Les vaisseaux de l’escadron Spectre sortirent de l’hyperespace dans un vrombissement de moteur que nul n’entendit dans le vide de l’espace. D’éclats scintillants lumineux dans le noir sidéral, les lignes des X-Wings se dessinèrent et ailes fermées, ils fendirent le ciel. Au dessous d’eux, la planète Dathomir leur offrait une vue imprenable. Morceaux de verdures et d’eau dans le froid galactique, elle semblait tellement accueillante. L’Empire n’y était pas, la Nouvelle République n’avait pas encore déposé sa patte, et malgré certains accords passés et l’alignement neutre de ses habitants, cela n’empêchait pas la Résistance de vouloir garder un oeil et d’y envoyer, de temps à autres, des escadrons en reconnaissance. C’était leur mission du jour, s’assurer qu’il n’y avait pas d’activité, de l’Empire principalement c’était évident. Dans le comlink de leurs casques, la voix de Kole raisonna, leur ordonnant de se mettre en formation. Rester à l’affût pour cette mission qui s’annonçait facile. Tuiren s’exécuta aussitôt et vola de façon à atteindre le vaisseau de son leader. Se positionnant à ses côtés, il ouvrit la fréquence de l’escadron et se mit à détailler les informations qui apparaissaient sur son moniteur. Peu pour l’instant à vrai dire. Il gardait néanmoins les yeux fixés sur l’écran de contrôle de son chasseur. Yeux durs, regard glacé derrière les lunettes teintées d’un jaune pâle, il scrutait chaque information qui y apparaissait, tout en gardant les commandes.
Ce fut Rick qui détecta l’activité ennemie le premier, et avertit Tuiren qui jura aussitôt, furieux de ne pas l’avoir vu avant. Comment l’avait-il raté c’était une excellente question, mais il soupçonna un équipement à la pointe, ou un vol expérimenté de la part du pilote qui avait réussi à rester dissimulé en utilisant simplement l’écran naturel qu’offrait la planète. Et ce ne fut rien lorsqu’il comprit que le vaisseau ennemi tentait de s’introduire sur leurs fréquences. Aussitôt il écrasa ses mains sur le tableau de bord, switchant pour passer à celle de l’escadron, et leur hurler qu’ils étaient repérés, avant d’éteindre tout le reste.
- Il faut l’arrêter avant qu’il ne s’échappe, Deux avec moi. Et les autres restez derrière. Ailes en formation de combat, restez vigilants!
Le ton de Kole ne laissait pas de place au doute. Tuiren accéléra et prit en chasse le vaisseau ennemi aux côtés de son coéquipier. Le rattraper fut facile, les X-Wing semblaient nettement supérieurs en vitesse. Kole fut le premier à tirer, et sa torpille manqua de peu faire un carton plein. Au lieu de cela, elle détruisit le stabilisateur droit du vaisseau et égratigna une important partie de la carlingue. Le coup suivant risquait de ne pas être gentillet.
- Ca serait pas mal qu’on les capture, entendit le pilote dans son casque.
Mais le vaisseau n’attendait pas qu’ils se décident et il filait déjà. Puis des petits points scintillèrent sur l’écran, et il aperçut en même temps que les autres les vaisseaux de l’Empire. L’unité de ties qu’ils venaient de détecter semblait être seule, mais ça ne voulait rien dire. Un croiseur plus gros pouvait se trouver pas loin, sans doute dissimulé dans un coin de la planète où les capteurs ne pouvaient l’atteindre. Aussitôt il tourna pour les éviter mais de nouveau Kole lui cria des ordres.
- Occupe-toi de lui!
Kole avait déjà viré pour affronter l’unité qui se dirigeait droit sur eux, rapidement rejoint par les autres. Tuiren hésita l’espace d’une seconde, mais suivit les ordres. Les informations qu’avait pu récolter ceux qui étaient à bord de l’appareil ennemi étaient importantes, et il ne pouvait pas les laisser filer. Et puis il avait un compte spécial à régler avec le gars aux commandes, qui avait réussi à rentrer dans le système de communication qu’il était censé dominer. Mais malgré la colère, l’idée de tuer simplement n’était que peu ragoûtante. Des prisonniers seraient plus utiles comme il venait d’entendre. Et puis peut-être un peu plus respectueux. Pas le temps d’y réfléchir, il se lança de nouveau à la suite du vaisseau qui s’enfuyait. Grignotant tellement facilement la distance qui les séparait qu’il finit par être de nouveau à portée. Et il se contenta de basculer sur leur fréquence, grâce à l’équipement de son R8 qui lui permettait d’être tout aussi performant et impertinent, faisant ainsi comprendre qu’il pouvait se payer, lui aussi, le luxe de venir infiltrer les fréquences des autres.
Ce furent ainsi que résonnèrent les premiers mots doux qu’entendit la Chiss de la part du jeune résistant qui déclama tout son amour pour l’Empire d’une voix glaciale.
- J’te la fais simple, foutu fils de Chutta, ton vaisseau en carton est quasiment en rade, alors tu ferais mieux de te rendre, ou ma prochaine torpille va venir faire des merveilles du côté gauche!
Age : 29 ans Messages : 1068 Occupation : Capitaine de la Flotte Impériale - Le Percutant - Ligne de surveillance du Vigilant Localisation : Flotte Impériale - Bastion - Coruscant Race : Chiss
Les yeux quittèrent les instruments de mesure pour balayer le vide insondable de l'espace. L'obscurité, la solitude, cette immensité constellée d'astres et d'âmes, si lointaines et si proches à la fois. Debout devant la large vitre du cockpit, elle scrutait d'un air si lointain que le pilote ne disait plus un mot comme de crainte de la déranger, lui qui n'avait pas cessé de parler depuis leur départ. Peut-être avait-elle été un peu trop séché avec lui quand elle lui avait demandé s'il lui arrivait de se taire, mais à présent elle ressentait juste le besoin d'un peu de calme. Les minutes étaient passées alors qu'elle en oubliait qu'elle n'était pas seule, qu'elle aurait préféré faire ce vol de reconnaissance dans un appareil monoplace mais que les instruments de détections puissant imposaient ce type de vaisseau, ce qui impliquait-elle et un pilote. Depuis quelques minutes, elle avait retrouvé son état de concentration serein et repris sa place sur le siège de copilote.
Désormais, Dathomir apparaissait derrière la vitre, le module était en orbite autour de la planète à l’atmosphère rougeoyante qui tournait paresseusement devant eux. Les moteurs coupés rendaient le silence presque oppressant, tout juste troublé par la ventilation des équipements de survie des deux officiers impériaux.
- Donc, tu disais ? Il t'a envoyée vers une danseuse twi'lek ? Le pilote tourna vers elle un regard décontenancé. Eeeuh... ah oui, et donc, elle voulait absolument me faire une danse ! Alors elle approche ses lekkus de moi, j'ai voulu reculer et je me suis vautré. Le truc, c'est que j'avais mon blaster à la main, elle me fichait les jetons cette al... danseuse un peu trop insistante ! Se rattrapa-t-il soudain en se rappelant le regard flamboyant sur lui qui n'avait rien d'humain. Et le coup est parti, comme ça, ça a touché un serveur et en deux minutes, tout le monde se foutait sur la gueule. Sans blague, la cantina d'Anachore, je n'y foutrais plus jamais les pieds ! La chiss fit un léger sourire, se retenant d'ajouter que, de toute façon, il n'y serait plus le bienvenu. Leur tour de surveillance était décidément bien long et elle avait l'impression que l'histoire de la cantina lui était contée depuis leur départ du Vigilant. Donc les lekkus te font peur, amusant. Rallume les moteurs et va au secteur orbital 2.84.1. J'ai un contact.
Son ton n'avait quasiment pas changé mais elle avait perdu son sourire pour un air de nouveau sérieux. Sur son radar étaient apparu le signal de ce qu'elle identifia tout de suite comme un escadron. Le pilote réagit au quart de tour et s’exécuta, les dirigeant ainsi dans l'ombre de la planète, de quoi les camoufler de cette présence impromptue. Du radar, le regard de Triss passa à l'espace où elle ne tarda pas à détecter la formation, encore trop lointaine pour voir les modèles. C'est une formation typiquement rebelle. Une patrouille isolée, aucun bâtiment massif en vue, un vol de reconnaissance en somme. Évalua-t-elle. Je scanne les fréquences, active le brouilleur et restes bien dans l'ombre. Compris. Elle plissa les yeux, laissant les données radar défiler avant qu'elle active des fréquences et lance des séquences de décryptage. Elle venait d’accéder aux ordinateurs de bords mais aucune donnée enregistrées n'était encore lisible, quand l'alarme se mit à hurler dans l'habitacle, faisant sursauter le pilote et froncer des sourcils contrariés à la copilote. Situation ?On est repérés !Filons d'ici. Il ne se le fit pas dire deux fois et Triss sentit la puissance de l’accélération alors que les moteurs se remirent en marche, s'arrachant à la gravitation de Dathomir. Trop tard, ils étaient déjà pris en chasse, mais Triss eut le temps d'activer leur balise de détresse et bientôt leur escorte TIE fut en approche.
Un bip d'alerte raisonna une fraction de seconde avant qu'un choc n’ébranle l'appareil, Triss agrippa le tableau de bord pour ne pas s'y heurter, encaissant le coup et évaluant immédiatement les dommages. Stabilisateur droit perdu. Pas de décompression ni de feu. Jord ? Les TIE les avaient enfin rejoint et les dépassèrent pour aller fendre l'escadron offensif. Triss...Un problème ? Elle se tourna vers le pilote, un pressentiment la prenant soudain et se vit confirmé quand elle vit le sang contre la visière de son équipier. Il vacilla puis s’effondra, retenu uniquement par ses sangles. Non... Murmura-t-elle, le secouant. Non ! Sur l'écran, les indicateurs vitaux de son pilote venaient de confirmer ses doutes. Elle était seule. Et un x-wing les prenait toujours en chasse. Elle serra les dents, prenant les commandes pour redresser la trajectoire malgré le stabilisateur manquant, chassant de son esprit toute trace de tristesse, de choc, elle y reviendrait plus tard, au calme, et ferait le deuil de ce pilote trop bavard...
Son poursuivant tenta tout de même d'entrer en contact, les hauts parleurs grésillèrent avant de se fixer sur sa fréquence et elle entendit une voix masculine s'adresser à elle en des termes fort peu élogieux. Elle serra les poings un instant, se forçant au calme, inspirant lentement, avant d'appuyer à son tour sur le bouton de transmission.
- Sur le principe, je ne serais pas contre, cependant la première torpille m'ayant privé de stabilisation je crains qu'une reddition s'avère laborieuse. Rétorqua-t-elle d'un ton d'autant plus polaire qu'elle constatait qu'elle était prise dans le champ de la planète. De plus je vous prierais de surveiller votre langage, je n'aime guère ce vocabulaire quand je m’apprête à abattre quelqu'un.
Elle était privée de stabilisateur, certes, mais pas de moteur, pendant qu'elle parlait elle avait fait pivoter le vaisseau pour faire face au x-wing en approche, sans une once d'hésitation, elle fit alors feu, touchant les moteurs des ailes de droites. De ce tir, elle le condamnait lui aussi à une probable chute, elle ne tomberait pas seule et, bien que cela ne rendrait pas l’atterrissage moins laborieux, cela lui procurait au moins la sauvage satisfaction de ne pas sombrer seule. Elle s'attacha plus solidement, vérifiant sa combinaison et prit fermement les commandes, sentant déjà la force gravitationnelle de Dathomir la happer, accélérer sa chute à chaque instant que les compensateurs ne suffiraient bientôt plus à rendre supportable.
Tuiren Yesmeth
Résistance
Age : 24 Messages : 476 Occupation : Pilote de X-wing pour la Résistance Rogue 3 Localisation : D'Qar Race : Humain
Le timbre tranquille de la voix d’une femme beaucoup trop calme pour être crédible. Elle semblait bien maître d’elle-même pour croire qu’elle pouvait encore s’en sortir. Arrogance impériale à son paroxysme qui lui arracha un sourire entaché de mépris. Alors il laissa échapper un petit rire.
- Mais bien sûr j’vais te laisser faire.
La sous-estimer fut néanmoins une erreur qui lui fit perdre un moteur. Surpris par le virage trop serré et rapide de l’appareil qu’il pensait plus lent, il ne put qu’encaisser un coup qui le priva de la moitié de ses propulseurs. Dans le cockpit les voyants d’alarme s’allumèrent sur le tableau de bord, tandis que les piaillements de son R8 résonnaient dans son casque. Le temps d’arroser la demoiselle de noms d’oiseaux rondement imaginatifs, et il coupa la transmission.
- Rick! Donne moi une évaluation des dégâts!
Sur l’écran de son moniteur, les données se mirent à défiler.
- Deux, tu es touché?
La voix de son leader retentit dans le cockpit, vrillée par un état de tension palpable due à l’effort de l’affrontement et teintée d’une angoisse pour son pilote.
- Ouais Leader. Moteurs droits en rade….Jetant un coup d’oeil par la visière, il constata que Rick avait réussi à contrôler le feu qui ravageait les moteurs. Aile touchée sans conséquence. J’peux encore tirer avec les lasers mais avec moins de puissance. - Quelle perte pour les moteurs? - 45%....J’peux passer à 40% en utilisant les propulseurs de secours. - Pas assez pour continuer par ici, va-t-en! - Mais Leader le vaisseau impérial est encore en… - Laisse le s’écraser sur la planète !
Ses quelques protestations vite étouffées par son leader, Tuiren reprit les commandes pour revenir. L’idée de laisser son escadron ne lui plaisait pas, pas plus que celle d’abandonner la poursuite, mais avec quasiment la moitié de sa puissance, il ne pouvait espérer continuer à se battre. Cherchant sur son écran les coordonnées du prochain saut qui l'amènerait à quelques parsecs de là, où l’attendait une navette venu pour prêter assistance, il se prépara à la fuite.
- Très bien Leader j’y vais.
Mais quand il poussa l’accélérateur, mettant les gaz pour s’éloigner, il nota un léger problème.
- Deux….? - Heu Leader ça va pas être possible de partir. - Sors toi de là Deux c’pas le moment de faire du lard! - J’suis déjà dans la zone de gravitation j’arrive pas à en sortir. - Balance toute la puissance des propulseurs auxiliaires! - Ouais….Non ça fait rien! - Très bien, pose-toi alors? Tu le sens comment? - Ca devrait aller Leader. - Bon alors fais le et restes-y, on vient te cher….
La voix de son leader s’évanouit soudain dans le silence, lorsque la proximité de la planète coupa toutes les communications, laissant les fréquences de l’escadron inaccessibles, ce qui acheva de convaincre le pilote que c’était sans doute la meilleure option.
- Bon Rick tiens toi prêt. Non t’inquiète, répondit-il aux inquiétudes du droid, on a déjà fait ça, et puis nous on a encore nos stabilisteurs.
Ses yeux de glace regardaient le vaisseau loin devant eux, aspiré par la gravité de la planète. Filant droit devant jusqu’à un atterrissage qui n’allait pas être facile. Entre les cimes des arbres qui se profilaient et l’impressionnante étendue forestière qui ne laissait à première vue pas beaucoup d’espace pour se poser, l’absence de ses stabilisateurs allait être un sérieux handicap. Enfin c’était plus vraiment son problème à présent.
- Tu vois un endroit pour atterrir? Ah ouais pas mal….Allez on est bon. Accroche-toi bien mon vieux!
Le vaisseau vibrait à présent, et les secousses allaient en s’accentuant en même temps que la vitesse, depuis qu’il était entré dans l’atmosphère. La forêt se rapprochait et avec elle cette impression que les arbres n’était plus aussi épars qu’au début, et que pour lui non plus ça n’allait pas être non plus trop évident.
- Boucliers avant et ventraux à pleine puissance!
En atteignant le sol, il entraina quelques arbres avec lui. Les derniers mètres le secouèrent comme un prunier, les branches démontèrent successivement les différentes couches de bouclier. Ce furent d’abord les auxiliaires qui le lâchèrent, et….soudain le sol sous lui qui le freina net. Le choc fut rude.
Et puis le silence. Il laissa passer quelques secondes, et finit par souffler. La douleur dans ses poumons était réelle, et pour la première fois depuis de trop longues minutes, il prit une profonde inspiration.
- Rick? Le droid piailla derrière lui. On est entier? Deuxième piaillement bien mélodique. Oh yeah mon pote on l’a fait!
Laissant échapper un cri de victoire, il ouvrit la verrière de son cockpit en pressant le bouton du tableau de bord, Et sans attendre il se leva, et jeta un coup d’oeil autour de lui. Des arbres. Et encore des arbres. Et derrière fragmentant le ciel un mince filet de fumée. La bouche tordue dans une expression mitigée, il finit par s’extirper de l’habitacle et sauta à terre, après avoir laissé son casque à l’intérieur.
- J’te laisse le vaisseau Rick, j’vais faire un tour pour voir si j’trouve l’impériale.
Le blaster accroché à sa ceinture, et le couteau dans son étui, il se laissa à quelques pas en direction de l’endroit approximatif de l’autre vaisseau. La végétation était dense, le terrain inégal, le feuillage d’un vert intense, et la gravité, semblait-il moins forte que sur d’autres planètes. Il marcha un moment, jusqu’à atteindre le vaisseau ennemi, en piteux état mais néanmoins plus ou moins entier. Il avança, blaster en main, et aperçevant une silhouette, il pointa l’inconnue de son canon. Mais il n’avait pas été silencieux, et les semelles de ses bottes écrasèrent des brindilles mortes. Elle pivota et lui fit face.
Les traits de son visage inaccessibles, dissimulés sous le masque impérial, et l'uniforme sombre, mais il ne s'y attarda pas. Le brillant de son blaster vint reluire sous l’ombre des branches.
Face à face à présent, l’impériale et le résistant et un tir croisé de salves en réserve pour quand la tension ne serait plus supportable.
- Un sacré atterrissage avec un stabilisateur en moins, lança le pilote d’une voix qui ne cachait pas l’énervement. Maintenant que la reddition est de nouveau d’actualité on en reparle?
Ses yeux volèrent jusqu’au vaisseau, qui était trop grand pour accueillir une unique personne.
Age : 29 ans Messages : 1068 Occupation : Capitaine de la Flotte Impériale - Le Percutant - Ligne de surveillance du Vigilant Localisation : Flotte Impériale - Bastion - Coruscant Race : Chiss
Après une volée d'insultes, la transmission se coupa, laissant Triss seule face à la chute inexorable. Être happé par la gravité d'une planète était sans doute l'une des situations les plus frustrantes pour un pilote, la dérive semblait lente, presque immobile comparé à la surface de ce monde encore si lointain, indiscernable et seul les mesures des instruments, le calcul de la trajectoire en prévision attestait de l’inévitable. Elle allait s'écraser, avec un stabilisateur perdu, jamais elle ne pourrait négocier un atterrissage en douceur. Mais elle n'était pas mauvaise pilote et avait encore l'espoir de s'en sortir sans trop de dommages. 10% de puissance supplémentaire dans les réacteurs droits. Plutôt 20%... Dit-elle à haute voix tout en faisant les gestes, l'absence de réponse rendait réelle la perte du pilote mais brisait au moins cette terrible solitude, le vrombissement des moteurs et sa respiration qu'elle forçait au calme. Elle parvint à cesser de vriller et stabilisait sa trajectoire alors qu'elle plongeait enfin dans l’atmosphère. Elle stoppa alors l'accélération, préférant garder toute sa puissance pour amortir la descente finale.
Le vent et les frottements de la stratosphère fouettaient la carlingue, secouant l'appareil et son occupante éprouvée par la pression générée par cette chute libre. Sous ses yeux, les chiffres de l'altitude chutaient eux aussi à une allure terrifiante, enfin, elle passa sous la couche nuageuse, dévoilant la forêt en contre bas. Trop proche, beaucoup trop proche. Triss jura et réactiva ses moteurs à pleine puissance, compensant brusquement et lui fit l'effet d'avoir déjà heurté le sol de plein fouet, mais il lui restait encore quelques centaines de mètres et elle retrouvait une trajectoire de vol presque bonne, donnant juste beaucoup trop sur la droite. Triss mit toute la puissance disponible dans les réacteurs droits qui ne supportèrent pas une telle surcharge et la lâchèrent alors qu'elle négociait les derniers mètres. L'appareil sombra sur le côté, frappant le sol de tout son poids et de toute sa vitesse, les sangles coupèrent net la respiration de la chiss qui serra les dents, agrippant de toutes ses forces aux commandes. Le choc la secoua jusque dans ses os et elle cru sentir ses bras se rompre, ce fut sans doute presque le cas, assez en tout cas pour qu'elle soit sur le point de perdre connaissance.
A moins qu'elle n'ait effectivement perdu connaissance.
Elle ouvrit difficilement les yeux, la tête douloureuse, le souffle erratique et la sensation d'avoir été piétinée par un bantha furieux. Elle se redressa lentement, passant une main au niveau de ses cervicales, évaluant les dégâts mais, à part une collection de contusion il semblait qu'elle s'en sortait fort bien de ce crash. Avec précaution, elle défit ses sangles et se leva. Le sol n'était pas droit, la verrière du cockpit était obstruée par la végétation mais elle constata avec un certain soulagement qu'aucune fissure n'était visible, les systèmes, cependant, semblaient complètement HS. D'un pas hésitant, elle s'approcha de Jord, ôtant lentement le casque du pilote et sentant son cœur se serrer en voyant le visage désormais paisible du défunt. Elle chassa bien vite cette sensation et se contenta de reprendre sa plaque militaire, peut être la seule chose qu'elle pourrait ramener à la Flotte, et la glissa dans la poche de sa combinaison de vol.
La porte de l'habitacle s'ouvrit sur Dathomir, dévoilant une végétation danse, sauvage et des échos de présence organique mobile. Non loin de là, le ciel était zébré par une traînée ne pouvait annoncer qu'une chose : son ami le rebelle ne devait pas être bien loin s'il avait survécu. Il fallait qu'elle fasse vite. D'un geste souple malgré ses membres douloureux, Triss sauta au sol et entreprit d'aller examiner l'appareil. Les moteurs avaient surchauffé, les communications avaient grillées au moment de l'entrée dans l’atmosphère et le second stabilisateur avait été tout près de rendre l'âme, lui aussi. Rien d’irréparable, mais elle n'avait pas à bord les pièces suffisantes pour tout remettre en état. Bien... et plus d’énergie pour consulter l'ordinateur de bord sur la ville la plus proche, bien entendu. Dit-elle dans un soupire. La priorité était donc de survivre puis atteindre le spatioport le plus proche, dans le meilleur des cas, ou au moins assez de civilisation pour obtenir les pièces qui lui faisaient défauts. Dans tous les cas, elle ne pourrait rester là.
Une branche craqua.
Sur le qui-vive, elle dégaina son blaster, se tournant vers l’origine du bruit. Il était là, le résistant au vocabulaire fleuri. C'était un humain efflanqué portant cette inimitable tenue orange vif, un rebelle dans toute sa splendeur, car la "résistance" ne s'était même pas donné la peine de changer leurs uniformes quand ils s'étaient reformés, niant pourtant tout lien officiel avec la Nouvelle République. La bonne blague.
Tous deux se faisaient face, leurs blasters respectifs visant l'autre, prêt à faire feu au moindre signal tacite.
Je t'en retourne le compliment. Rétorqua-t-elle d'une voix dont le calme contrastait avec l'irritation de l'autre. Un sourire moqueur se glissa sous son casque alors qu'il revenait sur sa reddition. Ma fenêtre de conciliation est passée, il faudra attendre la suivante. Elle n'avait vu aucun signe d'autres atterrissages, aussi, ils étaient seuls à seuls, d'ailleurs, ce fut ce qu'il demanda ensuite, elle perdit son sourire sardonique pour une furtive expression de douleur que, fort heureusement, il ne put voir. Seule, oui. Pas trop déçu ? Dit-elle d'un ton cette fois plus venimeux.
Elle voulut faire feu, ça n'aurait été que justice, elle la sentit cette volonté meurtrière, une volonté froide, impitoyable, qui plaça son doigt sur la détente et... Et un grondement l'immobilisa. C'était celui d'une créature massive, lointaine encore, mais réelle. Elle se reprit. Seule si l'on exclut les autochtones. Elle fit un pas en avant, lentement. Voici ce que je propose. Tu me fiche la paix et je fais de même, on répare nos dégâts et on dégage d'ici au plus vite. Inutile de s'entre-tuer alors qu'on pourrait bien servir prochainement de plat de résistance... Elle espérait juste ne pas avoir affaire à un idiot idéaliste et suicidaire, mais comme c'était bien trop souvent ce genre de modèles à qui elle devait se frotter, elle préférait ne pas baisser son arme, tant que le type en face n'en faisait pas de même.
Tuiren Yesmeth
Résistance
Age : 24 Messages : 476 Occupation : Pilote de X-wing pour la Résistance Rogue 3 Localisation : D'Qar Race : Humain
Il avait le doigt hésitant et nerveux sur la détente, et l’envie de la presser était palpable, mais c’était pour se défendre, plus que pour tuer. A moins qu’il ne le désire vraiment et que la colère dont il était l’objet était réelle, fruit d’un endoctrinement trop solide chez les résistants. C’était embrouillé dans son esprit, et la tension du moment embourbait ses pensées. Mais si la poigne elle n’était pas solide, le tremblement lui restait contrôlé. Il n’hésiterait pas à tirer. Et les traits de son visage déformés par la colère livraient sans artifice les intentions hostiles du résistant. A ce petit jeu de celui qui perdrait le premier contenance et dévoilerait ses intentions, il partait sur un net désavantage. Derrière son masque elle ne se démontait pas, refusant de se plier à ses exigences. Il ne s’était pas à attendu à une capitulation à dire vrai. Les dents serrées, il envisagea la possibilité qu’elle buffle. Et qu’elle ne soit pas seule.
L’animal qu’ils entendirent dans le lointain semblait gronder d’une fureur sans égale, et le paralysa lui aussi. Cela l’inquiéta, mais moins que l’armée pointée en face de lui. Et cette parole d’impériale, qui à ses yeux ne valait pas un clou. Cette soi-disant suspension des hostilités au nom de la survie, il s’y refusa en secouant la tête. Comme le reste de ses pairs, elle n’était pas digne de confiance, et en plus de lui tirer dans le dos, elle s’envolerait avec les données qu’elle avait récoltées. Il n’était pas dupe.
Il lâcha un rire fatigué, à mi-chemin entre le ricanement exaspéré et le rictus nerveux, qu’il ponctua d’un "même pas en rêve" incisif. Son regard se fit encore plus dur, moins conciliant.
- Me prend pas pour un con, lui lâcha-t-il. T’as des informations sur nous et je les veux. Quand il était énervé, il ne tirait plus dans l’ironie. J’te laisse pas repartir de ton côté non plus.
La prise sur son arme plus ferme et moins tremblante. Négocier n’était pas une option pour lui. Il lui fallait récupérer tout ce qu’elle avait pu enregistrer comme information, et bien entendu, il y avait la personne elle même qu’il ne pouvait laisser filer. Elle en savait trop pour qu’il la laisse s’en aller gentiment. L’alternative était de l’abattre. Une extrémité où le jeune homme n’aurait pas aimé arriver mais qui semblait inévitable si elle décidait de ne pas être coopérative, ou pire si elle décidait de l’attaquer.
- Allez rend-toi me force pas à te faire du mal.
Il fronçait les sourcils en espérant ce qu’elle espérait elle même de son côté. En finir avec cette situation insupportable qui les tenait face à face, et que dans le meilleur des cas, s’achèverait avec un unique survivant qui se trouverait livré à lui même dans une forêt hostile. Mais la tâche s’annonçait ardue, et lui comme elle campaient sur leurs positions
L’explosion qui détruisit les moteurs du vaisseau mit le feu aux poudres en atteignant le réservoir qui s’enflamma à son tour, avant de se désintégrer à son tour dans une nuée de fragments metalliques et de flammes. La déflagration le propulsa en arrière sur plusieurs mètres, et il acheva sa course contre le sol, figure la première dans la terre après avoir percuté une grosse racine. La dureté de la chute le laissa immobile durant plusieurs minutes, le choc paralysant ses muscles. Puis roulant lentement sur la terre fraiche, il essaya de se relever. Il avait le souffle court, le corps endolori. Son regard s’arrêta sur l’appareil en flammes. Un brasier au milieu de la forêt, et l’odeur de carburant qui emplissait l’atmosphère. La chaleur qui se dégageait, il pouvait la sentir de là où il était. Et à quelques mètres de là, il y avait une silhouette étendue sur le sol. L’impériale n’avait pas l’air de bouger.
Alors il se leva, une grimace de douleur sur le visage. Courbaturé de partout, couvert d’ecchymoses de haut en bas, mais bien entier, et surtout vivant. A pas mesurés, freinés par un équilibre précaire, il s’avança vers elle. Quand il l’atteignit enfin, elle ne bougea presque pas. Et sous elle ses yeux devinèrent une tâche de sang. Son blaster était tombé non loin de là. Rapidement, il se pencha vers elle, et s’assura qu’elle ne portait pas d’autres armes. La sécurité avant le reste.
Puis il leva son propre blaster et le pointa sur elle. Il ne restait plus rien ici. Derrière eux le vaisseau s’embrasait, et les flammes emportaient les informations sur les rebelles. Et elle, qui allait mourir sans soins.
Autant achever tout cela dès que possible.
L’arme dans sa main. Et la pilote dans sa ligne de mire, mais sa poigne elle tremblait. Son regard dur sombra. Dans ses yeux, il n’y avait plus de colère, juste l’hésitation entre ce qu’il devait faire et ce qu’il ne voulait pas faire. C’était mieux ainsi pourtant. Il n’y aurait pas de souffrance, pas de fuite. Mais ce que sa tête disait, sa main ne l’executait pas. Les secondes s’écoulaient, interminables et infernales. Plus que jamais la jeunesse inscrivait l’inexpérience sur ses traits, et ce doute face à la mort. Il se dégonfla finalement. Il n’eut pas le cran, et pas d’autre courage que de ranger son blaster et de détourner le regard. C’était plus facile de tirer sur un chasseur que de tuer une personne.
Un dernier regard à l’appareil en proie aux flammes vives. Il ramassa le blaster de son ennemie et s’éloigna.
Sur le chemin de retour à son vaisseau, il broyait du noir. Il avait gagné pourtant, il avait eu le dessus, effacé les données et abattu son adversaire. Alors pourquoi se sentait-il si mal? J’m’en fous de ce qui va lui arriver, se râbachait-il à lui-même. Je retourne au vaisseau, et je file jusqu’au village le plus proche. Mais son esprit s’embrumait de scrupules, et alors qu’il était à mi-chemin il s’arrêta. Dans un juron, et pestant contre lui-même et sa stupidité qui repoussait définitivement les limites, il fit demi-tour.
Quand il revint elle avait bougé, pas très loin de l’endroit où il l’avait laissé. Quand il s’approcha d’elle, elle se figea. Tranquillement il s’agenouilla près d’elle et lui retira son casque, dévoilant la peau d’un bleu intense, et des yeux flamboyants fixés sur lui, qui l’espace d’un instant troublèrent de surprise les yeux glacés du jeune homme. Il n’avait jamais vu un représentant des Chiss, encore moins une femme.
- Vraiment?
Une alien chez les impériaux, après tout pourquoi pas. Sa voix était fatiguée et la raillerie exempte de ses paroles.
- Je vais t’amener au village le plus proche pour te soigner, et ensuite….tu viendras avec moi.
Age : 29 ans Messages : 1068 Occupation : Capitaine de la Flotte Impériale - Le Percutant - Ligne de surveillance du Vigilant Localisation : Flotte Impériale - Bastion - Coruscant Race : Chiss
Pire, ou presque, qu'un crétin idéaliste : le crétin suspicieux. Le résistant repoussa net sa proposition avant d'en révéler son but : les informations qu'elle avait capté pendant le vol. Elle jura mentalement, tout ça pour ça ! Des données qu'elle n'avait même pas pu récupérer à cause du crash et de l'inactivité forcée du terminal du vaisseau. Ne sois pas stupide, je n'ai plus rien... Grogna-t-elle en resserrant sa prise sur son blaster. Il ne la croirait pas, pas plus qu'il n'avait cru sa proposition sincère. En cela, il se condamnait, car la chiss se trouvait désormais devant une unique alternative si elle désirait survivre. Et cela passerait par la mort de cet homme qui la menaçait. Elle pourrait alors trouver ce qui lui manquait sur le x-wing rebelle, peut-être même une radio en état de fonctionnement, et appeler de l'aide ? Il y avait toujours l'alternative de se rendre, oui, mais jamais elle ne l'avait envisagé sérieusement, ce n'était pas une option, pas tant qu'elle pouvait encore prendre l'avantage. Son regard se fit plus dur alors que sa décision s'affirmait, oui, elle devait le tuer, il n'y avait pas d'autres options. C'était l'unique décision à prendre, la seule efficace et logique, ce qu'elle avait à faire et rien d'autre.
Elle pressa la détente.
La déflagration la cueillit dans le dos dans un bruit assourdissant. Elle se sentit arrachée du sol, sans son casque, sans doute aurait-elle succombé sous le choc, mais elle ne ressentit rien d'autre qu'une pression insoutenable, une douleur dans son corps, pire encore que quand le tir de blaster lui avait transpercé la main. Elle eut vaguement conscience de son cri mais ce dernier se perdit dans le tumulte de l'explosion, avant qu'elle ne retombe durement sur le sol, dérapant, roulant pour finir sa course étendue sur le dos, aveuglée par le feu, les tympans traumatisés ne lui laissant entendre qu'un long acouphène, tout son corps comme déconnecté de son esprit. Ne restait plus que la douleur, si forte qu'elle ne parvint pas à se relever, ni même à bouger, le goût de sang dans sa bouche dont elle sentit un filet chaud couler sur ses lèvres. Et cette douleur dans les côtes... Elle tenta d'inspirer, toussa, ferma violemment les yeux sous la douleur. C'était mauvais, très mauvais, son thorax avait été touché, elle n'arrivait pas à déterminer de quelle manière précisément, mais elle s’inquiétait surtout de l'état de ses poumons, tant la respiration lui venait difficilement.
Le son lui revint, du silence teinté du bruit aigu continu, elle entendit un bruit assourdissant, comme une cascade, puis les sons de Dathomir, enfin, des bruits de pas. De nouveau, elle tenta un mouvement, échapper à la menace, à croire qu'elle devait être tuée de la main d'un résistant... Deuxième fois en si peu de temps qu'elle se trouvait ainsi blessée, impuissante face au canon de quelqu'un déterminé à l'abattre. Et pas de Kathleen dans les environs pour venir lui sauver la vie... Elle serra les dents, dire que quelques instants avant elle s'était demandée si ses poumons avaient été touchés, quelle importance alors qu'il semblait qu'elle mourrait ici, de ses blessures ou du blaster ennemi. Le temps passa ainsi, interminable, suspendu entre eux, leurs regards s'affrontant même s'il ne voyait pas le sien, mais elle lisait dans les yeux humains le doute, le conflit, la haine. Il luttait, elle le voyait, ce n'était pas comme cette froide folie meurtrière qui animait Ray. Il n'arrivait pas à se résoudre à faire la seule chose qu'il aurait été sensé de faire, elle, à sa place, elle n'aurait pas hésité un instant, elle aurait fait son devoir, elle l'aurait tué. Mais lui non.
Il faisait encore pire que ça, il partait. Il l'abandonnait juste à son sort, la condamnant à l'agonie ou la livrait aux bêtes de ce monde.
Elle se retrouva seule, rassemblant tout son calme, sa force, se redressa très lentement, toussant douloureusement, sentant avec angoisse le froid la prendre aux mains, aux pieds, ce qui ne pouvait signifier qu'une seule chose : elle perdait beaucoup trop de sang. Si elle parvenait à se traîner jusqu'au reste du vaisseau, elle pourrait peut-être mettre la main sur le kit de secours, la boite était résistante justement pour sauver des vies dans ce genre de situation critique. Non, elle ne mourrait pas aujourd'hui, elle se battrait, encore et encore. Elle se souleva sur ses coudes, rampant ainsi sur le dos, progressant lentement, mais convaincue de pouvoir y arriver. Elle tiendrait.
Du moins si pas d'imprévu, et le résistant revenant vers elle était un sérieux. Elle s’immobilisa de nouveau, puis se figea quand il s'agenouilla à ses côtés. Que cherchait-il à faire au juste ? Pourquoi lui enlever son casque, maintenant ? Voulait-il voir le visage de celle qu'il allait tuer ? Il allait être surpris. Oui, ce fut une sincère surprise qu'elle vit dans ses yeux de glace quand il découvrit le visage de la chiss, un visage alien dans un uniforme impérial, des yeux d'un rouge lumineux dont la lueur menaçait de vaciller alors qu'elle s'épuisait à lutter pour sa vie. Et oui, vraiment. Répliqua-t-elle de son éternel ton calme, comme indifférent face à son sort. Pourquoi il l'aidait ? Pourquoi se donner tant de mal pour la capturer au juste ? Il aurait juste mieux fait de la tuer, il était si illogique, si, probablement, poussé par des émotions stupides telles que la pitié ou la compassion. Mais cela pourrait lui sauver la vie, alors elle ne comptait pas le contrarier.
Elle secoua faiblement la tête. Si l'idée c'est de me garder en vie... on peut oublier le village... dans l’immédiat. Je doute de tenir jusque-là. Sa voix s'était légèrement précipitée sur les derniers mots alors que son souffle redevenait plus instable, la douleur se devinant entre ses mots ainsi que sa volonté de ne pas se laisser dominer par elle. Elle se tendit un instant, fermant les yeux, puis retrouvant son calme. Il y a un kit de secours, dans le vaisseau... Il doit être encore intact. A sa grande surprise, il alla effectivement chercher le matériel et revint avec la boite de métal, un peu cabossée par l'explosion mais qui avait bien protégé le medipack. Elle, elle tourna la tête pour vérifier le contenu, sentant sa vue se brouiller désagréablement. Il doit y avoir du bacta. L'officier mis la main sur les anti-douleur et jura entre ses dents, les écartant d'un geste. Du Symoxin, ça aussi on oublie. Déclara-t-elle rageusement, se retenant d'exprimer une volée de nom d'oiseau envers les responsables médicaux impériaux qui refusaient encore et toujours ses demandes spécifiques. A cause d'eux, elle était à la merci d'un résistant potentiellement hostile, sur un monde hostile entourée de créatures hostiles, et pas un malheureux narcotique par-dessus le marché.
Ce n'était définitivement pas ce qu'elle aurait appelé une bonne journée.
Je doute de pouvoir bouger... Se força-t-elle à admettre. Ni aller trop loin. D'un autre côté, il y a des choses dangereuses sur ce monde. On est vulnérable si on reste ici, alors si tu veux absolument me traîner avec toi, on doit trouver un abri. La bonne nouvelle, c'était que si ses poumons avaient été touchés par sa blessure, elle serait alors déjà morte, le fait qu'elle soit vivante, endolorie, brisée, mais vivante, indiquait au moins qu'elle mourrait de l'hémorragie... qui avait le mérite d'être un peu plus lent.
Ils n'eurent pas à chercher très loin pour trouver un recoin satisfaisant, la végétation offrant parfois des arbres creux, quelques minutes de repérage suffirent à trouver un végétal assez vaste pour deux et à l'ouverture assez réduite pour laisser passer un humanoïde, mais rien de plus gros. De son côté, Triss rongeait son frein, ç'avait déjà été une sérieuse épreuve pour sa fierté que de se laisser transportée par un rebelle et, à présent, elle devait également accepter son aide pour se défaire de son équipement de pilote, le laisser s'occuper de ses soins. Une épreuve douloureuse aussi, et elle eut beaucoup de mal à retenir ses plaintes quand le tissus glissa sur sa blessure, plus encore sous l'action du bacta, seule sa volonté de rester stoïque face à un foutu rebelle et la crainte d'être entendue par autre chose, au dehors, lui donnèrent la force de ne rien exprimer plus qu'un visage tourmenté.
Tuiren Yesmeth
Résistance
Age : 24 Messages : 476 Occupation : Pilote de X-wing pour la Résistance Rogue 3 Localisation : D'Qar Race : Humain
Trop loin pour atteindre le village, trop touchée pour pouvoir survivre jusque là. Le kit de survie dans le vaisseau ferait l’affaire. Il se releva sans discuter, et se dirigea vers l’appareil, et évitant la fournaise, grimpa sur la carlingue, atteignant ensuite le cockpit. Et ce fut là qu’il découvrit le corps sans vie du pilote, bientôt prisonnier des flammes. Un brasier mortuaire pour un homme. Et les yeux d’un vivant qui le regardaient le visage fermé, une émotion certaine dans les pupilles. Sans regrets autres que la pensée que la perte d’une vie n’était jamais une occasion de se réjouir. Mélange étrange de soulagement et de dégoût. Il se détourna bien vite. Concentré sur son objectif, il fouilla les compartiments, à la recherche du médipak, et quand il le trouva, il descendit sans tarder et rejoignit la demoiselle.
- Ouais ouais moi aussi j’ai appris à lire les étiquettes, se moqua-t-il gentiment tandis qu’il examinait l’intérieur plutôt léger du médipak. Il devait avoir le double de matériel disponible à bord de son vaisseau, mais au moins y avait-il du bacta de disponible. Il s’étonna de la voir repousser certains analgésiques qu’il jugeait utiles avant de se rappeler de ses collègues non humains eux-mêmes tenus à des médicaments spécifiques.
- Garde tes forces au lieu de vouloir planifier Lieutenant, il n’y a personne à impressionner ici.
A voir son grade sur son uniforme et la façon dont elle détaillait chaque partie d’un plan, il était aisé de voir qu’elle avait l’habitude de donner des ordres. Elle parlait beaucoup trop et semblait oublier qu’elle ne menait pas la barque ici. Lui regardait autour de lui, évaluant le terrain trop inégal, les pentes escarpées, où l’épaisse végétation rendait la marche difficile, et les soucis qu’ils allaient éprouver à se mouvoir. Il devait la transporter, et à voir l’endroit où elle était blessée, les difficultés qu’elle semblait avoir à respirer et le fait que chaque geste semblait douloureux, cela n’allait pas être aisé. Mais elle avait raison sur un point. Il leur fallait un abri en priorité. Se dissimuler pour éviter le danger. Alors doucement il la souleva, s’y reprenant à plusieurs fois avant de trouver les appuis nécessaires. Ceux où il avait assez de force pour la soulever sans qu’elle ne grimace trop. Puis il fallut avancer. Beaucoup trop lentement à son goût mais trop vite pour son état. Finalement trouvant un abri entre l’écorce d’un arbre, il s’y glissa avec elle. Puis il la déposa sur le sol. Enlever l’uniforme fut laborieux, il essayait de faire de son mieux pour contenir chacun de ses gestes et la mouvoir le moins possible, mais il n’était pas suffisamment délicat. Finalement la blessure lui apparut à la lueur de sa lampe torche, dont il tentait de réduire au maximum la portée du rayon. Il fit une grimace en voyant l’étendue de sa plaie, entachant la peau bleutée. C’était pas très joli, et il se dépêcha d’y appliquer le bacta, de gestes trop imprécis, car un peu fébriles et inexpérimentés. Puis il la couvrit du mieux qu’il put avec sa combinaison pour la garder au chaud.
- Voilà.
Sans rien ajouter de plus, il se contentait de la regarder. C’était de la folie que de vouloir s’occuper d’elle, et l’ampleur de la tâche lui apparaissait soudain. Mais il avait encore quelques atouts dans son sac. Son chasseur n’était pas bien loin, et peut-être que Rick pouvait l’amener jusqu’ici.
- Essaie de te reposer le temps que le bacta fasse effet.
Se détournant d’elle il porta la main à sa combinaison où était fixé son transmetteur, et il l’activa.
- Rick?
Les piaillements du droid semblaient perdus au beau milieu d’un grésillement infernal.
- Plus fort je t’entends pas…. Il collait son oreille le plus possible, essayant de distinguer les syllabes électroniques. Les comprenant la plupart du temps, il s’en retrouvait incapable quand elles étaient hachées. Les sourcils froncés il décida de tenter autre chose. Tu peux me localiser? Essaie de venir avec le vaisseau.
Il y eut quelques autres bips incompréhensibles et puis soudain ils disparurent, noyés dans le brouahaha.
Il essaya de l’appeler mais n’eut aucune réponse.
- On reste ici donc, soupira-t-il.
Il bougea de façon à s’installer dans une position plus confortable, ce qui dans un endroit réduit était tout sauf évident. Il n’ajouta rien et se contenta de s’emmurer dans son silence, la laissant se reposer et évitant les conversations inutiles. Elle était une impériale, qu’auraient-ils pu bien se dire? Le temps se faisait long. Et à l’extérieur aucun bruit ne l’avertissant de l’arrivée de Rick. De temps en temps il lui jetait un coup d’oeil à la pilote . Pour savoir comment elle allait. Pour elle aussi. Le bleuté de sa peau n’avait rien de négligeable et lui pas assez indifférent à la nouveauté pour se tenir tranquille et rester imperturbable. Au bout d’un long moment, il commençait à se sentir trop engourdi. La faute à ses cent quatre-vingt-quinze centimètres dans cet espace ridiculeusement réduit. Il essaya de bouger, sans trop de succès. Alors n’en tenant plus de ne rien faire il prit la parole.
- J'ai remarqué que sous ton uniforme ta couleur n'est pas très réglementaire, ironisa-t-il. Ils sont devenus aveugles chez les Vestiges?
Volontairement xénophobe pour souligner ce détail qui avait attiré son attention. Pour lui faire payer aussi le fait d’être coincé ici, loin de la civilisation et de la sécurité. N'ayant rien trouvé de mieux. C’était facile et c’était petit. Mais ça ne l’était pas plus qu’avoir pressé la détente et tenté de le tuer, estimait-il. Dans d’autres circonstances il aurait été moins railleur pour sûr. Mais il n'y avait pas que la différence de l'autre. Faussement méprisée mais pas seulement. Il y avait aussi la curiosité. Des Chiss il n'en avait jamais vus, et il ignorait complètement leur existence. La couleur de ses yeux. Celle de sa peau. Forcément ça le faisait se questionner.
- Alors ils sont allés te pêcher où? J'ai jamais vu quelqu'un comme toi.
Age : 29 ans Messages : 1068 Occupation : Capitaine de la Flotte Impériale - Le Percutant - Ligne de surveillance du Vigilant Localisation : Flotte Impériale - Bastion - Coruscant Race : Chiss
Il était assez maladroit mais elle nota néanmoins qu'il essayait pourtant de faire preuve d'une certaine délicatesse à son égard, un comportement qui parvint à la surprendre, surtout de la part de quelqu'un qui avait été près de l'abattre juste avant. N'importe quel autre rebelle aurait pu profiter de la situation, il aurait été si simple de, sous couvert de soins, la faire souffrir bien plus que nécessaire. Elle aurait pu tomber plus mal, sur quelqu'un connaissant Noxis par exemple, qui aurait pu voir en elle que ce qu'elle avait été amenée à faire. Ou plus simplement, en se limitant à leurs rôles d'ennemis, mais il semblait dénué de toute cruauté, à moins que le pilote était simplement incapable de nuire à quelqu'un en dehors de son cockpit. Au moins, il faisait ce qu'il avait à faire, tant bien que mal, mais elle lui en était d'une certaine manière reconnaissante de ne pas en profiter pour la torturer.
Au contact du bacta, les élancements se firent presque insoutenables et, quelques instants, elle dût sombrer car elle réalisa qu'elle était couverte de son équipement sans qu'elle n'ait le souvenir du rebelle la recouvrant. Un geste salutaire car, malgré la fièvre issue de la douleur et la température plus que clémente de la planète, ajouté à la constitution de la chiss bien plus adapté au froid, elle se sentait frigorifiée, ce sans doute à cause du sang qu'elle avait perdu. Épuisée, elle appuya sa tête contre la paroi végétale, se sentant sombrer mais refusant cette torpeur qui s'emparait d'elle. Le rebelle avait sans doute raison, elle devait se reposer, mais elle ne parvenait pas à lâcher prise, remettre son sort entre ces mains inconnues et ennemies, plus encore quand il se détourna pour établir une communication. Qui pouvait bien être ce Rick ? Ses yeux se fermèrent, bien malgré elle, mais elle identifia le son très faible mais reconnaissable d'un droïde au travers du comlink. Puis un bruit et enfin le rebelle qui décréta qu'ils devraient rester ici.
Aurait-on quelques problèmes de taxi ? Se moqua-t-elle d'une voix faible.
Il s'installa enfin, prenant lui aussi pas mal de place, c'est qu'il n'était pas petit cet humain, d'ailleurs Triss non plus n'était pas forcément petite ce qui les mettait tout deux plutôt à l'étroit dans leur abri de fortune. Elle l'entendit bouger afin de trouver sa place. Les yeux toujours clos, elle sentit qu'elle perdait la notion du temps, indiquant qu'elle devait somnoler – ou perdre connaissance – par intermittence. Le choc premier du liquide thérapeutique dans son organisme étant passé, elle ne subissait à présent qu'une pression sourde, soutenue mais continue, le genre désagréable mais supportable, et surtout auquel on s'habitue. Aussi, finit-elle par s'assoupir réellement, jusqu’à ce que les mouvements de son compagnon d'infortune de la tire du léger sommeil où elle avait sombré. Elle entrouvrit les yeux alors qu'il prenait la parole, elle tourna la tête lentement vers lui, ne sachant si sa question était sérieuse ou s'il se foutait d'elle. Dans le doute...
Le recruteur devait être daltonien. Je ne sais pas s'il a gardé son poste après mon engagement.
Mais la situation avait de quoi surprendre, après tout, être non humaine et acceptée par l'Empire devait être aussi difficile qu'être humain et accepté chez les chiss, et elle n'avait jamais vu un humain se promener sur Csilla. C’était peut-être parce que son peuple d'origine était aussi méfiant envers les non-chiss qu'elle ne s'était jamais surprise de constater la même chose chez les humains de l'Empire. Tout comme il avait toujours été naturel pour elle d'avoir à gagner sa place auprès de l'Empire plutôt que d'agir comme si cela lui était dû. Tout comme elle ne se formalisait pas de la pique volontaire du rebelle envers cette réputation fondée de l'Empire. Mais sous sa moquerie envers l'Empire, elle capta un réel questionnement sur qui elle était, du moins, ce qu'elle était. Elle hésita, pourquoi lui répondre ? Elle était sa prisonnière après tout, rien ne l'obligeait en plus à discuter. Certes, il lui sauvait techniquement la vie et il avait visiblement de bonnes intentions, mais vu la journée, elle se sentait assez peu d'humeur au papotage. Ceci dit, elle était techniquement captive et retenue autant par sa blessure que par un résistant qui n'était pas le plus agressif, elle avait sans doute plus à gagner en acceptant de jouer un minimum le jeu. Elle finit par lâcher un faible soupire.
Dans ce que vous appelez les Régions Inconnues. Je suis une chiss, nous ne sommes pas nombreux à quitter notre système d'origine. Encore moins à l'avoir fait pour rejoindre l'Empire.
Elle n'ajouta aucune mention de son soulagement à l'idée qu'aucun de son espèce n'avait eut la bêtise de rejoindre la résistance, si elle était la première qu'il rencontrait, préférant rester dans une approche neutre et polie.
Puisqu'on en est aux questions. Et toi ? Tu sors d'où ? Demanda-t-elle, lasse de ne pouvoir utiliser que les termines "rebelle"ou "résistant" envers lui, elle ajouta. A propos, je m'appelle Triss.
Tuiren Yesmeth
Résistance
Age : 24 Messages : 476 Occupation : Pilote de X-wing pour la Résistance Rogue 3 Localisation : D'Qar Race : Humain
La réaction de la jeune femme fut plutôt tranquille, au moins acceptait-elle le dialogue. Sa voix faible était teintée d’une pointe de sarcasme. Tuiren ne pouvait s’empêcher de se demander à qui il était vraiment adressé. Comment était la vie d’une non humaine dans un tel monde? Et ses propres convictions, étaient-elles tellement fortes qu’elle acceptait le commandement de quelqu’un qui la méprisait? L’attachement d’un humain pour un idéal qui le propulsait sur l’avant-scène, entre les avides de pouvoir et ceux qui les suivaient, il pouvait les comprendre, à défaut de les respecter. Mais elle qu’en tirait-elle? Elle semblait prendre les choses avec un humour décalé. A voir les galons sur son uniforme, elle avait du faire ses preuves et mettre de l’eau dans son vin. Voir parvenir à s’imposer. Est-ce qu’il devait la considérer folle ou au contraire la respecter pour cela?
- Enchanté Triss la Chiss alors, répondit-il en ricanant silencieusement.
C’était plus nerveux qu’autre chose, et il riait à la fois de sa propre bêtise. La fatigue n’arrangeait en rien un humour déjà bancal. Elle avait néanmoins à attirer un peu plus son attention. Les régions inconnues avaient cet attrait des choses qu’on ne connaissaient pas, ces mondes qui ne demandaient qu’à être foulés pour en respirer l’aventure. Du moins dans ses yeux. Le gamin encore en lui ne s’était pas dépêtré de cette fascination pour la galaxie. Quand d’autres auraient cherché à asservir, lui voulait juste connaître.
- Je n’ai jamais entendu parler de ton monde. Je suis de Coruscant moi. Le monde le moins inconnu de l’univers sans doute. Je m’appelle Tuiren.
Il voulait en savoir plus sur son monde, mais l’exténuation qu’il lisait dans les traits de la Chiss, qui semblait avoir des expressions bien humaines, lui rappela la situation dans laquelle ils se trouvaient. Elle était blessée et elle était captive. Ce n’était sans doute pas le moment de vouloir trop en faire. Ils avaient d’autres priorités comme rejoindre son vaisseau. Ensuite viendrait le moment de trouver un village. Trouver de quoi le réparer. Trouver de quoi la soigner. Repartir. Ensuite peut-être qu’on aurait le temps pour chercher en savoir un peu plus.
- Nous avons des soucis de transport effectivement. J’avais dans l’idée que mon vaisseau vienne nous chercher. Mon droid peut le piloter. Mais les transmissions marchent difficilement, et il n’a probablement pas entendu ce que je lui ai dit. Il va falloir y aller à pied et l’idée de devoir te porter sur plusieurs kilomètres m’enchante d’avance.
Il essayait de régler son transmetteur tout en parlant mais n’entendait que le bruit dérangeant des parasites.
- Et comme t’as dit avant….J’ai pas envie de finir comme casse-croûte.
La force seule savait quelle était la faune locale. Il n’avait pas regardé avant de venir. Il n’était pas censé se poser sur Dathomir, juste rester au delà de la stratosphère.
- En tout cas on aurait du s’trouver un autre abri, je crois bien que je vais finir par m’encastrer le genou dans l’oeil à force.
Peut-être qu’ils allaient pouvoir marcher, maintenant ou plus tard. Le bacta finirait par remplir sa fonction, et qu’elle soit en état ou pas, il leur faudrait bouger. Rester dans le coin était aussi dangereux que se mettre en mouvement. Sans compter que s’ils pouvaient se passer de manger durant un certain temps, il faudrait au moins boire. La déshydratation n’était jamais bonne, surtout dans son état. Ce n’était pas une situation évidente, le pilote s’en rendait bien compte. Mais il n’en pouvait vraiment plus d’être ici, et il avait beau entrevoir la situation sous tous les côtés possibles, il en arrivait toujours à la même conclusion. ils devaient quitter leur abri de fortune au plus vite. Retrouver le X-Wing et sa carlingue sécurisante.
- Est-ce que tu crois que tu pourras te lever?
Il lui offrait une épaule sur laquelle s’appuyer, au lieu de gros bras pour la porter. C’était mieux que rien. Ils avaient plusieurs kilomètres à faire avant d’atteindre le chasseur, et il était évident que cela n’allait pas être une partie de plaisir.
Age : 29 ans Messages : 1068 Occupation : Capitaine de la Flotte Impériale - Le Percutant - Ligne de surveillance du Vigilant Localisation : Flotte Impériale - Bastion - Coruscant Race : Chiss
Sa curiosité semblait sincère, il fallait admettre que Triss avait plus souvent affaire à des gens qui ne l’interrogeaient que sur fond de mépris, rares étaient ceux de l'Empire s’intéressant réellement à ses origines. Ces rares étaient bien souvent ses amis d'ailleurs. Elle restait cependant généralement peu bavarde à propos de l'Ascendance, un réflexe qu'elle gardait, une sorte de méfiance qui persistait : elle gardait toujours en tête le risque que quelqu'un en sachant trop sur les chiss puisse utiliser ce qu'il savait contre eux. Jamais elle n'avait donné la moindre indication même vague sur la localisation de leur territoire dans les Régions Inconnues. Parfois, elle s'ouvrait un peu, parlait surtout de son monde natal, sur leur mode de fonctionnement, de gouvernement, mais toujours dans la retenue. Même après dix ans à vivre parmi les humains, elle restait une chiss, quand cela concernait son peuple, elle retrouvait toute sa méfiance ancestrale envers les autres espèces.
Tuiren était le nom du rebelle, au moins elle connaissait le nom de celui qui à la fois la tenait captive et lui sauvait la peau. Il venait donc de Coruscant, elle esquissa un vague sourire. Jamais entendu parler. Reprit-elle en écho. Elle plaisantait, naturellement. Elle passait tant de temps sur Coruscant qu'elle s'était retrouvée récemment dans la position plus que délicate que de représenter l'Empire auprès des diplomates Coruscanti.
Elle referma quelques instants les yeux, essayant de faire fi de la sensation d'être épiée. Si elle s'écoutait, elle se serait endormie là, mais ce n'était pas une bonne idée, ce n'était ni prudent, ni le moment. Elle se força à la conscience, centrant son esprit pour le garder en éveil, malgré l'épuisement, le sang perdu, les contusions, sa tête qui lui tournait comme lors d'une légendaire soirée sur Nar Shaddaa. Elle se concentra sur les paroles de Tuiren, son vaisseau loin d'ici, les communications inopérantes l’empêchant de demander à son droïde de venir les chercher... Des km de marche en perspective et elle qui arrivait à peine à rester consciente, tout ça pour aller de son plein gré se constituer prisonnières. Elle hocha doucement de la tête, néanmoins, comme si elle avait le choix ?
Je vois. Probablement quelque chose dans la végétation qui fait des interférences. Ça arrive parfois. Il faudrait prendre de la hauteur mais ça serait se rendre vulnérable. Elle avait reçu, à l'époque, certains rapports d'Endor faisant état de parasites dans les communications, sans doute certaines espèces de plantes. Parfois elle se disait que s'ils avaient pu résoudre ce problème, la base du bouclier aurait pu être mieux protégée. Il ne fallait évidement pas demander à un système de communication conçu pour l'espace ou pour des planètes-citées comme Coruscant de fonctionner de manière optimale dans la végétation. Pourtant ils n'avaient jamais eu ce genre de problèmes sur Sposia, les communicateurs n'étaient pas les mêmes mais, à l'époque où elle vivait là-bas, ses connaissances en communications étaient bien mince comparée à celles d'aujourd'hui. Et cela ne les sortirait de toute façon pas de Dathomir.
Elle eut un léger ricanement en l'entendant se plaindre du peu de place disponible. Pauvre de toi, ce doit être si inconfortable. Répliqua la chiss qui n'avait pas beaucoup plus de place et une blessure à vif sur le thorax qui commençait seulement à cesser de la faire se vider de son sang. Pourtant son ton ne fut pas agressif, elle avait même l'air... plutôt compatissante. Ceux qui la connaissaient auraient su qu'une telle expressivité dans la voix était probablement feinte. Elle perdit cependant toute envie de jouer la comédie quand il lui demanda si elle pouvait se lever. Quoi ? Là ? Maintenant ? Demanda-t-elle, elle qui comptait sur cet abri pour prendre un peu de repos. Raté pour la sieste bien méritée, elle tenta de se redresser, la douleur lui vrilla les côtes, elle bloqua sa respiration et poursuivit pourtant son geste jusqu'à passer à une posture plus assise. C'est officiel. Mes côtes sont brisées. Maugréera-t-elle en plaquant une main sur sa blessure, le bacta en surface pouvait activer la cicatrisation, bloquer hémorragie, faire de véritables miracle, mais des fractures nécessitaient des soins bien moins facile d'accès. Elle grimaça, contrite, si elle n'avait pas été avec un ennemi elle se serait excusée d'être un fardeau, aurait même recommandé qu'il la laisse là, se mette en sécurité et vienne la récupérer si elle avait survécu entre temps. Mais vu qu'il s'agissait d'un résistant, elle pouvait bien être un poids sans vergogne. Elle prit appui sur lui et se leva lentement, les jambes instables, doutant jusqu'au bout d'y arriver, mais elle y parvint malgré tout, elle en fut sûrement la première surprise. Ils se mirent laborieusement en route, elle marchait lentement, écoutant avec une certaine appréhension les bruits autour d'eux. Je sais que ma demande a de forte chance d'être déclinée mais... Est-ce-que je pourrais récupérer mon blaster ? Elle tourna son regard vers lui, essayant de ne pas avoir l'air trop suspecte. Je n'irais nulle part seule, de toute façon. Mais si on se fait attaquer, j'aime autant ne pas être sans défense.
Tuiren Yesmeth
Résistance
Age : 24 Messages : 476 Occupation : Pilote de X-wing pour la Résistance Rogue 3 Localisation : D'Qar Race : Humain
Malgré cette situation où la plaisanterie n’avait pas vraiment sa place, il en arrivait à sourire à ses mots, et à se montrer même agréable. N’aurait-il pas dû se montrer exécrable et froid? Au lieu de cela, il s’accordait à lui faire la conversation. A se montrer curieux sur ce qu’elle était. En était-il réellement incapable? Se montrer désagréable envers un ennemi. Ca il le pouvait, il l’avait bien prouvé quelques instants plus tôt. Le reste il le laissait à ceux chez qui la colère était trop grande. Oh il n’aurait pu jeter la pierre pour autant. Ses doigts avaient pressé trop souvent les commandes de tir, et ses torpilles n’avaient laissé que destruction derrière lui. Mais parler à l’ennemi, ce n’était pas fraterniser. C’était juste remplir un silence qui se voulait pesant.
Elle avait raison, la végétation devait compliquer les transmissions. Ce qui rendait difficile le contact avec Rick, et ne devait sans doute pas être possible avec son escadron. Il eut une pensée pour eux. Se battaient-ils encore, avaient-ils réussi à vaincre l’escadron ennemi ou à s’extirper du coin? Tuiren ne doutait pas de la valeur de ses coéquipiers, et il espérait que quelque soit l’issue de cette bataille, il n’aurait pas de perte à déplorer. Il savait qu’ils viendraient le récupérer, et il devait maintenant se concentrer sur son sort. Il savait ce qu’il avait à faire. De toute évidence elle n’était pas non plus étrangère à quoi faire dans pareil cas.
Sa bonté qu’il devina feinte, ou alors c’était la prisonnière la moins rancunière de l’univers, lui arracha un sourire. Et son exclamation une expression résignée.
- Une fois arrivés au vaisseau on aura plus besoin de marcher, il m’reste encore quelques moteurs ça devrait l’affaire, répondit-il en se fendant d’un sourire fourbe que la fausse compassion qu’elle lui avait donnée quelques instants plus tôt, lui rappelant par ce biais la malencontreuse torpille qu’elle lui avait envoyée.
Puis il l’aida à se relever, voyant qu’elle peinait à se mettre debout. Avec sa blessure le moindre des mouvements devait être une torture, et ce fut sans doute pour cela qu’il la soutint. Il leur fallut d’abord sortir de l’arbre, puis commencer à marcher. Tuiren faisait de son mieux, chargeant le plus de poids possible de la Chiss, ce qui était loin d’être évident. Et quand elle lui demanda de récupérer son blaster, il ne put retenir d’éclater de rire.
- Mais ouais j’vais te le rendre.
Il n’en fit évidement rien et se contenta d’avancer, évitant les branches au sol, les racines imposantes, et la végétation trop dense. Obligé de faire plus d’efforts quand lui n’était pas non plus en forme, la fatigue s’accumulant et le stress des derniers évènements n’aidant en rien. Mais l’entrainement de l’armée finissait par payer, et il continuait. Triss suivait aussi malgré les blessures. Et il devait lui reconnaitre ça. La force de caractère de la jeune femme aurait pu forcer son admiration s’il n’y avait pas eu cette distance naturelle entre eux. Mais elle bâtissait subtilement un respect, qui l’encourageait à se dire qu’il n’avait pas fait tout cela pour rien. Elle était une ennemie qui semblait être de valeur. Malgré toute cette force, elle faiblissait pourtant, et son poids devenait de plus en plus lourd. Tuiren avait du mal à la trainer, jusqu’à ce qu’il sente qu’elle partait. Et alors qu’il tentait de lui faire reprendre pied, les yeux rouges de la femme disparaissaient derrière ses paupières closes.
- Oh réveille-toi eh!
Rien à faire, elle était déjà inconsciente dans ses bras, et lui la soutint du mieux qu’il pouvait alors qu’elle tombait. Une position relativement inconfortable. En soupirant il la posa sur le sol et tenta de vérifier son pouls. Est-ce qu’elle avait au moins l’anatomie d’une humaine? Bien vite il fut fixé en trouvant sur son poignet le signe d’un battement. Plutôt faible mais distinct sous ses doigts. Alors il regarda autour de lui, mais il ne vit rien d’autre que des arbres. Ca ne lui laissait que peu de choix. Il se refusa une nouvelle fois à la laisser là. Passant une main sous ses jambes et une autre sous son dos, il la souleva. Ah ça elle n’était pas légère. En grognant il se mit en route.
Après plusieurs longues minutes de marche, où il avait bien dû se tromper plusieurs fois de chemin et revenir, il arriva enfin là où il avait laissé le vaisseau.
Enfin là où il avait cru….Clignant des yeux il s’assura qu’il ne rêvait pas. Non c’était bien dans le coin. Les arbres à terre témoignaient de son atterrissage. Mais de l’appareil ne restait rien. Et à la place creusé dans le sol….
Il écarquilla les yeux alors que dans ses bras la jeune femme inconsciente semblait se réveiller. A peine surpris quand son esprit était lui braqué sur l’endroit où son x-wing était censé être, il la posa à terre, la soutenant encore.
Ses yeux ne lui accordèrent aucun regard.
Parce qu’il y avait quelque chose qui attirait son attention, et ce n’était pas seulement l’absence de son chasseur. Mais aussi cette trace de pas d’une taille impressionnante, profonde et fraiche dans la terre….
Age : 29 ans Messages : 1068 Occupation : Capitaine de la Flotte Impériale - Le Percutant - Ligne de surveillance du Vigilant Localisation : Flotte Impériale - Bastion - Coruscant Race : Chiss
Chaque pas était une épreuve, le choc dans ses pieds se répercutait dans tout son corps et ce malgré la souplesse du sol organique. Le pire restait sa respiration, elle se forçait à une respiration lente pour limiter la douleur dans ses côtes, mais la marche et l’épuisement l'essoufflait beaucoup trop vite, alors elle endurait ses halètements aussi silencieusement que possible, furieuse de devoir ainsi se raccrocher au résistant afin de pouvoir avancer et survivre. Pas une plainte ne fut émise pendant leur avancée, plusieurs fois, elle dut résister de toute sa volonté au désir de dire "ça suffit, j'en peux plus, on fait une pause.", elle n'en dit rien et continuait à marcher, sentant bien trop souvent le sol lui échapper, son esprit vagabonder bien malgré elle, voulant s’évader de cette situation, mettre sa conscience en off, simplement, lâcher là et s'abandonner à une douce inconscience dépourvue de douleur. Comme c'était tentant, que cela serait également ennuyeux pour Tuiren qui semblait résolu à la tenir captive jusqu'au bout, ça lui ferait les pieds, à lui qui lui avait ri au nez quand elle avait voulu récupérer son blaster afin de ne pas rester si vulnérable.
Sa tête bourdonnait, son souffle devenait erratique et elle entendait le sang battre dans ses tympans au rythme incertain de son cœur, autant de signe alarmants, mais sa fierté résistait, beaucoup trop, le sol qui semblait tanguer ne fut pas une raison suffisante pour admettre qu'elle n'en pouvait plus, elle ne dit rien. Jusqu'à ce qu'il soit trop tard. Son regard se perdit vers le ciel, tourbillonnant, elle vit les étoiles s’effondrer sur elle, le sol disparaître sous ses pieds dans une dernière vision défaillante alors que, à bout de force, elle perdait connaissance. L'obscurité prit possession d'elle, il n'y avait plus que le néant.
- - -
Les pas la berçaient, elle savoura de brèves secondes l'ignorance encore présente, la première chose qui revint fut la douleur dans son corps, partout, rien ne semblait épargné. On la portait. Qui ? Où était-elle ? Pourquoi elle souffrait ? L'esprit encore confus, elle confondait le temps et l'espace, une vielle sensation lui revint. Elle était enfant et courait entre les arbres de Sposia, le sol disparaissait soudain, la végétation lui avait caché le gouffre. Elle tombait, rebondissait dans les branches puis la roche avant de s'écraser durement au sol, elle entendit le cri de son frère plus haut qui appelait à l'aide, puis plus rien. Elle était revenue à elle. Était-elle là ? Non, son esprit acheva son réveil et elle se rappela, les années passées, l'armée, sa vie, l’atterrissage, l'explosion. Ce dernier souvenir acheva de la tirer brutalement vers la conscience : un résistant, Tuiren, lui qui la portait, lui qui venait de s'arrêter. Elle ouvrit lentement les yeux, sans un regard pour elle, il la déposa. Elle tourna la tête dans la direction dans laquelle lui aussi regardait, l'air hébété.
Où est ton vaisseau, au juste ? Remarqua-t-elle.
Il y avait eu un atterrissage ici, elle vit en se redressant, s'appuyant contre un arbre, les empreintes caractéristiques d'un x-wing et quelques cimes d'arbre qui avaient connu un contact direct avec la coque de ce dernier. Mais pas de x-wing. Juste une autre trace au sol, animale, massive. Bordel... De vieilles légendes sur Dathomir parlait de ces sorcières chevauchant des rancor, de ça, elle n'avait aucune certitude, la seule qu'elle avait, c'était que les rancor existait, assurément, et qu'ils étaient originaire de ce monde. Ces bêtes de cauchemar, sanguinaire, pouvant broyer une personne d'un coup de dent. La taille concordait bien trop à la trace au sol.
Et alors quoi ? Ironisa-t-elle. Il n'était pas équipé de système de répulsion de rancor ton super chasseur ?
La situation avait beau être critique pour l'un comme pour l'autre et signifiait pour elle un sérieux délai pour obtenir des soins, mais elle n'avait qu'une seule envie, c'était de rire de la situation. Quelle ironie ! Il avait voulu la capturer et se trouvait lui aussi tout aussi captif, de cette planète hostile et sans véhicule. Elle croisa son regard et n'y tint plus en comprenant qu'il ignorait qu'il y avait des rancors ici, elle éclata de rire, nerveux mais sincère, qui lui fit venir une nouvelle douleur insoutenable dans les poumons, mais qui ne parvint pas gâcher ce moment d’hilarité incongru. S'il était simplement partit, s'il l'avait abandonnée à son sort, sans chercher à la capturer, il aurait été sauf, là il la rejoignait dans un danger de mort imminent et elle trouvait la situation absolument satisfaisante. Elle reprit pourtant son sérieux, ses rires n'étaient jamais bien long et sa retenue naturelle revint aussi vite.
Ne me dis pas que tu ignorais la faune locale... Il y a un plan de secours ? Autre que nous préparer à courir pour sauver nos vies ?
Car un grondement se fit à nouveau entendre, celui à qui appartenait la patte de l'emprunte semblait encore dans les parages. Au moins, elle parvint à se tenir debout, seule. Le patch de bacta achevait son rôle de premier secours et son inconscience lui avait au moins permit de laisser son corps refaire au moins un peu de sang de tout ce qu'elle avait perdu. Le plus gênant restait la douleur lancinante de ses côtes et le danger que cela continuait de représenter pour elle. Un choc supplémentaire pouvait déplacer ses os, transpercer des organes, il suffisait d'une chute, elle en était consciente. Derrière son air calme, presque arrogant, elle avait peur, l'idée de se faire dévorer n'était pas non plus la plus réjouissante.
On ne peut pas rester ici.
Tuiren Yesmeth
Résistance
Age : 24 Messages : 476 Occupation : Pilote de X-wing pour la Résistance Rogue 3 Localisation : D'Qar Race : Humain
La chose qui avait laissé son empreinte dans le sol devait être grande. Voir même être gigantesque. A vue d’oeil il devinait plusieurs mètres de hauteur. Un nom s’imposa à lui. Un rancor pouvait avoir fait cela. Il arriva à cette conclusion alors que la Chiss l’exposait à haute voix. Non il n’avait pas prévu. Et il était soudain inquiet pour son droid. Un tas de metal auquel il avait fini par s’attacher avec les années. Mais Rick était débrouillard et il avait su comprendre qu’il lui fallait décoller afin d’éviter le danger, ce qui conforta son pilote qu’il saurait se débrouiller seul. Alors il lança un regard coulant à la Chiss dénué de tout agacement.
- J’ignorais que j’avais capturé l’holonet en personne dis donc.
De toutes les prisonnières, il était tombé sur l'enquiquineuse, celle qui n’allait pas manquer de lui faire remarquer ses erreurs. Mais pas de chances pour elle si son but était de l’énerver, Tuiren était en effet blindé contre ces remarques désobligeantes. Sa collègue Caliio avait cette agacante habitude de laisser montrer qu’elle en savait plus que les autres et il la subissait h24. Depuis le temps il avait appris à en faire abstraction. Et puis le temps manquait. Ne pas savoir qu’il y avait des rancors dans le coin ne l’empêchait d’en savoir un peu sur eux. Par exemple que sa combinaison était trop voyante et le transformait en casse-croûte désigné. Alors quand le prédateur rugit, il commença à l’enlever le plus vite possible.
- Mon plan c’était de te garder en vie pour te jeter en pâture et occuper la bestiole pendant que moi j’dégage rapidos d’ici.
Et tandis qu’il continuait à enlever ses vêtements, il faisait une tête très sérieuse. Il se retrouva bien vite en chemise sans manches, et pantalon léger, et ses bottes encore aux pieds. Et il se retourna vers elle, un sourire satisfait sur les lèvres.
- Ton sacrifice sera retenu sur les cahiers toussa. Tu croyais quoi? Que j’t’ai trimballée avec moi pour le plaisir d’avoir une conscience tranquille?
Faisant une boule de ses vêtements, il les jeta derrière un buisson. Il avait toujours les blasters avec lui, et son couteau qu’il glissa dans l’étui de sa ceinture. Ses menaces étaient feintes, parce que non il n’avait rien prévu du tout, mais elle méritait de suer un peu la grosse goutte durant quelques instants. Il souriait perfidemment, la laissant se demander s’il bluffait à son tour ou non. Elle ne le croirait probablement pas puisqu’il venait tout juste de comprendre que la forêt était peuplée de rancors, donc il ne pouvait pas avoir prémédité tout ça. Mais est-ce que ça l’empêchait vraiment de le faire à présent?
Il détourna son regard pour observer les alentours, la laissant à ses réflexions. De la biologie des rancors il en savait peu, mais l’odorat était un sens très développé chez ce prédateur. Ce qui signifiait qu’avant de les voir, il allait les sentir, et qu’il fallait donc se camoufler. Et il parvint à cette conclusion en apercevant le chemin qui menait à une zone remplie de boue. Il l’avait vue en faisant le chemin la première fois. Ou plus précisèment il avait failli s’embourber dedans mais ça c’était une autre histoire moins sérieuse à raconter. Ils n’avaient pas tellement de temps à perdre, alors il revint au buisson où il avait laissé sa combinaison et se saisissant de son couteau, il en arracha un large morceau. Puis il jeta le reste, se saisit de la Chiss, et l’entraina avec lui sans attendre. Une fois arrivés à la mare, il lui fit signe de s’arrêter, et se mit à dérouler les pans de tissus.
- Enlève donc ta combinaison….Allez dépêche-toi on a pas toute la journée. Parfait lève les bras maintenant.
Sa combinaison était là pour protéger de la boue, car si le pansement de bacta recouvrait la blessure, il n’était pas certain qu’il résisterait au bain. Alors il enroula son corps du tissu orange qui lui serait plus bien utile à la situation. Et une fois qu’il l’eut enroulé, il fit un pas en arrière, pour regarder le tout. La couleur orange faisait un drôle de mélange, avec le noir de son propre uniforme et sa peau bleue, mais on était pas là pour être bien sapé. Puis il lui indiqua de le suivre dans la boue. Il ne tarda pas à s’en recouvrir et il l’aida à en faire de même.
Camoufler leur odeur était déjà un premier point, ne rester plus que se dissimuler dans un coin. Monter en hauteur n’allait servir à rien, ces bestioles étaient bien trop grandes. Alors il tendit le doigt pour signaler une direction.
- Direction par là, fit-il en montrant l’endroit où la végétation était plus dense. Il s’ra trop gros pour passer entre les arbres. Il devrait plutôt prendre le chemin plus large.
Et il lui reprit la main pour la sortir de leur pataugeoire, avant de la trainer encore avec lui, ne lui laissant pas vraiment le choix.
Age : 29 ans Messages : 1068 Occupation : Capitaine de la Flotte Impériale - Le Percutant - Ligne de surveillance du Vigilant Localisation : Flotte Impériale - Bastion - Coruscant Race : Chiss
Au moins, il restait calme malgré la menace omniprésente, le résistant répondit par l'ironie qui arracha un sourire plutôt fier à la chiss, ce n'était pas la première fois qu'on l'affublait d'une telle appellation. "Holonet sur pattes" restait cependant son préféré, mais il y avait eu un certain nombre de variantes : c'était un fait, elle connaissait souvent des anecdotes ou des détails qui surprenaient et parfois exaspéraient. Tu n'as même pas idée... Et il ne l'avait pas encore entendu s’enflammer sur de vieilles légendes locales ou une forme d'art particulièrement inventive, une architecture unique, ce genre de choses dont elle avait parfois le sentiment d'être la seule que cela captivait.
Elle se prit à se dire qu'elle aurait vraiment pu retomber plus mal comme gardien, ce résistant avait le sens de la réplique, encaissait bien les moqueries et en plus y répondait sur le même ton. Cela rendait au moins sa capture un peu moins frustrante, ce qui, dans la situation présente, était bon à prendre. Quant à son plan... Il lui tendait une perche particulièrement ostentatoire, auquel elle y répondit par un visage parfaitement paisible devant le projet de servir de proie de secours.
Je m'en doutais, j'ai eu des soupçons assez vite à vrai dire... Capturer quelqu'un quand on ne dispose que d'un monoplace, c'était un concept. Répondit-elle avec légèreté. Se moquant aussi de son projet car la question se posait réellement : où avait il imaginé la caser dans son x-wing ? Le plan était-il simplement de se serrer ? Voila qui s’annonçait porteur de moments gênant, mais il l'avait déjà portée sur une distance non négligeable, ils n'étaient plus à ça près. En le voyant se débarrasser de sa combinaison de vol, elle considérerait elle aussi comment se rendre moins repérable. Elle palpa doucement le patch de bacta sous sa combinaison, cette dernière était imbibée de sang, le sien, et devait laisser aux prédateurs une trace aussi évidente que l'orange criard de l'équipement du résistant. Par rapport à ça. Dit-elle en désignant la combinaison. Je me suis toujours demandée, qui, au nom des Étoiles, a pu croire qu'un équipement de cette couleur pouvait être une bonne idée ? Je suis sérieuse, qui est responsable ?
Au moins, il y avait là un début de plan, pour le moment, limiter leur visibilité. Avec sa tenue noire au moins Triss pouvait se fondre assez facilement, restait le problème de l'odeur du sang, mais en cela aussi, Tuiren semblait avoir une idée derrière la tête. Il revint vers sa combinaison abandonnée, en coupa un bout et attrapa Triss qui protesta aussi bien pour la douleur occasionnée que pour la forme. Auprès d'un point d'eau boueux, il lui ordonna d’enlever sa combinaison. Tout en s'exécutant, elle ne pouvait résister à quelques remarques supplémentaires. Que... Ah, je vois. Dis-moi, tu sais mettre l'ambiance quand tu demandes de se desha... Aïe ! Il avait entrepris de faire un bandage de fortune avec les bandes découpées de sa combinaison, protégeant sa blessure mais serrant bien plus que de mesure sur les os fracturés. Tu sais, ça a des bonnes dents un rancor, inutile de me livrer prémâchée ! Protesta-t-elle avec une grimace de douleur.
La suite s’annonçait laborieuse, mais efficace, elle le suivit dans la boue, s'en couvrant sans marquer ni dégoût, ni protestation. Ce bain permettrait de couvrir un peu leur trace et se donner une teinte plus adaptée à l'environnement, c'était même plutôt assez intelligemment pensé. La progression était néanmoins très peu aisée et la chiss avançait avec difficultés, en d'autres circonstances elle se serait sortie sans peine de ce bourbier mais là sa seule énergie provenait de ce qu'elle avait récupéré durant son inconscience : pas grand-chose. Elle ne trouva même pas la force de protester de nouveau quand il lui reprit la main, la tirant de la boue et l’entraînait dans la direction qu'il avait indiqué. La végétation entravait leur avancée mais, il avait raison, elle empêcherait aussi une créature massive de les y suivre. Il devenait néanmoins urgent qu'ils ne se trouvent un abri moins temporaire.
Ils marchèrent ainsi encore un moment, Triss se trouvant parfois contrainte de s'appuyer de nouveau sur lui, ce dont elle ne s'accoutumait pas, mais c'était ça ou elle n’avançait plus. Enfin, elle entendit au loin un bruit très appréciable : celui d'un cours d'eau. Plutôt massif en plus. Ce fut confirmé quand ils s’extirpèrent de la végétation pour arriver sur la berge d'une rivière d'une bonne dizaine de mètres de large. L'eau était vive et claire, follement rafraîchissante d’apparence. La chiss prit les devant et alla plonger ses mains dans la rivière, les frottant pour se débarrasser de la boue avant de se désaltérer. C'était sans doute imprudent mais ils n'avaient rien sous la main pour tester la qualité de l'eau, et puis, après tout, elle était solide. S'il y a une rivière, on a des chances de trouver de la civilisation. Annonça-t-elle avec satisfaction, toute forme de vie ayant besoin d'eau douce avait pour réflexe de s'installer à proximité de rivières. Ils ne trouveraient peut-être rien tout près, mais au moins cela leur donnait une piste à suivre.
Elle restait assise en bord de l'eau après s’être aspergée le visage du liquide délicieusement frais, savourant l'air qu'elle redécouvrait sur sa peau humide, oubliant même, un temps, la douleur qui la tenaillait toujours et lui coupait tout projet de s'extraire de sa condition de captive. Elle se tourna, d'ailleurs, vers Tuiren. Vu qu'il semble clair que je n'ai pas servi d’appât, jusque-là. J'aimerais savoir le but de ma capture. J'ignorais que la résistance faisait des prisonniers. Qu'est ce qui m'attend ? Demanda-t-elle, désormais elle était très sérieuse, plus aucune plaisanterie ne s'immisçait dans ses paroles. Une froideur retrouvée, aussi, rappelant la réalité : elle était capturée et le but était de la remettre dans les mains de la résistance, normalement. Devait-elle s'attendre à pareil sort qu'un prisonnier de l'Empire ?
Tuiren Yesmeth
Résistance
Age : 24 Messages : 476 Occupation : Pilote de X-wing pour la Résistance Rogue 3 Localisation : D'Qar Race : Humain
Traverser les trop épais bosquets et s’y écorcher le visage. Il s’échinait à passer à travers. Il enjambait des racines qui ressortaient du sol, et l’aidait à en faire de même. Une lourde branche à écarter. Un bras sous ses épaules pour la soutenir quand le terrain devenait trop impraticable. Quand il sentait que la fatigue reprenait le dessus. Derrière eux le sol tremblait des pas du rancor. Trop proche encore lui semblait-il. S’il parvenait à les répérer, ils étaient sans doute bons pour finir dans son estomac. Ils n’étaient pas assez rapides pour lui échapper. Alors sans hésiter il accélérait le pas, et l’obligeait à en faire de même, sans une simple considération pour son état qui ne lui permettait pas d’avancer. Ils n’avaient pas le choix. Au final les efforts suffisants et ils laissèrent le danger derrière eux. S’enfonçant chaque fois un peu plus sous le couvert de la forêt, ils découvrirent enfin la rivière. Et imitant sa captive qui s'était rapprochée de l'eau, le jeune pilote s’empressa de boire, soulageant sa gorge sèche. Il était tenté de se jeter tout entier dans l’eau, tellement elle avait l’air limpide. Que ce serait agréable. Et cette boue qui lui collait à la peau et commençait à sécher, lui tirant l’épiderme. Il rêvait de s’en débarasser. L’idée était loin d’être bonne. Un rancor dans le coin ne serait sans doute pas le seul.
Il tenta une nouvelle fois d’appeler son droid, sans plus de succès, autre que le bruit désespérant des parasites. Ils étaient bons pour suivre le cours d’eau de la rivière, une suggestion qu’elle lui lança et à laquelle il se rangea sans discuter. S’accordant quelques minutes de repos avant de reprendre, il se posa un instant pour souffler. Et la laisser faire de même. A la question sérieuse qu’elle lui posa, il ne put que laisser passer des secondes de silence. Avant de finalement la regarder.
- Je sais pas ce qui t’attend, répondit-il d’un ton sec. Je suis que pilote. Le commandement décidera ce qu’ils feront de toi.
Lui avait entendu ce que les impériaux faisaient subir à leurs prisonniers, ce qui était loin d’être joli, et à mieux y réfléchir c’était sans doute ce qu’elle craignait. Devoir trahir les siens aussi. L’idée de finir enfermé aux mains de l’ennemi était humiliante, terrifiante et dérangeante. Une raison pour ne pas vouloir se retrouver du mauvais côté du blaster. Mais peu de doutes planaient. Elle serait laissée au frais le temps qu’elle livre les informations utiles.
- Pour l’instant je crois que nous devons plus nous préoccuper de rejoindre la civilisation.
Laissant son regard errer le long de la rivière il réfléchissait. Etait-il plus judicieux de suivre le courant ascendant ou celui descendant? Et une fois là-bas que feraient-ils?
- Mon droid aura probablement trouvé le village le plus proche.
Il fit la moue, peu convaincu qu’il leur suffise de trouver une civilisation pour récupérer son vaisseau.
- Quoi qu’il sera peut-être resté à l’écart pour ne pas avoir d’ennuis.
A mieux y réfléchir, il se disait qu’ils devaient tenter d’aller vers les plaines. Il lui était plutôt difficile d’évaluer l’altitude, mais une chose était certaine. En suivant le courant ils ne pouvaient pas monter. Et s’il était vrai que certaines villes s’établissaient en hauteur, la plupart étaient construites à l’opposé, dans des endroits moins escarpés. Alors levant son index vers l’aval du cours d’eau, il s’adressa à elle pour avoir son avis.
- Je suivrais cette direction qu’en penses-tu?
Parler normalement comme pour feindre le fait qu’ils formaient à présent une équipe, et que peut-être après tout son opinion importait, qu’il n’était pas le seul maitre à bord. Besoin d’une confirmation sur une décision qui pouvait être synonyme de survie. Peut-être que ce n’était pas ça. Simplement le fait de ne pas laisser le silence s’installer. Et puis les pensées se succédaient. D’autres circonstances les auraient sans doute fait se serrer les coudes. Mais l’on ne pouvait ignorer leurs différence qui mettaient des barrières. Et qui auraient fait réfléchir n’importe qui de censé. Observer l’autre alors. Se demander ce qui pouvait bien trotter dans son esprit.
- J’peux te poser une question? Pourquoi une non humaine sert l’Empire qui la déteste? Qu’en tires-tu?
Il avait beau retourner le problème de tous les côtés, il lui semblait que cela manquait de logique, à moins que d’une façon ou d’une autre les vestiges aient changé. Ce n’était pas le moment de se lancer dans une telle discussion et pourtant. Quel meilleur moment que celui-ci, meilleur que lorsqu’ils seraient de nouveau dans des camps opposés.
Age : 29 ans Messages : 1068 Occupation : Capitaine de la Flotte Impériale - Le Percutant - Ligne de surveillance du Vigilant Localisation : Flotte Impériale - Bastion - Coruscant Race : Chiss
L'ignorance était son lot, aucun moyen de savoir ce qui lui arriverait quand elle serait emprisonnée. Le resterait-elle, serait elle interrogée, torturée ou simplement exécutée ? Le plus probable dans l'état serait un jugement orchestré par leurs responsable, encore fallait-il qu'ils sachent quoi que ce soit à propos d'elle. Que pouvaient savoir les rebelles sur le lieutenant Triss, jeune officier alien ayant fait presque toute sa carrière à bord d'un Interdictor d'une ligne de surveillance, dont les actes étaient sans doute bien plus connu que le nom. Si elle tombait face à Noxis… Ou cette fille, comment s'appelait-elle déjà ? Eux connaissaient son visage et à eux deux réunissaient assez de haine pour lui faire oublier l'idée d'une captivité décente. Et ce même avec la bienséance dont Tuiren faisait preuve.
- Je vois… Dit-elle simplement, cachant son inconfort devant cette situation peu reluisante.
Rejoindre la civilisation, oui, sans doute. Elle le laissa réfléchir sur la direction à prendre et sur celle qu'avait pu choisir son droide, alors qu'elle leva le regard vers le ciel, pensive. La lumière déclinait doucement, elle commençait à s'en rendre compte. En sortant de la végétation la luminosité avait été puissante, mais à présent accoutumée, elle pouvait affirmer que la tombée du jour approchait. Elle se tourna de nouveau vers le résistant qui suggérait de suivre le fil du courant, lui demandant son avis. Elle regarda dans la direction opposée, la végétation allait en s'étoffant, rien ne permettait de dire si le passage serait possible ni si la pente augmentait. Elle n'entendait d'ici pas de bruit de rapides, mais c'était souvent trompeur. Puis elle tourna la tête dans la direction suggérée. C'était tout aussi hasardeux mais la rivière irait toujours en s'agrandissant pour trouver des terrains plus espacés, plus appropriés à une agglomération, même réduite.
- Ça me semble être la meilleure direction à prendre. Mais nous risquons d'être prit par la nuit avant d'atteindre quelque chose.
Ils avaient encore une bonne heure, sinon deux devant eux, mais avec la fatigue et ses blessures, Triss était bien consciente qu'elle ralentissait l'allure. Installée au bord de l'eau, elle réalisait combien elle était épuisée et l'état critique de son énergie, c'était dur à admettre, mais elle ne pourrait continuer à marcher indéfiniment, la ville la plus proche pouvait bien être encore à des heures de marche. Elle ôta ses bottes et plongea avec délice ses pieds dans l'eau presque glacée, qu'importe si la pause devait se finir bientôt, cela faisait un bien fou. Mais le soulagement ne fut que de courte durée, la question du résistant la tira de ses pensées plus légères.
- L'empire ne "me" déteste pas, comme tu dis. Rétorqua-t-elle. L'Empire ignore tout de mon espèce et plus encore sur l'individu que je suis. Elle vivait face à la méfiance de certains, la haine même, oui, parfois. Mais toujours d'individu à individu, aux yeux de l'Empire, elle était un officier qui devrait, plus que les autres, prouver sa valeur. Quand j'ai rejoins l'armée impériale, je savais que je rejoignais une armée humaine, aussi méfiante envers les autres espèces que la mienne pour les non-chiss. Je savais que certains de leurs principes iraient à l'encontre de mes convictions, de mes habitudes, que je n'approuverais pas tout et que ce serait dur. Mais… Elle s'interrompit, là, elle touchait au personnel, à sa volonté propre, ses rêves, ses aspirations. Des choses qu'elle ne livrait pas facilement, encore moins à un résistant.
Elle pointa son regard écarlate droit vers le jeune humain, un certain méprit dans la voix, cette fois. Pas contre lui, mais contre ceux qu'il représentait et soutenait. Mais que pourrait comprendre un résistant au sens du devoir, à la volonté de servir une galaxie au-delà de ses intérêts personnels, de son confort ou des illusions dans lesquelles vous vivez. Elle joua distraitement de la main dans les ondes de l'eau. Je pourrais te retourner la question. Qu'est ce qui peut motiver une personne à entrer en guerre contre ses pairs. Les vies perdues ont-elles moins de valeur que la soi-disant liberté que vous défendez ? Que reste-t-il quand l'illusion se lève ? Acheva-t-elle, d'une voix fatiguée, par la marche, par ses blessures, par ces luttes.
Tuiren Yesmeth
Résistance
Age : 24 Messages : 476 Occupation : Pilote de X-wing pour la Résistance Rogue 3 Localisation : D'Qar Race : Humain
La clarté du jour qui diminuait était définitivement le problème majeur qui pesait sur leurs têtes. Lentement le ciel s’obscurcissait, et bientôt quand la nuit tomberait sur Dathomir, viendrait son lot de problèmes. Détail qui ne le laissait pas indifférent, parce qu’avec des blasters inutiles contre des rancors, une lampe de poche à l’efficacité limitée, un droid injoignable, un vaisseau porté disparu et une Chiss en rade, il n’était pas le plus mal barré du coin mais presque. Le besoin de se trouver un refuge pour se protéger des ténèbres devenait pressant. Et des ombres d’un monde qui lui était inconnu, il se confrontait à celles encore plus houleuses de sa captive. Les motivations d’une impériale ne parviendraient jamais à trouver un sens dans ses pensées, surtout quand elles étaient aussi floues. Il lui semblait que la pilote éludait la question. C’était compréhensible d’un certain point de vue. Néanmoins ses silences étaient porteurs d’interrogations. Consciente qu’elle était décalée dans ce propre monde où elle avait décidé de s’installer, elle semblait garder un semblant de logique. Suspendu à ses paroles il aurait voulu en savoir plus, mais il se heurta à un mur, et elle enchaina en lui renvoyant la balle. Est-ce qu’il était mystérieux à ses yeux? Pas des masses.
- Eh minute ces gars là sont pas mes pairs….Levant les mains pour suspendre les hostilités, il décida de ne pas insister. C’était pas le moment. Elle partait sur un terrain qui ne lui plaisait guère, oeillères sur les yeux, plein pot dans ces délires d’illusion. Tu crois quoi, que j’me lève le matin en croyant que j’vais sauver la galaxie des vilains?
Des principes il en possédait. Des envies de changer le monde et celles de faire les choses, à défaut de bien, celles qu’ils considéraient justes. Il haussa les épaules. Que savait-elle des vies perdues quand elle n’était pas moins pion sur l’échiquier. L’Empire n’était que désolation et libertés bafouées, y’en avait pour tous les goûts, qui aurait donc voulu vivre sous leur joug?
Le silence s’installa tandis que chacun profitait de quelques instants de repos, tant l’un comme l’autre de nouveau happé par le fil de ses pensées, où résonnait l’écho d’une conversation de sourds. Puis il lui fit signe de se lever et de se remettre en route. La pause était terminée et il était temps de repartir. La soutenant pour qu’elle puisse se mettre debout, il fut un instant face à elle, un peu trop près. Son regard fixa un le sien, le rouge flamboyant de ses yeux captivants mêlé dans le clair de ses prunelles, comme si la glace tentait de comprendre le feu.
- En fait ils ont d'excellents whisky, sourit-il avec insolence, brisant l’instant un chouia trop solennel, voir même plutôt carrément gênant. C’est pour ça que j’suis devenu résistant. Mais bon….C’plus le moment de causer de mes éblouissantes valeurs. Il faut qu’on trouve un endroit où passer la nuit.
Leurs pas sur la berge se faisaient lents, et à chaque fois, il sentait qu’elle faiblissait un peu plus. La fatigue semblait plus forte, et les blessures, le danger omniprésent, les évènements qui leur vrillaient les nerfs, ne faisaient que les enfoncer davantage. A force de trébucher ils finiraient tout de même par trouver quelque chose. Puis elle perdit un peu l’équilibre, encore une fois, et il la saisit un peu plus fort.
- Faut vraiment qu’on s’trouve un endroit parce que là j’sens que tu vas encore me claquer entre les mains.
Il leur fallait trouver un refuge.
Ils dénichèrent finalement l’endroit. C’était un terrain en contrebas, protégé par la végétation et les grosses racines. Ce n’était pas vraiment le must mais c’était mieux que rien. En prenant garde de ne pas lui faire plus de mal que nécessaire, il la déposa par terre. Il portait encore le medipak avec lui, et il l’ouvrit, examinant l’intérieur consciencieusement. Des pansements de bacta, voilà en tout et pour tout ce qui convenait à une Chiss. Le sien devait avoir eu et terminé son effet, il était sans doute temps de le changer.
- Ton pansement tu veux le faire toi-même?
La première fois il ne lui avait pas vraiment demandé son opinion, et sans doute au vu de son état n’aurait-elle pas pu faire grand chose. A défaut d’être en forme maintenant, elle pouvait bouger. Les pansements étaient entre ses doigts et il les lui tendait. Hésitant sur la façon de faire.
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A regret, elle mit fin à sa petite pause aquatique et laissa ses orteils sécher aux dernières lueurs du jour, il lui fallait envisager de se lever, de nouveau, bien que ce projet ne la réjouissait pas vraiment.
- Nous sommes tous dans la même galaxie, qu'on le veuille ou non, ça fait de nous tous des pairs. Philosopha Triss devant la remarque de Tuiren, puis haussa un sourcil circonspect quand il demanda si elle s'imaginait qu'il se voyait en héros, que c'était ce qui l'animait. Elle se tourna vers lui, observant le résistant avec une certaine intensité, les yeux plissés comme cherchant à voir en lui ce qui pouvait, alors, le motiver. Aussi étonnant que ça puisse paraître... c'est très précisément l'image qu'on se fait de vous, par chez moi. Remarqua-t-elle avec la plus grande sincérité. Telle était l'image de la rébellion, celle qu'avait l'Empire et celle qu'ils semblaient vouloir véhiculer : se revendiquer, non pas comme des agresseurs, mais des sauveurs face à la menace impériale. Aussi, Triss regardait-elle le résistant avec un regard autre, surprise d'une telle spontanéité, un tel naturel à présenter cette version comme parfaitement irraisonnée. De la surprise, passa alors dans son regard une pointe de respect, peut-être que l'un comme l'autre avaient ça en commun : faire leur travail dans le camp qu'ils avaient choisi, sans forcément en embrasser chaque aspect, mais faisant ce qu'on attendait d'eux, parce qu'il le fallait.
Elle tenta de se relever seule, dans un premier temps, mais face à son échec elle dut de nouveau s'en remettre à l'aide de Tuiren. Triss se remit debout, accrochée à lui, les dents serrées mais fermement campée sur ses jambes. Leurs regards se croisèrent, s'affrontèrent, mais ce ne fut pas l'animosité qu'elle y vit, non, il semblait comme... captivé ? Elle-même, ne le regardait-t-elle pas avec curiosité ? Cet humain, ce rebelle qu'elle ne parvenait pas encore à cerner, aux yeux qui lui évoquait les glaces de Csilla... Fort heureusement, il brisa cet échange silencieux – qui entraînait Triss dans les méandres dangereux des associations d'idées, ce qu'elle mit sur le compte de l'épuisement – par une remarque qu'elle n'aurait pu anticiper.
Quand il annonça soudain et avec une fierté ostentatoire qu'il était chez la résistance pour le whisky, Triss eut un vif sourire, retenant même un éclat de rire : cette réponse était incongrue, si peu sérieuse face aux enjeux que cela soulevait. L'Empire, la Résistance, des choix qui déterminaient bon nombre de destinées de manière drastique, et lui, il lui parlait de whisky. Triss secoua la tête, lentement, son sourire amusé persistant sur ses lèvres alors qu'elle lui confia sur le ton de la confidence : À l'Empire j'ai très bon thé, alors je comprends ce que tu veux dire. Admettons que j'apprécie ta sincérité, à défaut de l'intégrité. Elle leva de nouveau le regard vers le ciel puis acquiesça. Oui, le plus tôt sera le mieux.
Ils reprirent leur marche, laborieuse pour l'un comme pour l'autre, un peu plus sans doute pour Triss qui, bien souvent, faillit perdre l'équilibre et ses forces, toujours soutenue et rattrapée par Tuiren dont elle s'était habituée à la présence comme de l'aide. La colère envers elle-même tendait à s'apaiser, peut-être était-ce parce qu'elle n'avait plus même la force de ressentir la colère. Chaque pas la drainait un peu plus, chaque pas lui révélait pourtant des ressources qu'elle pensait épuisées. Elle fit alors l'erreur : elle se tourna, un instant, voyant au loin des restes de fumée venant de l'épave de son vaisseau, ils avaient fait une sacrée route déjà... Il était loin maintenant, Jord... Une sensation d'étouffement la prit soudain, Triss sentit son cœur s'emballer, d'un coup, et elle comprit qu'elle avait poussé bien trop sur ses réserves et le verdict était sans appel : elle paniquait, elle commençait à subir le contrecoup de son crash, de la mort de son équipier, de ses blessures et de la fuite, elle avait atteint ses limites, plus seulement physique. Sa volonté défaillante, ses jambes suivirent et, une fois de plus, Tuiren la rattrapa alors qu'elle sombrait, remarquant l'urgence de la nécessité d'un refuge. La tête basse, Triss semblait harassée par la marche, mais c'était une toute autre douleur qui affaiblissait sa voix.
- Je déteste l'admettre, mais c'est bien le cas...
Tenir encore un peu, elle avança, les yeux mi-clos, se laissant guidée à présent alors qu'elle ne se concentrait que sur une chose : chasser de son esprit cette oppressante sensation de désespoir, rétablir le calme, vider son esprit, calmer sa respiration. Il le fallait. Que rien sur son visage ne trahisse sa peine, que seul l'épuisement physique et la douleur de sa blessure ne semble la faire fléchir. Enfin, ils s'arrêtèrent et Tuiren aida Triss, une fois de plus, lui évitant de chuter trop lourdement avant d'aller fouiller dans le medipak, sous le regard voilé mais néanmoins attentif de la chiss. Elle s'adossa précautionneusement contre une racine, palpant sa blessure avant de grimacer, sentant de manière terriblement distincte les signes de fractures. Tuiren avait raison, il fallait changer le patch, non pas que cela la réjouissait, mais c'était une nécessité.
- J'aurais peut-être besoin d'aide. Admit-elle, se débattant avec le bandage improvisé fait à partir de la combinaison de vol du résistant. La boue avait séché, rendant l'opération particulièrement difficile, mais retirer le patch obsolète se fit plus facilement qu'elle ne l'avait craint. La cicatrisation en surface était en bonne voie et elle parvint à apposer le nouveau, tant bien que mal et elle dû demander un peu d’assistance au résistant. Elle réajusta sa combinaison pour se recouvrir un peu avant s'appuyer de nouveau contre la paroi, mi-assise, mi-allongée fermant les yeux, inspirant profondément. C'est déjà plus confortable pour passer la nuit. Commenta-t-elle. Au moins on peut étendre les jambes. Tu n'as rien vu qui ressemble à des rations de survie dans le medipak ?... Et toujours aucunes nouvelles de ton taxi ? La nourriture pourrait vite être un problème si leur situation s'éternisait, mais au moins, ces questionnements de survie primaire tenait son esprit en éveil, loin de l'inévitable débriefing mental qu'elle parvenait encore à tenir à distance, pour le moment.
Tuiren Yesmeth
Résistance
Age : 24 Messages : 476 Occupation : Pilote de X-wing pour la Résistance Rogue 3 Localisation : D'Qar Race : Humain
A voir cette blessure partiellement cicatrisée qu’elle dévoila après moults précautions, il se fit la réflexion que le bacta semblait faire son boulot et que désormais leur progression n’allait s’en trouver que facilitée. Du repos et le moins de mouvements possibles pour éviter de malmener trop ses côtes meurtries étaient nécessaires. Au dessus d’eux le soleil lentement se couchait, et faisait onduler les ombres de la végétation. Le ciel rougeoyait sur leurs têtes, le jour laissait place à la nuit. Il leur fallait se préparer pour être certain de pouvoir tenir jusqu’à demain. Les connaissances de Tuiren en survie en forêt n’étaient que limitées, et au moins la polyvalence des Spectres lui était utile.
- Pas de nouvelles du taxi non, répondit-il en se laissant tranquillement poser sur une racine.
Il s’était saisi de son comlink et le faisait tourner entre ses doigts, inquiet pour son droid. Il espérait qu’il avait su se mettre à couvert.
- Voyons ce medipak donc, rajouta-t-il en saisissant la boite.
D’une main leste il fouilla le contenu du médipak, et écartant les divers produits il eut la surprise de trouver ce qui ressemblait à un emballage.
- Oh qu'….En y regardant un peu plus près, il laissa soudain échapper une exclamation de triomphe totalement exagérée. On peut dire qu’on est en veine, rajouta-t-il en montrant l’unique ration qu’il venait de dénicher. C’est pas grand chose, mais c’est mieux que rien. On peut peut-être trouver des fruits dans la forêt. Toi tu semblais connaître le coin tu saurais un peu ce qu’on peut trouve de comestible?
Elle connaissait les rancors alors on ne savait jamais, la flore lui était peut-être aussi familière que la faune. Il était fatigué mais il pouvait encore se mouvoir, et de ce fait sortir chercher de quoi manger. Cela signifiait qu’il devrait sans doute la laisser seule, et il mit à évaluer les chances qu’elle s’échappe. Bien minces et même si elle parvenait à bouger, elle n’irait pas très loin. Et puis il pouvait l’attacher à un racine, ça ne risquait pas de lui faire du mal...L’obscurité qui s’esquissait entre le feuillage le ramena à la réalité.
- Il est trop tard pour y aller. Mais demain si tu vas mieux on pourra essayer d’en trouver. Pour ce soir eh ben...On peut partager qu’en dis-tu? J’ai pas encore faim, je mangerai plus tard. J’vais plutôt essayer de faire un abri avec tout ça.
Il désignait le feuillage autour d’eux, et se levant il se mit à tirer les branches et le feuillage, découpant grâce à son couteau, puis disposa le tout au dessus d’eux. Potentiellement cela les protégerait de la pluie, du vent, du froid, et même de la vue des prédateurs, un point non négligeable que celui-là. Puis il s’éloigna à quelques mètres et contempla sa construction.
- J’voudrais pas me jeter des fleurs mais ça a de la gueule, déclara-t-il d’un ton faussement outrecuidant. Un crâneur de pacotille qui se marra tout seul de sa propre bêtise. Humour qui laissait à désirer, un humour de Spectre qui laissait souvent rêveur. L’exténuation qui sans doute n’arrangeait rien. Il se laissa tomber une nouvelle fois sur le sol. Vêtu de ses vêtements recouverts de boue, les traits en vrac, les ecchymoses sur sa peau douloureuse, les plaies à vif, il ne ressemblait plus à rien. Enlevant à son tour ses bottes comme sa captive l’avait fait un peu plus tôt pour se rafraichir, il s’autorisa un moment de détente. En silence. Rien que le murmure de la nature qui entourait les naufragés. Et quand dans son champ de vision quelque chose bougea, il tourna le regard. Tout près de lui, il y avait une sorte de lézard qui venait dire bonjour, courant sur le matelas d’écorce. Le regard de Tuiren se perdit un moment, fasciné par l’étrange créature qui avait surgi. Un instant il oublia où il était pour une curiosité nouvelle. Un citadin qui découvrait un monde totalement inconnu, et qui éprouvait une curiosité sans bornes pour la nature. Ce n’était pas de la fascination stupide, c’était juste la volonté de connaitre.
Au loin le grondement d’un animal trancha le silence. La bête sur son écorce s’échappa sous un fourré, et Tuiren leva la tête. Les sourcils froncés sous l’inquiétude. Mais l’animal était trop loin pour qu’il puisse les trouver. Ils étaient sous le couvert de la forêt, tenta-t-il de se rassurer. Instinctivement il se glissa vers le refuge et se rapprocha de la Chiss.
- Tu devrais peut-être te reposer. Je vais monter la garde.
Age : 29 ans Messages : 1068 Occupation : Capitaine de la Flotte Impériale - Le Percutant - Ligne de surveillance du Vigilant Localisation : Flotte Impériale - Bastion - Coruscant Race : Chiss
- Connaitre le coin… Je sais que Dathomir est la planète d'origine des rancors, tout comme je sais que ce monde est aussi celui où sont apparu une certaine espèce de zabrak… et d'un groupe ce combattantes qui ont fait parler d'elles pendant les guerres cloniques. Je pourrais parler d'architectures de leurs anciens temples ou même des ressources en minerais… mais par contre, pour ce qui est des plantes… Son haussement d'épaule illustra plus que les paroles son ignorance en botanique.
Triss considéra d'un air résigné l'unique ration que Tuiren avait extirpé du medipak. C'était toujours mieux que rien, une demi-ration chacun leur semblerait sans doute une manne céleste si la faim venait à trop les tenailler. Je peux encore attendre aussi, il vaut mieux garder ça de côté comme plan de secours, pour le moment, et tenir sans tant qu'on le peut. Elle se redressa légèrement, observant le résistant qui commençait à monter le camp, enfin, leur fabriquer un abri de fortune pour la nuit. Trop contente de faire bosser quelqu'un pour elle, Triss ne fit pas un geste pour proposer son aide, de toute façon sa blessure lui donnait encore l'impression d'avoir un fwit qui lui rongeait les côtes, elle aurait probablement pu se relever mais n'aurait pas été très utile, au pire aurait même fait preuve de maladresse ou de lenteur. Et puis, de toute façon, il se débrouillait très bien.
- Magnifique, digne des palais d'Alderaan. Commenta la chiss d'un ton trop sarcastique pour que l'insulte soit sincère.
En réalité, elle appréciait son efficacité, ce n'était évidemment pas de la haute architecture mais c'était utilitaire, les camouflait et il avait réussi cela avant que la nuit ne tombe. Ses fanfaronnades étaient d'ailleurs aussi authentique que le sarcasme de Triss, elle sourit avec un semblant d'indulgence alors qu'il riait bêtement de sa plaisanterie. Pour un résistant et malgré son humour singulier, au moins, il était d'assez bonne compagnie, elle se prenait même à être sincèrement amusée par son tempérament. Triss le suivi du regard alors qu'il s'installait à son tour et prenait ses aises. Pour la première fois, l'impériale observa ses blessures, à lui, et fronça légèrement les sourcils.
- Tu sais quoi ? Tu devrais profiter du bacta qui reste, ça ne te ferait pas de mal. Demain le chemin risque d'être encore long, autant que l'un de nous soit bien rafistolé. Dit-elle alors que le résistant semblait absorbé par un lézard.
Les yeux de Triss passèrent de la petite créature reptilienne au résistant qui l'observait, le regard brillant d'une curiosité intense, presque enfantine qui fit sourire, de nouveau, l'officier impériale. La haute stature du résistant et ses traits décidés le faisaient oublier, mais en l'observant avec attention, Triss se dit qu'il était jeune, peut-être plus jeune encore qu'elle. Il avait réagi avec calme dans une situation aussi délicate et pourtant il ne devait pas avoir beaucoup plus d'expérience du terrain qu'elle. Un grondement se fit de nouveau entendre, elle pouvait presque visualiser la grosse gueule pleine de dents à qui appartenait ce cri… Elle avait légèrement tourné la tête vers l'origine de ce bruit et réprima un sursaut quand un autre bruit se fit entendre, beaucoup plus proche. Ce n'était que Tuiren se rapprochant, il devait l'avoir entendu, lui aussi. Elle hocha lentement de la tête à sa suggestion. Faisons comme ça : tu prends le premier tour, tu me réveilles quand tu voudras te reposer. Elle s'étendit lentement sur le sol, ramenant ce qui restait de sa tenue de vol sur elle, tassant pour s'en faire un semblant de coussin, et sombra dans le sommeil presque immédiatement.
Le Capitaine bouge à peine, toujours penché sur la carte tactique, je peux voir les jointures de ses doigts blanchies par la nervosité tant il crispe ses mains sur les rebords. Déflagrations. Sur la carte, je vois la flotte rebelle se resserrer sur l'Executor. J'ai la bouche sèche, mon cœur résonne dans mes oreilles, ça couvre presque les ordres lointains de Piett dans mon casque. Et il y la voix de Lowell, plus proche, qui me transmet la situation, que je répète de mon côté, d'une voix calme, celle que tout le monde me connait. Mon écran radar est tellement vide. Il ne se passe rien, Corellia se moque d'Endor, ici tout ce qui arrive, c'est le soleil qui passe sous l'horizon, notre orbite entre dans la zone d'ombre. Je ferme les yeux, un bref instant. Explosions. Cris. Le pressentiment confirmé. J'ouvre les yeux. - Vigilant, ici le Commandant Lowell. L'Executor est touché. Nous avons perdu nos déflecteurs et nous sommes touchés. Nous chutons vers l'Etoile de la Mort. Triss… Je crains que ce ne soient des adieux. - Non… - Une chance que tu vous ne soyez pas ici. Je suis fier d'avoir été votre instructeur. Commandant Lowell. Terminé. Je perds la communication dans un brouillage assourdissant mêlé aux échos de la déflagration.
Triss ouvrit les yeux dans un frémissement, le souffle court, le corps endolori, les muscles raidis par la posture inconfortable au sol, le regard scrutant les ténèbres. Dathomir… Elle chassa les dernières images de ses rêves ainsi que le malaise qui la prenait encore quand les souvenirs revenaient la hanter. Dans le noir, elle perçu la silhouette de Tuiren, immobile : il ne semblait pas avoir l'avoir vue se réveiller pas plus qu'il ne voyait les yeux écarlates lumineux qui l'observaient. Et pour cause, il s'était également endormi. Il avait dû sous-estimer son épuisement. Triss se redressa, pensive. Si elle partait, maintenant, en silence et profitant de sa bonne adaptation à l'obscurité… Elle aurait ses chances. C'était risqué, cependant. S'il n'y avait eu que la plaie sur son flanc, elle aurait pu y arriver, mais avec ses fractures… Non, c'était inconsidéré. Elle se laissa aller vers l'arrière, le dos contre une paroi, le regard se perdant devant elle, elle laissa ses pensées dériver vers ses équipiers. Kenan et Lupren s'inquiétaient-ils pour elle ? Une équipe était-elle à sa recherche ? Elle caressa un instant l'image un peu optimiste que celle d'une équipe fouillant l'épave du vaisseau, suivant les traces des réfugiés… L'image de sauveteurs de l'Empire trouvant leur abri, la sortant de là, la ramenant à la maison… Et s'ils la pensaient déjà morte ? Sa main se referma sur la plaque d'identité de son pilote et elle ferma fortement les yeux. Tuiren dormait, elle était seule, alors, elle confia à la nuit quelques larmes silencieuses.
Un bruit, cependant, vint écourter son hommage secret et son moment de détresse. Elle se redressa, l'oreille aux aguets, rangeant la plaque au fond de sa poche qu'elle referma. L'adrénaline prit aussitôt le relais, parfaitement éveillée, l'esprit clair, ses douleurs presque oubliées, Triss s'accroupit lentement. Un autre bruit, semblable, et un autre. Des pas. Elle s'approcha de Tuiren, en silence, et le secoua brièvement, penchée sur lui. Il réagit légèrement et elle planta son regard dans le sien, encore ensommeillée, puis murmura d'une voix à peine audible : Nous ne sommes pas seuls.
Tuiren Yesmeth
Résistance
Age : 24 Messages : 476 Occupation : Pilote de X-wing pour la Résistance Rogue 3 Localisation : D'Qar Race : Humain
Alors qu’elle se laissait sombrer dans le sommeil, il resta à ses côtés et se laissant glisser contre l’une des racines derrière lui, s’octroya un moment de tranquillité. Le besoin de souffler et d’avoir un moment juste pour lui, sans le regard de l’ennemi posé sur lui. Il avait beau avoir le dessus, la situation n’était en rien facile à gérer. Alors dans l’obscurité qui s’installait, il suivit son conseil. Ouvrant le medipak, il récupéra du bacta et l’appliqua sur les blessures qui le gênaient le plus. Les plaies se résorbèrent, le tiraillement de la peau s’estompa. Soulagé et désormais quelque peu moins sur le qui vive, il se prépara à passer la nuit, ou plutôt le tour de garde. L’idée de devoir s’endormir tandis qu’elle prendrait la relève ne l’enchantait pas des masses, et ce n’était pas par égard pour son besoin de repos qu’il s’inquiétait. Elle pouvait s’enfuir dès qu’il aurait fermé les yeux, ou pire elle pouvait tenter de se débarrasser de lui. Alors par précaution il garda les armes avec lui, et tenta de trouver la position la plus confortable pour se préparer à la veille. Mais si la volonté y était, la fatigue elle eut raison de lui, et les longues heures sans dormir avant même que toute cette folie n’eut commencé, les efforts répétés pour survivre sur cette planète, eurent raison de lui. Les minutes s’enchainaient dans le calme, et il se disait que peut-être cela ne ferait pas de mal qu’il s’endorme, juste un peu le temps de récupérer. Ses paupières s’alourdissaient et son cou s’engourdissait. Quelques instants avant qu’elle ne se réveille, il se laissa happer dans un sommeil sans rêve. Sommeil dont il fut soudain tiré par la main impétueuse.
Cette main le secouait, et elle n’était pas sympathique. Il tenta de grogner quelque chose, alors que son corps se réveillait, et son esprit engourdi reprenait conscience, glissant trop vite des limbes profondes au monde réel. Au dessus de lui il vit quelque chose de relativement effrayant qui le fit sursauter. Deux yeux rouges luisant dans la pénombre. Portant la main à son blaster il faillit dégainer, avant qu’il ne se rende compte que c’était la Chiss, penchée au dessus de lui, l’avertissant d’un danger proche.
- D’accord.
Soudain éveillé lui aussi, il se redressa aussitôt. Autour d’eux nul autre bruit que le murmure de la forêt endormie.
- Qu’as-tu entendu?
Il murmurait d’une voix égale à la sienne, avant de faire silence pour écouter. La nature s’était faite discrète, et le silence pesant n’était troublé que par des bruits brefs ou discrets, mais qui attiraient néanmoins son attention, et le laissaient sur le qui vive. L’espace d’un moment il pensa qu’elle avait rêvé, et puis soudain il entendit.
Les bruits de pas se rapprochaient et puis il s’éloignaient, lui semblait-il, sans qu’il ne puisse déterminer s’il avait raison ou non. La végétation devait renvoyer des échos hasardeux, mais une chose était certaine. Ils étaient de plus en plus proches. Et bientôt un rugissement qui ne laissa pas de place au doute. Il eut un frisson dans le dos, et se forca au calme.
- On reste ici sous les branches.
Ce furent des secondes de stress tandis que le rancor se rapprochait, Est-ce qu’il les avait repérés, cachés sous les arbres? Se glissant près d’une ouverture, il jeta un coup d’oeil, et repéra dans la nuit éclairée par la lune, la forme monstrueuse de la créature. Il avançait vers eux. Voyant qu’il les avait repérés, il ne perdit pas de temps.
- On est repérés on décolle!
Poussant les racines pour se frayer un passage, dans la direction contraire à celle par où arrivait la créature, il bondit et aida Triss à le suivre. Une course effrénée s’engagea, aussi soutenu que cela était possible étant donné l’état de la Chiss. Elle palliait par ce qu’il découvrit avec surprise, sa vision améliorée qui s’équilibrait avec le manque de visibilité qu’il possédait, un handicap dans l’obscurité. Elle indiquait et guidait, lui s’occupait de les mener.
Mais la bête était plus forte et plus rapide. Et déjà tout prêt, gagnant du terrain à chaque moment. Dégommant quelques arbres au passage, le prédateur se rua vers eux. Il rugissait. Il y eut un moment de panique. Ils trébuchèrent et tombèrent à terre, s’entrainant mutuellement dans leur chute. Le rancor était sur eux.
Instinctivement il se coucha sur elle, cette impériale qu’il ne connaissait pas.
Et puis alors qu’il croyait tout perdu, une voix impétueuse s’éleva.
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Gryamra était une fière guerrière du village dont les talents étaient reconnus dans son village. Un endroit avec une société dont les habitudes auraient pu paraitre primitive aux yeux de certains mondes. Mais elle était fière de lui, n’ayant jamais connu rien d’autre ou presque, où les femmes menaient au dessus des hommes, et où le rang se gagnait à force de prouesses. Elle avait obtenu la reconnaissance en se montrant intelligente et hardie. Malgré tout elle avait posé un regard curieux sur le vaisseau débarqué du ciel, sans être intelligent à bord, excepté ce curieux droid à la forme de tonneau, qui émettait des sons aigus de façon intempestive. Elle avait déjà vu des droids, elle savait ce que c’était. Mais elle n’en voyait pas souvent par ici, pour ne pas dire jamais. Et après un moment d’hésitation, les villageoises avaient fini par comprendre. Il y avait forcément un être doué d’intelligence dans le coin.
Alors après avoir capturé le vaisseau et son pilote de metal, les femmes du village avaient décidé de se lancer à la recherche de l’être humain qui s’était trouvé à bord. Et ce fut elle qui les trouva, montée sur son rancor. Elle lui ordonna de les chasser, puis de les laisser. Perchée au dessus d’eux à plusieurs mètres du sol, elle fixait les étrangers d’un air intransigeant.
Alors que son rancor maintenait ses proies au sol, elle se laissa glisser jusqu’au sol.
- Je suis Gryamra étrangers, commença-t-elle dans un basic plutôt fluctuant, et vous êtes désormais mes prisonniers.
Age : 29 ans Messages : 1068 Occupation : Capitaine de la Flotte Impériale - Le Percutant - Ligne de surveillance du Vigilant Localisation : Flotte Impériale - Bastion - Coruscant Race : Chiss
Ils courraient à présent. Triss s'agrippait à Tuiren, les dents serrées par l'effort, ignorant les signaux qui lui vrillaient le corps à chaque pas, les sensations éclipsées par ce besoin immédiat de fuir, dicté par le plus pur instinct de survie. La progression était particulièrement difficile, dans cette obscurité elle devait se concentrer pour capter assez de détails pour les guider, car l'humain y voyait encore moins qu'elle. Elle voyait, il courait, à eux deux ils complétaient un unique fuyard effectif, trainant la patte mais plutôt véloce compte tenu du réveil en sursaut. Rapide, mais pas assez, le rancor lui ne souffrait d'aucune chiss éclopée à transporter et faisait fi de la végétation que les deux fuyards ne pouvaient que subir. Les pas se rapprochaient, le fracas des arbres arrachés également et Triss sentait couler en elle une puissante adrénaline désagréablement proche d'un état de panique naissant. Même le légendaire calme chiss combiné à la discipline impériale et son pragmatisme personnel ne pouvaient faire le poids face à une unique constatation : "on va se faire dévorer".
Tout de même, avoir quitté son foyer, tenu tête aux instructeurs impériaux et leur mépris, s'être battue pour obtenir une place au bord de la flotte, faire ses preuves, être passée au travers de batailles, dans la victoire comme la défaite, vu se réunir les morceaux brisés d'un Empire, s'être battue pour retrouver Coruscant, avoir lutté, encore et toujours, au prix de nombreux sacrifices et d'abnégation… Tout ça pour finir dévorée par un rancor. La Force avait un humour plutôt particulier. Un humour auquel la chiss en fuite n'adhérait pas et de sa vexation naissait l'énergie de courir, encore, ayant depuis longtemps oublié toute réticence à s'accrocher au jeune résistant.
Dathomir eut raison d'eux et une branche de trop les firent chuter de concert. Triss en eu le souffle coupé et, à peine se fut-elle retournée sur le dos que Tuiren s'étendit sur elle de tout son long en protection. Oui, il la protégeait de son corps dans un geste courageux et, selon les critères de l'impériale, parfaitement stupide. Elle le fixa du regard, incrédule, en oubliant même le craquement sinistre qu'avaient fait ses os lors de la chute. C'était stupide, inconsidéré, d'un altruisme ridicule mais particulièrement touchant. Ce crétin voulait encore lui sauver la vie. Quelle partie de "ennemie" ne comprenait-il pas ?
La gueule du rancor s'approchait, dans un relent putride et annonciateur de mort, Triss se sentit s'agripper à Tuiren, ses mains semblaient chercher le réconfort d'une étreinte, mais n'aspiraient réellement qu'à une chose : attraper son blaster, défendre chèrement sa vie, leurs vies. Elle frôla la crosse, quand la voix d'éleva.
Ce n'était définitivement pas celle d'un rancor.
Triss repoussa légèrement Tuiren alors que la femme s'approchait, dans la pénombre, la chiss reconnu une humaine à l'allure tribale : une guerrière. Cette dernière descendait de ce rancor avec le même naturel que si elle venait de donner une touffe de foin à un bantha. Rancor qui, d'ailleurs, se tenait à distance respectable à présent, dénué de toute volonté apparente de les croquer. Ils étaient manifestement en présence d'une guerrière de cette communauté dont Triss avait eu vent, au travers des rapports des guerres cloniques. Tribale était cette femme, mais pas ignorante : elle se saisit tout de suite de leurs armes, ne rencontrant que peu de protestation (la présence du rancor aidait beaucoup à calmer toute velléité de résistance) et en moins de temps qu'il ne fallait pour dire "enchantée", Triss passa de prisonnière à prisonnière. Peu de changement, au final, si ce n'est qu'elle se retrouva les mains liées, tout comme son ex-gardien.
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Triss se débattait avec fureur dans ses liens, tirant de toutes ses forces sur les cordes entravant ses poignets, cherchant à se défaire de la poigne qui la maintenait dans une immobilité relative. Elle rejeta sa tête vers l'arrière dans un long cri silencieux, car quand bien même elle s'agitait comme un gungan électrifié, il n'était pas question qu'elle ne laisse entendre ne serait-ce qu'un grognement de douleur. Elle inspira profondément en profitant d'une courte accalmie pour lancer un regard à la femme qui exécutait les soins, réparant ses côtes sans que la concernée ne puisse voir comment, ce qui avait le don, par ailleurs, de l'exaspérer. C'est la dernière. Déclara la guérisseuse en réponse à la question muette de la patiente qui agrippa ses liens de toutes ses forces, alors que la douleur revenait lui couper le souffle. Elle aurait presque souhaité que le résistant soit resté à ses côtés, qu'elle ait une main à broyer pour se passer les nerfs. Où était-il d'ailleurs ? - Tuiren ? Appela-t-elle d'un ton qu'elle voulait curieux, mais, dans la situation, ressemblait plus à un appel à l'aide.
Elle avait fermé les yeux, épuisée, mais pour la première fois depuis de longues heures, depuis le crash et l'explosion, elle respirait librement, sans douleur. Elle restait affaiblie, contusionnée et le patch de bacta ne pouvait suffire pour toutes ses entailles, mais elle put se relever une fois les liens défaits, et faire quelques pas seule. Quel plaisir ce pouvait être. - Il y avait un humain avec moi. Elle se tourna vers la guérisseuse qui appréciait son travail. Où-est-il ? - Il a été emmené à l'écart, bien entendu. C'est un mâle, il n'a pas le droit d'accéder au cœur du village. - Je vois. Répondit Triss en affichant une satisfaction évidente et feinte avec brio. Cela semblait être une remarque des plus naturelles de sa part qui laissa l'officier pensif. Cette communauté semblait essentiellement matriarcale jusqu'à l'exclusion des hommes, Triss aurait volontiers profité de la situation dans d'autres circonstances : il fallait déjà être solide pour être une femme dans l'armée impériale, alors une femme alien… Bénéficier d'un traitement de faveur au nom de sa féminité avait un petit côté reposant, qu'elle ne parvenait pourtant pas à apprécier : à quoi cela rimait de devoir exclure malgré tout une part de la population ? Et puis dans cette population, il y avait l'andouille qui l'avait sauvée. Elle revint sur la paillasse, laissant l'épuisement s'abattre sur elle, ses yeux se fermèrent alors que le ciel au dehors se teintais des premières lueurs de l'aube. La guérisseuse observa l'alien endormie quelques instants, puis quitta la pièce qu'elle verrouilla derrière elle.
Quelques minutes passèrent, à peine troublés par la respiration lente et silencieuse de Triss et des échos de la forêt s'éveillant. Puis les yeux rouges s'ouvrirent, balayèrent la pièce pour s'assurer qu'elle était bien seule, et Triss se leva. Traitement de faveur, certes, mais toujours captive, il était temps pour elle de filer. Elle ajusta ce qui restait de sa combinaison de vol sombre, avisa la fenêtre, s'y glissa et se laissa choir au sol malgré la hauteur. Le ciel s'éclaircissait mais elle disposait encore d'un peu de pénombre, juste le temps dont elle aurait besoin. Dans une pièce du bas, après quelques recherches, Triss aperçu ce qu'elle voulait : leurs armes. Parfait. Une guerrière montait la garde mais l'ouverture se présenta assez vite, quand la guérisseuse vint la rejoindre et échangea quelques mots dans une langue que Triss ne parvint à identifier. L'instant d'après les deux armes avaient disparu et la chiss se glissait derrière le bâtiment, longeant les barrières d'un enclot en direction de la périphérie du village. Pour la première fois depuis le crash, la chance tournait. Elle s'enfonça sous le couvert des arbres, avança quelques mètres, et s'arrêta.
Des éclats de voix lui indiquèrent que sa fuite avait dû être remarquée, soit par la chambre vide, soit par les armes disparues, quoi qu'il en soit elle se tapit dans la végétation, observant l'agitation. Un groupe de guerrière fonçait vers l'ouest, le premier endroit où elles allaient la chercher… Triss émit l'hypothèse que se trouvait peut être le X-Wing de Tuiren. Tuiren… Son instinct impérial lui dictait de filer, l'abandonner là comme elle l'aurait fait pour n'importe quel ennemi. Mais ce crétin de résistant l'avait sauvée, elle avait une dette envers lui et, étrangement, l'idée de le laisser-là ne l'enchantait pas. Elle lâcha un grognement sourd. C'est pas vrai… Leva les yeux au ciel, soupira, puis rebroussa chemin tout en le qualifiant mentalement de nombreux noms d'oiseau.
La cellule était nue, sombre, sale et déprimante. L'odeur qui y régnait pouvait laisser imaginer sans peine que l'endroit devait servir de latrine occasionnelle aux jeunes rancor, quand elle ne faisait pas office de geôle pour infortunés mâles échoués dans cette zone hostile. La porte était de métal, mais son verrou céda sans mal au tir de blaster. L'ouverture se libera, faisant entrer la lumière, une autochtone inconsciente et une chiss armée, exaspérée, qui fit un bref signe de tête au résistant. - Fini la sieste. Allez, dépêche avant que je ne change d'avis.
Tuiren Yesmeth
Résistance
Age : 24 Messages : 476 Occupation : Pilote de X-wing pour la Résistance Rogue 3 Localisation : D'Qar Race : Humain
La guerrière les menait à travers la forêt, jusqu’à son village. Le rancor qui les suivait marchait derrière eux, ou plutôt se freinait de lui même pour ne pas écraser les humains -ou semblables- qui le précédaient. Et chaque pas de l’énorme bête suffisait à couvrir tellement des leurs….ça en devenait ridicule. Marchant en tête de l’étrange convoi, soutenant toujours la Chiss dans leur marche laborieuse, il tournait parfois le regard vers l’arrière, ou plutôt vers le haut, rien que pour voir l'impressionnant prédateur. Il n’en avait jamais vu auparavant, du moins de tellement près. Il y avait bien quelques spécimens derrière de hautes grilles sur Coruscant, qui laissaient les spectateurs ébahis, mais ce n’était rien à côté de ça. Il était beaucoup plus grand et bien entendu beaucoup plus près. Terrifiante fascination pour cette bête qui pouvait ne faire qu’une bouchée d’eux et pourtant se tenait là obéissant aux ordres de la guerrière. Peut-être un cerveau peu développé selon certains standards...Il n’y croyait pas des masses. Et puis il y avait le fait que cette guerrière pouvait le chevaucher. En observant, il avait vu l’harnachement qui ornait le dos et la tête du rancor, fait de cuir et de solides chaines. Elle s’en servait comme monture, et c’était un détail important pour le souligner. Savoir qu’ils pouvaient être dressés était une chose, le voir ainsi était une autre.
Ils marchèrent pendant longtemps, délaissant les forêts aux branches épaisses qui entravaient la marche du rancor, jusqu’à parvenir à un paysage plus diffus, la vallée en contrebas. Malgré les circonstances peu favorables et le fait qu’il était désormais prisonnier, il ne pouvait s’empêcher de regarder le paysage avec envie, songeant que la planète, à défaut de très accueillante, avait quelque chose de magnifique. Il n’oubliait pas pour autant la situation dans laquelle il se trouvait. Il cherchait désespérément des solutions pour s’en sortir, la Chiss devenant soudain le cadet de ses soucis. A quoi bon se faire du mouron sur ce qu’elle pourrait rapporter à l’Empire quand ils étaient sous le joug d’un rancor, à ça de devenir l’encas de la créature. Ce qu’il avait fait, essayer de la protéger dans un stupide élan de….de quoi au juste? Ridicule compassion pour sauver non pas une ennemie mais une existence. Il n’était pas certain de se souvenir exactement de ce qu’il s’était passé. Dans la panique il avait juste agi par pur instinct de protection au delà d’une haine particulière. Ce n’est pas toi que je hais, c’est l’idéologie d’un mal profond.
Entre émerveillement et inquiétude, il avançait donc en silence. Quand le village s’amorça, se devinant au détour d’un chemin, il devina des habitations qui avaient plus l’air de huttes que de réelles constructions, le tout dans une espèce de matière naturelle qui ressemblait à de la boue séchée. Société relativement primitive semblait-il. Cela concordait avec les vêtements de Gryamra, tout de cuir tressé, avec toutefois un détail qui le faisait tiquer, et c’était son arme. Non pas le rancor, qui a lui seul était suffisamment décourageant, mais également la lance qu’elle portait avec elle. Tuiren n’en avait jamais vu, c’était sans doute un modèle fait à la main, et il n’y connaissait pas grand chose, mais cela n’avait rien de très primitif. A première vue comme ça, c’était sans doute quelque chose près d’un électrostaff. De quoi le mettre en garde tout autant que la bestiole. Mais les surprises ne faisaient que commencer.
On les sépara quand ils arrivèrent enfin au village. D’autres guerrières habillées de façon similaires à leur chasseuse, les attendirent et immédiatement les entourèrent. On l’amena d’un côté. On embarqua Triss de l’autre. Il la perdit de vue et fut conduit dans un endroit isolé, un bâtiment sombre et sans la moindre fenêtre où l’odeur pestilentielle lui souleva l’estomac.
- Mais ça pue ici….! - Tais toi !
Il s’assit docilement sur l’espèce de banc miteux qu’elle lui désigna.
- Qu’est-ce vous allez nous faire? - Tu verras.
Elle avait la voix dure de celles qui ne voulaient pas parler, et il avait vu plutôt juste car elle pivota pour lui tourner le dos, le laissant sans nul doute tout seul.
- Attend! lui cria-t-il. Me laisse pas comme ça….Dis moi au moins….Où avez-vous amené...Triss? - La femme à la peau bleue? Nous l’avons amenée au village. - C’est à dire? - Elle a besoin de soins et toi tu ne peux pas y aller. - Je ne peux pas aller où? - Au village. - Pourquoi? - Parce que ce n’est pas ta place.
Au milieu d’excréments c’était enthousiasmant. Gryamra elle le détaillait maintenant.
- D’où viens-tu? - De Coruscant. - Je crois que j’en ai déjà entendu parler, commença-t-elle. C’était plutôt surprenant de voir quelqu’un qui semblait à peine connaitre la planète, mais Tuiren sauta sur l’occasion. - Ce n’est pas comme ici mais c’est plutôt sympathique. - Comment es-tu arrivé ici? - Je suis pilote j’ai perdu un moteur…. - Nous avons trouvé un vaisseau. Il se redressa aussitôt. - Vraiment? - J’en ai trop dit. Dors. Tu auras besoin de repos. Demain nous déciderons à qui te donner. - Hein? - Mais il semblerait que je puisse t’avoir étant donné que je t’ai capturé. Elle souriait d’une manière qui lui parut presque sadique, et pas du tout engageante. Ce qui commença à le faire se sentir mal à l’aise. - En quoi consiste le fait de “m’avoir”? - Déjà à t’apprendre à ne pas reprendre mes paroles. Mais tous sont comme toi au début. Fiers et se croyant dominants. Avec le temps ça changera. - Mais….je peux pas rester ici, j’ai un debriefing à faire…. - Je ne sais pas ce que c’est.
Elle allait repartir de nouveau.
- Gramrya! Ecoute laisse moi partir. Je ne suis pas seulement pilote, je fait partie également de ceux qui combattent contre l’Empire. Tu sais ce qu’est l’Empire?
Elle savait. On avait parlé de ces longs vaisseaux qui ramenaient avec eux la mort, ils avaient craché leur venin. Il crut voir l’espace d’un instant, le visage de la jeune femme s’adoucir. Peut-être était-ce une illusion. En tout cas son regard quand il revint vers lui, était redevenu plus qu’inébranlable.
- Ta place est maintenant ici.
Elle tourna les talons et le laissa seul, disparaissant en refermant la porte derrière elle. Il fut plongé dans l’obscurité. Il se laissa aller dos au mur, en soupirant. Des pensées s’emmêlaient dans sa tête, et elles concernaient les siens, les Spectres, et puis bien entendu Rick. Dathomir et ses étranges formes d’existence, et enfin Triss disparue. L’attaque, le crash, la nuit dans la forêt et la capture. Les heures s’enchainèrent et avec elles la notion du temps se fit plus floue. Les premiers rayons de soleil traversant des cavités dans les murs lui annoncèrent que le jour se levait. Le bruit caractéristique d’un blaster rompit soudain le silence, et l’instant d’après elle faisait irruption dans la salle.
- Il faut que je retrouve mon vaisseau, fut son unique réponse.
C’était l’unique façon de pouvoir repartir et de communiquer avec l’escadron. Les blasters dans la main de la Chiss annonçaient la couleur, ses mots nuançaient tout de même l’impression d’être soudainement celui en mauvaise posture. Ce fut peut-être pour ça qu’il ne s’inquiéta pas trop. Alors quoi ils faisaient équipe maintenant? Pas le temps de trop se questionner. Il la suivit en courant à l’extérieur, remarquant qu’elle semblait aller beaucoup mieux. Les cris qu’il entendait lui indiquaient également qu’ils n’étaient partis dans la plus grande des discrétions.
- Nous avons tout le village derrière nous c’est ça ?
L’idée ne l’enchantait guère, la horde anti mâles dans son sillage avait quelque chose qui lui arracha quelque chose à demi entre le rire nerveux et le grognement râleur. En contournant les habitations, ils rejoignirent enfin un endroit un peu plus isolé. Tuiren regardait de tous les côtés, cherchant avec ferveur son X-Wing. Ce tas de ferraille rapide et précis il ne pouvait se résoudre à laisser ici. C’était sans nul doute son passeport pour la liberté et il comptait bien le reprendre. C’était sans compter sur l’arrivée de rancors, flanqués de leurs cavalières, qui faisaient trembler le sol, et sans aucun doute se préparer à les chercher. Les deux se planquèrent aussitôt.
- J’ai un plan de merde, annonça le résistant sans tarder, on récupère mon vaisseau et on se tire.
Ce plan comportait tellement de failles qu’on aurait pu faire une liste longue comme le bras. Mais c’était la seule solution qui lui venait à l’esprit. Détail de taille en outre, il n’avait plus son comlink. Restait donc à trouver le vaisseau par ses propres moyens, et lorsqu’elle lui confirma qu’elle ne l’avait pas vu, et que de toute évidence, il n’était pas dans les parages, il se résigna à devoir fuir d’une autre façon. A pied sembla être la solution qui s’imposa à leurs yeux. Les rancors semblaient s’éloigner. C’était peut-être leur chance.
C’était sans compter sur la retardataire. Une guerrière isolée qui l’aperçut et le surprit en arrivant en silence, et lui prit le poignet pour le retenir. Il ne leur fallut pas trop d’efforts pour la mettre hors d’état de nuire à deux. En se relevant il remarqua le bâton électrifié tombé à terre et s’en saisit. Il le regarda sous toutes les coutures, puis leva son regard vers la Chiss.
- C’était pas mal comme combat ça, on fait une bonne équipe tu trouves pas?
Ils étaient à présent armés tous les deux et se faisaient face. L’instant aurait pu être très solennel sans l’ombre qui couvrit soudain le ciel, l’espèce de soufflement derrière eux, la terre qui trembla sous leurs pieds, et l’impression soudaine que quelque chose n’allait pas bien se passer. Le rancor était au dessus d’eux. Et il ne faisait rien. Au bout de longues et pesantes secondes, Tuiren se décida à prendre la parole.
- C’est moi ou ce rancor est en train de nous faire coucou….?
Age : 29 ans Messages : 1068 Occupation : Capitaine de la Flotte Impériale - Le Percutant - Ligne de surveillance du Vigilant Localisation : Flotte Impériale - Bastion - Coruscant Race : Chiss
L'objectif était le vaisseau du résistant ; une fois qu'ils seraient plus loin du village, ils aviseraient. Mais pour l'heure ils devaient mettre le plus de distance possible entre eux et ces guerrières. Par chance, il semblait que Tuiren n'avait pas été blessé. Par chance ? Ressaisit-toi ma vielle, c'est un résistant, tu te moque de s'il a été blessé ou non. Pourtant, ils fuyaient désormais ensemble et elle avait sciemment choisi de le libérer. Elle était armée, lui non, et ils allaient droit vers un vaisseau qui constituait une porte de sortie. Elle aurait pu simplement le laisser dans cette cellule et prendre la tangente avec son vaisseau, elle aurait pu aussi l'abattre en ouvrant la porte pour s'assurer qu'il ne la suivrait pas. Mais non, elle avait suivi son sens de l'honneur et l'avait sorti de là, pire que ça, elle se réjouissait de voir qu'il n'avait pas été brutalisé durant sa captivité. Elle mettait cela sur le compte d'un juste retour des choses, il l'avait protégée lui aussi alors que rien ne l'y obligeait, mais au fond, elle aimait bien sa compagnie. S'il n'avait pas été de la résistance, sans doute aurait-elle-même sincèrement apprécié le personnage.
- Oui, c'est l'idée. Répliqua-t-elle avec légèreté à sa remarque.
Pour le moment au moins leurs poursuivantes ignoraient leur localisation et ils n'étaient pas repérés, ce qui leur donnait pour l'heure une légère avance qu'ils devaient mettre à profit. Tant qu'elles n'avaient pas sorti les… Le sol trembla, les fuyards s'arrêtèrent net dans leur fuite pour disparaitre dans un recoin, après un bref regard. Elles avaient sorti les rancors. Triss tentait de se rappeler ses connaissances en biologie concernant les rancor mais elles étaient plutôt sommaires et concentrées sur le danger qu'ils représentaient. Cependant, vu la quasi inexistence de yeux, au profit de narines bien plus marquées, elle était presque certaine qu'ils compensaient une faible vue par un odorat très puissant, aussi, se cacher ne servirait pas à grand-chose. Fort heureusement, l'un comme l'autre puaient épouvantablement, entre leur fuite, le séjour dans la boue et le reste, l'humain et la chiss dégageaient un fumet digne des créatures locales, les rendant par conséquent moins visible olfactivement. Tuiren se tourna vers elle, annonçant qu'il avait un plan en lequel lui-même n'avait que peu d'estime.
- Le moins qu'on puisse dire c'est que tu sais vendre tes idées. Mais je suis d'accord sur le concept. Si nous avions ton comlink, ça aurait sans doute été plus simple.
Les rancors patrouilleurs s'éloignaient et les deux évadés sortirent de leur planque. Triss fit quelque pas puis entendit une exclamation de la part de Tuiren. Elle se retourna, le blaster à la main, pour découvrir leur bonne amie Gramrya qui avait agrippé le résistant par le poignet, rechignant visiblement à laisser partir son mâle si facilement. Triss rangea son blaster à la ceinture dans la fraction de seconde qui lui fut nécessaire pour fondre sur la guerrière. Un crochet du gauche la déstabilisa et Triss enchaina sur un coup précis au poignet, forçant la guerrière à lâcher son bâton. Comme s'ils avaient déjà combattu de concert, Triss et Tuiren allièrent leurs forces et eurent la victoire alors que Gramrya tombait au sol, inconsciente. Le résistant ramassa l'arme en commentant le combat.
- Étonnamment bonne oui. Tu devrais garder ce truc, non ? Dit-elle dans un sourire.
Sourire qu'elle perdit aussitôt quand l'ombre se fit et qu'elle sentit un souffle chaud dans son cou. Elle se retourna, lentement, et la vit : la grosse tête qui les observait, les dents massives qui pouvaient les broyer d'un instant à l'autre et les deux en même temps. Pourtant, il ne bougeait pas et Triss remarqua qu'il était seul, aucune guerrière en vue, ni sur son dos. Il était là de son plein gré et visiblement, ce n'était pas pour les croquer. A la remarque de Tuiren, Triss hocha la tête, lentement, avant d'échanger un regard avec le résistant, puis s'approcha d'un pas prudent de la bête. C'était terrifiant mais exaltant, elle se revit soudain enfant, essayant d'approcher les bêtes sauvages de Sposia. Sa curiosité lui avait valu quelques coups de griffes, dents et autre charges, à l'époque, sans jamais lui faire peur. Elle leva une main vers le rancor sans geste brusques, mais il ne semblait pas décidé de passer à l'offensive, au contraire, il se tourna pour présenter son flan, comme une monture invitant à grimper. Le cœur battant, elle posa une main sur l'attache de la selle et respira profondément.
- Okay… Si tu m'mords, j'te mords… Marmonna la chiss.
Elle se hissa sur la patte puis escalada la selle. Elle se percha sur le dos de la bête, se faisant violence pour rester placide malgré un enthousiasme grandissant : elle était assise sur le dos d'un rancor bordel ! Elle se pencha et tendit une main à Tuiren pour l'aider à la rejoindre. Elle se saisit des rennes, si ses gestes semblaient assurés, elle n'avait pas la moindre idée de comment guider pareille monture. Elle leva le regard et plissa les yeux, scrutant dans le ciel le moindre indice, des restes de trainé ne de vaisseau, quelque chose ? Mais le vent avait déjà tout disséminés, mais de ce nouveau perchoir, ils avaient une meilleure vue des environs. Cette vue ne leur servit finalement à rien car, alors qu'elle observait, elle ne put ignorer le bruit des réacteurs et la vision du x-wing passant au-dessus de la ligne des arbres pour s'envoler. Loin d'eux. C'est une plaisanterie… Elle se pencha vers la tête de leur monture. Hum, Ch'acevi, je peux t'appeler Ch'acevi ? Tu veux bien suivre ce vaisseau ? Comment on dirige ce… Allez, par là ! Avance gros tas ! Curieusement cette dernière invective eut l'effet escompté et le rancor se mit en course, forçant ses passager à s'agripper. Une nouvelle sorte de course commença pour eux alors que la bête renommée Ch'acevi se mit à fendre la végétation, suivant le sillage du chasseur.
- Avec notre chance, ton x-wing va tomber en panne de carburant dès qu'on l'aura rejoint !
Trop rationnelle pour être superstitieuse, Triss se dit pourtant qu'elle aurait mieux fait de ne pas dire ça. Mais sans parler de panne d'essence, la trainée sombre générée par le x-wing ne laissait planer que peu de doute : les moteurs endommagés entravaient le vol, d'ailleurs le chasseur ne tarda pas à se poser, signe probable qu'il ne pouvait exécuter que des vols très temporaire. Pas assez solide pour quitter l'atmosphère en tout cas. Elle se retourna vers Tuiren.
- Je retire ce que j'ai dit… Il est déjà en rade.
Au moins, quand ils débouchèrent en vue du x-wing, il était bien là. Ils l'avaient retrouvé, enfin. La mauvaise nouvelle, c'était que si eux avaient pu suivre sa trace, il était très probable qu'ils ne soient pas les seuls. J'ai un plan dingue aussi. Les canons laser fonctionnaient toujours ? Si on leur montre qu'on a le dessus, elles seront peut être assez intelligentes pour ne pas insister. Sinon… On a l'armement et Ch'acevi…
Tuiren Yesmeth
Résistance
Age : 24 Messages : 476 Occupation : Pilote de X-wing pour la Résistance Rogue 3 Localisation : D'Qar Race : Humain
Suivant Triss le pilote se rapprocha à son tour de l’immense prédateur avec cette curiosité qui l’amena également à tendre la main pour toucher le rancor. Sous les doigts la peau était rugueuse et âpre, mais ce n’était pas désagréable, alors il flatta la bête, qui répondit par un soufflement discret. Grimpant à son tour derrière la Chiss, il la rejoignit et profitant de son aide sans rechigner, il se retrouva assis derrière elle, perchés au dessus du sol.
- Wow c’est…Il ne trouvait pas les mots. C’est haut et c’est cool.
Penché au dessus du vide, il zieutait le sol avec un curieux mélange d’inquiétude et de fascination. Il n’avait pas le mal des hauteurs non. Pour un pilote ça l’aurait fichu mal. Mais l’idée de se retrouver ici avec une impériale et sur un rancor avait quelque chose de surréaliste, et il ne pouvait s’empêcher de penser que soudain le sol rassurant était beaucoup trop loin. Le souci ne vint néanmoins pas de là mais des airs, lorsque le bruit caractéristique du X-Wing se fit entendre. Le chasseur passant dans le ciel, filant loin de là, lui colla une moue contrite sur le visage, et le fit soupirer.
- Oh mais Rick qu’est-ce que tu fiches...
Il essaya de se concentrer sur autre chose, et ne put s’empêcher de regarder la Chiss d’un air circonspect. Elle parlait à leur monture d’une façon qui dans d’autres circonstances auraient pu le faire rire. Mais il se contenta de planter cette moue d’incompréhension sur son visage. Shashé quoi? Il secoua la tête, dépassé par la situation, mais le rancor se mit soudain en route, et il fut bientôt plus préoccupé par trouver l’équilibre que par ce qu’avait pu bien dire l’impériale. Ca n’avait pas l’air tellement difficile au fond, mais en arrière de la selle il avait moins d’endroits où se cramponner. L’arme qu’il avait gardée avec lui était grande et finalement trop encombrante. Bataillant pour savoir comment la ranger, il laissa donc la Chiss s’occuper de guider le rancor.
Sous le regard horrifié du pilote, le vaisseau tenta de prendre de l’altitude mais dut se reposer bien vite.
- Mais…..Par les Hutts il se passe quoi là, il était pas autant en rade!
Le plan de Triss semblait dingue mais suffisant pour l’esprit du résistant habitué à ce genre d’improvisation folle. Plus ca avait de chances de foirer, mieux c’était.
- D’accord, réplica-t-il avec impulsivité, la voix teintée de colère non pas à l’attention de l’impériale mais de ce qu’avait pu faire les guerrières à son chasseur. Je te laisse le sachet de riz et je vais voir!
Il se laissa glisser prestement du dos du rancor, et courut jusqu’à son chasseur. Et constata en se rapprochant l’ampleur des dégâts. Ce vaisseau qu’il avait laissé avec seulement partie de ses moteurs en panne et les ailes légèrement cramées avait à présent tout un côté de la carlingue serti d’une multitude de bosses et d’une longue trace de griffure. Il se dépêcha de monter, tandis que Rick l'accueillait à grands cris électroniques soulagés.
- Ouais je vais bien mon pote et toi? Le discours du droid passa soudain au piaillement indigné. Du calme vieux je comprends rien!
En regardant le moniteur il se mit à lire. Quand il avait vu le rancor pour la première le droid avait filé mais la fois suivante les humaines avaient immobilisé le chasseur à l’aide de lourdes chaînes mobilisées par les rancors. Il avait été ensuite ligoté et laissé de côté, sans doute ne représentait-il pas un réel danger à leurs yeux. Puis utilisant le matériel à disposition -c’était fou ce qu’il pouvait avoir de dissimulé comme outils- il avait tranché ses liens. Quand quelques instants plus tôt, il avait entendu tout le raffut provoqué par les femmes en chasse et vu les hautes silhouettes des rancors se profilant dans la froide matinée. Il avait roulé à toute vitesse vers le chasseur et était monté à l’intérieur. Quand ils étaient sur lui, il avait mis toute la puissance des moteurs mais ils avaient attaqué. Se sortir des griffes d’un prédateur n’avait pas été une mince affaire, et le vaisseau avait fini salement amoché.
Le pilote aurait pu s’énerver à ce récit, mais au contraire il fut fier de ce comportement téméraire.
- Bien joué, le félicita-t-il, loin de tout recommandation de sécurité et de prise de risque. Son droid était un pur guerrier dans l’âme, aussi dingue que tous ces pilotes dingues qui remplissaient les rangs résistants. Tu lui as bien murgé la gueule au moins?
Il tendit le bâton électrique au droid.
- Tiens essaie de tenir ça comme tu peux.
Alors qu’il s’installait dans le cockpit, Rick piailla une nouvelle question.
- Non on file pas. Pas tout de suite. Elles vont arriver d’une seconde à l’autre. Fais moi un rapport des dégâts. Les lasers sont-il opérationnels?
La confirmation qu’il avait encore de quoi se défendre à peine donnée, il prit les commandes de son vaisseau et fit un geste de la main à l’intention de la Chiss. Puis il rabaissa la verrière et décolla de quelques mètres à peine, tentant de se concentrer sur l’écran principal où défilaient le rapport des dégâts. Rien d’irréparable songea-t-il avec optimiste. Il avait déjà volé avec moitié moins de systèmes qui marchaient.
Le groupe de rancors se devinait déjà au loin. Il bougea le chasseur et se mit face à leurs poursuivants, laissant l’impériale derrière lui protégée par le rempart que faisait le vaisseau. Puis il tira quelques salves, visant la terre juste devant le groupe. Il ne voulait pas tuer, seulement dissuader pour l’instant.
