Lucrèce & Kilian Aime et hais le passé qui se fait présent. Il existait tant de vices dans cet univers. Un relent de saveurs aussi acides que délicieuses. Plonger dans le ventre noir et immonde de Coruscant et s'y sentir bien. Doucement, je souris. Peut être était ce ironique, sans doute même. Je n'avais jamais réellement coupé mes liens avec ce monde parallèle, j'en connaissais les senteurs et les murmures, je les faisais souvent mien pour servir un dessein que je haïssais. Il y avait tant de contraires en moi qu'il était difficile de réellement me voir et je comptais sur ces écrans biaisés pour me dissimuler, encore et toujours. J'étais devenue un masque sans cesse changeant. L'éclat d'un regard vert d'eau me traversa un instant. Un masque ? Vraiment...Peut être pas pour lui. L'azur de mes prunelles s'égare devant moi, contemplant sans réellement le voir la masse des oubliés. Autant d'humain que de twi'lek, d'autre races encore abreuvées a la lie de l'univers. Qu'importe, il existait en ce lieu autant de désespoir que de rage. Autant d'espoir que de fêlures. Ce monde...il a été le mien durant de longues années. J'y erre la tête nue, seulement couverte d'une mante qui vit sans aucun doute des jours meilleurs. Cela n'a pas réellement d'importance, je ne suis pas une sith au cœur de cette agitation. Ce que je cherche, je sais que je le trouverais ici, mais je trouverais aussi ce que je ne cherchais pas.
Cela commence par une voix, bien étrange écho dans ma mémoire. Pas assez fulgurant pour que je stoppe ma marche, juste assez pour que je tourne les yeux. Cela continu par un sourire que j'entre aperçoit. Image flottante dans mon esprit. Cela s’enchaîne par des éclats d'or terni dans des iris qui s'imposent. Cela devient la construction d'un souvenir qui ouvre la porte a ses frères et freine ma marche. Immobile, je regardais. Je le regardais lui. Etrangement, j'aurais sans doute préféré oublier totalement ce qu'avait été cette vie là tant elle paraissait lointaine. Tant elle l'était aussi. Mais je ne pouvais réellement empêcher l'avalanche dérisoire. Darral n'a jamais réussit a détruire ça, parce qu'il en fait partit autant que je fais partit du sien. Autant que lui en fait partit. Je sais que c'est idiot, que je ne devrais pas infléchir le cours de ma route. Je pouvais l'ignorer, il ne pourrait me reconnaître. Il ne pourrait sentir qu'une vibration dans la Force, la mienne. Mais celle ci n'est plus celle d'une enfant admirative et vorace d'un savoir mensonger. Je détesterais presque mes pas qui me mène vers lui. Il discute, marchande et je peux voir encore une partie de son rire, de sa facétie. Mais elle n'est plus qu'un fade relent de ce qu'il est. L'azur le dissèque, lentement, sans même se cacher de le faire. Je ne sais si je dois rire ou pleurer en vérité. Il est des rencontres que je ne veux faire mais qui s'impose devant moi. Ma bouche se plie doucement, joue sur la gamme des sourires avant de se figer tandis que mes doigts déposent une somme bien plus conséquente que lui sur la table. Je ne sais pas ce qu'il achète et d'une certaine façon, je m'en fiche. J'en offre deux fois plus avec une arrogance certaine. Il n'est plus celui que j'ai connu. Il n'est plus celui qui me souriait en me tapotant la tête. Et je ne suis plus cet enfant qui le dévorait des yeux comme un espoir de vivre réellement ce a quoi elle aspirait. Entre nous dormait tant d'années...J'accrochais son regard et mes lèvres se plissèrent d'une moquerie intime qu'il ne pourrait jamais saisir en un seul coup.
« C'est à moi. »
L'arrogance se noyait dans ma voix, mais il y avait autre chose d'imperceptible qui surnageait.
Le marché clandestin de Coruscant. Kilian y passait de temps en temps, mais préférait éviter cette zone au maximum. Trop de conflits, trop d’animosité et de rancœur vis-à-vis des humains. Certes il venait toujours avec des pièces intéressantes, et recevait souvent un accueil plutôt chaleureux et des demandes pour le moins étranges. Mais le pilote n’aimait pas particulièrement séjourner trop longuement dans ce lieu, utilisant parfois des coursiers pour ses affaires. Et pourtant à chaque fois, le contrebandier se laissait entraîner dans les négociations et marchandages divers, appréciant ces discussions houleuses et respectueuses. Un mélange bien étrange dont l’alchimie lui échappait à chaque fois. Cette fois le pilote était descendu pour refourguer une pièce plutôt rare trouvée par hasard… sur le vaisseau d’un abruti fini l’ayant provoqué. Le pauvre bougre ne serait pas prêt de pouvoir voler à nouveau. Un comportement indigne d’un Jedi, mais tellement amusant. Un secret dont personne n’aurait connaissance. Comme une dernière incartade ressemblant au dernier repas d’un condamné à mort… Même si cela faisait le cinquième ou sixième repas depuis le temple et sa discussion avec sa fille. Ce mot avait toujours cette connotation étrange et irréelle dans son esprit. Il lui faudrait du temps pour s’en défaire et avancer. Et encore il allait devoir affronter les questions et regards des autres Jedi.
Pour le moment, le pilote était loin de ces pensées. Un marchand semblait plus qu’intéressé par la pièce entre ses mains, mais tentait de négocier au rabais l’achat de la dite pièce. Evidemment prendre Kilian pour un novice dans ce domaine était une grave erreur. Le marchand commençait à le comprendre maintenant, mais sa fierté le poussait à continuer d’argumenter. Le contrebandier se prêtait à ce jeu avec un large sourire amusé, car il était sûr de pouvoir obtenir la somme qu’il demandait au final. La somme proposée par le marchand était face à Kilian, et si il faisait l’erreur de la prendre cela conclurait la transaction. La discussion s’animait de plus en plus attirant parfois l’intérêt de certains passants, mais ce genre de chose était monnaie courante dans cette zone et la plupart des badauds n’y portait qu’une importance relative. Trop concentré sur cette discussion pour ne pas perdre de terrain, Kilian sentit malgré tout une légère vibration dans la force. A peine perceptible à la limite du doute raisonnable. Quelque chose de familier dans le fond, mais de différent en même temps. Le pilote était amusé par la situation, et son sourire ne quittait plus ses lèvres de quoi énerver et désarçonner son interlocuteur. Finalement une pile de crédit atterrit sur le comptoir. Une femme venait de prendre la parole, et affichait une arrogance dont il ne comprenait pas très bien la signification.
_ « Ah bah voilà enfin une personne raisonnable et qui connait son affaire. » Il prit la pile de crédit et tendit la pièce à la femme à ses côtés. « Merci. Vous faites une affaire honnêtement. » Il se tourna vers le marchand. « Voilà comment on traite les affaires quand on a un peu de jugeote vieil arnaqueur. » Le marchand grommela dans sa barbe et reprit ses crédits avant de s’affairer sur le reste de son échoppe. Avec un sourire, Kilian ajouta à voix basse. « Généreuse et charmante. Belle journée pour moi… Par contre vous venez de vous faire un ennemi. »
Kilian posa sa main sur l’épaule de la jeune femme tout en souriant. Cette sensation familière ne le quittait pas, sans qu’il puisse l’identifier concrètement. Sa propre présence et sa propre connexion à la Force étaient au minimum pour le moment, et dans ce domaine il n’avait guère de chose à envier au plus expérimenté. L’avantage d’avoir appris à vivre sans toutes ses années. Elle ne représentait plus une nécessité ni même un élément indispensable dans son quotidien, bien qu’elle reprenait de plus en plus une place importante. Le contrebandier fit quelques pas puis soupira avant de se retourner. Il prit quelques crédits et les tendit à la jeune femme.
_ « Tenez pour vous remercier sur le bénéfice que je ferais la prochaine fois que je voudrais lui vendre une pièce. »
Le marchant serait plus enclin à la générosité la prochaine fois, pour être sûr de ne pas passer à nouveau à côté d’une affaire. Et puis Kilian avait fait un bénéfice plus important que prévu, et il était gagnant sur tous les plans. Rendre un peu de crédits à la demoiselle ne lui coûtait rien, à part peut-être de nouvelles transactions avec cette brune. Pour le moment il ne reconnaissait pas l’enfant qui était la cible de ses facéties plus jeune, tandis qu’elle devait reconnaître Kael Anarion, ce padawan un peu dissipé et tellement différents des autres. Kilian se contenta de sourire avant de faire un simple signe de remerciement pour son aide involontaire à priori.
Lucrèce Navilia
Sith
Age : 35 ans Messages : 338 Occupation : Apprentie de Darth Darral Localisation : Korriban & Coruscant Race : Humain
Lucrèce & Kilian Aime et hais le passé qui se fait présent. Il y avait une nuance étrange dans mes iris lorsque je les posais sur lui. Semblable et en même temps si différent de mes souvenirs. Des souvenirs fragmentés et dilués par le temps sans aucun doute. Pourtant, je ne peux réellement contraindre au silence l'espèce de plaisir enfantin qui me vrille un instant le cœur. Je sais que ce n'est qu'un relent presque fade maintenant, mais le sentir m'agace sans doute. Cela fait presque trente ans. Trente longue années qui n'étaient rien comparé a l'immensité. Je m'agace moi même de me souvenir, mais cette époque, quoiqu'il s'y soit passé, demeure tapie quelque part en moi, surgissant lorsque je le voulais le moins. Je ne sais même pas ce que je lui ai acheté. C'est pathétique, qu'avais je donc a attendre de cet imprévu sur mon chemin ? Rien sans doute, mais je le faisais quand même. La femme est parfois idiote, je le craignais. Je baisse les yeux sur la pièce entre mes mains et un rictus amusé traverse mon visage. Non, aucune idée de ce à quoi ça sert.
Sa main qui s'abat sur mon épaule me dérange. Autant qu'elle peut me plaire, c'est très étrange ce mélange des contraires. Je ne sais pas si je dois m'en réjouir, sans doute pas. Kael avait changé sans aucun doute, bien plus que je ne l'avais cru de prime abord. Il y a quelque chose de différent en lui sans que je n'arrive vraiment à comprendre que c'est tout simplement sa présence dans la Force qui n'a plus la même saveur. Mais il y a tellement de raison possible que je ne peux pas me perdre en conjoncture. Du moins pas maintenant.
« Un de plus ou un de moins...Ce n'est pas cela qui m'inquiètes. »
Non ce qui m'inquiétait c'était cette présence sortie tout droit de ma mémoire. Je tends machinalement la paume et les crédits qui y tombent me laisse indifférente. En vérité, je n'arrive pas a détacher mes yeux du visage qui me fait face. Si semblable. Si différent. Il y a des rides qu'il n'y avait pas avant. Un cynisme dont je ne garde pas de souvenirs. Et avant que je n'ai réellement le temps de l'arrêter, il me tourne le dos. Durant quelque instant, je me contente de le fixer. Et puis mes paupières se plissent doucement...Je me souvenais de ce que je m'amusais a faire enfant. Des années que je ne l'avais plus fait d'ailleurs...La Force vibra doucement autour de moi avant de ramper vers lui. Silencieuse et invisible petites tentacules qu'aujourd'hui je pouvais faire outil de torture et piège. Mais ce n'était pas ce que je voulais. Pas encore. Et j'espérais...Mais non, cela n'était pas la peine n'est ce pas ? Pourtant j'y glisse un peu de malice. De celle que j'avais encore parfois mais devenue si amère avec le temps. Les tentacules enfantines frémissent un peu avant de se jeter sur les flancs de l'homme. Malingres petites choses titillant les côtes flottantes avec un art consommé. Et lorsqu'il se retourne, je lui offre un sourire où l'innocence n'est qu'un masque.
« Je ne sais pas a quoi ça sert. »
Je lève légèrement ma paume, montrant l'objet que je viens de payer une fortune.
« Ca..Je ne sais pas ce que c'est, un mode d'emploi peut être ? »
Ce type de transaction amusé beaucoup Kilian. Quand il savait pertinemment être en position de force, cela rendait tout échange et toute négociation plus agréable. De toute manière, en venant dans cette partie de Coruscant, le contrebandier s’était attendu à devoir négocier âprement avant d’obtenir le prix raisonnable qu’il souhaitait. C’était le jeu dans ce domaine. Souvent les nouveaux se faisaient avoir dans ce domaine, et non sur leur qualité de pilotage ou leur aptitude à récolter des objets et passer entre les mailles du filet des contrôles. Une personne avait interrompu cette transaction pour proposer une somme d’argent plus conséquente, et ce n’était pas pour déplaire au pilote. Son bénéfice venait de grimper en flèche pour une pièce emprunté de manière définitive à un autre contrebandier, dont il appréciait peu les manières et le comportement. Kilian ne comprenait pas vraiment le geste de cette femme, ni les raisons de son interruption. Mais bon pour cette pile de crédit, elle pouvait bien avoir les motivations de son choix. Ces traits donnaient une impression de familier, et quand il l’avait touché, une vague sensation s’était éveillée en lui. Mais il n’arrivait pas à mettre des mots dessus. Peut-être interprétait-il les choses de manière étrange ou peut-être voyait-il des signes où il n’en avait pas. L’homme apprivoisait à nouveau la vie quotidienne avec la Force, tout en continuant de ne pas la juger comme primordiale. C’était un comportement étrange mais qu’il jugeait intéressant.
Pour le moment ses pensées se portèrent vers cette femme à ses côtés. Kilian tenta de lui rendre quelques crédits pour l’effort, elle donna l’impression de refuser mais prit quand même les crédits. Ce qui lui soutira un large sourire avant qu’il ne continue sa route. Le contrebandier sentit la force vibrer autour de lui, mais n’y prit pas garde. Il jouait le rôle du parfais petit hors-la-loi innocent et ne comprenant rien à la force. Cette personne n’était pas un Jedi… Et vu le retour des ennemis de toujours de l’ordre, la prudence s’imposait. Sa main se porta près de son blaster au cas où. Ce qui se produisit le surpris, et lui attira les regards inquiets des personnes autour de lui. Kilian se tortilla dans tous les sens, et eut du mal à retenir un fou rire. Sa mémoire récemment ravivée lui fit remonter des souvenirs. Mais c’était des traits enfantins qui s’imposaient à lui. Cette manière d’utiliser la force était assez particulière. Une fois que l’action se calme, Kilian se retourna vers la jeune femme et l’observa attentivement… Sa bouche s’ouvrit et il a désigna du doigt mais aucun son ne sortit. Cette idée était improbable, comment aurait-elle pu survivre à la purge à son âge. Le contrebandier tentait encore de retrouver de la contenance, et il se frotta les flancs pour effacer cette sensation titillant encore ses sens.
_ « Euh… » Il observa l’objet qu’elle tendait, alors que son attention souhaitait surtout se concentrer sur ses traits. « Ah… pourquoi l’avoir acheter aussi cher si vous ne saviez pas à quoi cela servait ? »
Kilian fit le trajet le séparant de son interlocutrice. Il se permit de lancer un regard noir au quelque personnes l’observant encore. Le contrebandier eut un dernier frisson, tandis que son sourire quittait enfin ses lèvres. Son regard fixait la jeune femme tentant d’y voir certains traits… ou pour avoir comme une illumination sur son identité. C’était très étrange. Mais cette manière d’utiliser la force était trop personnelle et originale. Le pilote se gratta la tête et reprit alors.
_ « C’est une pièce importante pour aider un moteur à démarrer… Le genre de pièce qu’on souhaite avoir en rab dans son vaisseau en cas de pépin. Par contre je vous conseille de trouver un mécano expérimenté si vous n’y connaissez rien. Ça peut vous flinguer un moteur aussi sûrement que de l’allumer. » Kilian marqua une pause et reprit. « Est-ce qu’on se connait ?... Vous allez me trouver dingue sûrement, mais ce qu’il vient de se passer me rappelle de vieux souvenirs… mais ce serait impossible… »
Kilian n’avait pas envie d’être le premier à vendre la mèche, d’autant plus que cette utilisation de la force pouvait venir d’une autre source. Mais vu que les perturbations semblaient venir de cette femme, il s’était naturellement tourné vers elle. C’était étrange cette sensation. Il revoyait encore ce visage enfantin avide de connaissance, et surtout friande des explications vaseuses de l’aîné qu’il représentait. Son maître lui avait plus d’une fois tiré les oreilles au sens propre après ces quelques facéties. Ses actions n’étaient guère méchantes, juste taquine… Mais pour la pauvre enfant, cela n’avait pas dû être drôle de tout comprendre. En avait-elle seulement eu le loisir d’ailleurs.
Lucrèce Navilia
Sith
Age : 35 ans Messages : 338 Occupation : Apprentie de Darth Darral Localisation : Korriban & Coruscant Race : Humain
Lucrèce & Kilian Aime et hais le passé qui se fait présent. C'était peut être une erreur que d'attirer son attention. Il aurait été plus sage de le laisser disparaître dans la foule, comme de laisser fondre son souvenir dans ma mémoire. Je ne sais pas vraiment ce qui me poussait a vouloir son intérêt. Un reste d'enfance peut être ? Kael m'avait toujours fascinée enfant, je l'enviais aussi, comme j'avais pu envier Keryl. J'étais avide, impétueuse et crédule. Tout cela c'était écroulé avec l'ordre. Tout ? Vraiment ? N'etait ce pas un reste d'impulsivité qui m'avait poussé vers lui ? Sans doute mais pas que cela. C'était un fantôme du passé mais sans aucun doute un ennemi du présent. Une étiquette que je peinais a lui mettre d'ailleurs. Avec du recul, je me rendait compte que Kael avait été l'un des rares a me traiter plus comme l'enfant que j'étais plutôt que comme un futur guerrier. Il avait adoucit certain instant particulièrement durs. Mes iris pétillent un instant lorsqu'il se tord. Au moins quelque chose qui n'avait pas changé, pas trop du moins. Evidemment, il attira l'attention mais j'avais le sienne, c'était suffisant.
« Pourquoi pas ? »
Ma voix n'avait plus les intonations aigues de l'enfance mais possédait dorénavant la gravité d'une vie presque déjà totalement écoulée. Parce qu'elle l'était d'une certaine façon.
« C'était un bon moyen de t'approcher. »
Je ne savais pas comment il le prendrait, peut être réagirait il comme tout les hommes a songer qu'une femme pouvait éventuellement s'intéresser a lui. Mais Kael avait un mode de pensée bien à lui et sans doute me surprendrait il. Je passais outre ses explications, je trouverais bien un mécanicien capable d'adapter cette pièce si cela s'avérait nécessaire sur Korriban. Non je m'intéressais bien plus a ses réactions, disséquant les traits de son visage pour tenter d'en comprendre les nuances. Il y avait de l'hésitation, de la prudence aussi. Autre chose que je n'arrivais pas a définir. J'aurais dût le laisser partir...Mais il était trop tard dorénavant pour tourner les talons et l'effacer de ma mémoire.
Je hausse un sourcil amusé tandis que ma bouche se plisse en une moue taquine. Un masque d'enfance qui cache assez efficacement ce que je suis devenue presque malgré moi. Il était dangereux, au travers de moi, il pouvait remonter jusqu'à Keryl et ça...C'était un risque que je ne pouvais pas courir. Du moins que je n'aurais pas dût courir. Une ombre passa dans mes iris. Impossible. Évidemment. Et pourtant même mon abandon par l'Ordre ne m'avait pas tuée.Un pli étrange marqua ma bouche, entre colère et rancœur mais ce fut si furtif, si éphémère.
« Impossible ? Oui je m'en doute. Des centaines d'étoiles sont mortes depuis ce temps là, Kael. Mais pas la mienne, pas encore du moins. »
Je rangeais la pièce dans la bourse qui pendait à ma ceinture.
« Quoique m'inciter a vouloir voler des cheveux à Maitre Yoda fut une bonne façon de réussir, je dois bien l'avouer.»
Je reposais l'éclat de mes prunelles sur son visage, penchant légèrement la tête sur le côté :
« Tu as changé Kael. Mais en trente ans, le contraire aurait été miraculeux. »
Kilian avait interrompu au moment de son départ par un phénomène étrange. Une situation lui rappelant des souvenirs anciens. Ces derniers étaient associés à une personne qui ne pouvait plus être en vie. Une pensée bien présomptueuse vu qu’il avait survécu… Mais il était persuadé que tous les novices avaient été assassinés au temple le jour du lancement de ce fameux Ordre 66. En cet instant, il revoyait une enfant. Cette petite tête brune victime privilégiée de ses facéties. Aucune mauvaise intention n’avait motivé ses gestes et ses paroles à l’époque, en dehors de la simple envie de s’amuser à ses dépens. En y réfléchissant, Kilian se fit la réflexion que ce portrait n’était guère flatteur. Quelle que soit la manière de la présenter d’ailleurs. A cette époque, il était vraiment difficile à vivre encore plus que maintenant d’ailleurs. Son insouciance et sa légèreté semblaient sans limite. Les défauts de la jeunesse. Pour le moment, le contrebandier se retrouvait face à une femme aux traits durs derrière des sourires enjôleurs et amicaux. Il avait du mal à croire que cette femme face à lui pouvait être l’enfant de cette époque. Et éclaircir ce mystère représentait une complexité important, et un danger pour son secret. Les Jedi devaient continuer de faire profil bas pour le moment. Il se contenta donc de répondre à ses questions, avant de finalement l’interroger sur un éventuel lien entre eux.
Ses réponses l’intriguèrent dans un premier temps, et éveillèrent évidemment sa méfiance. Après tout ce n’était pas un fait rassurant qu’une inconnue souhaite attirer son attention, surtout dans cette partie de la ville. La curiosité restait malgré tout importante, et il avait envie de connaître le fin mot de cette histoire. Le contrebandier se contenta de l’observer en attendant de plus amples informations. Il avait comme l’impression que son interlocutrice avait envie de détailler un peu plus ses paroles énigmatiques, ou en tout cas il faisait tout pour l’encourager dans ce sens. Cette observation semblait réciproque, et cela lui soutira un léger sourire. Dès qu’elle prononça son prénom, son véritable prénom, il sut. Son visage se fendit d’un immense sourire, avant de se transformer en rire France et massif. Cet épisode des cheveux. Il s’en souvenait encore. Un peu de temps fut nécessaire pour qu’il se calme et puisse reprendre la parole.
_ « Je te retourne le compliment. Tu as beaucoup changé pour le mieux. » Instinctivement, sans y réfléchir, il lui passa la main dans les cheveux les ébouriffant légèrement comme à cette époque. « Eh bien ça fait plaisir de te revoir. »
Kilian leva la tête et observa autour d’eux à la recherche d’un visage précis. Trente ans auparavant il n’allait jamais l’un sans l’autre, et le contrebandier pensait tout naturellement que la situation était toujours la même à présent. Keryl. Il se souvenait encore de leurs missions communes, où leur différence de caractère s’était exprimée de manière visible. Malheureusement rien n’apparut dans son champ de vision, et il reporta son attention vers son interlocutrice.
_ « Pas de Keryl… Je suppose que tu es… enfin qu’il n’a pas… Bref » Il se força à sourire et reprit. « Content de te revoir Lucrèce. » Il s’interrompit et observa la pièce quelques secondes avant de reprendre. « Ah tu essayais de me jouer un mauvais tour. Serais-tu devenue rancunière avec les années ? Allons cela t’a fait une bonne expérience et tu as de bonnes histoires à raconter non… »
Un nouveau sourire fendit ses lèvres en cet instant, une expression amusée et non moqueuse. Il avait toujours eu beaucoup de tendresse pour l’enfant qu’elle était, et il continuait d’en avoir pour la femme face à lui. Ces retrouvailles le rendaient joyeux, d’autant plus qu’à quelques jours près, il ne se serait même pas souvenu d’elle. La reconnaître aurait été compliqué quelles que soient les circonstances.
Lucrèce Navilia
Sith
Age : 35 ans Messages : 338 Occupation : Apprentie de Darth Darral Localisation : Korriban & Coruscant Race : Humain
Lucrèce & Kilian Aime et hais le passé qui se fait présent. Je veux me soustraire a sa caresse. Elle n'est qu'un mensonge, une....utopie, et pourtant je ne le fais pas. Je le laisse faire d'une femme une enfant sans même le fusiller des yeux. Je dois garder le secret de mon existence auprès de lui. Alors je souris légèrement, repoussant du dos de la main celle qui ne m'a plus touchée depuis des années. Des décennies. Une partie de moi veut se jeter contre lui, comme lorsque je n'étais qu'une enfant guettant son retour et celui de Keryl. Me jeter contre lui comme je le faisais avec Keryl. Juste une envie qui n'était plus, que je ne peux plus permettre parce qu'il me rappelle avec douleur ce que je ne suis plus.
Je ris doucement, un roulement lourd et insidieux qui peine a trouver son rythme mais je garde sa main contre la mienne. Une pointe chauffée de blanc s'enfonce en moi lorsqu'il regarde autour de moi, que ses lèvres prononcent un prénom auquel je tiens.
« Il est mort, Kael. »
Un mensonge au parfum de vérité absolue. Keryl est mort, Darral est né. Je ne mens pas en murmurant ces mots là. Je cache juste le cœur de se qu'il est devenu. M'érigeant en bouclier parfois trop fragile de son existence présente. C'était idiot mais je ne pouvais faire autrement. Je ne pourrais peut être jamais faire autrement.
Ma bouche se joue doucement de ce que je ressens et en travesti la vérité. Non, je n'étais pas rancunière. Il me souriait mais...Avait il pensé a moi durant ces années ? L'enfant abandonné ? Non, sans doute que non et je cache l'éclat empoisonné de mes iris sous un battement de cils. Mon sourire se teinte d'innocence, d'amusement.
« Peut être mais a qui les raconter ? »
Je ris, avec une moquerie palpable et je glisse les bras autour de sa taille, me serrant contre lui, apprenant l'aura qui l'entoure de façon sûre, en goûtant la saveur. Je pourrais la reconnaître entre toute désormais et dans mes prunelles danse une étincelle rougeâtre. Je l'ai aimé, avec un cœur d'enfant. Je pourrais le haïr avec l'amour d'un enfant.
« Je suis heureuse de te revoir, Kael. »
Vraiment. Mais je savais aussi ce qu'il était. Comme il ignorait ce que j'étais. Il possède encore ce parfum qui éveille autant de souvenirs heureux que détestables. Je n'aime pas sentir mon cœur battre au diapason du passé. Pas avec lui. Je sais qu'il serait dangereux. Qu'il pourrait...Chut, autant taire les murmures de mon âme. Je tuerais ce souvenir si il le fallait. Je n'aurais pas ce choix, pourtant...Je l'aime d'une certaine façon. Mais je le hais aussi. Je le serre contre moi tout en me demandant si je devrais un jour le tuer. Je ne le voulais pas, mais je le ferais si le choix ne m'était pas donné. Je m'éloigne posant mes paumes autour de ses joues. Je le tuerais pour Keryl.
Kilian ne s’était jamais imaginé rencontrer Lucrèce dans ce lieu, et encore moins vivante d’ailleurs. En intégrant le Nouvel Ordre de Luke, le contrebandier avait imaginé que tous les anciens avaient été retrouvés par le jeune Skywalker. Et que les manquants étaient tout simplement mort. Si elle avait survécu, peut-être que d’autres avaient eu un peu plus de chance aussi. Qu’ils aient souhaité rester caché semblait raisonnable, et lui-même aurait probablement agi de la sorte si sa mémoire n’avait pas été effacée par les attaques. D’un geste naturel, et venu de son passé, le contrebandier ébouriffa légèrement les cheveux. Ce geste pouvait paraître déplacé vu son âgé, mais de son point de vue, ce n’était qu’une marque d’affection tout simplement. Lucrèce conserva sa main près de la sienne, tandis qu’il cherchait un autre visage. L’autre morceau de ce duo improbable qu’elle formait avec un autre apprenti. Un espoir vain malheureusement. Kilian ne put s’empêcher d’exprimer à voix haute l’évidence de la situation, avant de tenter de changer de sujet maladroitement une fois que Lucrèce confirma ses doutes. Keryl était mort. C’était bien dommage. Finalement la sensation qu’il avait ressenti quelques mois auparavant n’était qu’une réminiscence de sa mémoire défaillante, une impression faussée par la situation. Le pilote ne savait comment réagir être triste ou soulager face à cette révélation. En tout cas il lui manquerait beaucoup.
Le sourire de Kilian se fit plus triste quand elle reprit la parole. Effectivement à qui les raconter. Lui-même se serait retrouvé dans cette situation sans Luke, esseulé et sans personne pour le comprendre. Pour le moment le contrebandier avait envie de parler des survivants de l’ordre à la jeune femme, mais il se retint. Quelque chose l’en empêchait. La sécurité des autres peut-être… Ou alors autre chose. Il ne peut se l’expliquer pour le moment, tout comme le fait qu’il ait choisi une autre identité à présent. Lucrèce choisit alors de l’enlacer, un geste qu’il lui rend tendrement comme un grand frère envers sa sœur. Après tout, des années auparavant, ce geste avait été naturel pour eux.
_ « Moi aussi sincèrement… J’aurais aimé pouvoir partir à votre recherche, et je l’aurais dû. Malheureusement je ne le savais même pas. »
Kilian était resté un Jedi. Cette étreinte avait dû le lui prouver, tout comme il pouvait sentir qu’elle n’avait pas oublié son enseignement et que ses propres capacités s’étaient développées. Le contrebandier la laissa enserrer son visage après leur étreinte. Il se contenta de lui sourire, ayant retrouvé cette lueur facétieuse de son adolescence. Lucrèce réveillait ses souvenirs. Cette partie de lui étouffée par les années d’ignorance et ce nouveau caractère qu’il avait développé au fil des années.
_ « Moi non plus. » Il marqua une pause et se montra hésitant avant de poser ses mains sur celle de Lucrèce. « Tu n’es pas obligé de répondre, mais comment as-tu survécu ? Cela m’intrigue mais ne ressent aucune obligation pour me répondre. »
Il était curieux de connaître son histoire, car il était étonné de la voir ainsi. Des Jedi ou padawan en mission cela se comprenait, mais dans son souvenir, elle était encore au temple lors de l’attaque. Quoi que sa mémoire avait encore du mal à tout resituer dans l’ordre parfois. Il pouvait aisément se tromper évidemment. Ce n’était guère aisé de l’interroger, mais il avait l’impression qu’il n’en aurait plus l’occasion à l’avenir.
Lucrèce Navilia
Sith
Age : 35 ans Messages : 338 Occupation : Apprentie de Darth Darral Localisation : Korriban & Coruscant Race : Humain
Lucrèce & Kilian Aime et hais le passé qui se fait présent. Peut être aurais je aimé qu'il le fasse. Qu'il me retrouve lorsque j'errais seule et encore enfant. Mais cela n'aurait pas été pareil. Sans aucun doute. Mais j'avais sentit leurs lueurs s'éteindre. Peu à peu, comme un souffle sur une bougie déjà agonisante. J'avais pourtant espéré. Aurait il changé ma vie si il l'avait fait ? Maintenant, il était bien trop tard pour le savoir n'est ce pas ? Je lui mens. Je lui mentirais encore. Le mensonge pouvait si facilement devenir ma vérité, comme une seconde nature qui pénètre l'essence de ce que j'étais. Mon sourire vacille un peu. Mensonge et vérité. Regrets acides et en même temps, jubilation pestilentielle parce que par sa décision, il avait ouvert la voie a autre chose.
« Je le sais. Ce n'est pas très grave, cela fait tellement longtemps maintenant. J'ai peine parfois à me souvenir de ce qu'était la vie au Temple, mais je me souviens toujours de toi. »
Et je m'échinais a tuer ses souvenirs, tous sauf un seul. Mais je lui souris, comme une enfant qui retrouve un frère. Les secrets de mes songes gardés fermement cachés derrière l'éclat de mes iris bleutées. Jedi. Quelque part, je l'envie d'être resté tel qu'il était. Même si j'ai renié des enseignements si pathétiquement divins, je suis quelque part heureuse qu'il ai conservé cette croyance dérisoire. Comment désirer la paix quand tant d'autre désir la mort ? L'Univers serait toujours un tout, une soupe de contraires aux éclats toujours opposés. Jedi et Sith avaient ceci en commun, la croyance d'un unique alors que je savais depuis longtemps que ce n'était plus possible. Une étincelle amusée traverse mes prunelles lorsqu'il se chausse de gants pour me parler. Je pourrais lui raconter la douleur constante, la désillusion, l'amertume, la colère et la haine. Je pourrais lui raconter ces fondements même de ce que je suis. Je pourrais aussi lui narrer l'espoir enivrant qui déchire bien plus cruellement que le reste une âme jetée en proie délicieuse. Je le pourrais.
« J'ai fuis. J'étais sans doute trop jeune pour être vue comme une menace, c'est une chance tu sais. »
J'abaisse mes bras, lui délivrant une caresse traîtresse sur le visage avant de glisser ma main au creux de son coude, l'attirant vers une déambulation au goût de passé amer. Sur mes lèvres, le sucre d'un mensonge au parfum de réel.
« J'aurais pu retourner chez moi mais je savais que je n'y aurais plus ma place. La mort de mon Maître et de Keryl...Je ne sais pas si j'ai réellement réalisé a l'époque. Je me suis cachée sur un vaisseau mercenaire et j'ai fini par faire partie de leur bande. On a écumé la Galaxie durant des années et jamais je n'ai croisé l'un des nôtres à l'époque. J'ai réellement crue être seule, si la Force n'avait pas encore murmuré. Maintenant...Disons que je vis de ces rapines d'autrefois. Je choisis mes contrats, je crois que j'ai trouvé un équilibre. »
Non, je n'étais qu'un chaos sans nom, une pomme empoisonnée qui laissait le venin parcourir ses veines avec un sourire.
« Je vous ai cherché, mais que pouvait faire une enfant dans l'immensité ? Finalement, j'ai appris a vivre et je crois que je ne m'en suis pas trop mal sortie. »
Je pose ma tempe sur son épaule. Il a toujours été bien plus grand que moi, il le sera encore. Je lui mens et pourtant, j'ai la sensation de lui livrer une vérité bien plus terrible qu'un mensonge.
« Et toi ? Dis moi ! Tu es bien différent de l'adolescent de 17 ans d'autrefois, pourtant il y a encore de la malice dans tes yeux. J'adorais vous regarder Keryl et toi vous battre ensemble, je me disais qu'un jour, je vous collerais une branlée si phénoménale que la Force en tremblerait pendant des années. Ca fait presque mal de te revoir.»
Un rire m'échappe. Déjà enfant, j'avais cet instinct de compétition, cette envie de faire mieux, toujours mieux. Mon but avait changé mais cette façon d'être...Elle pas tellement. Je déteste la chaleur qu'il me communique. Elle est un mensonge si réel. Si fort. J'ai envie de fermer les yeux et de croire que rien n'est jamais arrivé. Me réveiller à l'âge de 7 ans et de sourire encore vraiment.
Cette rencontre entraînait de nombreuses questions et quelques regrets. Ces derniers disparurent bien vite à cause du caractère du contrebandier, qui depuis son enfance se concentrait toujours sur l’avenir. Le passé n’était là que pour éviter de nouvelles erreurs tout simplement. D’autres Jedi. Cette idée s’imposait à lui à présent que Lucrèce était présente. Il s’était toujours imaginé que les anciens auraient rejoint le Nouvel Ordre de Luke, et il se rendait compte à présent que certains souhaitaient peut-être oublier ce pan de leur vie. Le pilote comprenait cette idée, mais cela entraînait surtout des doutes sur la quantité de Jedi ayant survécu à l’ordre 66. Partir à leur recherche. C’était probablement l’attitude qu’il aurait adopté si sa mémoire n’avait pas disparu après l’attaque, si il avait encore des bribes de souvenir de cette vie en tant que Kael. Aujourd’hui il était un peu tard. Mais sans forcément les chercher, il se montrerait attentif aux informations un peu étrange et pouvant potentiellement conduire vers un autre Jedi. Ce serait intéressant de retrouver d’autres comme lui, tout en étant extrêmement stressant par la même occasion. Un hochement de tête accueillit la réponse de Lucrèce, et il éprouvait ce même sentiment qu’elle à ce sujet… Peut-être même un peu plus exacerbé par cette double identité s’étant créée depuis près de trente ans.
Après de nombreuses hésitations, Kilian posa ses mains sur celle de Lucrèce et lui posa cette question bien difficile. Comment avait-elle survécu à l’ordre 66. Le contrebandier aurait préféré ne pas aborder le sujet, mais la question restait entière malheureusement. Il sentit que son interlocutrice hésitait et cherchait ses mots pour lui répondre. Quelles épreuves avait-elle surmonté pour devenir la personne qu’elle était aujourd’hui. Lucrèce avait bien changé, il pouvait le voir autant que le ressentir même si les choses étaient encore très floues. La fuite. C’était logique. Si elle ne comptait pas entrer dans les détails, il n’avait aucune envie de creuser plus. Chacun avait son fardeau et sa croix. Kilian suivit Lucrèce tandis qu’elle prenait la décision de marcher. Probablement pour se libérer un peu l’esprit après ce sujet douloureux.
_ « Je vois ce ne fut pas une vie facile. Et rassures-toi je pense que si d’autres avaient survécu, ils auraient été tellement bien caché que tu n’aurais jamais pu le trouver. Le principal c’est que tu aies survécu à ta manière et que tu aies pu trouver une voie dans tout ce chaos. »
La vie n’était pas simple. L’un comme l’autre avait dû faire des choix, même si le sien s’était fait en toute connaissance de son passé et de sa nature. Kilian avait probablement eu plus de chance, et ce qu’il avait considéré comme un malheur pendant des années devenait une bénédiction à présent. Il avait évolué dans une certaine innocence et insouciance. La tête de Lucrèce se posa sur son épaule, et il se contenta de faire un simple sourire devant ce geste amical. Comme si ces dernières années n’avaient pas existé en quelque sorte. Au moins elle est toujours plus petite que lui. Cela l’aurait bien plus surpris qu’elle le dépasse en taille. Une étrange pensée en cet instant. Lucrèce reprit la parole et l’interrogea à son tour. Un sourire accueillit sa remarque sur la compétition unilatérale qu’elle avait mise en place à l’époque.
_ « Pour moi la situation fut bien différente. Les clones nous ont attaqué avec mon maître, j’ai été touché avant de faire une chute violente… A mon réveil ma mémoire était comme effacée. J’étais un holocron vierge sans histoire ni passé pas même un souvenir de mon identité. » Il marqua une pause avant de continuer. « Je prenais cette situation comme une malédiction à l’époque… mais aujourd’hui je me rend compte que c’était une bénédiction. » Il fit un sourire triste avant de reprendre simplement. « Après je suis tombé sur des contrebandiers, qui m’ont aidé et formé. Réappris à vivre d’une autre manière. Par la suite un peu comme toi, j’ai bourlingué à droite et à gauche tout simplement. La mémoire ne m’est revenue que récemment. Pas grand-chose de passionnant. »
Kilian se sentait un peu mal à l’aise de lui avouer qu’il avait vécu ses trente dernière années sans pouvoir se souvenir d’eux. Ce n’était pas par manque de volonté mais par impossibilité technique tout simplement… Enfin cette formulation était particulière mais résumait plutôt bien la situation. Finalement avec sa taquinerie habituelle, le contrebandier reprit simplement.
_ « On testera ton évolution plus tard si tu le souhaites… A l’occasion, voir si tu as enfin ce qu’il faut. »
C’était une simple boutade de sa part, une volonté d’alléger un peu l’atmosphère lourde créée par les échanges précédents. Se remémorer le passé pouvait être parfois très douloureux, surtout lorsqu’on perdait un nombre impression de camarades comme eux.
Lucrèce Navilia
Sith
Age : 35 ans Messages : 338 Occupation : Apprentie de Darth Darral Localisation : Korriban & Coruscant Race : Humain
Lucrèce & Kilian Aime et hais le passé qui se fait présent. Doux Kael.
Un murmure atrocement rageur qui résonne un instant dans mon esprit. Mais rien ne vient troubler la surface tranquille de mes iris, rien ne fait frémir la courbe de mon sourire. Evidemment, tous tellement bien caché. Keryl aussi avait fuit, lui aussi avait été lâche. Lui aussi m'avait abandonnée sans même se préoccuper de mon sort. Cette famille que j'avais cru trouver dans l'Ordre n'avait été qu'une illusion, un mensonge. On dit que le temps efface tout. Ce n'est pas vrai, il étouffe lentement au cœur de ses secondes passés, mais il n’efface jamais rien.
« C'est vrai, j'ai fini par trouver ce que je cherchais. »
Une solitude immense et une colère sans nom. Je ne savais pas si c'était le mieux, j'avais choisis un chemin ensanglanté qui m'arrachait la peau à chaque pas. Mais cela, il n'avait pas besoin de le savoir. L’entraînant avec moi, marchant a un rythme presque rêveur, je lui retournais la question. La mer nuancée de mes pupilles apprend de sa bouche le chemin qui l'amena jusqu'à moi. L'oubli. J'eus envie d’éclater de rire, un rire si venimeux qu'il en empoisonnerait l'univers. L'oubli. Quelle chance avait il eu en vérité ! Que ne donnerais je pour oublier aussi ? Jusqu'a la moindre parcelle de ma perdition. Mais cela ne m'a pas été accordée et sans doute que cela ne le sera jamais.
« Tu as eu la chance d'oublier les blessures de l'époque. Je t'envie d'une certaine façon, tu sais, j'ai longtemps voulu oublier. »
Il y a quelque chose d'étrange dans ma voix, comme un relent de rancœur, de haine que je cache bien trop habilement, oui il a de la chance, les miennes...Darral les ré ouvre constamment, les fouilles jusqu'a en retirer ce qu'il veut de moi. Kael ne comprendrait pas sans doute. Il n'a connu qu'une enfant, il ignore tout de la femme.
« L'univers est immense, je suis étonnée de ne t'avoir jamais croisé avant mais peut être que c'est mieux ainsi, va savoir. »
Mon rire enchante un instant le brouhaha. Il me propose réellement une évaluation ? Devrais je brandir l'éclat rubis de mon sabre devant lui ? Il a toujours été puissant, même Keryl peinait face a lui. Je savais que même meilleure, même plus tranchante, je n'aurais que peu de chance face à lui. Étais je folle ? Bien sûr que non. Il était un reflet de mon passé, un être que j'avais aimé, réellement aimé, dorénavant, il serait un obstacle qui s'élèverait devant nous, je le savais. Derrière mes cils abaissés surnage une lueur orangée juste le temps d'un sourire, juste le temps d'un soupir.
« Je doute que tu aime ce que tu verras, Kael. Cela fait des lustres que je n'ai travaillé le sabre comme mon Maître me l'enseignait. Je te décevrais probablement et je suis sans doute plus consciente de mes faiblesses qu'à l'époque, cela dit, si tu me prête un sabre, peut être retrouverais je un peu de ce passé avec toi. J'avoue que la tentation est grande bien que je sache n'avoir aucune chance. »
Si je devais le vaincre, ce sera d'une manière si pernicieuse qu'il ne verra rien venir. Mais je me berçais d'illusions bien évidemment, je devais aussi garder en tête le secret de notre retour. Je soupirais doucement, levant les yeux sur le ciel ombrageux de Coruscant :
« Mais qui sait, peut être pourrais je te surprendre après tout, avec de la chance tu es totalement rouillé. »
L'enfant en moi pleurait déjà ce que je ferais plus tard. L'enfant trahit souriait avec une jubilation trop intense. Je le trahirais sans une once de larme alors que je l'avais aimé. Sans doute ne pouvais je dorénavant plus faire que cela, c'était ce que Keryl avait fait de moi. Une pièce à double face tournoyant sans cesse sur elle même.
L’un comme l’autre avaient eu leur lot d’épreuves à passer pour en arriver là où ils étaient aujourd’hui. Bien que la situation de Lucrèce n’était pas très claire. Elle avait beaucoup changé. Sa méfiance lui disait qu’elle mentait, tandis que son cœur lui faisait comprendre qu’elle avait évolué. Les survivants avaient fui tout simplement. Que faire devant tant de puissance. Enfin Kilian n’était même pas en mesure de définir clairement les actions qu’il aurait entreprises si sa mémoire était restée intacte. De mémoires, le padawan qu’il était aurait été capable de foncer tête baissée sans réfléchir pour subir le même sort funeste que les autres membres de l’Ordre. Comme le disait Lucrèce, ils venaient de se retrouver sans même se chercher. Cela avait de quoi étonner et amuser par la même occasion. Les deux interlocuteurs avancèrent dans le marché, comme pour chercher dans un lieu plus propice le confort qu’effaçait le sujet abordé. Ce fut à son tour de raconter son épreuve et sa vie. Il se montra aussi lacunaire que son interlocutrice, l’un comme l’autre avaient des choses à préserver tout simplement. Effectivement le contrebandier ne pouvait contredire son amie sur la chance qu’il avait eu dans son malheur. Un simplement hochement de tête accueillit sa conclusion sur son envie d’oublier. Une notion qu’il pouvait aisément comprendre, d’un autre côté maintenant qu’il se souvenait, Kilian n’avait plus envie d’oublier. Aussi difficile et douloureux que cela puisse être.
Un haussement d’épaule accueillit la remarque de Lucrèce. L’univers est immense, et c’est probablement la raison pour laquelle il a fallu trente ans pour qu’ils se rencontrent à nouveau. Mieux… Les paroles de Lucrèce sont décidément bien énigmatiques. Il a du mal à comprendre où elle se situe exactement. Est-elle heureuse ou malheureuse de le revoir. Aurait-elle préféré le voir avant ou non. Cela l’intriguait, mais il trouvait le moment inapproprié pour tenter de creuser trop profondément. Son rire illumine pendant quelques secondes cette conversation un peu sombre, tandis qu’il l’observe les yeux plein de malice. Ses sourcils se foncèrent légèrement quand elle reprit la parole. Un mouvement de tête désapprobateur accompagne son silence. Il ne peut rester totalement impassible devant cette attitude. Marchant côte à côte, Kilian lui donna un léger coup d’épaule comme pour la secouer ou la faire réagir.
_ « Je ne suis pas aussi rouillé que tu peux le penser… Mais malheureusement je n’ai plus ma dextérité d’antan. Elle reviendra vite cependant. » Il marqua une pause et reprit. « C’est à peine si j’ai encore le mien donc en trouver un second. Mais dès que j’en ai un, nous verrons cela. Et saches qu’il n’y a pas de déception à avoir ni de désillusion dans ce cas précis. Nous avons choisi des voix qui nous ont indéniablement changé tout simplement. »
Kilian sait pertinemment que ses capacités de combats sont bien différentes de ce qu’elles étaient, et qu’il serait à même d’user de techniques proscrites par l’ordre à leur époque. Chacun combat à sa manière. Et pourtant le contrebandier a l’impression que quelque chose d’autres à changer… et voir Lucrèce refuser cette occasion l’étonnait tout en lui montrant à quel point les années avaient filées. Malgré toutes les facéties, il l’avait aimé et apprécié. Bien que depuis la rencontre avec sa fille, ces mots prenaient un tout autre sens et une importance bien différente. Pour le définir il aurait probablement dit qu’il la voyait comme une petite sœur. Embêtante et attachante. Il aurait aimé pouvoir lui venir en aide.
_ « En tout cas ce n’est que partie remise. J’ai hâte de voir ce que tu me réserves exactement. » Leur style était tellement différent à l’époque, et l’avancement de Kael dans sa maître du sabre était dû à l’apprentissage de son maître ayant pris un peu d’avance afin de la canaliser. « J’aurais peut-être un ou deux trucs nouveaux à t’apprendre. » Un large sourire conclut cette simple phrase. « Et sinon tu résides où pour le moment ? Sur Coruscant ou juste de passage. »
Une simple question pour tenter de revenir à des sujets plus légers. Kilian n’avait pas le cœur de la combattre en cet instant, que cela soit pour un entraînement ou pour une autre raison. Ce n’était pas facile de la percer à jour. La femme était trop fermée et trop joueuse contrairement à l’enfant de ses souvenirs.
Lucrèce Navilia
Sith
Age : 35 ans Messages : 338 Occupation : Apprentie de Darth Darral Localisation : Korriban & Coruscant Race : Humain
Lucrèce & Kilian Aime et hais le passé qui se fait présent. Un hoquet de rire me traverse lorsqu'il me bouscule. L'azur pétille de ce que je fus enfant, encore innocente de beaucoup de choses, j'aurais aimé rester ainsi. Mais l'innocence fini toujours crucifiée, qu'importe ce qu'elle fait pour survivre. Elle n'est qu'une faiblesse sans nom, déchiquetée et broyée par la vie, c'était si simple en vérité.
« C'est vrai. Moi qui rêvait enfant de devenir un chevalier...La vie s'est chargé de détruire ce que j'avais appris. Mais d'une certaine façon, il faut savoir rebondir sur tout. J'ai jeté le mien dans le bûcher qui emporta Maître Loren. Je n'en ai pas cherché d'autre.»
Sans doute était ce là l'unique vérité que je lui dis réellement. Parce que c'était le cas, mon sabre actuel m'avait été donné par Darral. Je ne pourrais jamais rejoindre la Lumière, comme je résistais constamment a l'obscurité. Je savais les dangers, les écueils et je me détruisais lentement en oscillant sans cesse sur la frontière douloureuse des contraires. Si je ferme les yeux, je le revois encore, adolescent empli d'arrogance et de malice. J'avais été fascinée par ses combats contre Keryl et quelque chose me titille doucement. Un goût d'intime étrange qui me fait ouvrir les yeux. Une saveur indéfinissable que je ne sais reconnaître venant de lui. Je ne le peux tout simplement pas encore...Un jour peut être, celui qui nous verra nous dresser l'un en face de l'autre.
Mes prunelles glissent entre la barrière sombre de mes cils et je lui coule un regard taquin et amusé :
« Une ou deux choses ? Kael, ma maîtrise n'en était qu'a ses balbutiements à l'époque...Autant dire que j'ai tout a apprendre. Mais ce n'est pas cela qui me plaira si je devais t'affronter demain. »
Et ces mots sont a doubles tranchants. Une promesse intime dont il ne peut même pas deviner les contours. Si ce jour devait arriver, il me trouvera sur son chemin avant même d'atteindre Darral. C'était pathétique, songeais je, mais c'était ainsi.
« Je vis ici. Du moins la plupart du temps, j'ai un petit vaisseau qui me permets de me déplacer. Je retourne parfois sur Corellia pour voir ma famille. »
De loin, toujours de loin. Ils me pensaient morte et je voulais que cela continue ainsi. Ils m'avaient laissée partir avec sur mes épaules un espoir certain. Cet espoir était mort avec l'Ordre Jedi, tout simplement. Je ne réouvrirais pas les vieilles blessures. Etrange comme je peux valser sur la ligne entre mensonge et vérité avec Kael, lui qui savait toujours voir mes intentions avant. C'est une saveur presque acide sur ma langue mais dont je ne peux lui tenir rigueur. Une impulsion aérienne et je suis devant lui, marchant à reculons, cherchant ses mains.
« Offres moi un verre, Kael, tu en a les moyens maintenant. »
Jetais je en coulant un regard vers ma ceinture, une étincelle malicieuse dansant dans mes yeux, cachant le mal qui peut y nager parfois.
« J'ai envie que tu me raconte ta vie maintenant et je veux tout savoir. Qui sait, peut être est ce notre seule et unique rencontre avant des années. »
Et quelque part, en moi, mon coeur vibrait. Parce que je voulais que ce soit le cas, pour lui.
Combattre Lucrèce revêtait un goût de nostalgie impressionnant. Ce n’était pas un objectif précis dans le temps, ni même une demande immédiate de sa part. C’était une simple envie de retrouver l’espace de quelques minutes cette vie échappée depuis longtemps. Evidemment le contrebandier prenait un risque. Au-delà de son apparence, il pouvait sentir qu’elle avait progressé. Le plus difficile était de déterminer à quel point maintenant. Le pilote se demandait quelles évolutions avaient frappé son interlocutrice, d’autant qu’il avait conscience des siennes. Finalement seule la curiosité motivait ses paroles, et non une attente quelconque. La précision sur le fait de se chercher un autre maître attira son attention sur le coup. Pourquoi le préciser. De toute manière, vu le peu de survivants, comment aurait-elle pu le faire. Malgré ses pensées, Kilian resta souriant et l’observa tout simplement. Il se contenta de hocher la tête à sa réponse sur les choses qu’il pouvait encore lui apprendre. Son amusement ne s’était pas tari, et cette lumière malicieuse dans ses yeux semblait y avoir élu domicile de manière pérenne. Il se doutait que ce serait le simple plaisir de l’affronter qui ressortirait le jour venu, en tout cas c’était ce qu’il s’imaginait sur le moment. Le contrebandier devait bien avouer qu’il avait encore des difficultés à voir Lucrèce comme une femme, elle restait cette enfant toujours fourrée aux côtés de Keryl.
Savoir qu’elle habitait sur Coruscant mais voyageait régulièrement l’amusait. Cette manière de présenter sa situation pourrait lui convenir parfaitement. Des hochements de tête accueillirent l’évocation de sa famille. Il hésita quelques secondes avant de se retenir. Kilian avait eu envie de l‘interroger sur ce que devait être un père et ce qu’il devait faire. Reika occupait encore son esprit. Et pourtant son instinct le poussait à conserver cette part de mystère sur sa vie, une habitude contrebandier salvatrice dans sa situation particulière. En tout cas Lucrèce était devenue plus habile dans la dissimulation de ses pensées profondes. Le livre ouvert s’était fermé hermétiquement. Elle prit ses mains en marchant à reculons devant lui. Au moins elle conservait une infime part de cette âme d’enfant. Un sourire accueillit sa proposition.
_ « Bah tiens… tu n’as pas l’air démunie non plus. »
Une simple réflexion sur le moment, car il comptait effectivement lui payer un verre et profiter pleinement de cette rencontre. Elle ravivait ses plus beaux souvenirs de l’ordre, les plus joyeux plutôt. Leur seule et unique rencontre. Cette perspective et cette vision étaient possibles effectivement. Après quelques minutes de fausse réflexion, Kilian reprit la parole en souriant largement.
_ « T’imagines prochaine rencontre dans trente ans… mon Dieu ce serait drôle. Mais de toute manière je ne comptais pas te laisser t’échapper aussi vite. Allons boire ce verre. » Il observa les alentours et un sourire malicieux accompagna sa réponse. « Je connais un endroit. »
Kilian désigna une cantina toute proche, enfin cantina était un mot trop important pour le petit établissement. Le contrebandier connaissait le propriétaire qui lui devait un service. Il pourrait en profiter pour boire à l’œil, ce n’était pas un endroit très fréquentable à moins d’être connu par les habitués. Le contrebandier prit la main de Lucrèce et l’entraîna à sa suite vers l’établissement. Il fendait la foule à pas rapide, un peu comme lorsqu’ils étaient enfant et qu’il souhaitait lui montrer un truc intéressant. La dernière fois avait été pour assister à un entraînement entre deux maîtres. Une démonstration de très haut niveau, que Kilian avait tenté de reproduire en même temps que les protagonistes.
_ « Si Madame veut bien se donner la peine. »
Kilian l’invita à pénétrer la première dans les lieux. C’était un endroit bruyant et plus agréable que l’extérieur ne le laissait penser. Mais les fasciés de la clientèle servaient à faire fuir les petite frappes en tout genre. Le contrebandier se dirigea vers une table en compagnie de son interlocutrice, et interpella la serveuse.
Lucrèce Navilia
Sith
Age : 35 ans Messages : 338 Occupation : Apprentie de Darth Darral Localisation : Korriban & Coruscant Race : Humain
Lucrèce & Kilian Aime et hais le passé qui se fait présent. Une moue enfantine se peignit sur mes traits. Pourtant d'enfant, je n'avais plus rien mais avec lui, je pouvais aisément retrouver mes réflexes d'antan.
« Je viens de te lâcher une petite fortune, Kael, me voilà a sec pour une moins quelques jours. »
Mais il y avait du rire dans ma voix. Je ne manquais de rien. D'une certaine façon du moins. Je n'arrivais parfois plus a définir ce qui remplissait ma vie de ce qui la dévorait lentement. Un mince sourire passa furtivement sur mes lèvres alors qu'il nous imaginait dans trente ans. Non. Je serais morte bien avant. Ma vie ne serait pas longue et je le savais. Cela aurait dût me terrifier mais au contraire cela me galvanisait. Après tout, j'avais moi même choisit ma voie n'est ce pas ? J'avais sacrifié mes larmes, mon sourire et mon cœur et je ne pourrais jamais revenir en arrière. Pourtant en voyant le sourire de Kael, j'en avais envie d'une certaine façon. Mais tout était scellé, définitivement alors qu'il accédait a ma demande. C'était jouer un jeu dangereux, plus je resterais avec lui, plus facilement mon essence réelle imprimerait sa langue mais cela n'avait plus vraiment d'importance. Mon regard suivit le sien et mon sourire s'élargit légèrement en voyant le bouge :
« Mmmh...Tu as de la chance que je ne craigne pas pour ma vertu à m’entraîner dans ce genre de cantina. »
Plaisantais je en le suivant, ma main disparaissant presque dans la sienne. Non, je ne craignais pas grand chose, c'était vrai. De plus je errais assez souvent dans les bas fonds pour en connaître tous les dangers. Néanmoins, je n'aimais pas me faire remarquer, c'était dangereux pour moi. Un rire me traversa lorsqu'il fit preuve de galanterie :
« Au moins l'âge t'a appris quelque chose, tout n'est donc pas perdu. »
Je pénétrais les lieux sans hésitation, j'étais bien plus puissante que les trois quart de ses habitués. Quoique j'aurais certainement du mal à contrer une paire de blasters sans doute. Mais je repoussais ses pensées là, je n'étais pas ici pour chercher querelle, non j'étais ici pour une raison qui m'échappait encore d'une certaine façon. Mais qui sait, je trouverais sans doute en chemin non ? Kael me guida vers une table a laquelle je m'installais le regardant héler une serveuse. Je croisai les jambes, posant mon menton dans le creux de ma main, coude posé sur sur la table. Je le scrutais lentement avant d'esquisser un sourire en coin, amusée :
« Quand as tu recouvré la mémoire Kael ? J'imagine que cela n'a pas dût être facile pour toi, se reconstruire une vie durant des années pour se rendre compte que rien n'était vrai. Je trouve que tu t'en tire bien. »
Ce qui était vrai sans aucun doute. Kael avait toujours été fort et pas que physiquement d'ailleurs :
« Commande pour moi tiens. »
Je m'adossais à ma chaise un peu moqueuse. J'espérais juste qu'il ne me commande pas du lait de pachyderme, j'avais horreur de ce truc infame.
D’une certaine manière, ils retrouvaient une partie de leur relation taquine qu’ils avaient à l’époque. Kilian se sentait revenu en arrière de trente ans en compagnie de Lucrèce, retrouvant cette envie de jouer avec elle. Enfant, c’était sa cible privilégiée et son complice involontaire. Parfois il s’était dit qu’il dépassait un peu les bornes, mais l’amusement prenait toujours le dessus. Pour le moment, Lucrèce demandait à se faire inviter pour prendre un verre. Sa réaction à sa réflexion l’amusa beaucoup. Un large sourire accueillit ses paroles. Il doutait fortement qu’elle soit à sec pour une aussi longue période, mais après tout ils venaient de se retrouver et ne connaissaient pas encore le statut de l’autre. Au moins le contrebandier fut heureux de retrouver cette voix rieuse même l’espace de quelques secondes. Il préférait Lucrèce comme ça. S’imaginer dans trente ans. Cette perspective était aussi amusante que terrifiante, surtout lorsqu’il s’imaginait lui-même à cette période. Bien qu’en toute honnêteté, le pilote avait du mal à se projeter aussi loin dans l’avenir. C’était déjà difficile de prévoir le mois suivant. Finalement, Kilian traîna Lucrèce jusqu’à un établissement un peu douteux… Bien que la devanture était plus catastrophique que l’intérieur. Un léger rire accueillit ses remarques sur sa vertu. Vu ce qu’elle avait raconté, il doutait que ce type d’endroit l’impressionne véritablement.
_ « Bah je protègerais ta vertu… quoi que tu as peut-être plus à craindre de moi »
Après cette légère boutade pour toute réponse, le contrebandier traîna Lucrèce à l’intérieur de l’établissement. Il l’invita à pénétrer la première, dans un geste de galanterie. Même si ce dernier était mû par l’amusement plus que par la politesse. Il l’emmena vers une table et héla la serveuse afin d’être servi rapidement. Tandis qu’ils l’attendaient, Lucrèce reprit la parole pour l’interroger. Evidemment son intérêt était attisé comme il l’avait pensé au vu de ses réponses évasives. Un léger hochement de tête confirma sa première pensée. Effectivement retrouver la mémoire ne fut guère aisé dans un premier temps, mais il s’acclimatait plus facilement qu’il ne l’aurait cru. Il n’eut guère le loisir de répondre, puisque la serveuse arriva enfin. Le contrebandier commanda deux verres d’alcool fort, histoire de démarrer son entrevue sous les meilleurs auspices.
_ « J’ai retrouvé pleinement la mémoire récemment. Lors d’une visite au temple en fait… petit intrusion pour tenter de trouver un truc intéressant. » Il lui fit un clin d’œil, fier de sa semi-vérité. « Après je suis encore en période d’acclimatation, mais je t’avouerais que finalement les choses ne sont guère différentes. On ne peut pas dire que j’étais un modèle pour tu sais quoi. »
Kilian préférait éviter de prononcer le nom en public, autant ne pas attirer l’attention plus que de raisons surtout dans un endroit comme celui-ci. Disons que faire profil bas était le mot d’ordre, et pour le moment, le pilote avait réussi à maintenir son allégeance récente sous couvert. Seul Icarus connaissait cette information, pour des raisons pratiques et par respect pour cet homme lui ayant offert un travail sans réellement le connaître. Finalement il reprit simplement.
_ « Après je ne pense pas que ce soit incompatible… De toute manière, un peu comme toi, même avec ma mémoire, j’aurais dû me construire une nouvelle identité. D’ailleurs finalement je n’ai pas compris tu fais quoi exactement ? »
Certes Lucrèce lui avait raconté certaines choses, mais ce détail restait impénétrable pour le moment. Elle maintenait un voile de mystère aussi impénétrable que le sien. La différence c’est qu’elle donnait l’impression de l’assombrir bien plus que de raisons, tandis que lui se contentait d’omettre certains détails. Evidemment ce n’était pour le moment que des impressions.
Lucrèce Navilia
Sith
Age : 35 ans Messages : 338 Occupation : Apprentie de Darth Darral Localisation : Korriban & Coruscant Race : Humain
Lucrèce & Kilian Aime et hais le passé qui se fait présent. Je haussai un sourcil amusée malgré moi :
« Je suis sûre que tu n'as même pas remarqué que j'avais légèrement grandis Kael, alors je pense que ma vertu ne craint pas grand chose avec toi. »
Cette idée m'amusait. J'étais capable d'user de mes charmes pour avoir ce que je voulais mais je n'étais pas volontairement séductrice. Mais cela m'était arrivé sans aucun doute. J'avais appris a me servir de toutes les armes misent a ma disposition et malheureusement, il était arrivé que mon décolleté se trouve l'un des plus efficace. Je n'avais guère aimé cela mais la fin justifiait les moyens paraissait il. J'étais curieuse de savoir comment il avait vécu son retour au présent. Assise face à lui, bien consciente du danger, je trouvais le moyen de l'interroger quand la simple logique aurait voulu que je m'en aille.
« Au Temple ? Je le pensais détruit pour tout te dire. J'ai toujours évité d'y retourner. »
Ce qui était quelque peu faux. J'y étais retournée mais sans doute pas par nostalgie, non, juste pour servir les desseins de Darral. Je haïssais ce temple. J'y avais de bon souvenirs mais d'autres si douloureux qu'ils en devenaient une plaie sans cesse ouverte. Oui je le haïssais mais cela, Kael n'avait guère besoin de le savoir. Je choisis de mentir, avec un naturel qui pouvait faire peur quelque part.
« Et tu y a trouvé ce que tu cherchais ? Quant au reste...A quoi bon si on est seul?»
Je ne cherchais pas a savoir ce qu'il avait été chercher cela dit, c'était un coup a s'attirer sa suspicion. Cela étant il n'y avait pas trente six raisons pour le voir y retourner. Un demi sourire se peignit sur mes lèvres. Non, Kael n'avait jamais eu...comment dire, une foi complète et intègre dans la Lumière. Je ne savais pas si c'était dût a un entraînement interrompu ou juste un choix de sa part. Je pouvais me retrouver en lui, sauf que moi, j'avais eu l'excuse de la jeunesse et maintenant...Plus aucune excuse pour lui avoir tourné le dos définitivement. Pour autant, je n'étais pas une créature de l'obscurité. Les eaux troubles semblaient me désirer pour un bon moment. Je portais mon verre a mes lèvres alors qu'une lueur de surprise amusée traversa mes prunelles. Sa question détournée...
« Tu n'as pas compris ou je n'ai pas été assez claire ? Je me charge de récupérer certaines petites choses pour des clients. Tu serais étonné de ce que certain sont prêt a cracher pour un bout de roche trouvée sur Tatooine. »
Ce n'était pas la vérité mais pas totalement un mensonge. Seulement ce que je cherchais avait tout de l'art sith et Livia adorait lorsque je lui ramenais mes trouvailles.
« Ce n'est sans doute pas toujours légal, mais ça l'est toujours plus que ce que j'ai déjà pu faire. Remarque, j'aurais pu retourner chez moi, épouser un fermier du coin et faire une ribambelle d'enfant...Mais je crois que je n'ai pas la fibre maternelle. »
Peut être que j'aurais aimé cela. Avoir un enfant, je ne sais pas. A vrai dire, la question ne se posait plus vraiment et je crois que quelque part, je ne me l'étais jamais posée. J'avais cherché a survivre. Encore maintenant, je ne faisais que cela, survivre tout en côtoyant un gouffre sans fond, risquant sans cesse d'y glisser.
La vertu. Kilian n’était probablement pas le mieux placé pour taquiner Lucrèce sur ce point. Encore une fois il n’était pas un modèle dans ce domaine, même si on pouvait le considérer comme meilleur que d’autres. Sa remarque sur sa taille le fit profondément sourire. Effectivement Lucrèce restait à ses yeux cette enfant pleine de vie et avide de sa sagesse un peu particulière. Ce fait ne changerait probablement jamais d’ailleurs. Ce lien était trop ancré dans leur personnalité respective. En y réfléchissant, le contrebandier se disait que finalement c’était ce qui se rapprochait le plus d’une relation entre frère et sœur. En toute honnêteté, Kilian constatait les changements chez son interlocutrice mais ceux-ci n’avaient pas les mêmes effets que sur d’autres probablement. Il ne pouvait la voir dans ce sens de toute manière. Pour cela, ils auraient dû se rencontrer avant qu’il ne retrouve la mémoire. Cette manière de la percevoir était trop profondément ancrée en lui et trop présente. Après ces quelques taquineries, ils s’installèrent à une table et passèrent commande. Le pilote commanda deux alcools forts pour animer un peu cette discussion, même si il comptait bien garder le contrôle de ses pensées et de ses gestes par précaution. Il détenait certaines informations qui ne regardaient personne, et puis le fait que Lucrèce ne l’interrogeait pas suffisait à prouver qu’il devait rester prudent et méfiant. Trop de paranoïa sûrement.
Ses explications semblèrent la surprendre ou au moins l’intriguer un peu. Il hocha simplement la tête quand elle évoqua le temple. Autant pour confirmer sa présence dans ce lieu, que le fait qu’il n’avait pas été détruit… Ou plutôt pas totalement. Kilian pouvait comprendre son envie d’éviter le temple, lui-même aurait adopté cette attitude si sa mémoire avait fonctionné correctement et si il n’y avait pas eu cet appel bidon. Ce dernier avait au moins eu le mérite de réunir certains Jedi, ou peut-être tous d’ailleurs. C’était indéniablement le but de la démarche après réflexion. Les bons comme les mauvais souvenirs étaient associés au temple, et c’était toujours une espèce de montagne russe d’y penser. Encore aujourd’hui même si rien n’y paraissait pour le moment. Un haussement d’épaule accueillit ses questions. Il n’avait pas trouvé ce qu’il cherchait tout en trouvant autre chose.
_ « J’y ai trouvé des choses à revenir principalement. » Il sourit et ajouta. « Bah je ne cherchais rien de précis, disons que des bribes de mémoire m’ont conduit là-bas tout simplement. Et puis tu n’es plus seule maintenant. »
Kilian lui sourit à nouveau. C’était un fait simple et réel. Ils n’étaient pas obligé de se quitter et de compter sur la chance pour se revoir prochainement, après ils pouvaient provoquer cette rencontre si ils en éprouvaient l’envie. En tout cas, le contrebandier ne comptait pas laisser cette rencontre être la seule et unique. Plutôt que de forcer ce sujet pour le moment, il préféra l’interroger un peu plus sur son métier. Il en avait saisi les grandes lignes, mais préférait clarifier les zones d’ombres encore présentes. Un large sourire accompagna une intervention très simple de la part du pilote.
_ « Oh j’imagine très bien… Je vois des choses étranges parfois. »
Certaines personnes possédaient des goûts étranges, et pouvaient dépenser des fortunes pour des futilités. Alors qu’à côté, il rechignait à payer un prix honnête pour une pièce utile. Les gens pouvaient avoir des réactions bien étranges par moment. Toute personne travaillant dans une branche du commerce le savait parfaitement. Le jeu était de savoir sur quel pied danser avec l’acheteur avant de se lancer dans les négociations.
_ « Ce n’est pas moi qui te reprocherait le côté légal, sinon je pourrais me jeter des pierres. » Il fit un large sourire avant de répondre aux autres questions. « Bah moi je n’ai jamais quitté la contrebande. Je fais à peu près tout légal comme illégal, tant que ça paye bien. Je refuse simplement le trafic d’être vivant… ma seule limite. Et en y réfléchissant, il semblerait qu’inconsciemment j’ai respecté certaines règles du code. »
Kilian lâcha un rire massif. Cette idée l’amusait beaucoup depuis qu’il l’avait remarqué. La serveuse revint à ce moment-là et déposa les boissons face à eux. Elle repartit bien vite, hélée par un autre client très pressé. Ce petit interlude offrit un peu de temps au contrebandier pour réfléchir. Sa méfiance à l’égard de son interlocutrice était étrange, mais elle lui semblait dictée naturellement. Pourtant elle restait cette petite Lucrèce, cette petite sœur retrouvée qu’il avait crue mort. Finalement il reprit simplement.
_ « De mon côté pas de femmes. Semblerait que je ne sois pas très facile à vivre selon certains. » Un large sourire s’afficha sur son visage. « Et les enfants vastes sujets. Comment concevoir la relation père-enfant quand on a eu notre éducation. Encore tu as connu tes parents, je suis arrivé bien plus tôt dans l’ordre personnellement. Cela me semble un concept bien trop abstrait pour le moment… Même si je vais devoir m’y habituer. Je me suis découvert une fille avant-hier. » Kilian prit une gorgée de son verre tout simplement. Cette nouvelle l’étonnait toujours autant. « Et toi alors ? »
Un moyen de détourner la conversation, bien qu’il doutait que ce qu’il venait de dire passe aussi simplement à la trappe. Lucrèce sauterait probablement sur l’occasion de le taquiner un peu. En tout cas il en avait l’impression. Cette idée le rendait encore nerveux, et il ne savait toujours pas comment réagir. Peut-être qu’elle pourrait lui donner des conseils. Enfin était-elle vraiment la mieux placée, et puis il y avait toujours cette impression sourde en lui.
Lucrèce Navilia
Sith
Age : 35 ans Messages : 338 Occupation : Apprentie de Darth Darral Localisation : Korriban & Coruscant Race : Humain
Lucrèce & Kilian Aime et hais le passé qui se fait présent. Des brides de souvenirs ? Je n'aimais pas réellement cette réponse, elle laissait trop de zones d'ombre, trop de possibilités, mais je ne poussais pas mon avantage, cela risquait de lui mettre la puce à l'oreille. Trente ans nous séparait et je n'étais pas assez naïve pour penser qu'il n'avait pas changé. L'adolescent de 17 ans était devenu un homme et qui sait ce qu'il avait vécu durant ses années là. La méfiance devait être des deux côtés sans aucun doute. C'était naturel certainement. Je souris avec un certain cynisme. Seule ? Oh si je l'étais et il n'avait pas idée a quel point je pouvais l'être. Mais je l'avais choisis ainsi, j'en payais le prix.
« Tu as toujours été un sale gosse, Kael, mais tu étais un type adorable aussi, je suppose que ça, ça n'a pas changé. »
Cette partie de lui avait elle réellement survécu ? Je me posais la question, la vie se chargeait bien trop souvent de nous détruire, mais quelque chose me disait que lui, elle ne l'avait pas corrompue jusqu'à l'os. Mon sourire se teinta presque d'amertume mais je l'effaçait rapidement. Un coin de mes lèvres frémit lorsqu'il rétorqua sur l'étrangeté de l'Univers. Il n'avait sans doute pas idée d’à quel point c'était certain. Livia devenait une enfant excitée lorsqu'elle se trouvait en présence d'un artefact qu'elle recherchait. Cela m'avait toujours amusée, même si j'étais la première a trouver que ce qu'elle faisait recelait bien trop de danger même pour nous. Je fini par hausser une épaule :
« Sans doute mais du moment qu'on me paye, je me pose pas trop de question. Ca m'évitera de me faire tuer. »
Une évidence d'ailleurs. Durant ma vie de mercenaire avant Darral, j'avais appris a me taire lorsqu'il le fallait. J'avais vu des choses pas très légales c'était certain, j'avais été témoin de beaucoup mais je n'avais jamais rien dit, préférant très largement fermer les yeux. L'un de mes sourcils s'éleva en une moue amusée et moqueuse :
« Toi ? Père ? Tu plaisante non ? »
Là j'explosais de rire. Mon dieu ! C'était si...Etrange. Pas impossible bien sûr après tout, en trente ans, il pouvait se passer tellement de chose.
« J'ai tellement de mal a l'imaginer ! »
Secouant légèrement la tête, encore secouée de rire, je bus une gorgée de mon verre, laissant l'alcool me brûler agréablement la gorge.
« Ah non moi non. Pas d'enfants et dieu m'en garde. »
j'avais enterré ce rêve comme beaucoup d'autres, ce n'était pas une blessure, juste un constat, un constat amer et acide mais je n'avais guère eut le choix. Oui, j'étais égoïste et je le savais. Je ne donnerais sans doute jamais la vie, mais c'était mieux comme ça. Bien mieux, je n'avais rien a offrir, Darral m'arrachait le peu que j'avais, c'était ainsi.
« Et comment on se retrouve père du jour au lendemain ? »
Finalement la conversation prenait la direction d’un échange classique entre de vieux amis. L’un comme l’autre évoluait en marge de la société, dans des professions classées comme peu recommandables. Il trouvait que cette définition leur collait bien. Lucrèce donnait l’impression d’être une pilleuse de tombe ou un contrebandier à la particularité un peu étrange. Mais cela ne l’étonnait guère, dans la mesure où elle avait toujours été curieuse à l’époque. Lui-même était devenu pilote de la contrebande, participant sans réellement être actif à ce marché parallèle plutôt fructueux. Ses finances n’étaient pas à plaindre, mais c’était un détail dont il se gardait bien d’en faire étalage. Cela ne l’intéressait pas. Seule la liberté offerte par cette profession l’intéressait pour le moment. Il profitait tout simplement de ce mode de vie particulier, ancré dans ses mœurs. La perspective de rejoindre un Nouvel Ordre le rendait un peu nerveux, tout en représentant un défi suffisamment stimulant pour ne pas le bloquer complètement. Et puis l’autre raison était cette fille sortie de nulle part dont il avait appris l’existence récemment. Cette information le laissait perplexe. Il avait l’impression de devoir agir de manière particulière sans savoir comment le faire pour le moment. Kilian se disait pour le moment qu’il se contenterait d’être lui-même, et de lui accorder simplement un peu plus d’attention.
_ « Ah l’argent le nerf de la guerre dans ce monde. » Il sourit largement avant de reprendre faussement offusqué. « Comment ça un sale gosse… Naméo… Mais effectivement je dois bien avouer que ce n’est pas loin de la vérité. Tu étais pas mal dans ton genre non plus. »
Sa réaction pouvait paraître un peu tardive, mais ses pensées s’évadaient souvent en ce moment. Beaucoup de questions et de doutes, qui parfois prenaient le dessus sur le moment présent. Finalement le sujet dévia sur le fond de ses pensées. Une famille. Cette notion était encore bien étrange pour lui. La réaction de son interlocutrice fut impayable, et lui-même aurait réagi comme ça quelques auparavant si Reika ne s’était pas trouvée face à lui. Un large sourire accompagna le rire de Lucrèce. C’était si hilarant que ça… Le contrebandier avait aussi beaucoup de mal à l’imaginer, et d’ailleurs il n’était même pas certain de le réaliser complètement pour le moment. Kilian lui avait retourné cette question, comme pour éviter un sujet qu’il trouvait encore délicat à aborder. Sans succès comme il s’en doutait. Un profond soupir accueillit la réponse, et il conserva le silence quelques secondes.
_ « Oulah… longue histoire ou pas. » Il prit une gorgée de son verre avant de continuer. « Bah après ma perte de mémoire, j’ai rencontré une femme. Le genre de rencontre qui faisait quitter l’ordre pour certains d’entre nous. » Il sourit simplement. « Après un incident avec l’Empire, je l’ai cru morte et elle m’a perdu de vue. Semblerait cependant qu’elle ait parlé de moi à ma fille tout au long de ses années, et elle a fini par me retrouver récemment. Et voilà. Rien de très compliqué. »
Kilian vida son verre d’une traite, et en commanda un second dans la foulée. Il n’aimait pas être perdu face aux réactions à avoir envers Reika. Il sentait bien qu’elle attendait quelque chose de cette révélation, et cela ne concernait pas que l’ordre.
_ « Enfin je t’avouerais que je ne sais pas trop en quoi ça consiste… Ce que je suis sensé faire. Je suis arrivé bien trop jeune dans le temple, je n’ai même aucun souvenir de mes parents. »
C’était la simple et stricte vérité. Ce fait-là ne nécessitait aucun mensonge ni même de dissimulation, car elle le connaissait déjà finalement. Certains arrivaient à un âge un peu plus avancé comme Lucrèce, d’autres comme lui étaient dans l’ordre depuis leur plus tendre enfance.
Lucrèce Navilia
Sith
Age : 35 ans Messages : 338 Occupation : Apprentie de Darth Darral Localisation : Korriban & Coruscant Race : Humain
Lucrèce & Kilian Aime et hais le passé qui se fait présent. Je ne pouvais que lever mon verre a la réflexion de Kael. Oui, l'univers tournait autour de l'argent, de l'ambition dévorante de ses habitants. De la convoitise et de tant d'autre chose. Pourquoi s'étonner de la naissance de l'obscur dans ce cas ? On pensait toujours au bien ou au mal, une notion manichéenne si obsolète, si idiote. Il y avait tant de contraste, tant de saveurs...Mes lèvres s'incurvèrent devant son exclamation :
« J'avais l'excuse de l'âge Kael, quelle était la tienne ? 17 ans, tu étais presque un homme non ? »
répliquais je dans un murmure moqueur, une étincelle rieuse dormant au creux de mes iris. Étonnant comme je pouvais me sentir presque apaisée avec ce vivant reflet de mon passé. Il n'était pas aussi brisé que Keryl, pas aussi torturé, il était facile de lui parler. Je ne sais pas, peut être que cela me faisait du bien quelque part et même si c'était une impression éphémère et dangereuse, je comptais en savourer chaque épice. Je haussai un sourcil presque complice lorsqu'il m'expliqua les circonstances de la naissance de son enfant. J'avais beaucoup de mal à l'imaginer père, je ne pouvais pas le cacher. Mais en trente ans, les gens changent inévitablement, moi même en était un parfait exemple.
« Je vois. Je ne sais pas ce qui est le plus difficile pour moi à imaginer, toi père ou toi amoureux...J'avoue que mon cœur balance. »
Me moquais je avec un sourire ironique. Je l'enviais en vérité, mais je cachais cela sous un sourire amusé. Je l'enviais et je le jalousais. C'était idiot, vraiment. Je ne pouvais pas me laisser aller a le faire pour la bonne et simple raison que je savais ce que je sacrifiais lorsque j'avais choisis de suivre Keryl. Sarcastique, je levais cette fois les deux sourcils :
« Stop...Tu attends de moi que j'éclaire ta lanterne Kael ? Parce qu'autant te le dire, tu t'adresse à la mauvaise personne hein. Je te rappelle que Maître Loren m'a emmenée avec lui, j'avais 4 ans. Je n'ai pas la fibre maternel, pas l'ombre d'un gamin. La seule notion de famille que j'avais c'était lui et Keryl, toi en cousin éloigné et chiant ! Désolée, mon chou mais là, tu es mal barré si tu attends des conseils de ma part...Cependant, tout ce que je peux te dire c'est sans doute de laisser faire le temps. Le blabla habituel quoi. Ah...Et d'éviter de te faire tuer.. »
Ma voix faillit se fêler a cette phrase, mais je conservais un contrôle absolu sur moi même. Cela avait été indispensable et cela l'était encore. Je n'avais pas le choix, pourtant, je n'étais pas froide mais je le devenais, je le sentais. Glacée de l'intérieur, lentement mais sûrement.
« Qu'est ce que tu compte faire avec cette gamine débarquée de nul part...Est ce qu'elle est...Enfin tu vois... »
Choisie par la Force. Je savais que c'était génétique, même si dans mon cas, il avait fallu des siècles pour que cela revienne. Et de façon concentré d'ailleurs. Je ne savais pas si il allait me répondre et quelque part, j'avais peur qu'il le fasse. Pour lui.
L’argent. L’ambition. C’était un peu ce qui motivait la plupart des gens, certains utopistes et rêveurs continuaient de résister malgré tout. Lui-même était en train d’emprunter un chemin vers l’un de ses groupes. Cette pensée lui fit un frisson dans le dos, car elle était à l’encontre de ce qu’il avait accompli au cours des trente dernières années. Sans être devenu un parfait salop, le contrebandier n’avait agi que dans son propre intérêt. A présent il avait devoir penser aux autres avant. Ce serait probablement la partie la plus difficile de la décision prise quelques jours plus tôt face à Reika. Un simple sourire amusé accueillit la réflexion de Lucrèce sur l’âge. Après tout ce n’était qu’un chiffre et ne revêtait aucune importance à ses yeux. Aujourd’hui encore, le pilote pouvait passer pour un grand enfant tant parfois ses réactions étaient impulsives et enfantines. Un haussement d’épaule fut sa seule réponse. Presque un homme. Cela dépendait des points de vue. Sur le plan physique et des compétences dans la Force c’était exact, mais sur le plan psychologique c’était encore litigieux. Il était heureux de voir Lucrèce se détendre un peu, et retrouver un peu de ce côté rieur qu’elle avait enfant. Ce n’était pas par nostalgie, mais parce qu’il sentait que c’était nécessaire. Il devait lui apporter un peu de cette légèreté qui le caractérisait depuis des années, et peut-être que c’était même ce dont l’ordre qui se construisait en ce moment avait besoin.
Finalement Kilian se décida à raconter l’histoire de la rencontre avec la mère de sa fille, celle qui aurait pu capturer son cœur et l’amener à se stabiliser à une certaine époque. Une explication courte et concise, dans la mesure où il ne souhaitait pas s’épancher sur les détails pour le moment. Sa méfiance était toujours présente, et même sans avoir conscience de la Force, il avait toujours fait confiance à son instinct. Lucrèce cachait des choses, tout comme lui, et tant qu’il ne pourrait évaluer la dangerosité de ses secrets, il préférait fournir le minimum d’information sans pour autant paraître froid ou distant. Elle restait cette enfant. Cette petite sœur victime de ses facéties. Un nouveau sourire s’afficha sur le visage du pilote, tandis que son second verre était servi. Lui aussi avait du mal à s’imaginer dans le premier rôle, d’autant que cette notion était abstraite. Dans le second c’était moins dur. Sa conclusion par la suite provoqua une réaction étonnante de la part de son interlocutrice. L’expression du visage du contrebandier passa de la surprise, à l’amusement en passant par la compréhension et une légère déception.
_ « Ah bah zut alors… mais bon c’est quand 4 années de plus. Du coup ça veut dire que tu retournes espionner ta famille, pas la voir réellement. » Il soupira légèrement. « Je comprends… Dommage. En tout cas tu me vexes comment ça en cousin, moi je te vois comme une petite sœur. » Il lui sourit largement avant de continuer. « Enfin comme tu le dis le mieux est sûrement de laisser le temps faire son œuvre. J’aurais peut-être une illumination… ou un autre trou de mémoire. »
Kilian lâcha un petit rire, et une moue rieuse ne quitta plus ses traits. La prise de parole de Lucrèce interrompit cependant ce léger moment d’euphorie. Devait-il tout lui dire ou dissimuler ce fait aussi. Autant donner des informations sur lui-même ne lui posait aucun cas de conscience, autant révéler des informations sur d’autres étaient plus délicats. Le contrebandier observa son interlocutrice quelques secondes, qui semblèrent une éternité avant de répondre.
_ « Ce que je vais faire… Je n’en ai aucune idée pour le moment. Me contenter d’être présent autant que possible, et voir ce qu’elle attend de moi. » Il marqua une pause. « On a surtout discuté de sa mère et de mon passé lorsqu’elle m’a avoué toute la vérité. Et puis de toute manière que reste-t-il des gens comme nous… Des vagabonds dans un univers ne voulant pas d’eux, qui tentent de survivre comme ils peuvent. Des légendes murmurées aux enfants pour leur faire peur ou leur donner un peu d’espoir. »
Kilian n’aimait pas mentir à Lucrèce, mais il ne pouvait se résoudre à dire que sa fille était aussi une Jedi comme lui. D’une certaine manière, il avait envie de la protéger en cachant des détails la concernant. Le contrebandier ne possédait pas de réels ennemis, mais c’était un fait qui pouvait changer. Et puis Lucrèce pouvait aussi bien décider de vendre certaines informations, après tout elle avait bien changé depuis la petite fille qu’il connaissait si bien.
_ « De toute manière qu’elle le soit ou non, cela ne sert plus à grand-chose malheureusement… »
Finalement cette conclusion lui plaisait assez. La réaction de Lucrèce lui permettrait de la sonder un peu, de voir si l’envie était encore présente ou si d’autres pensées s’étaient installées dans son esprit. Après tout un enseignement comme celui des Jedi ne s’oubliait jamais véritablement.
Lucrèce Navilia
Sith
Age : 35 ans Messages : 338 Occupation : Apprentie de Darth Darral Localisation : Korriban & Coruscant Race : Humain
Lucrèce & Kilian Aime et hais le passé qui se fait présent. Ah j'avais oublié a quel point Kael pouvait être fin. Son apparente bonhomie cachait une certaine acuité d'esprit, j'avais été un peu idiote de ne pas m'en souvenir, c'était sans doute ce qui rendait cette conversation plaisante à plus d'un titre. Au bout de tant d'années, je tombais encore dans le panneau. Enfant, il m'avait fait faire tout et n'importe quoi et il semblerait que je l'avais un peu oublié. J'esquissai un léger sourire amusé :
« Ca vaut mieux. Ils m'ont donnée a l'Ordre plein d'espoir pour moi. 3 ans après, on est décimés, enfin la plupart d'entre nous. Le temps que je m'en sorte, ils avaient déjà fait leur deuil. On peut penser que c'est cruel mais... j'ai préféré ne pas réapparaître. »
Je joue un instant avec mon verre, ricanant sans méchanceté a cette recherche de conseils qui semble faire partie de sa vie dorénavant. Non je n'étais sans doute pas la mieux placée pour l'éclairer, j'en étais même très loin en vérité. Cela dit, il n'y avait pas trente six solutions, il n'avait pas d'autre choix que d'attendre.
« Vous ne vous connaissez pas, Kael et les films ne sont que ce qu'ils sont, tomber dans les bras l'un de l'autre n'est qu'une fiction. »
J'étais sans doute cynique mais je ne me pensais pas mensonge sur l'instant. Je supposais que c'était ainsi que cela marchait. L'amour et la tendresse ne naissaient jamais d'un coup, on plantait une graine que l'on cultivait doucement, avec le temps. Ce genre de pensée m'était tellement étrangère maintenant que j'eus presque envie de vomir, mais Kael avait le don de faire appel a quelque chose de profondément enterrer en moi. Peut être était ce pour cela que je lui demandais ce qu'il comptait faire de cette gamine sortie de nul part. Un rire narquois me traversa :
« De toute façon, tu n'as pas le choix que d'attendre et voir ce qu'elle te veut, quant au reste....Des légendes vraiment ? Quelque part se serait presque réconfortant pour nous ça. »
En vérité l'Ordre renaissait, je m'en doutais déjà, Darral le savait. A partir de là, il n'y aurait sans doute aucune échappatoire car là où dort un jedi s'éveille un sith. Je haussai une épaule en avalant une gorgée d'alcool, continuant sur le sujet que j'avais moi même entamé :
« Non c'est vrai, cela dit il n'est pas facile d'être un enfant de la Force et tu le sais sans doute mieux que quiconque. Même si l'Ordre n'existe plus, il en reste quelque cendre dans notre genre. Si elle l'est, Kael, ne la laisse pas sans apprentissage...Cela n'a jamais rien donné de bon, je crois qu'il est inutile de te faire un dessin.»
Je ne savais pas si je le mettais en garde ou si je le testais ayant moi même du mal a comprendre pourquoi j'en étais venue a ce sujet. Mais les écueils de la Force étaient nombreux, bien plus qu'on ne le pensait. Et il le savait. Il ne pouvait pas l'ignorer.
Kilian retrouvait vite ses habitudes en compagnie de Lucrèce. C’était amusant de voir à quel point certaines choses ne changeaient pas, et probablement que l’intéressée devait se prendre au jeu de la nostalgie comme lui. Elle était simplement plus mature et plus prudente, moins crédule aussi qu’à l’époque. Ce n’est qu’après la réaction de la jeune femme qu’il se rendit compte qu’il était vraiment perdu. Demander des conseils sur le rôle de père à Lucrèce. Cette simple pensée le fit sourire largement. Il comprit la volonté de la jeune femme de ne pas accabler ses parents en leur apprenant qu’elle avait survécu, d’autant que cela aurait fait courir un risque à toute la famille ainsi qu’à Lucrèce. Et revenir après trente années avait de quoi déboussoler même la personne la plus stable. Un hochement de tête accueillit sa conclusion. Lui-même ne savait pas quelle attitude il aurait adopté face à cette réalité. Ses parents étaient des illustres inconnus, personne ne lui en avait parlé et il n’avait jamais posé de questions. Il savait juste qu’ils habitaient sur Agamar à l’époque. Le contrebandier fut sorti de ses pensées par de nouvelles paroles de Lucrèce. Un petit rire accompagna cette remarque. Une scène comme elle la décrivait l’aurait probablement plus perturbé que la discussion qui avait eu lieu. Finalement le pilote n’attendait rien de particulier de cette filiation, et il était simplement inquiet pour Reika. Il souhaitait répondre à ses attentes, et peut-être que le reste suivrait naturellement par la suite.
Le sujet de la Force chez sa fille créa un véritable intérieur pour le contrebandier. Il souhaitait préserver la nature de sa fille, et son identité par sécurité, sans pour autant mentir ouvertement à Lucrèce. Mais la vérité n’était pas une option, et de cet état des choses il était convaincu. Certes ce serait réconfortant si ils n’étaient que des légendes oubliées de tous. Malheureusement une personne se souvenait toujours d’eux, et mettait tous ses espoirs dans ce qu’ils représentaient. Les réponses de Lucrèce le convainquirent d’une chose, elle cachait des choses à propos des dernières années et de son apprentissage. Après tout le Nouvel Ordre de Luke n’était pas un phénomène inconnu de tous, et si ce sujet n’était pas délicat pourquoi ne pas l’aborder. Peut-être réfléchissait-il trop à cette situation.
_ « Ne t’inquiète pas. Je n’ai pas l’intention de la laisser si la Force est en elle… qu’elle soit ma fille ou non d’ailleurs. » Il fixa intensément Lucrèce et reprit. « Après je ne suis pas sûr d’être un bon professeur, mais il est clair qu’il faut mieux un enseignement un peu bancal que pas d’enseignement du tout dans ce domaine. Les dérives sont vites arrivées malheureusement. »
Kilian but une nouvelle gorgée, et observa attentivement Lucrèce. De nombreuses questions passaient dans son esprit suite à ses dernières paroles. Et puis il n’appréciait pas vraiment de mentir à Lucrèce ou ce malaise qu’il sentait depuis leur rencontre. Comme quelque chose d’indéfinissable mais qui le rendait profondément méfiant. Peut-être était-ce son lien avec la Force ou sa simple présence. La culpabilité aussi d’avoir bénéficié de trente années ou presque sans se soucier d’un si lourd passé. C’était très étrange. Finalement le contrebandier posa son verre et soupira avant de prendre la parole.
_ « Bon comme à l’époque je n’ai guère de patience… » Il s’interrompit et l’observa avant de demander sur un ton grave et sérieux. « Et toi alors Lucrèce. As-tu pu trouver un professeur, ou es-tu devenu ce qui n’est pas bon pour un utilisateur de la Force encore jeune ? Rassures-toi. Aucun jugement ni réaction de ma part. Juste de quoi être fixé. »
Kilian se préparait à toutes les réponses, voire même au départ pur et simple de Lucrèce. Quelle que soit sa réponse, il comptait simplement écouter. Pour leur amitié passée et ce lien encore présent pour lui, il se contenterait de l’observer et de voir cette petite sœur qu’il aurait aimé pouvoir aidé à la destruction de l’Ordre. Même si il était convaincu que si sa mémoire n’avait pas été altéré, il serait mort dans un acte téméraire peu de temps après son maître.
Lucrèce Navilia
Sith
Age : 35 ans Messages : 338 Occupation : Apprentie de Darth Darral Localisation : Korriban & Coruscant Race : Humain
Lucrèce & Kilian Aime et hais le passé qui se fait présent. J'affronte son regard sans doute un peu trop perçant sans vaciller. La volonté qui est la mienne n'a guère d'égale d'une certaine façon. Elle avait été forgée dans ce qui se faisait de pire. Je savais que je n'aurais pas du entamer ce sujet avec lui, parfois ma curiosité devenait bien trop dangereuse. Mais quelque part, je baissais sans doute la garde en sa compagnie. Un coin de ma bouche frémit, comme l'amorce d'un rire qui ne naît pas réellement, tout au plus un sourire qui peine sans doute a exister.
« Tu aurais fait un bon Maître je pense. Sauf que tes padawans auraient fini totalement timbrés. »
Il y avait du rire dans ma voix, c'était certain. Je ne pouvais pas savoir si il aurait été un bon maître, mais il aurait sans doute été attentif et attentionné. Après tout, il m'avait fait des tours pendables mais avec le recul, je me rendais compte que c'était une manière comme une autre de me prouver sa tendresse. Je regrettais ce temps là et que n'aurais je donné pour le rencontrer avant Keryl, mais ce qui était fait était fait. On ne pouvait remonter le temps, quelque soit le désir de le faire.
La suite lui attira un regard insondable et, lentement, un sourire amusé se peignit sur mes lèvres. Impatient mais d'une finesse incomparable. Ou peut être était ce le fait qu'il me connaissait. Enfin qu'il croyait me connaître. Je n'étais plus une enfant de 7 ans. Mon index tourna lentement sur le bord de mon verre.
« Tu as une façon bien à toi de poser des questions, Kael. »
Je me redressais, croisant les bras sur la table tout en penchant légèrement la tête sur le côté, vrillant l'azur de mes iris au sombre des siennes.
« Si tu veux savoir jusqu'à quel point j'ai corrompu l'enseignement de mon Maître, je te dirais que je n'ai fais que survivre. Mais ce n'est pas réellement le sens de ta question, je me trompe ? »
Amusée, sans doute plus que réellement agacée, je me saisis de mon verre, le faisant danser au bout de mes doigts. Les lueurs de mes yeux valsaient sans cesse, ne se fixant pas sur une émotion quelconque. Je pouvais me lever et partir. Je pouvais nier avec une fausse franchise. Je pouvais lui lancer la vérité aussi crue et nue soit elle. J'étais sûre que je pouvais faire tout cela sans qu'il ne frémisse. Étrangement, je ne choisis aucune de ses options. J'en décidai d'une autre, peut être abrupte et violente dans le choix des mots. Des mots que l'on n'apprend a ne pas prononcer en public.
« Pourquoi ne me demande tu pas directement si j'ai sombré dans l'obscurité Kael ? Ce serait une question légitime venant de toi d'ailleurs, bien plus que d'autre. Il se peut que je te réponde comme il est possible que j'ignore cette interrogation. Là, je pense que le choix m'appartient, mais j'aimerais que tu mette des mots sur ce que tu veux de moi. »
Mon sourire s'agrandit légèrement et mon amusement devient palpable.
Lucrèce & Kilian