok
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Age : 26 ans, orpheline depuis 6 ans. Messages : 491 Occupation : Ancienne mécanicienne pour la résistance, excellente pilote et combattante. Sensible à la force, mécanicienne sur la Watchtower à présent. Localisation : Coruscant, précedemment D’Qar, originaire de Qi Lozar. Race : Humaine, sensible à la force. Née dans un vaisseau en direction de Qi Lozar.
Elle avait le souffle court, le coeur battant. Un bruit de tambour entre ses tempes qui l’empêchait de bien réfléchir, de penser -à deux fois-. Il y avait ses mains qui tremblaient alors qu’elle enfilait la sangle de son bâton en travers de sa poitrine, qu’elle tâtait le bas de son dos pour être sûre d’y trouver son blaster. Il y avait son regard humide, fuyant celui de Seth qu’elle sentait si brûlant sur sa nuque. Ou était-ce autre chose qui la sommait de rester. Elle ne savait pas. Et c’était ça qui lui faisait terriblement peur. N’avoir aucune idée de ce qu’il se passait, ce qu’il s’était passé. Et pire encore, ce qu’il pourrait advenir d’elle si elle décidait de suivre son instinct en qui elle avait confiance malgré l’angoisse qu’il générait. Rester ? Elle voulait fuir, elle manquait d’air. D’un air non saturé en électricité.
« Je dois y aller. » répéta-t-elle, comme pour se convaincre qu’il s’agissait là de la bonne décision à prendre.
Elle l’entendait encore par moment, ce bourdonnement distinct qu’elle avait perçu plus tôt dans la journée et qui ne cessait d’apparaître de façon croissante depuis qu’elle avait rejoint la résistance. Elle devenait folle, ce devait-être ça. Oui. Voilà. Elle perdait la tête. Trop de choses se passaient autour d’elle, en elle. Trop de responsabilité, trop de regards fixés sur elle. Agheera avait l’impression de flancher sous la pression. Une pression qui ne cessait de s’accroître et qu’elle ressentait tout autour d’elle, tout le temps. Plus encore à proximité de certaines personnes. Ashleigh, Jayden, en particulier. Et maintenant Seth, lui qui se faisait plus pressant que les deux premiers. Comme animé par quelque chose qu’elle ne saisissait pas. Les yeux voilés, elle dépassa le jeune homme, l’air s’alourdissant alors.
« Agheera, regarde-moi. »
Elle marqua une pause, sans pour autant se retourner. Hésitante malgré la terreur qui prenait le pas sur sa raison. Elle avait l’impression que plus elle restait ici, plus les murs se rapprochaient d’elle, tout en ayant la sensation que quelque chose au fond d’elle voulait s’échapper. Quelque chose qu’elle n’était pas prête à laisser sortir. Elle se battait contre un sentiment qu’elle ne connaissait pas, sur lequel elle avait du mal à mettre le doigt mais qui avait toujours été là. Endormi.
« Dis moi ce que c'est, tu as besoin de l'entendre de ta propre bouche, pas de la mienne. »
Non, se disait-elle. La peur l’envahissait à mesure qu’autre chose semblait vouloir la noyer, la submerger. Elle ne voulait rien entendre parce qu’elle ne savait pas ce qu’elle même était prête à écouter. Il avait l’air de savoir bien plus de chose sur elle qu’elle n’en avait conscience de son côté. Comment se faisait-il qu’elle se retrouvait -trop- souvent dans cette même situation ? Elle l’ignorante, l’autre le savant. Elle n’avait eu besoin de personne jusqu’à présent. Seulement d’elle et son ombre. Et voilà qu’Agheera implorait les cieux de l’aider à comprendre ce qu’il se passait, n’importe qui. Mais maintenant, bientôt. Elle était perdue. Quand la voix de Seth se brisa, elle osa se retourner seulement pour croiser son regard triste d’espoir du sien perdu, humide.
« Tu n'as rien à fuir, peu importe ce que tu as choisi d'être, peu importe la cause que tu souhaites soutenir. La Force est avec toi… »
Il parlait de ses parents, de son passé. Un passé qu’elle se gardait toujours de partager et dans lequel elle s’interdisait de plonger. De peur de ne jamais en ressortir. Après toute l’agonie de nuits passées à hurler sa détresse face aux étoiles qu’elle implorait de ramener ceux qu’elle avait perdu, elle se l’était promis. De ne plus jamais regarder en arrière. Et lui, il l’obligeait à repenser à ses parents, à leur perte. Qui était-il pour s’offrir le luxe d’un tel coup de dague. Elle fronça les sourcils, soudainement prise d’amertume. Il n’avait pas le droit.
La Force est avec toi.
Elle inspira un court instant. La Force. Ânerie, mensonge, histoires. Mythe. Rien de plus. L’espace d’une seconde, elle crut voir Ben, l’enfant qu’elle avait laissé derrière elle sur Qi Lozar qui buvait ses paroles le soir lorsqu’il veillait pour écouter ces mêmes histoires que ses parents lui racontaient petite. Mais il disparut avant qu’elle ne puisse en faire sens.
« La Force ? » se sentit-elle obligée de répéter.
Puis le bourdonnement refit son apparition, avec lui l’air changea. Seth avait peut-être raison.Peut-être qu’après tout, il n’était qu’un fou. Lui aussi. Agheera recula d’un pas, le visage crispé par la peur qui s’engouffrait en elle à nouveau face au changement d’atmosphère. Face à l’impression de n’être que poussière au milieu des étoiles. D’appartenir à quelque chose d’immense tout en étant qu’insignifiante. Puis elle se retourna, se dirigeant avec hâte près de la porte. Les mains crispées, elle appuya sur le bouton de contrôle et l’accès s’ouvrit dans un souffle. À mesure qu’elle s’éloignait, elle se sentait retenue. Attirée en arrière. Elle avait la désagréable sensation de faire le mauvais choix, de fuir la mauvaise personne. Mais c’était ça ou se noyer. Persuadée d’avoir raison -et elle ne pouvait se retenir qu’à ça, ces histoires pour enfants, leur signification houleuse-, elle lança un dernier regard à Seth derrière elle.
« Tu as tord. » lui dit-elle, la voix tremblante. « Je ne suis personne. »
Puis elle s’engouffra dans les couloirs, sans un regard de plus.
« Et la Force n’existe pas. » rajouta-t-elle, se sachant encore assez peu éloignée du chasseur de prime pour qu’il l’entende.
Ses foulées étaient grandes, rapides. Agheera fuyait, littéralement. Son oreillette toujours silencieuse, elle se jeta dehors le regard embrumé, voilé. Elle sentait encore l’air lourd autour d’elle et même si Seth n’était plus là, elle avait l’impression qu’il l’était encore. Qu’il ne la quittait pas. Quelques larmes qui perlaient du bout de ses cils finirent pas chuter et elle s’empressa de les essuyer d’un revers de main tremblante. La jeune femme respirait mal, toujours prise d’angoisse. Elle voulait rentrer. Retrouver BB-2.
